Café Géo animé par Michel SIVIGNON, Professeur émérite de géographie à l’Université de Paris-X Nanterre, spécialiste de la Grèce et des Balkans.
Ce Café Géo a eu lieu le mardi 12 février au Pré en Bulle – 9 Lices Jean Moulin, Albi à partir de 18h30.
Présentation problématique :
La Grèce et l’Europe ou comment un Grec peut-il se sentir européen aujourd’hui ?
Essayons de tenir les deux bouts du fil historique. D’un côté le mot même d’Europe, désignant un continent, est un mot grec, et l’histoire d’Europe commence par un enlèvement, et l’image d’Europe par Félix Vallotton, peintre suisse est bien séduisante. D’un autre côté, rasant les murs les représentants de « la Troïka » (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne et FMI) qui viennent à Athènes pour la mise en œuvre des « réformes » imposées à la Grèce. Comment raccrocher ces deux images ? Passer de l’une à l’autre a-t-il un sens ?
L’appréciation portée sur « la crise grecque » procède des deux visions idéologiques totalement opposées. D’un côté ceux qui insistent sur la responsabilité de la Grèce (son personnel politique, ses gouvernements successifs, son administration d’Etat et même ses citoyens). De l’autre ceux qui voient dans la Grèce le maillon faible choisi pour porter le fer par les forces obscures de l’idéologie ultralibérale : en ce sens, la Grèce annonce simplement le sort qui attend les autres pays européens, tels le Portugal, l’Espagne, l’Italie. La liste n’est pas close.
Et le géographe là-dedans ? Doit-il se contenter d’analyser les classes sociales devant la crise ? Le désarroi des classes moyennes, le retour des pauvres à une situation qui les renvoie aux dures années de l’après guerre civile. Ou bien peut-il avec ses outils habituels dresser une géographie de la crise qui opposerait villes et campagnes, régions prospères et régions en appauvrissement rapide. Tout en sachant qu’il peut poser des hypothèses mais qu’il est trop tôt, dans une situation mouvante, pour se fondre sur des études élaborées.
La crise n’est-elle pas un révélateur des dysfonctionnements d’une société ?
Compte-rendu
Compte-rendu réalisé par Salomé ARNAUD, Laure DESMARET & Pauline SPADOTTI, étudiantes au Centre universitaire J.F. Champollion, sous la direction de Thibault COURCELLE et Mathieu VIDAL, enseignants-chercheurs et co-animateurs des Cafés Géo d’Albi.
Introduction
Michel Sivignon introduit ses propos en nous présentant l’Europe avec ce tableau de Félix Vallotton (cf. Illustration1 : L’enlèvement d’Europe, par Félix Vallotton). Europe, fille du roi de Tyr, Agénor, est séduite puis enlevée par Zeus, transformé en taureau, qui l’amène jusqu’en Crète. Le mot « Europe » tire donc ses origines de la mythologie grecque et donne son nom au continent.
Actuellement, comment se situe la Grèce au sein de cette Europe ? Une carte de l’Espace Schengen (cf. Illustration2) permet de la positionner géographiquement. L’espace Schengen, où figure la Grèce, territoire de libre circulation des biens et des personnes, comprend en grande partie les membres de l’Union Européenne. Cependant, la Suisse et la Norvège qui n’en font pas partie, sont intégrées à cet espace. A contrario, la Grande-Bretagne et l’Irlande, appartenant à l’Union Européenne, ne sont pas inclue dans ce partenariat. Par la fermeture de l’espace Schengen au sud, la Grèce est donc confrontée à des problèmes de gestion de l’immigration. Les migrants passent par la Turquie via l’île de Samos à 1,4 km à peine des côtes grecques. De ce fait, les Grecs nourrissent un ressentiment vis à vis des Européens, qui les laissent gérer les flux migratoires sans beaucoup d’aide. Ces problèmes relèvent effectivement de la position géopolitique grecque dans l’Union Européenne.
La Grèce est aussi dans l’OTAN (cf. Illustration3) depuis 1952, au même titre que la Turquie. A l’heure actuelle, plusieurs états des Balkans n’en font pas partie.
La question se pose donc : de quelle Europe parle-t-on ?
La carte (cf. Illustration4) des contributions et perceptions financières de chaque état de l’UE illustre quant à elle les retombées de l’UE sur le territoire grec. En effet, la Grèce est largement bénéficiaire de ce système puisqu’elle a perçu, pour l’année 2011, 4,6 milliards d’euros d’excédent.
