Cela devait arriver. La boucle est bouclée. Sur une affiche, ici gare d’Austerlitz, on annonce la grande nouvelle « En Bourgogne il n’y a pas de touristes ». Pas de touristes, mais seulement des randonneurs, des marins d’eau douce, des amoureux, des cyclistes, des oenophiles etc.…
Dans cette province bénie des dieux, l’espèce honnie a disparu. Pour confirmation on peut s’adresser à www.pasdetouriste.com
On savait l’espèce menacée depuis longtemps. Dans un essai fondateur (L’Idiot du voyage. Plon 1991) Jean-Didier Urbain, que nous avons accueilli aux Cafés Géo, avait mis le doigt sur ce paradoxe : au moment où le tourisme se développe comme une « industrie de masse », personne ne veut plus être classé comme touriste. Voyageurs oui, touristes non ! Le touriste est au voyageur ce que le goinfre est au gourmet. Les touristes c’est les autres. Il restait à réaliser la purification touristique territoriale. C’est chose faite en Bourgogne !
Michel Sivignon, 1er mai 2011.