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La vie nocturne de Beyrouth : espaces publics et régimes de visibilité 

Café Géo du 28 février 2018

Marie Bonte est docteure en Géographie, membre du laboratoire PACTE à l’Université de Grenoble Alpes et ATER à l’Université Lyon III Jean Moulin. Elle a soutenu sa thèse en 2017, intitulée « Beyrouth, états de fête. Géographie des loisirs nocturnes dans une ville post-conflit », sous la direction de Myriam Houssay-Holzschuch et Karine Bennafla.

Le travail de thèse de Marie Bonte étudie la vie nocturne de la ville de Beyrouth au Liban au prisme des espaces publics. Ses recherches proposent de questionner et d’enrichir la notion d’espaces publics, une notion centrale en Géographie qui reste plurielle et a parfois du mal à faire consensus.

Marie Bonte présente son objet de recherche, les espaces de la vie nocturne à Beyrouth, comme un objet pluriel : à la fois espace physique des bars et des boîtes de nuits organisé par une diversité d’acteurs qui produisent, régulent consomment ces espaces, à la fois un ensemble de pratiques et de sociabilités, et enfin des discours et des représentations.

L’approche des villes par leurs nuits est une dimension récente des études urbaines : la dimension temporelle des espaces a été bien souvent jusque-là négligée, la nuit apparaissant comme une « dimension oubliée de la ville » (Gwiazdzinski 2002).

Pourtant, étudier la nuit en ville pose un certain nombre d’enjeux : des enjeux d’aménagement (où sont ces lieux, comment sont-ils réglementés, comment y accède-t-on ? Question de l’éclairage urbain), des enjeux socio-économiques (qui a accès aux établissements nocturnes par exemple ?), des enjeux d’inégalités notamment de genre (quelle place pour les femmes dans l’espace public nocturne ?). Il y a donc un véritable intérêt à étudier les espaces urbains la nuit.

Le cas de Beyrouth est un cas exemplaire, d’une part parce que le monde de la nuit non-occidental a été peu étudié en Géographie, d’autre part parce que Beyrouth dispose d’une renommée et d’une image liée à sa vie nocturne assez ancienne et reconnue. Pour l’illustrer, on peut regarder deux publicités pour la vodka Absolut datant de 2005. Les publicités Absolut de l’époque visaient à mettre en scène la forme caractéristique de la bouteille Absolut dans plusieurs villes du monde. Sur les publicités représentant Beyrouth, on ne voit non pas des paysages urbains mais des silhouettes de danseurs ou des escarpins dorés, accessoires d’une tenue festive chic, dessinant la forme de la bouteille Absolut. On a donc bien l’image de Beyrouth comme d’une ville qui dispose d’une vie nocturne particulièrement intense et l’idée véhiculée serait que « l’essence » de Beyrouth se trouverait dans sa nuit, d’autant plus que Beyrouth est le lieu d’une plus grande permissivité face aux pratiques nocturnes que dans le reste de la région. Les nuits de Beyrouth sont donc le moyen de mettre la ville en avant et de soigner l’image que la ville veut se donner d’elle-même, celle d’une ville moderne et cosmopolite, et peuvent être considérées comme un outil de promotion du pays dans une logique de marketing territorial, qui s’insère aussi dans un contexte de concurrence accrue entre grande métropoles qui se joue entre autre dans le domaine des animations de nuit.

Dès les années 1960 et jusqu’a début de la guerre civile (1975-1990) la vie nocturne de Beyrouth était déjà un argument majeur pour le tourisme. Référence à une publicité sur la ville de Beyrouth qui montre des pin-up et la ville comme la « ville des Mille et Une Nuits ». L’image de Beyrouth comme ville festive est donc relativement ancienne et cette image a été réactivée par les médias internationaux comme le New York Times en 2009 (lien vers l’article : http://www.nytimes.com/slideshow/2009/08/02/travel/20090802-beirut-slide-show_index/s/20090802-beirut-slide-show_slide6.html)

La vie nocturne à Beyrouth est donc importante dans l’image de la ville mais aussi dans son économie. Il s’agit d’un secteur d’activités important qui génère de nombreux emplois et la circulation de capitaux ; la ville compte entre 210 et 230 établissements nocturnes pour 1,8 à 2 millions d’habitants. Il faut rapporter le nombre d’établissements à la portion de la population qui fréquente ces établissements en termes d’âge, de capital économique, de normes sociales et religieuses, notamment au fait d’être un consommateur ou pas d’alcool.

