Compte rendu du 1er Café Géographique de St Brieuc,
28 février

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Christian Grataloup est professeur à l’université Paris-Diderot (Paris 7). Il enseigne également à l’Institut d’Etudes politiques de Paris et à l’université Cheik Anta Diop de Dakar. Spécialiste de géohistoire, il est l’un des fondateurs de la revue EspacesTemps en 1975. Il a publié de nombreux ouvrages, Lieux d’Histoire. Essai de géohistoire systématique (La Documentation française, 1996), Modélisation graphique (Presses de l’université de Reims, 1998), Géohistoire de la mondialisation. Le temps long du Monde (Armand Colin, 2007), L’invention des continents (Larousse, 2009), Faut-il penser autrement l’histoire du monde ? (Armand Colin, coll. « Eléments de réponse, 2011).

Le café géographique s’est tenu le vendredi 28 février 2014 à l’espace bar du théâtre La Passerelle à Saint-Brieuc.

C’est devant une centaine de personnes que Christian Grataloup lance ce 1er café géographique briochin.

Son propos  est de montrer que depuis une trentaine d’années la mondialisation, outre ses aspects économiques, modifie la perception globale et les cadres intellectuels qui ont été les nôtres.
La déstabilisation récente des catégories euro-universelles

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Le 1er document montré est une image qui nous est familière, le planisphère de Mercator (on rappelle qu’une projection est une technique mathématique pour passer du rond au plat ; le planisphère plat a, comme un tableau, des bords et donc un centre) avec deux lignes remarquables, l’équateur et le méridien de Greenwich, créé en 1884 lors de la conférence internationale du méridien de Washington. Ce choix n’a alors rien d’étonnant au XIXème siècle quand  la vision du monde est produite par une Europe dominante mais cette  mesure du temps euro-centrée va devenir la vision du Monde tout court.

Un autre document montré  La France dans le Monde  d’après un  manuel scolaire du Primaire supérieur en 1898 et le texte qui l’accompagne met en évidence le rôle scolaire de la géographie sous la III° République et jusque dans les années 1960 : « La France est placée dans l’hémisphère boréal, le plus peuplé et le plus civilisé. Elle est comprise entre le 42° et 51° de latitude, c’est-à-dire au milieu de la zone tempérée, la plus favorable au développement de la civilisation. Enfin, elle est à peu près au centre des terres émergées ». Subordonnée à l’histoire, la géographie dans une vision déterministe, sert à expliquer un processus historique qui place l’Europe, et ici plus particulièrement la France, au centre du Monde. Le trop chaud, le trop froid n’est pas civilisé !

A partir des années 1960 et surtout 1980,  ces mises en scène du Monde ne sont plus satisfaisantes, on recherche d’autres représentations.

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Christian Grataloup nous présente plusieurs documents en particulier, cette carte postale représentant le planisphère de Stuart Mc Arthur (1979),  très représentative de ce nouvel état d’esprit, elle place l’Australie au milieu et en haut donc avec une orientation Sud, l’Europe qui se trouve alors en bas et à droite est peu mise en évidence.

De même, la projection dite de Peters (1973) qui si elle allonge Afrique et Amérique, respecte la superficie des terres émergées (principe d’égalité dans une réflexion géopolitique tiers-mondiste), l’Europe n’est plus tout à fait au centre et elle est bien petite.

Autre temps, autres mises en scène du Monde

Un des documents montré par Christian Grataloup est particulièrement significatif de la prise de conscience par l’Occident de la mondialisation : Les planisphères sur les plateaux des JT de 20h. En 1958, derrière Michel Droit, une projection de Mercator qui place la France au centre du Monde ; en 1983, derrière Patrick Poivre d’Arvor, une projection de Peters ; en 1991, derrière Béatrice Schönberg, une Terre qui tourne.

Les ethnologues Copens et Jamin (Aux origines de l’anthropologie française, 1978) ont étudié les considérations de Jean-Marie Degérando (Considérations sur les diverses méthodes à suivre dans l’observation des peuples sauvages, 1800). Celui-ci, à partir de guides d’enquêtes pour voyageurs outre-mer  affirmait « Le voyageur philosophe qui navigue vers les extrémités de la Terre traverse la suite des âges. Il voyage dans le passé ; chaque pas qu’il fait est un siècle qu’il franchit ». C’était  l’idée que plus on s’éloignait de l’Europe, plus on remontait dans le passé. Dans les années 1960-1970, au lendemain des décolonisations, on cherche à expliquer ces différences par le développement ; on abandonne les termes spatiaux et on  utilise un vocabulaire temporel pour classer les pays (développés, en voie de développement, sous-développés),  les différences s’expriment en termes de gradient (ils sont comme nous mais en retard) ; explication qui s’organise autour d’un centre.