On peut s’attacher ensuite à la géographie de la Grèce (cf. Illustration5) : elle compte environ 11 millions d’habitants pour 130 000 km2. La Grèce est largement marquée par le relief montagneux: en effet, 70% du territoire est montagneux, ce qui laisse seulement 25000 km2 de terres cultivées.
Le recensement de mars 1991, beaucoup d’habitations sont vides en Grèce (cf. Illustration6). Ces habitations vacantes se disposent selon le relief : la montagne est vide, mais aussi les littoraux touristiques en dehors de la saison ; il s’agit de résidences secondaires ou abandonnées par des personnes étant allées vivre en ville, ce sont également des habitations localisées dans des lieux touristiques désertés en basse saison et sont donc recensées comme « vides ».
Pour pallier la crise grecque, un ministre allemand a suggéré au pays de vendre ses îles inoccupées. Cette proposition vient augmenter le ressentiment des Grecs à l’encontre des membres de l’Union européenne. En effet, quelle Nation peut soumettre l’idée à une autre de vendre son territoire pour pouvoir rembourser les dettes de l’État ?
Michel Sivignon projette ensuite des photos de graffitis trouvés sur les murs d’Athènes et dont il nous fait la traduction : « La société grecque est séropositive au fascisme » ; « Les murs ont des oreilles et vos oreilles des murs ». La première phrase est bien révélatrice d’un problème de société : l’arrivée sur la scène politique d’un parti d’extrême droite, l’Aube dorée, aux tendances fascistes. Il a obtenu 17 députés lors des élections de mai-juin 2012, et est crédité de 17% des voix à l’heure actuelle. La crise et l’augmentation de la violence par le biais de ce parti favorisent, dans la société grecque, le rejet de ce qui est étranger et de ce qui provient de l’Union Européenne.
(Le paragraphe suivant du CR initial est supprimé)
Une lueur d’espoir ? Dans un article du journal Le Monde, paru en décembre 2012, un redressement des comptes, notamment de la Grèce, semblait envisagé. Les courbes, prolongées jusqu’en 2014, montrent un retour notable de croissance. Ces données ne sont cependant qu’hypothétiques : un retour à une situation financière correcte pour la Grèce serait-il donc possible et pour quand ?
Le poids de l’histoire…
Tout d’abord, notons que plusieurs calendriers importants se recouvrent et relèvent de rythmes différents :
Le calendrier séculaire La langue grecque existe sous une forme écrite depuis 15 siècles avant notre ère. Certains mots sont toujours présents dans les langues européennes d’aujourd’hui et forment donc une des bases de la culture européenne. Prenons le mot « hématologie » (étude du sang), sa racine « héma », vient du Grec ancien avec le même sens. De plus, le Nouveau Testament nous est parvenu en langue grecque. La Renaissance fut une période de regain d’intérêt pour les cultures antiques, dont la culture grecque. Ces éléments étant posés, s’interroger sur la place de la Grèce dans l’Europe n’a pas de sens, puisqu’elle en est très largement à l’origine.
Un deuxième calendrier, celui de la Grèce moderne. Dans la première échelle de temps, l’Histoire de la Grèce s’arrête en 1452 avec la prise de Constantinople par les Ottomans. Il n’y a donc plus d’État grec à proprement parler. Cependant, l’Église grecque subsiste, elle est garante de l’identité nationale pendant près de trois siècles et demi. Les Grecs se révoltent, en 1821, contre la domination turque. En 1828, l’Europe occidentale intervient : expédition du général Maison,mise sur pied par la France, et concours de l’Angleterre. Un roi allemand monte sur le trône. Par la suite, la Grèce peut donc constituer son État-Nation. Au départ, son territoire est peu étendu. Il comprend le Péloponnèse, la région d’Athènes, les Cyclades. 700.000 habitants de civilisation et de langue grecque constituent ce petit royaume. Par adjonctions successives, la Grèce s’agrandit. Les frontières actuelles de la Grèce seront tracées à l’issue de la 2ème guerre mondiale, lorsque les Italiens évacuent le Dodécanèse, après 1943.
