Café géo de Saint-Brieuc, jeudi 6 février 2025 : « Avoir un toit en Amérique latine : une approche des inégalités », avec Jean-François Valette

Jeudi 06 février 2025, à 18h

Amphithéâtre du lycée Renan à Saint-Brieuc

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Les Cafés géographiques de Saint-Brieuc: programme 2022-2023
  • jeudi 13 octobre 2022 : « Femmes en Saoudie : un long chemin vers l’émancipation » (avec Maryse Verfaillie)
  • Jeudi 24 novembre 2022 : « Minorités en Chine : survivre ou mourir »  (rencontre avec Emmanuelle Véron)
  • Jeudi 2 mars 2023 : « Les Chinois à Manille »  (rencontre avec Catherine Gueguen)

 

Las Vegas dans l’ombre des casinos

Comment peut-on avoir une concentration touristique inégalée avec une architecture sans équivalent (bulle de rêve, de débauche, de démesure), et en même temps une aire urbaine de plus de 2 millions d’habitants qui habitent à l’ombre des casinos ? Dans quelle mesure l’aspect touristique déforme le revers de Las Vegas ? Par Pascale Nédélec, professeure agrégée de géographie en CPGE au lycée Janson-de-Sailly (Paris), normalienne, docteure en géographie, compte rendu des Cafés Géo de Saint Brieuc du 17 septembre 2021.

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Cafés géo de Saint-Brieuc : programme de la saison 2021-2022

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Le Groenland dans la politique arctique du Danemark

Café Géographique de Saint-Brieuc

12 mars 2020

 

 Benoît Raoulx est géographe, maître de conférences, Habilité à Diriger des Recherches, à l’Université de Caen-Normandie. Spécialiste de l’Europe nordique, ses travaux de recherches en géographie sociale et culturelle portent essentiellement sur l’étude de la marginalité spatiale et la marginalité sociale.

 En guise d’introduction

En août 2019, une nouvelle a fait la une des médias à l’échelle internationale : par un tweet, le président des Etats-Unis, Donald Trump, souhaitait négocier l’achat du Groenland au Danemark. Cette demande incongrue a donné lieu à un florilège de caricatures.

 

Greenland : « I promise no to do this to Greeland » Donald Trump  

Mette Frederiksen, Première Ministre du Danemark a répondu vivement au Président des Etats-Unis « Le Groenland n’appartient pas au Danemark. Le Groenland appartient aux Groenlandais ».

L’intérêt du président des Etats-Unis pour un territoire arctique, le Groenland, a mis en évidence l’importance géopolitique de l’Arctique à l’échelle mondiale. La réponse de Mette Frederiksen est révélatrice des relations entre le Danemark et le Groenland en rappelant la situation particulière du Groenland : si le Groenland dépend de la Couronne du Danemark, il jouit d’une autonomie renforcée.

Benoît Raoulx se propose d’organiser son propos en trois parties : dans un premier temps, souligner les nouveaux enjeux de l’Arctique à l’échelle mondiale ; dans un deuxième temps, rappeler les relations dans le temps long entre le Groenland et le Danemark pour comprendre la place du Danemark en Arctique et dans un troisième temps, rendre compte des évolutions en particulier de la société groenlandaise par une étude à l’échelle locale de la région de Thulé.

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A la recherche du village français

Café Géographique de Saint-Brieuc, le 21 novembre 2019                    

 

Brice Gruet, est maître de conférences à l’Université de Paris Est Créteil. Ses thèmes de recherches concernent la géographie historique et culturelle (le patrimoine sous toutes ses formes). Il est l’auteur de nombreux ouvrages, le plus récent « 100 villages à couper de souffle » a été édité chez Larousse en 2019.

 

La définition du village en France a longtemps été, et elle l’est encore très souvent aujourd’hui, une définition statistique : au-delà de 2 000 habitants dans un habitat contigu, on quitte le rural et le village, on parle d’une ville. Or dans les études rurales, quand on adopte une perspective mondiale, ce découpage est arbitraire car le seuil varie selon le pays. Par ailleurs, ce découpage statistique, s’il est commode, est insuffisant pour comprendre à quelles réalités nous renvoient le ou plutôt les villages français. C’est la raison pour laquelle, Brice Gruet adoptera, ce soir, une approche essentiellement culturelle pour traiter le sujet de ce café géographique « A la recherche du village français ».

Le document choisi en ouverture est l’illustration de la Revue La Géographie (N°1573, 2019) consacré au thème « Ruralités françaises ». Il s’agit d’une vue du village de Saint-Cirq-Lapopie (Lot) que l’on retrouve souvent dans les classements des villages les plus beaux de France. Cette photo qui appartient à une banque d’images internationale (Shutterstock) est révélatrice de l’imaginaire collectif qui nous donne à voir un « vrai » village français. Mais le village français recouvre des réalités bien différentes.

