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La question sociale dans l’Amérique de Trump

Date / Heure
29/11/2016
18:30

Emplacement
Le Florida

Catégories


Débat «  La question sociale dans l’Amérique de Trump » par David GIBAUD, (Géographe, Université de Perpignan) le mercredi 29 novembre 2016 à 18h30 à la brasserie LE FLOTIDA, place du Capitole (M+ Capitole).

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Présentation

De quoi l’élection de Donald Trump est-elle le signe, si ce n’est le symptôme ? Très certainement d’une Amérique malade de sa condition sociale et de ce que l’on peut qualifier de paradoxe social américain. D’un côté, le pays est l’un des plus riches et des plus puissants de la planète, de l’autre il cumule les statistiques d’un pays en développement : pauvreté, mortalité infantile, illettrisme, présence de certaines maladies (choléra par exemple).

Ce paradoxe social américain s’enracine dans un triptyque (pauvreté par le travail, déclassement des classes moyennes, renforcement des inégalités entre le 1% des plus aisés et le reste de la nation) qui n’est pas récent. Il remonte au démantèlement du Welfare State engagé dès l’administration Reagan, et poursuivi, si ce n’est accéléré, par les administrations démocrates Clinton et Obama.

Ces dernières années, à la précarisation du marché de l’emploi s’ajoute « l’uberisation » du marché du travail poussant de nombreux foyers, y compris chez les classes moyennes, à prendre, un second voir un troisième emploi.

Les réformes de l’éducation engagées par G.W Bush et reprises par B. Obama, privatisant en partie le système public d’éducation, ont sérieusement aggravé des inégalités éducatives anciennes entre majorité blanche et minorités ethniques. Quant à l’accès à l’université, il semble désormais réservé à une élite fortunée.

Le logement est également marqué du sceau des inégalités et de l’injustice. La gentrification des quartiers centraux et les expulsions résidentielles n’épargnent plus les classes moyennes blanches des métropoles (San Francisco, New York…), pendant que les trailer parks (parc de logements en mobil home) se banalisent chez les « pauvres blancs » notamment dans les États du Sud et de l’Ouest.

Enfin, les pauvres restent l’objet de violences policières qui frappent essen-tiellement la minorité afro-américaine.

David GIBAND
Géographe, Université de Perpignan