Troisième calendrier, l’intégration dans l’Europe Durant la seconde guerre mondiale, la Grèce a connu une occupation extrêmement dure. La population grecque fut l’une des plus maltraitées par les Nazis et la Guerre Civile qui suit s’inscrit dans la lutte entre les deux blocs. A partir de 1949, le processus d’occidentalisation commence. D’abord par l’intégration du pays en 1952 à l’OTAN (en même temps que la Turquie); dans un deuxième temps, par l’admission au sein de l’Union Européenne en 1981.
Les origines de la crise en Grèce
Georges Papandreou, patron du Parti Socialiste, arrive au gouvernement en octobre 2009. Il révèle à la population la véritable situation financière du pays : l’endettement est faramineux. Après cette déclaration, où faut-il aller chercher les explications ? Faut-il regarder le bilan de ces dernières années ou bien aller vers des causes bien plus anciennes ? Faut-il évoquer les dysfonctionnements de l’Etat grec ou bien les aberrations du capitalisme néolibéral ?
Face à la crise, la classe politique grecque et plus généralement l’opinion publique adoptent deux attitudes totalement différentes. La première est plutôt conservatrice, « Tout n’est pas de notre faute mais on a tiré sur la ficelle ». Une analyse est faite de ce qui s’est passé depuis l’entrée de la Grèce dans le Marché Commun. Pourquoi cet endettement ? Les habitudes de consommation, la corruption ou encore l’évasion fiscale, qui est très importante, sont à considérer. La seconde attitude est celle de la gauche radicale: Le problème vient du capitalisme néolibéral . Ce ne serait plus une question grecque, mais un dysfonctionnement d’ordre global, le capitalisme néolibéral ayant choisi là le point d’application le plus faible pour sa politique.
Une sorte d’accord se fait sur le mauvais fonctionnement de l’Etat. La situation foncière en donne un bon exemple. Le cadastre n’existe pas: un topographe ainsi que les voisins du lot en vente délimitent la future propriété. Il n’est donc pas étonnant qu’il n’y ait pas eu d’impôt foncier jusqu’à une date très récente.
Sous la pression des créanciers internationaux, l’État a dû réagir parce qu’il dépend de leurs crédits pour payer les fonctionnaires et plus généralement pour équilibrer le budget de l’Etat. La « Troïka » (experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI) fait la pression sur la Grèce pour rétablir l’équilibre budgétaire.
Il y a deux manières possibles de rééquilibrer la situation :
collecter davantage les taxes impayées par la population et envisager d’augmenter ces mêmes taxes, combattre la corruption, changer en profondeur les mentalités ;
diminuer les dépenses publiques en gelant les salaires des fonctionnaires, en baissant la participation de l’État aux services de soin et de santé, etc…
La seconde manière est plus simple à mettre en œuvre que la première. La population n’est pas prête à changer ses habitudes, les politiciens non plus. Nous constatons d’ores et déjà que l’État grec a opéré une réduction de tous les salaires des fonctionnaires de 35% en trois ans. Par exemple, un enseignant chercheur grec qui percevait un salaire de 2400€ par mois il y a trois ans, n’en reçoit plus que 1600. La population souffre de ces décisions et des dysfonctionnements et c’est pourquoi la crise est ressentie très intensément par les plus démunis.
Le romancier Petros MARKARIS auteur de « Liquidations à la Grecque » affirme « Nous avions une très haute culture de la pauvreté. Nous ne l’avons plus. Elle ne reviendra pas ». La Grèce, profitant des crédits liés aux subventions européenne mais aussi à la politique de crédit des banques s’est endettée au-delà du raisonnable. Ainsi, nous sommes passés d’une civilisation qui épargnait et qui profitait des biens de la nature et de ceux que produisait un travail opiniâtre, à une civilisation de gaspillage. Cette culture nouvelle s’est mise en place avec l’enrichissement brutal du pays depuis 1981.
