De ce petit ouvrage publié récemment (1), on peut souligner l’actualité. Nombreux sont en effet les reportages et les actualités qui nous inquiètent sur le sort de notre littoral (il faudrait compléter le titre par « littoral de la France métropolitaine »). Villas en équilibre instable sur le bord d’une falaise, plages disparaissant à marée haute, appauvrissement de la biodiversité littorale… L’expression « vivre les pieds dans l’eau » ne fait plus la fortune des agents immobiliers. Les pouvoirs publics doivent faire face à une contradiction majeure : comment ramener le plus possible les espaces littoraux à l’état naturel à une époque où leur attractivité sur la population permanente et touristique n’a jamais été aussi forte.
En parcourant les allées du Salon international des Carnets de Voyage d’Aix-en-Provence, j’ai constaté que beaucoup de carnetières et carnetiers dessinent des croquis panoramiques sur des bandes de papiers pliants qu’on appelle des « leporellos », en souvenir du valet de Don Juan chez Mozart et de la liste des femmes conquises par son maître, qu’il déplie en chantant au début du premier acte de l’opéra. Or, il est arrivé à des géographes de dessiner de grands croquis panoramiques en assemblant des feuilles dans le sens de la largeur, selon les besoins de la largeur de l’horizon topographique à prendre en compte. Dans la page web que j’ai consacrée ici à Pierre Deffontaines, j’aurais pu signaler son assemblage panoramique concernant la ville de Barcelone vue du Mont Tibidabo. https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/hal-01851718/document
Lequel était largement battu en dimension par celui qu’il avait réalisé au Brésil concernant la Baie de Rio (plus d’un mètre de large), étudié par Antoine Huerta en 2009 (« Une ascension, une œuvre : la baie de Rio de Janeiro vue du Corcovado par Pierre Deffontaines », Confins, número 5).
http://confins.revues.org/index5645.html
Le prix du Livre de Géographie des Lycéens et Etudiants est une création récente (2020), destinée à faire découvrir et aimer la géographie à travers une sélection annuelle de cinq ouvrages reflétant la diversité de la discipline. Les deux premières éditions avaient récompensé en 2021 Sylvie Lasserre pour Voyage au pays des Ouïghours (Editions Hesse, 2020) et en 2022 Camille Schmoll pour Les damnées de la mer (La Découverte, 2020).
Ce travail d’historien (1) porte sur un court XXe siècle. Le pétrole n’est devenu l’« or noir » qu’entre le moment où la Grande Guerre révéla la dépendance dangereuse de notre pays et celui où il s’est transformé en « mal-aimé » dont il faut se débarrasser le plus possible dans les dernières années du siècle. Entre temps il occupe une place majeure dans les préoccupations des gouvernants, des dirigeants d’entreprise, mais aussi une place non négligeable dans celle des Français de plus en plus attachés à leur voiture. Quant à l ’« ère des superpétroliers » qui donne son titre à l’ouvrage, elle ne dure guère plus de deux décennies car la prouesse technique se révèle vite une catastrophe financière.
Mardi 6 septembre : « Présentation du FIG 2022 », « Amérique latine: des déserts très convoités à l’heure de la mondialisation ».
Mardi 27 septembre 2022 : « Paysages terrestres, paysages célestes” (avec Martine Tabeaud, professeur émérite de géographie) en remplacement de « Arpenter le paysage (avec Martin de la Soudière sociologue).
Mardi 18 octobre 2022 : « Les géographes français en 1939-1945″ (avec Marie-Claire Robic, géographe, Jean-Louis Tissier, géographe, et Nicolas Ginsburger, historien).
Mardi 15 novembre 2022 : « Russes et Ukrainiens : des frères inégaux ? » ( avec Andreas Kappeler, historien) et Denis Eckert, géographe).
Mardi 13 décembre 2022 : « L’Union européenne et le monde » (avec Michel Foucher, géographe et diplomate).
Mardi 31 janvier 2023 : « La Russie : géopolitique et cyberespace » (avec Kevin Limonier, géographe).