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« La nouvelle collectivité d’Alsace: un modèle pour la Bretagne ? »

Café Géographique de Saint-Brieuc, le 18 octobre 2019

Olivier Vergne, après des études de géographie et l’agrégation, a enseigné pendant 10 ans dans un lycée de Strasbourg. Il est revenu en Bretagne en 2017 où il est actuellement enseignant à l’université de Rennes 2. Il a commencé en 2014 une thèse qui porte sur la question de la régionalisation en France et de ses récentes évolutions à partir du cas de l’Alsace.

 Le flyer du café géographique que notre intervenant, Olivier Vergne, trouve particulièrement réussi lui permet d’aborder le sujet de ce soir par la boutade classique « Il n’y a qu’une chose qui sépare la Bretagne de l’Alsace, c’est la France ».

Il précise que le sujet de la thèse qu’il est en train de rédiger « Les enjeux géopolitiques de la gouvernance territoriale en Alsace » vise à contribuer à la réflexion sur la décentralisation et la régionalisation en France à partir du cas de l’Alsace ;  elle a donc pour objectif de s’inscrire dans une problématique géopolitique plus large que le cas de l’Alsace,  qui est celle des relations entre le pouvoir central et les régions.

En quoi la question posée par le sujet de ce café géo peut-elle être un objet de réflexion ?

La Bretagne comme l’Alsace est une région marquée par des enjeux territoriaux spécifiques (situation péninsulaire, importance de la mer) et par une forte identité régionale. La question de l’identité régionale est centrale dans ces questions de découpage régional;  si elle est très technique (le droit des collectivités territoriales), elle touche aussi à l’affectif et relève de la psychologie individuelle et collective ce qui n’est pas facile à quantifier.

L’analyse de la situation  alsacienne, révélatrice du modèle de régionalisation « à la française » peut donc  permettre de mieux comprendre la situation d’autres régions. Pour la région Bretagne plusieurs questions se posent, en particulier, celle du rattachement de la Loire-Atlantique et celle de la volonté de créer par les élus locaux un Conseil unique de Bretagne (fusion des Conseils départementaux et du Conseil Régional) qui a d’ailleurs été tenté par l’Alsace en 2013.  (suite…)

« Nourrir 2,5 milliards d’hommes en 2050 : l’Afrique face à son défi alimentaire »

Café Géographique de Saint-Brieuc, le 26 avril 2019

Alexis Gonin est maître de conférences à l’Université de Paris Nanterre. Ses travaux de recherches portent en particulier sur les espaces ruraux en Afrique de l’Ouest. Il a soutenu sa thèse en 2014 « Jeux de pouvoir pour l’accès aux ressources et devenir de l’élevage en Afrique soudanienne. Le foncier pastoral dans l’Ouest du Burkina Faso ». Il est l’auteur avec Christophe Queva, maître de conférences à l’Université de Paris Sorbonne, de l’ouvrage « Géographie des espaces ruraux », 2018, Armand Colin.

Alexis Gonin se propose d’organiser sa communication en deux temps.

Dans une 1ère partie il s’agit de prendre l’ampleur de la croissance démographique de l’Afrique : 1,3 milliards d’habitants aujourd’hui, soit six fois plus qu’en 1950; 2,5 milliards en 2050 (doublement de la population dans les trente années qui viennent). Cette progression spectaculaire (en 1950, 10% population mondiale ; en 2050, 25% population mondiale) dont les conséquences sont inédites est la dynamique structurante de l’Afrique qui pose pour l’Afrique les questions du développement économique, social, urbain ainsi que la question des migrations. Les défis à relever sont donc nombreux. C’est à partir de ce constat, que dans un second temps, AG portera sa réflexion sur l’un de ces défis, le défi alimentaire. Il s’agit pour l’Afrique de nourrir une population grandissante, de sortir des centaines de millions de personnes de la sous-alimentation, de résorber la pauvreté agricole avec une contrainte dont on prend de plus en plus conscience, le respect des écosystèmes. Sacré programme pour les Africains d’ici 2050 ! Si ce défi agricole n’est pas nouveau – il a été relevé par l’Afrique depuis 1950 avec une agriculture qui n’a pas cessé d’évoluer – il se pose pour les 30 années à venir avec des changements d’une autre ampleur.

Pour illustrer son propos, Alexis Gonin puisera ses exemples dans les travaux de recherches qu’il mène sur l’Afrique subsaharienne et plus précisément sur le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Il n’évoquera pas l’Afrique du Sud dont les problématiques foncières tout aussi préoccupantes sont différentes de celles de l’Afrique de l’Ouest.

