L’Ethiopie, pays immense (grand comme deux fois la France) compte plus de 80 nationalités différentes… et bien décidées à le rester !
Ce pays, situé globalement entre le tropique du Cancer et l’Equateur, est un pays de montagnes (avec un sommet à 4 620 m) et de hauts plateaux. C’est donc un vaste château d’eau qui distribue cette denrée vitale à l’Egypte (par le Nil bleu) et à toute la Corne de l’Afrique. Il est donc hautement stratégique !
La vallée du Rift qui du Nord au Sud l’échancre profondément est actuellement perçue comme le berceau de l’humanité : on y a retrouvé les ossements de Lucy (vieux de 3 millions d’années) et plus récemment, autour du lac Turkana, au Kenya, des mandibules qui vieillissent encore le genre humain de 400 000 ans. C’est donc un endroit clé pour comprendre l’histoire de nos origines !
Enfin, l’Ethiopie est la 2ème puissance démographique d’Afrique avec environ 80 millions d’habitants. Pays encore très pauvre, il est néanmoins « en voie de développement » et attire les investisseurs les plus variés. On parle très peu de l’Ethiopie en France et c’est fort dommage.
Le choix d’aborder la région à travers l’exemple du pays Konso est lié à l’existence de sources écrites sur une société originale qui depuis plus de 400 ans a créé un paysage culturel étonnant fait de terrasses et de fortifications de pierre. Ce paysage culturel a été officiellement inscrit par l’Unesco en 2012 sur la liste du Patrimoine mondial, faisant de l’Ethiopie le pays d’Afrique comprenant le plus grand nombre de sites protégés.
Le poids de l’histoire
La tradition éthiopienne attribue l’émergence de l’empire d’Axoum, au Xème siècle avant notre ère, à la rencontre légendaire du roi juif Salomon et de la reine de Saba, Makeda, à Jérusalem.
Elle enfanta d’un fils Ménélik Ier, fondateur de la dynastie salomonide. Vous n’êtes pas obligés d’y croire, mais ce fils aurait dérobé à son père l’arche d’alliance, qui serait toujours en Ethiopie.
Ce récit savoureux est important car il montre l’importance ancienne des relations commerciales entre la Corne de l’Afrique et le Moyen-Orient de part et d’autre de la mer Rouge et du golfe d’Aden. Il est important aussi puisqu’il s’agit du récit fondateur de la dynastie éthiopienne qui peut se prévaloir d’une histoire très ancienne et d’une lignée issue de David par le père. Il s’agit donc aussi d’un peuple élu, selon la tradition juive (il existe une minorité juive encore aujourd’hui, les Falachas).
Du Yémen à l’Ethiopie, les hauts plateaux et les hommes se ressemblent ainsi que les langues et les écritures (sudarabique, guèze, amharique). Grâce à ses montagnes l’Ethiopie a pu refouler les invasions étrangères tout en maintenant des échanges (or, miel, épices, café) avec les populations environnantes.
L’histoire de l’Ethiopie, de l’Antiquité jusqu’au Moyen Age est surtout celle des empires chrétiens. La religion chrétienne est implantée depuis le VIème siècle. On ignore tout de l’histoire des populations animistes de la partie sud du pays jusqu’en 1974.
Ce n’est qu’à partir du XVIème siècle que des royaumes mahométans furent créés à partir de La Mecque et de la mer Rouge. Ils ont créé leurs propres réseaux commerciaux.
Plusieurs royaumes se sont succédé avant l’unification du pays, presque dans ses frontières actuelles, par le roi Ménélik II à la fin du XIXème siècle. Il meurt en 1913, laissant un empire partiellement modernisé et doté d’une voie de chemin de fer reliant Addis Abeba au port de Djibouti sur la mer Rouge. Le pays est alors âprement convoité par les puissances coloniales italienne, française et anglaise. Cependant ce n’est que de 1936 à 1941 que le pays sera véritablement colonisé par les troupes de Mussolini, sous le nom d’empire italien d’Ethiopie.
Le négus Hailé Sélassié, arrivé au pouvoir en 1913, chassé en 1936, a retrouvé son trône en 1941 pour le conserver jusqu’en 1974. Personnage hors du commun, il obtient d’être membre fondateur des Nations Unies en 1945 et que Addis Abeba devienne en 1963 le siège de l’OUA (Union de l’Organisation Africaine). Elle l’est toujours. Le négus a largement modernisé son pays, il a éveillé les esprits avant de devenir la victime de la révolution marxiste qui a établi l’égalité entre ethnies, langues et religions.