Au vu de la carte des établissements nocturnes, on a une géographie de ces lieux qui est à la fois restreinte et mouvante avec un des effets de concentration des établissements dans certains quartiers, autour d’une rue principale et de quelques ruelles perpendiculaires ainsi qu’un effet de mode autour de certains quartiers et de certains établissements qui peut passer. Les établissements nocturnes ont une durée de vie de trois ans en moyenne.

La vie nocturne est aussi objet de discours et de représentations, à mettre en lien avec le contexte urbain et politique. Dans les discours, la vie nocturne est souvent considérée en contrepoint de la ville diurne : les dysfonctionnements du quotidien urbain de Beyrouth (trafic automobile dense et anarchique, insuffisance des services publics, notamment dans l’approvisionnement en eau, en électricité, dans la gestion des déchets). Il y a une véritable rhétorique du chaos dans les discours sur la vie diurne de Beyrouth, renforcée par le paysage urbain où se superposent immeubles flambants neufs et immeubles en mauvais état, abandonnés, parfois encore criblés des balles de la guerre civile. Au contraire, la nuit apparait comme plus vivable, la ville se rétracte autour des zones animées, le paysage urbain devient plus lisible et plus esthétique. La ville serait donc plus facile à vivre la nuit et jouerait un rôle d’échappatoire pour oublier les troubles sociaux et politiques. Ces derniers sont à l’inverse mobilisés pour expliquer l’intensité de la vie nocturne, on peut remarquer dans les discours la mention d’une « mentalité » particulière liée au contexte post-conflit qui pousserait les gens à sortir.

Les pratiques nocturnes ont donc une dimension post-conflit, étudiée ici au prisme de l’espace : elle passe donc par la réappropriation physique des espaces urbains. En effet, la période de guerre est allée de pair avec un délitement des espaces publics qui étaient considérés comme les lieux de tous les dangers ainsi qu’avec une division du territoire dont la plus symptomatique était la ligne de démarcation entre (schématiquement) les quartiers chrétiens et musulmans de Beyrouth. Pendant la période de la guerre civile, les espaces publics étaient au cœur des enjeux cet leur neutralité demeure une question complexe à Beyrouth. La sortie nocturne constitue donc une reconquête des espaces publics et d’un possible vivre ensemble.

Interroger la notion d’espaces publics : citation de Michel Lussault

Souvent, les espaces publics sont définis selon deux acceptions : une définition spatiale, celle d’un espace ouvert au public ; une définition politique, celle de sphère publique qui permet le débat public. Souvent ces deux acceptions vont se superposer voire être confondues.

Selon la géographe M. Houssay-Holzschuch, les espaces publics sont dotés d’une généalogie mythique et leur acception est située dans l’espace : elle est occidentale. Cette notion d’espaces publics a une histoire qu’il faut interroger : comment se construit la publicité d’un espace, cette publicité n’étant pas un donné une fois pour toute.

La notion d’espaces publics peut donc recouvrir 3 dimensions :

L’étude de la vie nocturne de Beyrouth permet de questionner comment se fabriquent ou se conquièrent les espaces publics, dans un contexte où les espaces publics de Beyrouth sont de plus en plus menacés par l’appropriation privée.

