Date / Heure
25/03/2015
18:30

Emplacement
Bistrot de Julie

Catégories


« Le partage des eaux du Nil » par Bernard Charlery de la Masselière (professeur de géographie à l’Université Toulouse Jean-Jaurès), le mercredi 25 mars 2015 à 18h30 au Bistrot de Julie, 4 Allée Paul Feuga à Toulouse (M°, Bus et Tram : Palais de Justice).

N.B. : Le Café Géographique initialement annoncé « Nuit noire, nuit étoilée : une ressource patrimoniale pour le monde rural ? » par Rémy BENOS et Samuel CHALLEAT, est reporté au 29 avril 2015.

Présentation

Le partage des eaux du Nil :
la guerre du Nil aura-t-elle lieu ?

Le bassin du Nil

Le bassin du Nil

Le vendredi 6 mars 2015, un accord, dont les termes n’ont pas encore été rendus publics, a été trouvé entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie sur « les principes de l’utilisation du bassin de l’Est du Nil et le (projet de) barrage éthiopien Grande Renaissance ». Jusqu’à cette date, l’utilisation des eaux du Nil dépend de deux traités controversés signés par la Grande Bretagne avant la décolonisation (1959), traités favorables à l’Egypte qui obtient 70% de l’eau et au Soudan (20%), les autres pays (dont l’Ethiopie) se partageant le reste. Ils sont mis en cause dès la fin des années 1990 et l’Ethiopie lance en 2011 le barrage « Grande Renaissance » sur le Nil Bleu, qui fournit 60% des eaux du Nil.

Les précipitations dans le bassin du Nil

Les précipitations dans le bassin du Nil

Les ressources du fleuve sont multiples et la plupart sont hors de contrôle de l’Egypte. Le bassin du Nil est très complexe du fait de sa longueur (6671 km) et de sa superficie (3 millions de km²), mais aussi des environnements très contrastés qui le composent. Enfin le Nil est un fleuve mythique ou un « mythe hydrologique », ce qui ne facilite pas les relations entre les 10 pays riverains. Les très nombreux barrages qui ont été construits le long du fleuve ont fortement artificialisé son cours. L’eau est devenue une ressource rare et convoitée dans un bassin qui a connu des croissances démographiques fortes.

La guerre du Nil aura-t-elle lieu comme le prédisait l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Boutros Boutros-Ghali, de nationalité égyptienne. Par-delà les fantasmes qui peuvent régir les rapports entre par exemple l’Egypte et l’Ethiopie, quels sont les enjeux actuels d’un partage des eaux ? La question se pose-t-elle de la même façon pour tous les pays riverains ?

Bernard CHARLERY de la MASSELIERE
Professeur de géographie, Université Toulouse 2 Jean-Jaurès