Le coup d’Etat de 1974 dépose le négus et des militaires marxistes s’emparent du pouvoir. Ils l’ont toujours, incarné par Hailé Mariam Mengistu (1974-1991), puis par Meles Zenawi (1991-2012) et par Hailé Mariam Desalegn depuis 2012. Si, dans les faits, le caractère autoritaire du pays est beaucoup plus marqué que les réformes marxistes, on retiendra néanmoins deux choses. Les terres appartiennent désormais à l’Etat, mais celui-ci peut les céder à des investisseurs privés. Et la Constitution de 1995 a changé la donne territoriale du pays.
La république démocratique fédérale d’Ethiopie compte actuellement 9 Etats et une entité indépendante pour l’administration de la capitale, Addis Abeba. La constitution donne le droit à l’autodétermination et à la sécession et l’article 11 prévoit la séparation de l’Etat et de la religion. Sage précaution dans un pays où coexistent des populations chrétiennes variées (coptes, orthodoxes, protestants), des musulmans et des animistes.
La langue amharique (langue sémitique) reste la langue officielle, même si elle coexiste avec des langues couchitiques parlées surtout dans le Sud du pays.
Les Konso appartiennent au 7ème Etat, celui des Nations et peuples du Sud.
Jusqu’à ce qu’elle soit incorporée à l’empire éthiopien en 1890, la région Konso était autonome. Aujourd’hui c’est l’un des 5 woreda (district) de la Région des Nations, des Nationalités et des Peuples du Sud. Le chef-lieu du woreda est Karat.
On y parle le konsigna, langue couchitique proche des langues oromo. Les autorités traditionnelles du Konso fonctionnent encore et coexistent avec les autorités de l’Etat éthiopien. Ce « pays » konso toujours autonome dans l’histoire, reste très remuant vis-à-vis du pouvoir central. Les actes de résistance et de soulèvement ne sont pas rares. Etonnante, cette faculté de résistance lorsque l’on sait que cette communauté ne compte que quelques 200 000 personnes, dans un pays de 80 millions d’habitants.
Le paysage Konso
Le pays Konso est situé dans la vallée du Rift. Le Rift est un fossé tectonique de 6 000 km de long qui s’ouvre en Syrie, se prolonge jusqu’à la mer Rouge puis traverse l’Ethiopie et le Kenya pour s’achever au Mozambique. Le long des failles, d’abondantes coulées basaltiques se sont répandues, parfois sur une épaisseur de 3 000 mètres. De nombreux lacs parsèment actuellement cette dépression
Le pays Konso se trouve à 600 km au sud d’Addis Abeba et à 50km du lac Chamo. Il est proche des frontières du Kenya et du Soudan. Il s’étage sur des collines entre 1500 et 2 000 mètres d’altitude. Dans ce milieu de roches volcaniques plus ou moins décomposées, il faut faire face à l’aridité.
La végétation est ici une savane sèche parsemée de genévriers et d’acacias. Il s’agit de plantes xérophiles, c’est-à-dire adaptées à la sècheresse, dont les feuilles sont remplacées par des épines. Les hautes herbes nourrissent des troupeaux. Le sol issu de la décomposition volcanique est fertile.
Le voyageur découvre, stupéfait, des pentes transformées en terrasses. C’est le seul peuple de la région à avoir entrepris de tels travaux. Ces terrasses permettent de prévenir l’érosion et de maximaliser la rétention de l’eau qui tombe en deux saisons des pluies alternées avec deux saisons sèches. Elles sont faites de pierres sèches et peuvent parfois atteindre 5 m de hauteur.
L’eau récupérée est stockée dans des bassins circulaires creusés dans la terre et consolidés eux aussi par des murets de pierre sèche.
Nul ne sait pourquoi ce peuple Konso a su s’adapter aussi bien à un environnement hostile. On ne peut qu’invoquer une forte cohésion sociale et un partage des valeurs pour pouvoir mener à bien des travaux de cette ampleur et de cette précision. Leur entretien est encore réalisé de façon collective.