Les établissements nocturnes sont juridiquement privés mais sont considérés comme des lieux publics en ce qu’ils sont lieux de coprésence et d’interactions. Les critères de publicisation que l’on retient ici sont ceux de la mixité et du fait d’être ensemble. On peut parler d’ « espaces partagés » (Mermier, 2005) du fait de la diversité confessionnelle, de la divergence d’opinions politiques, des différences d’orientation sexuelle et de la pluralité ethnique. Les lieux nocturnes sont donc des espaces spécifiques qui permettent la suspension temporaire de certaines barrières.

L’espace public ne se définit donc pas sa matérialité ou sa dimension juridique mais avant tout par ses pratiques. L’image des lieux est aussi importante, d’autant plus que les pratiques dans ces lieux vont souvent avoir une dimension scénique. Les endroits où une véritable coprésence est possible à Beyrouth sont rares, les lieux nocturnes de Beyrouth peuvent donc être vus comme là où se met en scène la ville pacifiée.

La question est alors de savoir comment la vie nocturne permet la conquête des espaces publiques. Les pratiques nocturnes permettent d’empiéter sur les espaces publics et d’advenir au visible. Cet empiètement est relativement nouveau, il date de la loi anti-tabac qui oblige les établissements à s’ouvrir sur la rue pour permettre aux consommateurs de sortir fumer. De plus, la présence de petites épiceries ouvertes tard le soir est un facteur d’empiètement sur la rue : les noctambules boivent dans la rue. Les pratiques nocturnes sortent donc de leur cadre habituel. On peut observer un relâchement dans les règles de la présentation de soi, on privilégie plus dans ces lieux le confort à l’élégance, ce qui remet notamment en question des standards de beauté féminine contraignants. Il y a aussi des changements dans les interactions qui se font plus spontanées, plus directes et plus inclusives. Le quartier en tant que territoire festif est rendu plus accessible à des populations qui d’habitude en sont exclus. Par exemple, de jeunes Syriens, population marginalisée à Beyrouth, peuvent être amenés à trinquer avec des Libanais sur un trottoir. On a donc une série d’empiètements et de transgressions, certes limités dans l’espace et circonscrits dans le temps.

Les pratiques nocturnes peuvent aussi être utilisées dans un but de mobilisation politique. Les espaces publics nocturnes sont politisés. Par exemple, dans le quartier de Hamra, il y a une tradition forte d’établissements dits de gauche depuis les années 1960-70 qui a tendance à être mythifiée aujourd’hui. Le festif et le militant peuvent donc se mêler. Les espaces nocturnes peuvent même avoir un usage militant : concerts, soirées pour lever des fonds pour une cause. En 2015, au moment de la crise des déchets, la vie nocturne a été partie prenant de la mobilisation citoyenne : des événements très courus ont été annulés pour inciter les noctambules à se rendre aux manifestations, d’autres événements ont été maintenus mais l’accès a privilégié les personnes qui pouvaient prouver qu’elles s’étaient rendues auparavant à la manifestation. La fête a donc été transformée en espace ressource qui permet la réalisation d’autres desseins. On peut alors parler de nouveau régime de visibilité de la vie nocturne, rendue plus légitime et dont on reconnait la capacité nouvelle à s’insérer dans la vie politique.

Pour conclure, des questions de droit à la ville, rendre la ville habitable.

Questions :

Les comparaisons ont toujours leur intérêt. Il est certain que dans des villes divisées ou marquées par des conflits civils comme Sarajevo ou Belgrade où la vie nocturne est utilisée pour montrer la ville comme vivant de nouveau, on retrouve certainement les mêmes dynamiques. Il y a un mythe de la reconstruction qui passe par la reconstruction des bars et de la vie nocturne.

Ni l’un ni l’autre. On peut parler d’un laisser faire du gouvernement, pour plusieurs raisons. Le gouvernement récupère une part des dividendes de la vie nocturne, qui est un secteur économique actif. De plus un certain nombre des établissements nocturnes de Beyrouth ne sont pas réglementaires, souvent ils n’ont pas payés leur licence, ou n’ont pas de licence du tout. Peut-être que pour les bars qui se montrent accueillants et tolérants vis-à-vis des populations LGBTQI, considérées comme contrevenants à l’ordre social, il va y avoir des remontrances, des prises de position plus ou moins sévères à l’égard des établissements. Mais on ne peut pas parler de véritables politiques de restriction, ni de politique d’encouragement, il s’agit plutôt d’actions par petites touches, ponctuelles ou assez diffuses.