Mardi 14 février 2023 : « Les enjeux de la cartographie » (avec Juliette Morel, géographe et Delphine Papin, Cheffe du service Infographie du journal Le Monde).
Mardi 14 mars 2023 : « La forêt vierge d’Amazonie n’existe pas » (avec Stéphen Rostain).
Mardi 21 mars 2023 : » Qu’est-ce que la géographie militaire » (avec Philippe Boulanger, géographe).
Mardi 4 avril 2023 : « L’hiver au Siècle d’or hollandais. Art et climat » (avec Alexis Metzger, géographe).
Mardi 18 avril 2023 : « La mémoire coloniale dans l’espace public parisien » (avec Jean Rieucau, professeur de géographie à l’Université Lyon 2,)
L’Irlande du Nord est située à la fois dans le Royaume-Uni et en partie intégrée au marché de l’Union européenne par le traité du Brexit. Si la guerre civile s’est achevée il y a 25 ans, les symboles des parties antagonistes restent bien visibles dans les villes et les villages. Car les enjeux politiques entre communautés protestantes et catholiques sont toujours présents, voire ravivés par les rivalités électorales et la complexité du rapport à l’Europe.
Un titre sobre d’ouvrage universitaire, une couverture austère, quelques cartes, tableaux et graphiques en noir et blanc. Avant d’en avoir commencé la lecture, rien n’indique que Géopolitique du blé est un ouvrage passionnant. Mais dès les premières pages, le lecteur est immédiatement rappelé à cette évidence : la sécurité alimentaire est la première des sécurités et le blé une matière première vitale. Dans la dernière décennie (2010-2020), 830 millions de personnes ont souffert de la faim qui reste la première cause de mortalité, et 2,3 milliards d’insécurité alimentaire. A nos concitoyens, ponctuellement soucieux d’être privés de pétrole, mais peu inquiets de manquer de baguette, ces données sont utiles à rappeler. Dans les relations internationales le « pétrole doré » s’impose devant l’« or noir ».
Lors de mon dernier séjour en Espagne j’ai pu mesurer, assez superficiellement mais très clairement, certains effets du changement climatique perceptibles dans le paysage traversé. Pendant deux semaines à la fin de l’hiver, du 2 au 14 mars 2023, j’ai parcouru la région d’Espagne comprise entre Barcelone et Valence, son littoral mais aussi et surtout son arrière-pays du trait de côte jusqu’à une centaine de kilomètres de la Méditerranée. A moins de 100 km au nord de Barcelone, j’ai vu un des effets les plus spectaculaires de la sécheresse qui sévissait alors dans une grande partie de l’Europe.
Programme 2022-2023 des Cafés Géopolitiques (Paris)
Lundi 3 octobre 2022 : Que serions-nous sans nos fleuves ? (avec Elisabeth Ayrault, ancienne présidente de la Compagnie Nationale du Rhône)
Lundi 5 décembre 2022 : “Géopolitique des migrations internationales” (avec François Héran, sociologue, démographe, est professeur au Collège de France)
Mardi 10 janvier 2023 : « Géopolitique de la Turquie » (avec Pierre Raffard).
Mardi 14 mars 2023 (Café de Flore) : « La forêt vierge d’Amazonie n’existe pas » (avec Stéphen Rostain).
A cheval entre la Pologne et la Biélorussie, la forêt de Białowieża est la dernière grande forêt primaire d’Europe. Cette forêt exceptionnelle d’une beauté rare, peuplée de conifères et de feuillus sur plus de 141 000 hectares, est une forêt proche de l’état naturel, comme si l’homme n’y était jamais intervenu. Installée sur la ligne de partage des eaux entre la mer Baltique et la mer Noire, elle est protégée depuis le XIVe siècle. Aujourd’hui, ce sanctuaire de biodiversité (quelque 900 bisons y vivent en liberté) est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et dans le réseau des espaces naturels protégés Natura 2000. Pourtant, depuis l’arrivée au pouvoir du PiS (Droit et Justice) en 2015, la forêt de Białowieża est devenue l’objet d’une pomme de discorde entre Varsovie et Bruxelles en même temps qu’un symbole du repli identitaire de la Pologne.