Le classement évolutionniste des sociétés (Lewis Morgan) pendant tout le XIXème siècle et le début du XXème siècle,  de la sauvagerie à la civilisation en passant par une étape intermédiaire, la barbarie, se superposait à la lecture du planisphère : Nous au centre, les plus évolués, les plus civilisés ; les Autres à la périphérie et d’autant plus loin du centre qu’ils sont moins avancés. La diversité des sociétés était alors ramenée à des étapes chronologiques.

On retrouve d’ailleurs cette perspective évolutionniste, dans le modèle libéral, connotant l’idée de Progrès formalisée par Rostov et la notion de « take off » qui représente l’histoire de toutes les sociétés comme une succession inévitable d’étapes.  La succession des modes de production marxistes, de l’esclavagisme au socialisme en passant par le féodalisme et le capitalisme n’échappe pas à cette perspective.

Cette vision linéaire dans une perspective évolutionniste et ce glissement de l’espace au temps ne tenaient pas compte des autres dynamiques dans d’autres lieux et dans des modalités différentes. Nous avons donc bien là une mise en scène du Monde, et cette mise en scène est d’origine européenne.

C’est aussi dans ce contexte de l’apogée de l’Europe (1860-1940) que se sont institutionnalisées les sciences sociales. On peut les classer selon une hiérarchie à trois niveaux, projection spatiale des stades évolutionnistes : le centre européen, civilisé, l’espace des sciences sociales ; la semi-périphérie qui correspond aux grandes civilisations non-européennes (Islam, Inde, Chine), l’orientalisme et l’étude des aires culturelles ; la périphérie, c’est-à-dire les sociétés sans écriture, longtemps considérées comme sans histoire, le domaine des ethnologues. Ce classement des sociétés est bien visible dans la conception de nos musées (musée du Louvre, musée Guimet, ancien musée de l’Homme au palais de Chaillot).

En revanche, le musée du quai Branly  qui a été réalisé dans les années 1990 a la volonté de rompre avec le modèle évolutionniste du musée de l’Homme et a vocation de montrer la pluralité et la diversité des cultures à la surface du globe. Mais l’organisation des collections n’a pas été chose facile. Finalement, il est décidé que, en reprenant  les termes de l’ethnologue Emmanuel Desveaux, alors directeur du musée en chantier : « Les quatre  grandes aires géographiques – Océanie, Asie, Afrique et Amérique – seront présentées dans la galerie de référence […] l’Europe en est exclue pour des raisons pratiques. »

Depuis les années 1980, la « mondialisation » nous amène à prendre conscience de l’importance du niveau mondial, de la pluralité du Monde  mais aussi de la difficulté à trouver une grille de lecture « objective ».

De nombreux ouvrages présentés par Christian Grataloup montrent que la communauté scientifique entame alors une réflexion pour penser de Monde dans son universalité.

La condition post-moderne. Rapport sur le savoir, 1979, Jean-François Lyotard. La formule de la post-modernité issue de la critique artistique aux Etats-Unis dans les années 1970, a été reprise par les philosophes, Lyotard mais aussi Foucault, pour une critique de l’héritage intellectuel et scientifique des Lumières et de l’évolutionnisme du XIXème et du début du XXème siècle.

Provincialiser l’Europe, 2009, Dipesh Chakrabarty.  A  partir du moment où les sociétés non-occidentales participent à la dynamique centrale de la mondialisation, il faut logiquement provincialiser son ancien centre.

Régimes d’historicité, 2003, François Hartog. Réflexion sur la façon dont les sociétés  organisent les différentes combinaisons passé/présent/futur. Les sociétés européennes, après une période « passéiste » (l’Age d’or des Anciens) ont connu, depuis les Lumières, une période « moderniste » (le futur sera meilleur que le passé, avec la notion du Progrès) ; à la fin du XXème siècle, on est passé à une période « présentiste » (comparer et hiérarchiser passé et présent n’a plus de sens).

De nombreuses revues scientifiques posent la question « Comment écrire l’histoire mondiale ? » Revue Esprit, décembre 2012 ; « Ecrire l’histoire du monde », Le Débat, mars-avril 2009.

Le découpage des continents, les continents n’ont rien de naturel

De même que le récit historique linéaire inscrit sur un planisphère centré sur le méridien de Greenwich a permis, comme un fait de nature, de donner, pendant plusieurs siècles une explication  du Monde, la division en « continents » semble, elle aussi, une représentation  indiscutable et pourtant…

–  Les continents ne sont pas des grandes îles

La définition scolaire de continent (grande étendue de terre émergée  entourée de mer) ne peut s’appliquer ni à l’Europe, ni à l’Asie, ni à l’Afrique, ni à l’Océanie (pour ce dernier, l’appellation peut  même être qualifiée d’antiphrase). Seul le continent américain correspond à la définition. Par ailleurs, on ne tombe pas d’accord sur le nombre de continents (cinq pour les Français, six voire sept pour les Anglo-Saxons).