Il n’y a pas de lignes de transport nocturnes, comme on peut avoir le Noctilien à Paris. La question des transports en commun est problématique à Beyrouth, les déplacements se font essentiellement en véhicules individuels. Le taux d’équipement des ménages en voiture est d’ailleurs élevé au Liban. De plus, la sortie nocturne a des allures de parade qui passe aussi par sortir dans sa belle voiture. Il y a des voituriers dans les rues qui vont garer les véhicules des noctambules. Il y a bien les transports en taxi collectifs, qui sont gérés par l’Etat, mais là encore beaucoup des chauffeurs de taxi ont une licence pas toujours en règle, et ce mode de transport est réputé pour être peu sûr la nuit. Des énormes bouchons se créent donc pour accéder aux quartiers nocturnes, mais ces embouteillages sont considérés comme faisant partie de la sortie et accentuent le côté parade ou défilé. Les conducteurs mettent la musique à fond, etc.

La vie nocturne à Beyrouth a plus de cent ans. Les premiers établissements nocturnes étaient situés à Zeytouné, sur le littoral. Les prémisses de la vie nocturne sont liées à la prostitution, on sortait dans des cabarets et des maisons closes réglementés, hérités du Mandat français. Les sorties étaient donc essentiellement masculines. Petit à petit la mode du cabaret s’est étendue et devient de plus en plus mixte dans les années 1940-50. Le phénomène de la vie nocturne s’est diffusé spatialement et a évolué (dans l’offre et dans les pratiques) notamment avec la mode des boîtes de nuit qui avaient d’abord des orchestres puis se sont équipées en stéréo. La vie nocturne gagne dans les années 1950 la rue de Phénicie et le quartier de Hamra en même temps que l’offre se diversifie avec des bars et des pubs à la mode anglo-saxonne. Dans Hamra, il y avait déjà beaucoup de cafés ouverts le jour qui étaient les lieux de rassemblement d’une classe intellectuelle de journalistes, d’artistes, d’hommes politiques qui échangeaient et débattaient. Certains de ces lieux sont passés à la postérité comme le café Modka ou le HorseShoe. Cette fréquentation des cafés a plusieurs explications, on peut mentionner par exemple la présence de deux universités au nord et au sud du quartier de Hamra qui ont notamment été les lieux de mouvements étudiants de gauche dans les années 1960. De manière générale, le quartier était très cosmopolite, on y parlait beaucoup Anglais, on y trouvait de nombreuses librairies, des maisons d’édition… certains cafés sont des lieux de rassemblement privilégiés des mouvements palestiniens et de leurs sympathisants. L’affichage de portraits aujourd’hui constitue une forme de trace de cette héritage.

Il n’y a pas de confrontations ouvertes à Beyrouth. Ce problème se règle dans l’espace : l’implantation des établissements nocturnes n’est pas laissée au hasard, ils s’implantent là où il leur est possible de s’implanter. Dans certains quartiers, les responsables locaux vont faire en sorte qu’un bar ne puisse pas s’implanter. De plus, il faut prendre en compte la dominante confessionnelle des quartiers qui a été renforcée pendant la guerre civile et qui demeure une réalité, même si d’autres aspects (notamment socio-économiques) se sont superposés. Par exemple, dans les quartiers sud de Beyrouth où le Hezbollah est implanté, il n’est pas possible officiellement d’ouvrir un bar où de l’alcool est proposé. Bien entendu, il y a d’autres lieux de loisirs dans ces quartiers, des lieux de loisirs licites au sens religieux du terme (Deeb et Harb, 2013).

