La Renaissance et le rêve

Musée du Luxembourg, 9 octobre 2013- 26 janvier 2014

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Pâris Bordone, Vénus endormie et Cupidon, Venise, collection G. Franchetti (détail)

Les expositions thématiques s’attachent désormais à explorer des sujets originaux comme cette exposition du Musée du Luxembourg qui montre,  pour la première fois à notre connaissance, la façon dont les artistes de la Renaissance ont représenté le rêve. Même si ce thème est très présent dès l’Antiquité, la Renaissance lui donne une dimension nouvelle entre le XIVe et le début du XVIIe siècle, non seulement dans les arts et la littérature, mais aussi dans la vie politique et sociale, et même les débats théologiques. Les plus grands peintres et sculpteurs européens s’emparent de ce sujet pour l’interpréter de façon très diverse, soit comme la mise en contact avec le divin ou le démoniaque, soit comme le moyen de transfigurer le vécu du quotidien. Et même pour certains, le rêve est perçu comme une métaphore de l’art lui-même. Mais tous doivent tenter de représenter l’irreprésentable, comment peindre l’onirique ? En suivant un parcours débutant à la tombée de la nuit et s’achevant à l’aube, l’exposition entraîne le visiteur dans un monde de rêves et de visions qui témoigne de la puissance de l’art et de l’imaginaire.

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Michael Kohlhaas (Arnaud des Pallières)

Michael Kohlhaas, Arnaud des Pallières, 2013 (France).

michael-kohlhaas-afficheOn retiendra d’abord de Michael Kohlhaas son premier plan, qui donne aux deux heures qui suivent leur tonalité, les contamine, revenant décliné de diverses manières dans une sorte de leitmotiv paysager qui préside à la logique d’ensemble du film. La caméra s’attarde longuement sur un affleurement rocheux dans une plaine cévenole que révèle ensuite un plan d’ensemble, tandis que des rafales de vent hurlent dans les oreilles du spectateur et que la lumière change au gré du mouvement des nuages, à la manière de projecteurs balayant l’herbe rase. Arnaud des Pallières, aidé par la superbe photographie de Jeanne Lapoirie, pense ainsi son film dans et par l’espace, d’abord à travers la beauté terrible des paysages des Cévennes.

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