La population Konso est composée d’agriculteurs sédentaires, alors que de nombreuses ethnies voisines sont semi-nomades. Les cultures se font en deux récoltes annuelles, après un labour à l’araire, tiré par des bœufs zébués. Le tef (céréale locale) voisine avec le sorgho, le maïs et le millet. Les grains de millet sont moulus par les femmes puis transformés en galettes qui constituent la nourriture de bas. On confectionne également un breuvage légèrement alcoolisé à base de céréales fermentées et très prisé lors des fêtes.
Chaque famille possède quelques têtes de bétail et sa propre parcelle de terre. Aujourd’hui la culture du coton progresse à vive allure (voir ci-après)
Un polyélevage de chèvres, poules et quelques bovins complète la panoplie des activités. Les bovins vont sur les terrasses et y engraissent le sol. Les plantes fourragères, récoltées quotidiennement sont transportées par les femmes, seules personnes habilitées à cette charge.
Des forêts sacrées entourent les villages et font office de rideau défensif. On peut y cueillir des plantes médicinales. Petite précision : la pharmacopée traditionnelle comprend plus de 600 plantes endémiques. Les forêts sont aussi le lieu des inhumations.
Les villages Konso : lieux privés et lieux publics
L’originalité de la culture Konso se traduit par ses villages fortifiés, son organisation sociale fondée sur un système de générations, ses stèles et ses rites funéraires incluant l’érection de statues en bois, les waka.
Les Konso construisent leurs villages au sommet des collines, dans des sites défensifs. Ils édifient autour des fortifications protectrices. Les remparts de basalte et de terre séchée peuvent atteindre 3 à 4 m de hauteur. Il peut y avoir jusqu’à 6 enceintes successives lorsque le village grossit. En général un village compte environ 2 000 personnes, soit la taille d’une petite ville. Dans l’enceinte les huttes sont si rapprochées que parfois les toits se chevauchent.
Chaque famille dispose d’une aire ovale d’environ 200 m2. A la hutte familiale ronde s’ajoutent de petites huttes servant de poulaillers, d’étables ou de greniers reconnaissables par leur surélévation (pour éviter les rongeurs). Les enclos pour le bétail associent une base de pierres et des branchages entremêlés de façon inextricable.
Les huttes familiales sont faites de pisé et de bois, sur une structure articulée sur un pilier central. Elles sont recouvertes de toits de chaume coniques au sommet desquels est posée une poterie.
Pour circuler d’une aire familiale à une autre ou pour se rendre sur les places publiques, il faut emprunter des chemins très étroits et sinueux. Les villages sont très compartimentés et il faut se plier en deux pour accéder à chaque espace. La femme sur la photo de gauche, barre l’entrée de son enclos. L’homme se repose sur un chemin étroit entre deux fortifications.
Chaque village possède une ou plusieurs places publiques (mora), délimitées par des murets de pierre. Elles sont le lieu des négociations politiques, administratives et judiciaires, des rites de passage et des diverses cérémonies. Chaque mora est dominé par un arbre « générationnel », il s’agit d’un genévrier taillé en longueur et planté lors des cérémonies de passation de pouvoir.
Sur la place sont disposées des pierres rondes sur lesquelles on doit jurer son innocence lorsqu’on est accusé d’un crime. Y sont également disposées des stèles en l’honneur des défunts héroïques.
Chaque mora comporte aussi une case communautaire pour les gardiens de la ville : se sont des hommes jeunes, qui dorment dans le vaste toit conique en chaume et doivent veiller à la sécurité des habitants contre l’incursion des bêtes sauvages ou de voisins susceptibles de voler bétail, récoltes ou femmes…
Les structures socioculturelles
Un système complexe de classes d’âges régit la vie des hommes : classe d’apprentissage de la vie, classe des guerriers et des propriétaires terriens, classe supérieure des anciens. Le passage d’un stade à l’autre est marqué par des festivités et des rituels dont la plantation d’un arbre générationnel. La société comporte, à côtes des paysans considérés comme classes supérieures, des artisans considérés comme classes inférieures. Le travail de la poterie pour la cuisine ou la conservation des aliments est réservé aux femmes.
Le travail de tisserand est réservé aux hommes. Le savoir faire se transmet de génération en génération. Le tissage est un pan important de l’économie konso, ce qui vaut aux habitants d’être reconnus dans tout le pays. Ils produisent des tissus de coton écru décorés de bandes de couleur vive. Les artisans qui travaillent le bois et fabriquent des sculptures disposent encore d’un statut particulier.