La géographie peut-elle apporter un éclairage supplémentaire à ce sombre tableau ? Y a-t-il une géographie de la crise ? Toutes les classes sociales sont touchées sauf les très riches qui ont mis leur argent à l’abri à l’étranger. De plus, les classes moyennes et les jeunes sont les plus touchés par cette crise avec un taux de chômage à 25% pour l’ensemble de la population et de 50% chez les 20-35 ans. Cela a pour autre conséquence de pousser à l’immigration ou à l’exode urbain, c’est-à-dire à un retour vers les campagnes. Le tertiaire moderne s’est effondré, entraînant avec lui ses bénéfices passés et les entreprises qui lui sont liées. Athènes est le lieu le plus touché, en tant que capitale qui concentre grand nombre de fonctions, dont la fonction économique, celle de la production et celle des services. Salonique, la seconde ville est dans une situation voisine.Les villes de taille plus réduite qui dépendent de la production agricole de leur région sont dans une situation moins dramatique. Et puis il existe des cas particuliers : en Macédoine occidentale, Kozani et Ptolemaïs vivent de l’extraction du lignite et du fonctionnement des centrales thermiques. L’Entreprise Publique d’Electricité est l’unique employeur. Donc pas de chômage, même si les salaires ont été diminués et une situation plutôt satisfaisante.
Les régions agricoles sont relativement épargnées car elles ne dépendent pas, ou moins, de la crise. Les prix des produits agricoles obéissent à une autre logique. En revanche l’augmentation du prix du fuel pèse sur les marges bénéficiaires des agriculteurs.
Remarque identique pour les régions qui vivent du tourisme international, qui se maintient bien et profite de l’effacement de la Tunisie et de l’Egypte
Eléments du débat
Fabio Redondo, étudiant en première année d’histoire : Ne pensez-vous pas qu’en prenant modèle sur le système islandais – pays qui a aussi connu une crise très forte – et en l’adaptant aux difficultés que connaît la Grèce, cela serait une solution à cette crise ? C’est-à-dire effacer les dettes des contribuables, nationaliser les banques, combattre le capitalisme sauvage, etc ?…
M. Sivignon : Peut-on transformer des Grecs en Islandais ? Il y a derrière cela de la part des Islandais une grande discipline qui est très loin d’être partagée par la classe politique grecque et le citoyen moyen. La notion de service public n’est pas du tout perçue de la même manière. En Grèce, s’il y a un conflit entre l’État et un citoyen, c’est le citoyen qui a raison. La corruption sévit à toutes les échelles.
Thibault Courcelle, enseignant-chercheur en géographie à l’université Jean-François Champollion d’Albi : En Grèce il y a eu un fort exode rural, Athènes et Thessalonique sont des villes très importantes à l’échelle du pays. Il y a tout de même un attachement très fort au village, même s’il y a beaucoup de maisons vides. Avec la crise, constate-t-on un retour vers les villages, en sachant que dans l’agriculture il y a beaucoup de travailleurs albanais, le plus souvent mal payés ?
M. Sivignon : Effectivement, il y a un retour vers les villages (cf le supplément du Parisien du vendredi 16 novembre 2012 montrant que, ruinés par la crise, les Grecs retournent aux champs). Nous pouvons prendre l’exemple de ce joaillier athénien qui n’ayant plus de clients, décide de retourner sur la propriété de ses parents pour la culture d’escargots exportés en France. Ce phénomène de ré-investissement de la campagne est une idée très répandue chez jeunes. Vous soulevez un fait très important : celui des liens avec le village. En Grèce, l’exode rural a commencé plus tard que chez nous, avec un décalage entre le nord et le sud. Certains sont partis aux États-Unis à partir du XIXème siècle. Mais dans d’autres régions (nord du pays), cet exode a eu lieu après 1960 et l’Allemagne a été la principale destination. Vous avez également mentionné les Albanais. Dans le pays, ils sont 750000 (pour 3,5 millions d’Albanais), sur une population grecque qui est de 11 millions. C’est énorme ! Dans certains endroits, les seuls jeunes et les seuls actifs sont des Albanais. Ils ont franchi la frontière en 1989 et ils ont été au débutmal accueillis par les Grecs. Ils sont actuellement beaucoup mieux acceptés, ce qui n’est pas le cas des migrants asiatiques.
Gérard Buono, professeur agrégé du secondaire et intervenant en géographie à l’université Jean-François Champollion d’Albi : Aujourd’hui avec la crise et les soubresauts en Turquie, existe-t-il la moindre dynamique faisant penser que la Grèce pourrait aller chercher vers l’orient des perspectives de croissance, étant donnée l’attitude de l’Ouest et des Allemands, notamment ?
