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Entre local et global, les banlieues américaines et la financiarisation

Date / Heure
05/02/2015
18:30

Emplacement
Café librairie BD Fugue - Centre Bonlieu

Catégories


Débat “Entre local et global, les banlieues américaines et la financiarisation” avec Renaud Le Goix (Professeur de géographie à l’Université Paris Diderot), le jeudi 5 février 2015 à 18h30 au Café librairie BD Fugue (Centre Bonlieu, 1 rue Jean Jaurès 74 000 ANNECY)

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Ouvrir la boîte noire entre le global et le local: la construction du marché immobilier résidentiel suburbain en régime de production financiarisé

Entre la circulation globale des capitaux, et l’investissement immobilier, l’intermédiation permet de résoudre une contradiction apparente entre d’une part des logiques d’investissement à très court terme (jusqu’au trading haute fréquence), et d’autre part des logiques de valorisation du patrimoine immobilier à long terme. Dans le cadre d’une étude de cas sur la région métropolitaine de Californie du Sud, la question du prix du bien immobilier est mise en perspective des différentes pratiques des acteurs immobiliers et outils des politiques publiques qui rendent tangible la financiarisation de la production suburbaine. Le prix est en effet au cœur d’un système de construction du local qui dépend d’une structure financière reposant sur la circulation secondaire du capital, la captation de la rente foncière et l’investissement sur les marges suburbaines. La crise des subprimes a servi de révélateur de la puissance des logiques financières sur les évolutions sociales et économiques à court terme des quartiers. Le pari sur la valeur immobilière future des biens structure la gouvernance locale, avec des systèmes de relations contractuelles entre les promoteurs, les juridictions locales, les districts et les propriétaires, dans un certain nombre d’outils de politiques publiques (community facility districts, float bonds) dont l’équilibre financier repose sur une hypothèse de croissance de la valeur immobilière du bien. Cette contribution s’attache à rapprocher des outils qui relèvent de la production et de la production de l’offre suburbaine, et celle de la financiarisation. Dans le cas des grands lotissements de promoteurs (master planned communities), il s’agit de relever les dynamiques d’un marché entré dans une logique précoce de baisse de la demande (qui a largement anticipé les effets de la crise de 2007), et de les articuler avec les enjeux théoriques, inscrivant les logiques de financiarisation dans un régime d’accumulation. Cette perspective est complétée par une analyse de ces dispositifs, croisée avec l’étude des conditions du marché immobilier entre 1980 et 2010 en Californie du Sud.