–  Les continents, construction culturelle ?

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Christian Grataloup présente quelques documents de la période médiévale, en particulier la Mappemonde «T dans O» illustrant la géographie d’Isidore de Séville (560-636), une enluminure attribuée à Simon Marmion (vers 1460) représentant la Terre répartie entre les trois fils de Noé. Cette représentation de la Terre met bien en évidence la synthèse opérée par les Pères de l’Eglise, de l’héritage antique (dans le Grèce archaïque, Europé est à l’ouest, Asié à l’est) et d’une lecture littérale du texte biblique. « Les fils de Noé qui sortirent étaient Sem,  Cham et Japhet. Ce sont là les trois fils de Noé et c’est leur postérité qui peupla toute la terre » Genèse, 9,18. Après le Déluge, ceux qui avaient survécu dans l’Arche repeuplent la terre. Chacun des fils de Noé part avec sa famille dans une direction différente ; Sem, l’aîné vers l’orient, la Mésopotamie ; Japhet vers le nord-ouest,  l’Anatolie et Cham le benjamin vers le sud-ouest,  l’Egypte. Les mappemondes médiévales « T dans O » sont donc une mise en scène géographique de la Bible et les trois parties du monde  (Asie, Europe, Afrique) sont déjà inscrites dans ces premières représentations témoignant par ailleurs de la division des peuples. Nous avons là encore une mise en scène du Monde.

La figure des Rois mages (Adoration des Rois mages, Friedrich Herlin, vers 1462) reprend cette division du monde en trois avec leur « âge » : l’Orient c’est-à-dire l’Asie qui est le passé du monde ; l’Europe est la maturité ce qui peut correspondre à la puissance et l’Afrique qui est l’enfance et qu’il faut discipliner (Balthazar est représenté comme un jeune roi noir, de même dans le tableau de  Mantegna, vers 1500).  Les offrandes des Rois mages déterminent leur fonction sociale, le plus âgé exerce la fonction sacerdotale, le cadet le pouvoir temporel et le benjamin la production agricole, fonctions qui sont à rapprocher des trois Ordres de la société médiévale. C’est d’abord dans la peinture rhénane de la fin du XIVe siècle que l’on voit apparaître cette interprétation, cette mise en scène du Monde, par âges, continents et fonctions.

A partir du XVIème siècle, avec les Grandes Découvertes notre vision du monde va être transformée.  La découverte d’un nouveau « continent »  peuplé de sociétés inconnues  et dont ne parlait pas la Bible bouleverse nos cadres de pensée. Les « découvreurs » rencontrent l’altérité et vont devoir se définir par rapport aux autres.

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C’est en 1507, sur le planisphère de Waldseemüller réalisé à Saint-Dié-des-Vosges qu’apparaît, pour la première fois, le mot America en l’honneur  d’Amerigo Vespucci qui a exploré entre 1499 et 1502 le littoral de l’Amérique du Sud et pour qui le doute n’est plus possible, il existe bien entre l’Europe et l’Asie un nouveau continent (si Christophe Colomb a bien « découvert un nouveau monde » lors de son 1er voyage en 1492, lui échappe « l’honneur » d’avoir un continent qui porte son nom). Pour commémorer cet acte géographique durable, « l’invention de l’Amérique », le Festival international de géographie (FIG) se tient chaque automne à Saint-Dié-des-Vosges.

Mélange de vision traditionnelle et addition de la nouveauté ; à partir de 1507, les cartographes conservent les trois parties du monde définies pendant la période médiévale et ajoutent, tout simplement, un 4ème « continent ».

C’est à partir du XVIème siècle que les continents deviennent durables et laïques.

L’Europe commence, avec les voyages, les découvertes et les premières formes de colonisation, à tisser le système mondial. Christian Grataloup nous montre quelques très beaux exemples iconographiques qui donnent à voir une Europe dominante qui crée le Monde où les représentations des parties du monde sont sécularisées.

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Le Frontispice de l’Atlas d’Abraham Ortelius, 1595, premier atlas moderne qui n’en porte pas encore le nom,  « théâtre du monde »  mais qui avoue la dimension de mise en scène du Monde…Les quatre parties du monde, figures féminines, y  sont bien hiérarchisées, l’Europe avec tous les attributs du pouvoir, trône en haut, dominant les trois autres continents, la riche Asie, et les deux sauvages, l’Afrique (noire) et l’Amérique (nue et cannibale).

