Café Géographique de Saint-Brieuc, le 18 octobre 2019
Olivier Vergne, après des études de géographie et l’agrégation, a enseigné pendant 10 ans dans un lycée de Strasbourg. Il est revenu en Bretagne en 2017 où il est actuellement enseignant à l’université de Rennes 2. Il a commencé en 2014 une thèse qui porte sur la question de la régionalisation en France et de ses récentes évolutions à partir du cas de l’Alsace.
Le flyer du café géographique que notre intervenant, Olivier Vergne, trouve particulièrement réussi lui permet d’aborder le sujet de ce soir par la boutade classique « Il n’y a qu’une chose qui sépare la Bretagne de l’Alsace, c’est la France ».
Il précise que le sujet de la thèse qu’il est en train de rédiger « Les enjeux géopolitiques de la gouvernance territoriale en Alsace » vise à contribuer à la réflexion sur la décentralisation et la régionalisation en France à partir du cas de l’Alsace ; elle a donc pour objectif de s’inscrire dans une problématique géopolitique plus large que le cas de l’Alsace, qui est celle des relations entre le pouvoir central et les régions.
En quoi la question posée par le sujet de ce café géo peut-elle être un objet de réflexion ?
La Bretagne comme l’Alsace est une région marquée par des enjeux territoriaux spécifiques (situation péninsulaire, importance de la mer) et par une forte identité régionale. La question de l’identité régionale est centrale dans ces questions de découpage régional; si elle est très technique (le droit des collectivités territoriales), elle touche aussi à l’affectif et relève de la psychologie individuelle et collective ce qui n’est pas facile à quantifier.
L’analyse de la situation alsacienne, révélatrice du modèle de régionalisation « à la française » peut donc permettre de mieux comprendre la situation d’autres régions. Pour la région Bretagne plusieurs questions se posent, en particulier, celle du rattachement de la Loire-Atlantique et celle de la volonté de créer par les élus locaux un Conseil unique de Bretagne (fusion des Conseils départementaux et du Conseil Régional) qui a d’ailleurs été tenté par l’Alsace en 2013. (suite…)