Date / Heure
14/12/2016
19:00

Emplacement
Réstaurant le Mayombe

Catégories


Débat “le Mouridisme”, présenté par Omar Ba (écrivain), le 14 décembre, au restaurant le MAYOMBE, 25 rue de la République 31000 Toulouse (M° St Cyprien)

S’inscrire auprès de toulouse@cafe-geo.net (22 euros).

Présentation

Le Mouridisme est une voie musulmane d’obédience soufie qui a vu le jour dans la deuxième moitié du XIXème siècle au Sénégal dans le canton du Baol. Cheikh Ahmadou Bamba – qui en est le fondateur – est issu d’une lignée peule dont l’histoire s’est confondue, au fil du temps, avec celle des wolofs (groupe ethnique majoritaire au Sénégal).
Le Mouridisme s’est développé sur une double opposition. Il s’est d’abord érigé contre la société sénégalaise dont les pratiques animistes avaient foncièrement déteint sur la manière de vivre la religion musulmane. Mais le Mouridisme s’est surtout voulu un système social de résistance contre le projet de société, basé sur une relation de dominants et de dominés, que le pouvoir colonial avait réussi à imposer non seulement au Sénégal, mais dans toute l’Afrique Occidentale Française (AOF).
Cette opposition au pouvoir colonial ne s’est pas faite avec les armes, comme d’autres résistants en avaient fait le choix. Elle s’est appuyée sur trois leviers : la spiritualité, le travail et l’éducation des masses. Ce dernier volet a toujours poussé les mourides à s’éloigner des centres urbains. C’est tout le sens des multiples villages que Cheikh Ahmadou Bamba a fondé tout au long de sa vie et dont le plus emblématique est Touba, du nom de cette ville qui accueille chaque année plusieurs millions d’individus à l’ occasion du grand Magal1, correspondant à la date anniversaire du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba en 1895.

Touba est devenue la deuxième ville du Sénégal tant sur le plan urbanistique, financier qu’économique. Une situation paradoxale pour le Mouridisme qui s’est développé en se donnant tous les moyens de s’écarter des centres urbains. Ce passage de la ruralité à l’urbanité pose aux mourides d’innombrables défis qu’ils ont parfois du mal à relever tant au Sénégal que dans les pays du monde où ils sont basés. L’expansion du Mouridisme à l’international est ainsi confrontée à de nombreux freins parmi lesquels : la barrière de la langue, un mode d’organisation peu adaptée aux pays d’accueil, un fonctionnement communautaire mal compris, etc.

Omar Ba
Écrivain