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Les nouvelles routes de la soie : le grand dessein chinois

Café Géographique de Saint-Brieuc, 9 novembre 2018

Emmanuel Véron, est géographe. Il vient de rejoindre l’Ecole Navale en tant qu’enseignant-chercheur de géopolitique et de relations internationales après quatre années à l’INALCO (Département des Etudes chinoises). Spécialiste de la Chine et sinologue, il a soutenu sa thèse en 2016. Ses recherches portent sur les mutations de la Chine et sur les aspects géopolitiques et géoéconomiques liés à l’expansion de la puissance chinoise. 

Emmanuel Véron se propose d’analyser dans le cadre de ce café géographique la géopolitique des « nouvelles routes de la soie »,  pour mieux comprendre le grand dessein chinois. Pour la première fois, avec ce projet lancé en 2013, la Chine  prend l’initiative d’un plan qui a une dimension globale (diplomatique, économique, éventuellement militaire) et qui a pour terrain l’espace mondial. Les conférences, tables rondes, colloques, articles, documentaires qui se multiplient sur le sujet sont révélateurs des questions qui se posent sur ce tournant majeur dans la stratégie chinoise d’expansion de sa puissance qui pourrait modifier l’ordre mondial.

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L’Afrique du Sud est-elle encore post apartheid ?

Café Géographique,  28 septembre 2018

 

Philippe Gervais-Lambony, est professeur à l’Université de Paris Nanterre et à l’Institut Universitaire de France, il est membre de l’UMR LAVUE. Spécialiste des questions urbaines, il conduit ses recherches sur les villes d’Afrique subsaharienne, en particulier d’Afrique du Sud (Johannesburg) où il a séjourné plusieurs années. Parmi ses publications, « Espaces arc-en-ciel : Identités et territoires en Afrique du Sud et en Inde » Karthala, 2003, écrit avec Frédéric Landy et Sophie Oldfield ; « L’Afrique du Sud et les Etats voisins », A.Colin, 2013; « Afrique du Sud, les paradoxes de la nation arc-en-ciel », Le Cavalier Bleu, 2017.

Avant de répondre à la question, « L’Afrique du Sud est-elle encore post apartheid ? »  Philippe Gervais-Lambony souhaite imprégner l’auditoire de l’atmosphère d’optimisme et d’enthousiasme extraordinaires qu’a connu l’Afrique du Sud au début des années 1990. Pendant deux minutes, la voix de Brenda Fassie s’élève dans la salle – nous sommes en 1990, l’année de la libération de Nelson Mandela, juste avant la fin de l’apartheid (abolition des principales lois de l’apartheid, retour des exilés, libération des prisonniers politiques), et avant les premières élections démocratiques de 1994 par lesquelles Nelson Mandela est élu président.  C’est cette période de transition que chante Brenda Fassie,  la plus populaire des chanteuses noires de disco d’Afrique du Sud qui, à la fin des années 1980, s’engage avec un répertoire plus politique. La joie de Brenda Fassie éclate quand elle chante cet hommage à Nelson Mandela « Chantons pour notre président, chantons pour Madiba » (nom clanique de Mandela), cette joie, c’est celle de l’espoir immense en Afrique du Sud après la longue période très sombre de l’apartheid. On parle  alors du « miracle sud-africain » parce que l’Afrique du Sud est arrivée à vaincre, par la négociation, le régime le plus oppressif, le plus raciste, le plus ségrégationniste du monde. Et Nelson Mandela en est l’icône absolue. Né en 1918 dans le Transkei, il est issu d’une famille royale d’un des clans xhosa; avocat, il s’engage en politique dans les années 1940 et devient président en 1950 de l’African Congress Youth League (mouvement des jeunes de l’ANC). Inspiré des méthodes de Gandhi, il milite, dans les années 1950, pour une action de résistance passive mais tout change après le massacre de Shaperville, le 21 mars 1961. Dans ce petit township noir du sud de Johannesburg, lors d’une manifestation pacifique, la police tire sur la foule, tuant plus de 60 personnes (beaucoup sont tués de balles dans le dos) et en blessant 180. Cet événement majeur, qui va attirer l’attention internationale sur le régime d’apartheid, change radicalement le cours de l’histoire en Afrique du Sud : l’ANC, qui est interdit par le gouvernement, entre dans la clandestinité et décide de passer à la lutte armée. Nelson Mandela, élu commandant de la branche militaire de l’ANC,  annonce en 1963, dans un discours décisif, la nécessité de renoncer à vaincre l’apartheid par des moyens légaux. Commence alors pour lui une vie clandestine; recherché par la police,  il sera emprisonné vingt-sept ans jusqu’à sa libération en février 1990.

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