Ce deuxième Café Géo de la saison accueille Julie Le Gall,  maître de conférences à l’ENS de Lyon qui a soutenu une thèse sur l’influence des Boliviens sur les réseaux de commercialisation maraîchère à Buenos Aires. A ses côtés Camille Hochedez, ATER à l’ENS de Lyon, nous parlera de ses travaux sur les réseaux d’agriculteurs biologiques et leurs liens avec le développement durable dans la région de Stockholm.

Buenos Aires et Stockholm, Nord et Sud, peut-on comparer l’incomparable ? Qui sont ces agriculteurs ? Parle-t-on d’agriculteurs d’ailleurs quand on se trouve dans une région métropolitaine ? S’agit-il d’espace rural dans la ville ou d’un autre type d’espace ? Autant de questions qui réunissent deux terrains très différents…

A partir de leurs recherches sur l’approvisionnement de la ville en légumes en Suède et en Argentine, Camille Hochedez et Julie Le Gall nous invitent à un véritable décloisonnement des recherches Nord/Sud pour voir quelles expériences peuvent être échangées et pérennisées d’un espace à l’autre. Dans les deux cas, on observe une certaine complexité de l’agriculture et une marche, plutôt lente et difficile, vers le développement durable.

Cette démarche s’inscrit d’abord dans une actualité scientifique. Aujourd’hui, le champ des ruralités est de plus en plus investi par des urbanistes, mais le champ des urbanités est de son côté investi par les ruralistes. Dans un contexte d’urbanisation croissante à l’échelle de la planète, l’enjeu principal est de comprendre la place de l’agriculture dans la construction de métropoles durables. Ce thème correspond aussi à une actualité médiatique et politique puisqu’on assiste à un regain d’intérêt pour l’agriculture périurbaine. Les différents acteurs politiques prennent conscience du lien intrinsèque entre l’agriculture et la ville ; la ceinture maraîchère de Buenos Aires est emblématique de cette agriculture pour la ville. Ce regain d’intérêt montre aussi le rôle social de l’agriculture et des agriculteurs au-delà de leur fonction alimentaire initiale. L’agriculteur ne doit plus seulement produire mais aussi entretenir un paysage, être le garant de loisirs dans les espaces de nature ou maintenir de l’emploi. Plus généralement, on constate de nouvelles attentes sociétales envers l’agriculture. Les consommateurs souhaitent des produits locaux et exigent une meilleure traçabilité.

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