Lanterne principale du réservoir de Montsouris (Cliché Denis Wolff)

Lors des dernières Journées du patrimoine, les citoyens motivés (il fallait s’inscrire plusieurs semaines à l’avance puis, le jour même, attendre longuement) ont pu découvrir ce réservoir.

Au dix-neuvième siècle, le baron Haussmann confie à l’ingénieur Eugène Belgrand le soin de concevoir les travaux nécessaires à l’alimentation en eau de Paris. Son projet (1858) prévoit deux réseaux indépendants : le premier, alimenté par des eaux fluviales, pour les fontaines, parcs et jardins et le second, alimenté par des sources situées à parfois plus de cent cinquante kilomètres, pour la consommation des Parisiens.

Les aqueducs et les réservoirs alors érigés sont toujours opérationnels : la moitié de l’eau potable provient des sources. La capitale est alimentée, pour l’autre moitié, par des eaux fluviales captées dans la Seine et la Marne en amont.

L’alimentation en eau de Paris (source : Eau de Paris).
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Premier construit par Belgrand, l’aqueduc de la Dhuis qui acheminait l’eau de sources situées près de Château-Thierry (Aisne), ne figure pas sur la carte car il ne parvient plus jusqu’à Paris : il alimente aujourd’hui le parc Disneyland !

L’eau des aqueducs est conduite dans cinq réservoirs situés en altitude (tout est relatif…) ; ils stockent plus d’un million de m³ d’eau, soit deux jours de consommation. Cette eau est ensuite distribuée dans les différents quartiers de Paris.

Quelle eau buvons-nous à Paris ? (source : Eau de Paris)

Au sud, dès l’époque romaine, un aqueduc de 16 km apportait l’eau de Wissous à Lutèce ; on peut en voir des vestiges dans la ZAC Alésia-Montsouris. Puis au XVIIe siècle, Marie de Médicis fit implanter un nouvel aqueduc de 13 km depuis Rungis : il en reste l’aqueduc d’Arcueil, plusieurs regards (dont un dans la ZAC Alésia-Montsouris) et la Maison du fontainier, près de l’Observatoire. Au XIX^e siècle, Belgrand fait construire l’aqueduc de la Vanne, complété ensuite par celui du Loing, augmenté de la Voulzie et du Lunain. L’aqueduc du Loing pénètre dans Paris au Pavillon de la porte d’Arcueil (près de la Cité universitaire) avant d’arriver au réservoir Montsouris. Notons que toutes ces conduites franchissent la vallée de la Bièvre au même endroit, à Arcueil, par un aqueduc (ou, plus exactement, par trois aqueducs superposés).

Construction du réservoir Montsouris (source : Wikipédia)

Le réservoir de Montsouris, parfois appelé réservoir de la Vanne ou de Montrouge est construit entre 1869 et 1874. Composé de deux étages, il comprend quatre compartiments (de 254 m sur 127 m) ; sur une surface de 60 000 m², il peut stocker plus de 200 000 m³ d’eau.

Réservoir (Cliché Denis Wolff)

Le lanternon principal est la partie la plus visible : on met en valeur les aqueducs qui l’approvisionnent, avec l’emblème de la ville de Paris, à l’extérieur (voir première photo) comme à l’intérieur.

Intérieur de la lanterne centrale (Cliché Eau de Paris)

Plafond de la lanterne centrale (Cliché Denis Wolff)

Pour terminer, on peut remercier Eau de Paris qui a ouvert ses portes jusqu’à 20 heures durant ces 2 journées sans oublier le confort des visiteurs en leur proposant… de l’eau (à volonté !) mais aussi en les protégeant de celle qui tombe du ciel en leur prêtant des K-Ways !

Source : toutes les données proviennent de Eau de Paris, société anciennement appelée SAGEP (Société anonyme de gestion des eaux de Paris), qui diffuse des brochures et possède un site internet, http://www.eaudeparis.fr. On peut voir une exposition permanente, des expositions temporaires et se documenter au Pavillon de l’eau, 77 avenue de Versailles, Paris 16e, Tél. 01 42 24 54 02, ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h et le samedi de 11h à 19h, entrée gratuite. Eau de Paris organise enfin des parcours de l’eau qui permettent de découvrir parcs, canaux, aqueducs…

Voir également : le compte rendu de la journée organisée par Maryse Verfaillie et Marie-Paule Caire pour les adhérents des Cafés géographiques. Cette promenade du samedi 6 avril 2013, baptisée « Et au-dessous coule la Bièvre – Permanences, renouvellement urbain, Paris 13e & 14^e », a permis entre autres de découvrir le réservoir de Montsouris et de voir comment il s’insère aujourd’hui dans un espace urbain conservant certains héritages tout en se renouvelant profondément. : http://cafe-geo.net/et-au-dessous-coule-la-bievre/

Denis Wolff