OK Boomer : une expression découverte en 2019 qui a connu un succès foudroyant. Annonce-t-elle une lutte des âges? (https://news.northeastern.edu/2019/11/20/heres-how-ok-boomer-is-and-isnt-like-the-slang-that-came-before-it/)

 

J’appartiens à une « génération sans pareille » pour reprendre l’expression de l’historien Jean-François Sirinelli[1] qui a beaucoup étudié cette génération du baby-boom née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. A ce titre, j’ai longtemps bénéficié de l’alignement des planètes ayant permis « la paix, la prospérité, le plein emploi et le progrès comme ligne d’horizon »[2]. Ayant eu 20 ans en mai 68, je suis souvent considéré comme un ancien soixante-huitard, donc forcément porteur de valeurs et de contre-valeurs jugées néfastes pour l’évolution de la société française par les uns ou, au contraire, éminemment positives par les autres. En fait, comme beaucoup de jeunes, j’ai trouvé qu’à cet âge il était dur d’« apprendre sa partie dans le monde »[3]. Aujourd’hui que j’ai un âge, disons…plus avancé, je suis accusé de ne rien comprendre au « nouveau monde », en particulier à l’urgence des solutions pour faire face au changement climatique(« OK, boomer »[4]). Heureusement, je vais peut-être bientôt expier mon péché générationnel grâce à Michèle Delaunay, une ancienne ministre socialiste[5], également baby-boomeuse[6], qui me prédit un « fabuleux destin » ainsi qu’à l’ensemble de mes collègues baby-boomers. Et en prime, après mai 68, je vais pouvoir participer à une seconde révolution, une « révolution de l’âge » cette fois-ci !

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