Paysages islandais
Islande 2011, photographies d’Andréa Poiret

Islande 2011, photographies d’Andréa Poiret

« Jamais minéralogistes ne s’étaient rencontrés dans des circonstances aussi merveilleuses pour étudier la nature sur place. Ce que la sonde, machine inintelligente et brutale, ne pouvait rapporter à la surface du globe de sa texture interne, nous allions l’étudier de nos yeux et le toucher de nos mains. » (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre)

(suite…)

L’enfant et la guerre : Dessin d’enfants bosniens représentant les combats (1991-1995)

Dessin du géographie n°57

L’enfant et la guerre : Dessin d’enfants bosniens représentant les combats (1991-1995) à la frontière entre la Krajina à gauche (partie de population serbe de la Croatie) et la Bosnie-Herzégovine à droite , où les enfants résident.

Source : Subasic, Saudin, 1996, © Fonds Enfance Réseau Monde-Services. Site Enfance Violence Exil, collection 07 « Guerre en ex-Yougoslavie (1991-1995) », Fonds d’Enfants Réfugiés du Monde, en ligne : http://www.enfance-violence-exil.net/index.php/ecms/it/13/1275 Légende proposée par l’ANR Enfance Violence Exil pour ce dessin : « Bataille de blindés de part et d’autre d’une rivière qui représente la frontière. L’enfant représente les destructions dans son pays – maison et mosquée en flammes – (Bosnie), ainsi que les pertes infligées à l’ennemi dans la Krahina. »

Source : Subasic, Saudin, 1996, © Fonds Enfance Réseau Monde-Services.

Site Enfance Violence Exil, collection 07 « Guerre en ex-Yougoslavie (1991-1995) », Fonds d’Enfants Réfugiés du Monde, en ligne :
http://www.enfance-violence-exil.net/index.php/ecms/it/13/1275

Légende proposée par l’ANR Enfance Violence Exil pour ce dessin :

« Bataille de blindés de part et d’autre d’une rivière qui représente la frontière. L’enfant représente les destructions dans son pays – maison et mosquée en flammes – (Bosnie), ainsi que les pertes infligées à l’ennemi dans la Krahina. »

(suite…)

Un géographe au FIG 2015 de Saint-Dié

 

territoires-de-l-imaginaire-fig-2015

Tous les ans, au début de l’automne, la géographie donne rendez-vous à ses aficionados à  Saint-Dié-des-Vosges. Cette année, c’est la 26e édition du Festival International de Géographie avec au programme « Les territoires de l’imaginaire. Utopie, représentation et prospective » et l’Australie comme pays invité. Pendant trois jours, conférences, tables rondes, cafés géographiques, Salon du Livre, Salon de la Géomatique, Salon de la Gastronomie, animations de toute sorte, lectures et débats de toute nature, drainent un public important, d’autant plus que cette année le beau temps s’est invité et que le thème de l’imaginaire choisi pour cette édition interpelle de nombreux participants.

En effet, le FIG s’est consacré au fil des ans à des sujets souvent « classiques » tels que des continents, des activités économiques, des milieux, etc., même si quelquefois des thèmes plus originaux comme la santé en 2000 et les religions en 2002 ont également été proposés. Mais un quart de siècle après sa création, le FIG a choisi de traiter de l’imaginaire, suscitant des réactions très diverses, souvent de l’enthousiasme, parfois de l’étonnement, plus rarement de la réprobation. Enfin !  Pour les uns : « La géographie assume sa mue esquissée depuis les dernières décennies, ce n’est pas trop tôt ! ». Ah bon ? Disent d’autres : « mais qu’est-ce que la géographie vient faire dans cette galère ? ». Pour ma part, il n’y a aucun trouble mais au contraire une adhésion enthousiaste à explorer les multiples facettes de l’imaginaire à l’aide des lunettes de la géographie.