Les Konso sont répartis en 9 clans patrilinéaires, dispersés dans les villages. Des poqallas (ou rois) les président.
Chaque clan a son propre chef (le poqalla) et ses propres traditions. L’endogamie, considérée comme un inceste, y est prohibée.
Le poqalla est le chef politique et religieux. Ses fonctions sont héréditaires. Il porte comme signe distinctif un bracelet d’argent. Il ne peut avoir qu’une femme. Il doit vivre dans une hutte séparée du reste du village. Ci-dessus le roi de Gamolé avec son épouse qui vit à 20 km de piste de la ville de Konso.
Le roi nous a conviés dans son enclos. Son existence est extrêmement simple. Néanmoins il parle anglais et il a une formation d’ingénieur. Il est souvent sollicité comme conseil à ce titre. Cette semaine de février 2016, il se rendait tous les jours à Konso, voir le ministre fédéral responsable de la région. Beaucoup de contentieux les opposent, beaucoup de journées de négociations s’imposent. Le problème essentiel est celui de l’attribution des terres.
Rites spirituels et funéraires
Le mégalithisme constitue l’une des particularités de la protohistoire de l’Ethiopie. Des stèles ont été retrouvées, associées à des sépultures, dans tout le Rift. Près d’Addis Abeba, un site a été restauré à Tiya. Ici on vit encore à l’ère des pierres taillées.
Les populations font preuve d’un solide syncrétisme. Elles s’affichent chrétiennes, portent des croix au cou ou en surmontent les poteries sommitales des huttes, mais elles sont tout autant animistes.
Les rites associés au culte des anciens tiennent un rôle capital dans la communauté konso. Ils érigent des totems (1 m de haut environ) en bois sculpté, sur les tombes de leurs anciens, sur le bord d’une route ou dans quelque champ que cultivait le défunt.
Lorsque quelqu’un meurt, son âme lui survit. Une cérémonie est faite pour libérer son âme. Lorsqu’un poqalla meurt son corps est momifié.
Pour les poqalla et les notables, une statue funéraire est érigée, sur un petit tumulus de pierre. Elle joue un rôle biographique en rappelant leur vie, leurs faits mémorables et la mémoire de leurs ancêtres et du lignage. Les sculpteurs utilisent principalement du bois de genévrier ou d’acacia. Les yeux de la statue (waka) sont généralement en coquille d’œuf d’autruche et leurs dents en os d’animaux. Ils sont enduits d’une mixture faite d’argile, sang et graisse animale qui les protègent de la chaleur et de la pluie. Le héros est entouré de ses femmes, de ses armes, ou d’ennemis vaincus et alors émasculés. Il porte parfois un collier d’ivoire, des bracelets…
Les marchés hebdomadaires de Konso
Ils rassemblent régulièrement tous les habitants des alentours. Les femmes y arborent des robes de coton à double étage et des bandeaux noirs sur les cheveux. Elles assurent tous les transports (à dos d’homme si l’on ose dire). Ces marchés, très colorés et très fréquentés, durent une bonne partie de la journée. Ils sont des lieux d’échanges non seulement économiques mais aussi sociaux puisque les différents villages s’y retrouvent. Les hommes viennent aussi pour boire de la bière locale à l’ombre de grands arbres.
Le musée de la culture Konso, inauguré en 2009
C’est principalement un lieu d’exposition de waka, objets en proie au vol et au trafic illégal. En 1996, 200 waka furent récupérés par les douanes éthiopiennes. Ce musée a pour but de les protéger. On doit sa création tout autant à une demande des autorités de Konso qu’à un ancien ambassadeur en Ethiopie, Stéphane Gompertz, actuellement directeur Afrique au Quai d’Orsay. Les fonds nécessaires viennent de France pour les deux tiers et pour un tiers des Konso.
A côte des waka sont aussi exposés les objets usuels (outils, vêtements, etc) de la population, afin que soit préservée l’ensemble des coutumes et des savoirs d’une société à bien des égards exceptionnelle en Afrique.
Quel avenir pour les minorités du sud-ouest éthiopien?
A l’échelle de l’Ethiopie du sud, les Konso sont les seules minorités reconnues et en tant que telles placées sous la protection de l’Unesco. Cela suffira-t-il à les protéger ? On peut en douter.
