Date / Heure
13/04/2016
18:30

Emplacement
Bistrot de Julie

Catégories


Débat « Des bourgs à la métropole : l’habitat en centre urbain », par Fabrice ESCAFFRE, Maître de conférences en géographie à l’Université Toulouse 2 Jean-Jaurès, le mercredi 13 avril à 18h30 au Bistrot de Julie (4 allée Paul Feuga, M° et tram Palais de Justice).

Présentation

Les « centres urbains », des espaces à réinterroger

À l’heure des espaces urbains étalés, l’habitat en centre urbain poursuit sa mutation. Centre historique, « secteur sauvegardé », centre ancien, zone de mise en œuvre d’opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH)… leurs limites ne sont pas nécessairement aisées à tracer. Ces espaces centraux doivent par ailleurs compter aujourd’hui avec l’affirmation de centralités périphériques. Dans ce contexte, quelle est la situation de l’habitat en centre-ville ? Qui y vit ? Pour qui les centres villes sont-ils des lieux attractifs à habiter ? Et d’ailleurs, comment y habite-t-on ? Qui fait en sorte qu’ils soient habitables ? De quelle manière s’y prend-t-on alors ?

Pour apporter des éléments de réponse à ces interrogations, Fabrice Escaffre traitera des modes d’habiter en centre urbain autant que des interventions sur l’habitat qui y sont menées en les mettant en perspective avec des actions conduites, parfois au-delà de l’échelle locale, notamment en matière d’aménagement des territoires. Il s’appuiera sur des exemples tirés de travaux de terrain récemment conduits dans une douzaine de villes du grand sud-ouest français.

Des hypercentres valorisés…

Son propos traitera des processus de valorisation à l’œuvre dans les hypercentres, en particulier dans ceux des métropoles. Appuyés sur des dynamiques économiques, ces processus sont fréquemment encadrés par des projets urbains mêlant interventions patrimoniales, développement de l’offre culturelle et ré-aménagement des espaces publics. Ils bénéficient de plus, directement, d’une amélioration de l’offre de mobilité qui fait des centres des espaces à haut niveau de connectivité. Ces formes de valorisation s’accompagnent d’une attractivité résidentielle élevée mais fréquemment sélective, à tel point qu’on parle parfois de gentrification ou d’élitisation des centres.

aux centres bourgs « dégradés »…

En contrepoint, il sera aussi question de la « dévitalisation » de centres bourgs ou de ceux de villes petites ou moyennes qui est récemment redevenue un sujet clé de l’aménagement des territoires. Certains de ces centres appartiennent aujourd’hui aux quartiers de la géographie prioritaire parce qu’y habitent, en nombre, des populations modestes. Dans d’autres, les territoires tentent de mettre en œuvre des projets urbains innovants. Les constats y sont généralement les mêmes : faible attractivité résidentielle voire diminution de la population, vieillissement des habitants, réduction de l’offre commerciale, logements vacants du fait de leur dégradation, de leur obsolescence, de l’absence d’occupants potentiels… La concurrence des aménités – résidentielles, commerciales, servicielles – accessibles « en périphérie » est souvent invoquée pour expliquer ces situations de déprise voire d’effondrement.

une diversité de situations locales

Au-delà de ces deux dynamiques contrastées qui ne peuvent suffire pour analyser l’habitat en centre urbain, Fabrice Escaffre présentera des éléments typologiques permettant d’appréhender les différences notables qui existent entre les centres des métropoles, autant d’ailleurs qu’entre ceux des bourgs, villes petites ou moyennes. Les projets urbains, les politiques locales d’aménagement et d’urbanisme mais aussi, par exemple, l’inégale influence des activités touristiques peuvent les expliquer. La diversité des situations peut aussi s’observer à l’échelle des centres eux-mêmes. Les centres gentrifiés, rarement homogènes spatialement, comportent ainsi des poches d’habitat dégradé dans lesquelles sont installées des populations modestes. Les centres urbains considérés comme « dévitalisés » conservent une ou plusieurs artères commerciales et jouent un rôle clé dans le logement des personnes ayant de faibles niveaux de revenus…

Fabrice ESCAFFRE, géographe,
Maître de Conférences en Aménagement et Urbanisme, UT2J/LISST-Cieu