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Dans les quatre parties du monde de Rubens, 1615, les  figures féminines des quatre parties du monde sont représentées avec les masculines des quatre fleuves, l’Europe et le Danube en haut et au fond de la scène, l’Asie et le Gange à droite, l’Afrique et le Nil au milieu et en bas, l’Amérique et le Rio de la Plata à gauche. Ce qui est remarquable (mais peut-être pas si étonnant, car Rubens est voisin d’Ortelius et de Mercator à Anvers), c’est la disposition des figures qui forme une sorte de planisphère, celui-là même qui nous est familier…

Au XVIIIème siècle, la géographie n’échappe pas au souci classificatoire des Lumières. On cherche à définir, à délimiter le mieux possible les parties du monde que l’on appelle maintenant « continent ». Contrairement à la pensée orientale dans le va-et-vient, la pensée occidentale des encyclopédistes crée des frontières.

L’exemple le plus représentatif est la limite entre l’Europe et l’Asie. Une des cartes qui nous est familière est celle de l’Europe, Relief du sol, par Vidal-Lablache.

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L’Europe s’arrête, à l’est, aux Monts Oural, au-delà commence l’Asie. Evidence…fixée sous le règne de Pierre le Grand (1682-1725) par l’un de ses conseillers, Tatichtchev. Il s’agissait pour le tsar d’insérer la Russie dans le « concert des nations » afin d’affirmer son caractère de grande puissance européenne. Tatichtchev propose  l’Oural mais c’est Diderot de retour d’un voyage de plusieurs mois à Saint-Pétersbourg (1773-1774) auprès de Catherine II et pour  remercier la « despote éclairée » d’avoir racheté sa bibliothèque pour le sortir de graves difficultés financières qui reprend cette limite entre l’Europe et l’Asie dans l’Encyclopédie. Cette décision va  définir de façon durable la frontière entre ces deux « continents ».  

Toujours dans cet esprit classificatoire, on classe aussi les peuples. Quatre continents, quatre « races » ;  jusqu’aux années 1960, les manuels de géographie, sous forme de dessins puis de photos, montraient « la diversité de l’espèce humaine ».

– Un découpage culturel qui est aussi un enjeu géopolitique

L’Afrique et l’Asie existent-elles ?

Si l’Amérique peut être considérée comme ayant un caractère insulaire autonome et l’Océanie comme totalement artificielle, l’Afrique et l’Asie sont plus problématiques. Sont-elles des inventions européennes ?

Le terme « Asie »  importé par les missionnaires jésuites dans tout l’Extrême-Orient, va servir de support, au XIXème siècle et au début du XXème siècle, à des mouvements identitaires, pour résister à l’impérialisme occidental. On parle alors d’ « asiatisme ».

La « crise asiatique » qui éclate en 1997 met en évidence un espace interdépendant économiquement à la périphérie immédiate de la Chine et du Japon ; l’Inde, l’Asie centrale, le Moyen-Orient ne sont pas touchés par la « crise asiatique ». Inversement, la région contemporaine d’Asie  a tendance à dériver vers le sud-est englobant de fait l’Australie.

Christian Grataloup nous présente la publicité de Singapour Airlines « Nul n’assure de meilleures liaisons avec le centre naturel de l’Asie ». Le « continent » délimité va de Karachi à Auckland, de Pékin et Tokyo à Melbourne. L’Asie centrale n’est plus en Asie…et l’Australie est devenue « asiatique ».

En revanche, l’Afrique affirme son identité de continent (drapeau de l’Union Africaine où l’Afrique est représentée comme une île), être africain aujourd’hui a un sens très fort (quand  on est au Sud du Sahara…les habitants du Maghreb se s’identifient guère par leur africanité) mais là aussi, il s’agit d’une catégorie spatiale construite par l’Europe. La formule « berceau de l’humanité » est devenue une expression de légitimité.

Le « continentalisme » africain n’est pas le seul ; de la doctrine Monroe des Etats-Unis  qui ont d’ailleurs capté à leur profit le nom même du continent (les Américains) aux expositions  (musée de préhistoire, Le Grand-Pressigny, La Géorgie, berceau des Européens), les « continentalismes » derrière lesquels se cachent des enjeux économiques et politiques considérables se portent bien.

Si le découpage continental n’est pas satisfaisant pour comprendre la mondialisation, il perdure encore dans notre schéma mental.  Faute de mieux, les continents sont toujours utilisés, tous les lieux du monde étant censés appartenir à l’un d’entre eux.

Pour conclure,

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En 1951, Picasso décore la chapelle de Vallauris des thèmes de la guerre et de la paix. Quatre silhouettes soutiennent la colombe de la paix. L’artiste pourtant progressiste n’échappe pas aux couleurs conventionnelles des « quatre races », noire, jaune, rouge et blanc pour chacun des continents…

 CR Christiane Barcellini validé par Christian Grataloup
Notes Christine Deroin