M. Sivignon : Ce qui est frappant sur les statistiques industrielles de la Grèce, c’est que l’exportation se porte très bien en dehors de l’Union Européenne, puisque par exemple, elle est le 2ème exportateur de ciment d’Europe.. Il y a effectivement une ressource possible pour la Grèce du côté de l’Orient, en tant que marché mais cela ne peut pas se substituer à l’Europe : la Grèce n’est pas en mesure d’acquérir une indépendance vis-à-vis de l’Union Européenne. Mais vous avez raison en ce sens que les Grecs ont un rôle à jouer avec le Proche-Orient et leurs voisins des Balkans. Le tourisme des voisins slaves et des Russes s’est d’ailleurs considérablement développé dans le nord de la Grèce. La proximité géographique est évidemment un facteur déterminant.
Mathieu Vidal, enseignant-chercheur en géographie à l’université Jean-François Champollion d’Albi : Quel est votre sentiment vis-à-vis de la manière dont les Grecs vivent cette crise entre eux ? Sont-ils solidaires les uns aux autres, ou des clivages naissent-ils ? Par exemple, les uns (comme les fonctionnaires auxquels l’État baisse brutalement les salaires) n’ont-ils pas l’impression de payer pour les autres (qui s’affranchissent souvent allègrement du paiement par exemple des taxes) ?
M. Sivignon : Sur la solidarité, elle joue vis-à-vis de l’étranger. Les Grecs ont eu l’impression d’être traités d’une manière méprisante par la France et l’Allemagne, et plus généralement par les Etats du nord de l’Europe. La Nation grecque a une vitalité incontestable mais elle hérite aujourd’hui de divisions profondes qui parcourent son histoire récente et ont atteint leur point dramatique pendant la Guerre Civile. Mais c’est plutôt vis-à-vis de la classe politique que le clivage existe aujourd’hui. Le sentiment est le suivant : « Ils sont tous pourris ! ». Les Grecs ont l’impression que certaines personnes échappent à tout et qu’eux-mêmes servent de jouets. Il y a aussi ce phénomène de monopole de quelques familles historiques qui détiennent tout, et en particulier le pouvoir.
En revanche, dans chaque village, il y a des « associations d’originaires ». Ces solidarités villageoises fonctionnent. Elles organisent par exemple le prêt des terrains des gens qui ont émigré, des interventions de professionnels pour les jeunes qui reviennent et qui veulent changer de secteur d’activité, etc.
Mais c’est autre chose vis-à-vis de l’Etat et de ceux qui le représentent : la méfiance l’emporte.
Elements complémentaires
Bibliographie conseillée par M. Sivignon :
Joëlle Dalègre La Grèce depuis 1940 L’Harmattan 2006 247 p.
(sous la direction de Joëlle Dalègre) La Grèce inconnue d’aujourd’hui de l’autre côté du miroir L’Harmattan 253p. 2011
(sous la direction de Joëlle Dalègre) Regards sur la « crise »grecque. L’Harmattan 2013 260p.
Le devenir grec néolibéral, numéro 39 du magasine Lignes.
Markaris Petros (traduction de Volkovitch Michel), Liquidations à la grecque, Policier Seuil, 2012.
Supplément du Parisien, 6 novembre 2012. » Ruinés, les Grecs redeviennent paysans
Bibliographie de l’intervenant sur le sujet :
Ouvrages dont Michel Sivignon est l’auteur :
Les Balkans, une géopolitique de la violence, Belin, 2009.
La Grèce sans monuments, Armand Colin, 1971.
Ouvrages sous sa direction :
Atlas de la Grèce, La Documentation Française, 2003.
Géographie humaine, questions et enjeux du monde contemporain, Armand Colin, 2011.
Autres Cafés Géo en lien avec le thème :
Atlas géopolitique des Balkans. Un autre visage de l’Europe (Amaël Cattaruzza, Pierre Sintès) Bénédicte Tratnjek • cr : Bénédicte Tratnjek – lundi 17 décembre 2012
Balkans : Géographie de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Grèce : en marge ou au cœur des Balkans ? Bénédicte Tratnjek • cr : Bénédicte Tratnjek – lundi 18 juin 2012
La crise grecque, essai d’analyse Michel Sivignon – mercredi 16 février 2011
Emeutes et géographie : les événements de Grèce Michel Sivignon – lundi 15 décembre 2008
Les relations entre les Balkans et l’Europe Michel Sivignon – dimanche 2 novembre 2003
(Première publication le 12 février 2013, à l’url http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=2558)