Que dire alors de tous leurs voisins du bassin du fleuve Omo, que l’on ne peut atteindre qu’à partir de pistes éprouvantes : les Karo, les Hamar, les Mursi, toujours vêtus de peaux d’antilopes, scarifiés, parés de couleurs vives ? Ils attirent les touristes, dont ils tirent quelques menus bénéfices, mais leurs jours sont comptés, leur mode de vie en sursis.
Les autorités nationales ont bien peu d’égards en ce qui les concerne. Eux-mêmes sont toujours très divisés. Abondamment armés de kalachnikovs, on n’arrête pas le progrès, ils restent des guerriers près à perdre la vie pour défendre leurs terres, leurs femmes, leurs enfants.
Le problème des terres est crucial et se pose de plusieurs façons.
Il faut des terres pour nourrir les villageois, il en faut aussi pour que les troupeaux puissent paître, sur de vastes espaces pendant les saisons sèches. Mais il n’y a aucun bornage. Les querelles sont continuelles : on se vole des terres, on subtilise du bétail, on chaparde une partie des récoltes dans les champs.
Parfois les autorités nationales en rajoutent : elles sont censées être, in fine, propriétaires de tout le sol éthiopien, elles peuvent donc décider de donner des terres Konso à des Mursi et vice versa. Ceci nous a été rapporté.
Plus dramatique encore, les dirigeants actuels d’Addis Abeba ont besoin de terres pour développer le pays : espaces pour construire les infrastructures nécessaires au développement économique (investissements surtout chinois), espaces pour développer des cultures de rente comme le coton. Ci-dessous, une aire de stockage de coton.
D’immenses plantations ont vu le jour en pays Konso et une ferme de 175 000 ha est prévue le long du fleuve Omo. Ici les investissements sont surtout saoudiens. L’eau de l’Omo sera prélevée à partir d’un barrage. Que restera-t-il aux autochtones ?
L’eau des cours d’eau sert à se laver et à laver son linge. Elle est aussi prélevée directement et transportée dans des bidons jaunes comme boisson.
A l’échelle de l’Ethiopie les problèmes sont multiples.
Certes le pays vient de connaître des années de fort développement du PNB. Les guerres ont cessé avec les voisins d’Erythrée, de Somalie, du Soudan. Mais la situation dans ces pays voisins reste dramatique.
Les investisseurs malgré tout s’implantent toujours plus nombreux dans ce pays. On a parlé des Chinois et des Saoudiens, il faut noter aussi les Indiens qui y vendent leurs camions et leurs tuks tuks. Les Japonais viennent de construire un rutilant tram dans la capitale.
On peut enfin citer les immenses serres de fleurs destinées à l’Occident ou encore les zones industrielles réservées aux industries textiles de firmes mondialement connues comme H&M.
Le problème économique essentiel de l’Ethiopie est l’enclavement puisqu’elle ne peut exporter ses productions que par des ports étrangers dont celui de Djibouti, relié à Addis Abeba par l’unique voie de chemin de fer du pays. Cette voie mythique reprend du service, mais à ce jour uniquement pour le transport des marchandises.
Enfin une inquiétude surgit sur le vivre ensemble de communautés chrétiennes et musulmanes. Aucun incident majeur à ce jour pour des populations habituées à cohabiter depuis des siècles. Mais les radicalismes risquent d’émerger et de perturber ces relations.
Maryse Verfaillie, Février 2016
Sources :
Ethiopie, Au fabuleux pays du Prêtre Jean, édition 2003
http:/ joachimj.club.fr/
Unesco World Heritage Centre
Merci pour ce tres bel article sur le pays Konso ! Nous avons eu l’immense chance d’accueillir nos deux enfants nés à Gamole. Nous irons certainement un jour leur montrer la terre de leur naissance et peut être des membres de leur famille éthiopienne. Nous relirons votre beau témoignage . Merci.
Merci pour cet excellent article qui reflète très bien nos impressions , notamment la très probable disparition des ethnies du Sud sous la poussée du »modernisme »que nous avons constaté : une route construite de manière accélérée par des entreprises chinoises ainsi qu’un pont a hauteur de Nyangatom (sans compter les barrages) va bouleverser la tranquillité (relative) de cette belle région et de ses habitants sur la rive ouest de l’Omo.
Malgré leur apparence sauvage et leur attrait pour les Birrs ces ethnies sont très attachantes et méritent une visite avant qu’il ne soit trot tard .