(suite…)

Déluge mortel sur la Côte d’Azur. Réflexions sur une catastrophe naturelle.
Biot, le 4 octobre 2015, au lendemain des précipitations record de la nuit (source : www.ouestfrance.fr )

Biot, le 4 octobre 2015, au lendemain des précipitations record de la nuit
(source : www.ouestfrance.fr )

La cause est entendue : le cocktail changement climatique/urbanisation galopante s’est révélé dramatique une fois de plus. Rien que durant les deux dernières décennies, cinq catastrophes d’ampleur comparable ont déjà ravagé le Midi méditerranéen français et cette sixième catastrophe s’est abattue avec une rare violence sur l’une des portions les plus urbanisées et densément peuplées du littoral français.

A chaque fois, entre en jeu un phénomène climatique extrême que les spécialistes qualifient d’ « épisode cévenol », avec ses pluies brèves et intenses occasionnant des crues rapides et très vite monstrueuses. Ces épisodes qui affectent tout l’arc méditerranéen, depuis l’Espagne jusqu’à la Croatie en passant par la France et l’Italie, surviennent le plus souvent à la fin de l’été et au début de l’automne. A ce moment-là, l’air chaud chargé d’humidité en provenance de la Méditerranée remonte vers l’Europe et se heurte alors aux reliefs montagneux tels que les Alpes ou les Pyrénées. En s’élevant rapidement cet air chargé de vapeur d’eau se refroidit et se transforme localement en précipitations intenses et parfois diluviennes (à Cannes, il est tombé 107 mm d’eau en une seule heure le 3 octobre dernier entre 20 heures et 21 heures !).

(suite…)

Carnet de voyage dans les îles Gotô (juillet 2009)

Dessin du géographe n° 56

L’une des principales difficultés photographiques au Japon est de prendre des panoramas. Car bien souvent, il y a de la brume, due à la forte humidité atmosphérique, surtout en été, période où je me trouvais dans les îles Gotô (Japon). On peut le voir sur la photo prise du mont Tainohana 鯛の鼻, alias « le Nez de la daurade » (446 m) : au-delà des premiers contreforts, le paysage devient flou (fig.2).

Du coup, la tentation est grande de faire un dessin (fig.1). Cela permet aussi d’élargir la focale et d’avoir une vue d’ensemble sur les îles au large. La perspective du croquis part dans la même direction que celle de la photo (axe nord-est / sud-ouest), mais elle est plus large. La photo correspond en gros au quart inférieur droit du croquis, là où se trouve le tampon (à l’envers car il figure de l’autre côté de la page, le papier du carnet japonais — un Style Notebook B 6 mm x 20 kô— s’avérant manifestement un peu léger) qui a été pris le lendemain dans la ville d’Ômura.

Le croquis permet donc de représenter et de situer davantage de lieux.

J’y inscris également les idéophonogrammes, non pas par cuistrerie mais pour permettre, par la suite, d’en vérifier la prononciation qui offre quelque piège (ainsi, comme on peut le voir par un barré, j’avais d’abord lu Chinohana et non Tainohana). Dans la foulée, j’utilise l’habitude japonaise qui permet d’écrire dans tous les sens, même dans les journaux, soit horizontalement, soit verticalement, mais le recours à l’alphabet latin oblige à tourner le carnet selon les cas.

(suite…)

Chagall, Soulages, Benzaken… Le vitrail contemporain

Chagall, Soulages, Benzaken…
Le vitrail contemporain
[20 mai – 21 septembre 2015]
Cité de l’architecture & du patrimoine
Trocadéro, Paris 16 ème

vitrail-contemporain-affiche

Jusqu’au 21 septembre, la Cité de l’architecture et du patrimoine présente une exposition à la fois originale et attachante. On y découvre un art du vitrail  profondément renouvelé depuis la Seconde Guerre mondiale.

Désacralisé, porté par des artistes mondialement connus (Chagall, Garouste, Matisse, Rouault, Soulages, Viallat) et réalisé par des maîtres verriers remarquables, le vitrail contemporain est éblouissant.