Certaines personnalités politiques s’expriment pour dénoncer la dépravation des mœurs mais ces prises de position n’ont pas de conséquences violentes. Dans le passé, cela a pu se produire, notamment pendant la guerre civile, des attentats contre des bars ont pu être organisés par le Hezbollah.

On se trouve dans une situation d’entre-deux. Certains codes sociaux de la vie nocturne vont renforcer les barrières entre hommes et femmes en cantonnant hommes et femmes à des rôles définis : par exemple, les femmes ne sont jamais derrière le comptoir, elles sont serveuses avec cette idée qu’elles sont ainsi à la disposition de la clientèle. Les codes vestimentaires et les standards de beauté vont dans le sens de l’artificialisation des corps et renforcent les normes sociales. Cependant, on peut observer des brouillages qui dépendent de l’endroit où l’on se trouve. Pour ce qui concerne la sécurité des femmes dans la rue, en fait, elles se sentent plutôt protégées dans les quartiers de nuit car il y a du monde dehors, la présence des voituriers, hommes, souvent musclés, qui aiment montrer leur masculinité participe aussi de la sécurisation des espaces publics nocturnes, avec l’idée qui subsistent de la femme comme proie potentielle à protéger.

En effet, le sujet à l’échelle régionale est extrêmement pertinent. Avant la guerre civile, Beyrouth était le « terrain de jeu » du Proche-Orient, notamment parce que le Liban était un lieu d’estivage. Beaucoup de ressortissants des pays voisins avaient des résidences d’été dans les montagnes libanaises. C’est encore le cas aujourd’hui, un peu moins depuis quelques années du fait du contexte économique et géopolitique instable. Mais dans la géographie du tourisme au Proche-Orient, le Liban a un rôle structurant, les pays du Golfe sont de grands émetteurs de touristes vers le Liban, notamment parce que le pays est plus permissif et la prostitution en particulier y est répandue. Aujourd’hui on voit néanmoins apparaître de nouvelles centralités festives (à Bahreïn par exemple).

Je n’ai pas fait de terrain dans les pays émetteurs pour bien pouvoir répondre à cette question. Mais je ne pense pas que cela pose problème. En effet, la frontière est souvent poreuse entre voyage d’affaires et tourisme de plaisirs, il n’y a donc pas de vraies difficultés à dissimuler des pratiques non reconnues comme étant légitimes.

Dans les malls, on peut observer des dynamiques similaires car les malls sont des espaces privés juridiquement mais publics dans la mesure où on y trouve de la coprésence même si le degré d’interactions est quand même plus faible.

Les étages des bars sont des espaces qui ne se jouent pas au ras de la rue, ils ont cours surtout dans les établissements select. Dans ces établissements, les pratiques sont très démonstratives avec la réservation de la table et du seau de champagne mais paradoxalement la protection y est renforcée. On surveille l’image qui est renvoyée. Des vigiles interdisent qu’on prenne des photos : ce qu’il se passe dans ces espaces ne pourra être su que des personnes présentes. L’entre-soi y est donc très fort. La portée des transgressions n’est donc pas la même.

La sécurité des espaces publics à Beyrouth est complexe. En fait, on peut observer des formes de concurrence pour la régulation des espaces publics, la police assure la sécurité mais surtout l’armée avec la présence forte de soldats, de sacs de sable voir de chars à certains carrefours stratégiques ; s’ajoutent à cela des acteurs privés avec les voituriers qui s’arrogent un rôle de maintien de l’ordre, d’autres acteurs comme les vigiles. Mais la sécurité privée est un marché qui se développe fortement à Beyrouth, dans les quartiers, sur les trottoirs, à l’entrée des immeubles, vous allez trouver des vigiles qui gardent des zones où il faut circuler, on n’a pas le droit de prendre de photos, etc. Souvent, vous allez trouver aussi des gardes plus ou moins affiliés à des partis politiques qui participent au maintien de l’ordre dans les quartiers, mais on pourrait plutôt parler de « fier-à-bras » qui exerce son influence sur une portion donnée de la ville.

Compte-rendu : Anne-Lise Boyer