Civil ou religieux, cet art qui diffuse la lumière est ici rendu accessible par son exposition sur des panneaux à hauteur d’homme. Point n’est besoin de lever les yeux au ciel ou de se munir de longue vue pour admirer les 130 œuvres réalisées pour 44 édifices et réunies pour témoigner de la fertilité créatrice des artistes contemporains.

Le vitrail contemporain, aboutissement d’un art millénaire

Le travail du verre est connu en Mésopotamie dès le III ème millénaire avant J.-C. Ce savoir -faire se diffuse ensuite jusqu’en Europe. Entre le XV ème et le XVII ème siècle, Venise (centre de Murano) accueille les verriers les plus prestigieux.

Les vitraux les plus anciens a été retrouvés dans des palais Omeyyades des VII ème -VIII ème siècle. En Europe c’est à la cathédrale d’Augsbourg (Allemagne) que l’on réalise les premiers vitraux (1065). En France, c’est à la cathédrale de Chartres que s’élèvent, au début du XIII ème siècle des vitraux absolument remarquables en particulier par l’intensité de leur couleur bleue.

La fuite en Egypte, 1221-1230 Vitrail de la cathédrale de Chartres

La fuite en Egypte, 1221-1230
Vitrail de la cathédrale de Chartres

 

La réalisation d’un vitrail est chose complexe. Un film, présenté à l’auditorium de la Cité de l’architecture et du patrimoine, en révèle les différentes étapes.

Au départ, un artiste réalise un carton aux dimensions définitives, sur lequel on précise l’emplacement du réseau des plombs. Ce carton sera ensuite découpé pour servir de patron, comme dans un atelier de couture.

Les plaques de verre sont obtenues grâce à un savoir faire exceptionnel. On souffle la boule de matière vitreuse brûlante sortie du four pour en faire une sorte de bouteille que l’on coupe pour obtenir des cylindres creux. Ces cylindres sont posés sur des tables puis fendus dans le sens de la longueur puis aplatis. Le film montre parfaitement toutes ces étapes techniques. Ces plaques de couleur, d’épaisseur, de translucidité variables sont ensuite découpées selon le carton du peintre. Les morceaux sont assemblés par le réseau des plombs. Les détails (cheveux, yeux, plis des vêtements sont dessinés  et peints à la grisaille (poudre d’oxyde de fer dissoute dans un solvant et posée au pinceau.

Au XIX ème siècle, le vitrail religieux, le plus souvent fabriqué en série par de grands ateliers, est devenu un art sclérosé, obéissant à des codes stricts dictés par l’Eglise.

(suite…)

La canicule et le Spitzberg
Le miroir d’eau de Bordeaux sous la canicule, juillet 2015 (source : www.20minutes.fr)

Le miroir d’eau de Bordeaux sous la canicule, juillet 2015 (source : www.20minutes.fr)

La canicule est au rendez-vous de l’été 2015, cela ne fait aucun doute. Paris a même battu son record historique du 28 juillet 1947 avec 39,7 degrés Depuis le début du mois de juillet, les fortes chaleurs n’ont pas vraiment quitté le Sud-Est et une grande partie de la France a subi une nouvelle vague de chaleur du 15 au 18 juillet. Des pannes de train et d’électricité perturbent la vie quotidienne de nombreux Français, des pics de pollution à l’ozone se succèdent. Les autorités politiques ont pris un maximum de précautions pour éviter la catastrophe de l’été 2003. Si les touristes ne semblent pas affectés par cette situation climatique, il n’en va pas de même pour d’autres secteurs comme l’agriculture. Même à Chablis où la vigne en a vu d’autres, les grappes de raisin commencent à souffrir de la sécheresse prolongée. L’affaire est entendue, le changement climatique augmente la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur en France comme dans le reste du monde. La Conférence de Paris sur le climat prévue en décembre 2015 a du pain sur la planche, elle qui doit élaborer un nouveau texte pour remplacer le protocole de Kyoto venant à expiration en 2020.

(suite…)

La géographie en action. Une collaboration entre la science et le politique.

Sous la direction de Edith Mukakayumba et Jules Lamarre, La géographie en action. Une collaboration entre la science et le politique, Presses de l’Université du Québec, 2015, 247 p.

la-geographie-en-action

Après avoir dirigé l’ouvrage La géographie en question (Armand Colin/Recherches, 2012), les deux géographes québécois, Edith Mukakayumba et Jules Lamarre, coordonnent cette fois-ci une nouvelle publication destinée à revaloriser l’approche globale en géographie en exploitant l’action de l’UGI (Union géographique internationale) en faveur d’un grand projet de l’ONU devant faire de l’année 2016 l’Année internationale pour une compréhension globale du monde (International Year for Global Understanding ou IYGU). Ce projet conçu et piloté par des géographes vise à expliquer pourquoi certains comportements individuels dits non durables sont en bonne partie responsables de phénomènes majeurs tels que les changements climatiques et l’approfondissement des inégalités sociales dans le monde. « Les promoteurs du projet espèrent convaincre d’abord des individus de changer leurs manières de faire lorsqu’elles seront éventuellement jugées non durables par les scientifiques, en souhaitant que les pouvoirs publics en viennent à les appuyer. » Ce nouvel ouvrage poursuit donc le combat des deux directeurs en faveur de la géographie comme discipline autonome de la connaissance mais entend militer aussi pour le retour de l’approche globale en géographie (et dans d’autres domaines) qui peut aider à mieux comprendre les grands problèmes de notre temps.

(suite…)

En descendant les fleuves russes
La Lena près de Iakoutsk

La Lena près de Iakoutsk

Ils s’y sont mis à deux pour écrire les carnets d’un voyage qu’ils ont fait ensemble en 2010 dans les contrées lointaines et largement ignorées de l’Extrême-Orient russe1. Deux auteurs, deux photographes, deux mains, mais une seule voix dont on ne sait pas trop qui elle est en vérité, tellement nos deux écrivains-voyageurs, Eric Faye et Christian Garcin, ont réussi leur entreprise fusionnelle qui permet au lecteur de descendre ces fleuves en solitaire.

Un voyage dans l’Extrême-Orient russe ? C’est vite dit car la distinction avec la Sibérie n’est pas toujours très claire comme le suggère le nom « Transsibérien » du train qui arrive à Vladivostok. Vue d’Europe occidentale, on croit le savoir depuis longtemps, la Russie comprend une partie européenne jusqu’aux monts Oural et, au-delà vers l’Est, il y a l’immense Sibérie qui s’étend jusqu’à l’océan Pacifique. En fait, l’organisation administrative russe considère que la Lena forme la limite orientale de la Sibérie tandis que l’Extrême-Orient regroupe toute la partie est du continent eurasiatique, entre Iakoutie et Kamtchatka.

(suite…)

La route après l’apocalypse

La route après l’apocalypse

Mad Max: Fury Road (George Miller, Australie/États-Unis, 2015)

Mad Max: Fury Road (George Miller, Australie/États-Unis, 2015)

Avant l’apocalypse, la route est le lieu de l’échappée : celui qui veut s’abstraire des contraintes de la société telle qu’elle est, affirmer sa liberté d’individu face à ce qu’il perçoit comme une oppression, peut se faire nomade. En mouvement permanent, il s’oppose à la logique sédentaire occidentale et la manière dont elle assigne aux individus des rôles c’est-à-dire aussi des lieux ou territoires. Max Rockatansky, en 1979, dans le premier volet de la désormais tétralogie de George Miller, incarne cette tension : flic enragé, gonflé d’adrénaline et ivre du son des cylindres de la V8 Interceptor avec laquelle il traque les pires bandits sillonnant les routes australiennes, il n’en goûte pas moins la douceur de la vie familiale auprès de la jolie Jessie et de leur bébé.

(suite…)

« Page précédentePage suivante »