Clément Barniaudy, Maître de conférences à la Faculté d’Education de l’Université de Montpellier
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La perception que nous avons du vent est moins celle d’un air en mouvement objectivable (sa définition scientifique) qu’une matière vivante qui nous enveloppe et avec laquelle nous composons Habiter au gré des vents, c’est s’immiscer dans cette matière sensible. De par nos expériences, nous pouvons facilement observer que le vent est partout à l’extérieur comme à l’intérieur de nous : essayez seulement de parler sans souffler… c’est bien impossible. Au mouvement perpétuel du souffle en nous, répond celui du vent dans le milieu. Le vent sculpte le paysage, influence les gens et leur mode d’habiter. Il peut être une contrainte comme un allié, devenir le support d’une pratique ludique ou encore fournir une aide inespérée en cas de chaleur extraordinaire par exemple. Le vent est donc omniprésent mais il est aussi impalpable.
Ce caractère invisible du vent génère une certaine difficulté pour le nommer. Chez la plupart des peuples de tradition orale, il est encore aujourd’hui une présence sacrée, une sorte de matrice qui recouvre tout l’univers et inclut chaque personne dans son milieu (ex : Nilch’i des amérindiens Navajos). De même, en Méditerranée ancienne, les termes pour désigner le vent sont inséparables de ceux désignant le souffle ou l’esprit (Pneuma, psukhê, anemos, Ruach…). L’abstraction d’un vent physique détaché du souffle et perdant tout pouvoir d’animer la matière mettra de nombreux siècles à se développer.
Le vent est donc une puissance naturelle capable d’influencer le monde animé mais il se différencie aussi pour ces sociétés méditerranéennes en plusieurs vents ; borée, notos, zéphyr, eurus par exemple pour les Grecs anciens. Car les marins ont très vite reconnu des vents réguliers avec lesquelles ils pouvaient composer pour accomplir leur navigation.
Aujourd’hui, de même, parler du vent en Méditerranée, c’est différencier au moins trois types de vent : les vents de terre secs et froids, majoritaire sur la façade nord de la Méditerranée, les vents secs et chauds sahariens et les vents marins humides et chauds venant du Sud. Et la distinction de ces vents a émergé avec des pratiques, en particulier la navigation commerciale mais aussi d’autres : agriculture, entreprises militaires… Ainsi, nous nous pencherons sur quatre pratiques liées au vent, à savoir, la pêche, l’agriculture, l’architecture et la production d’énergie d’origine éolienne.
- Etude de cas 1 : pêcheurs et vents dans les Pouilles (Italie)
Afin de comprendre le rapport des pêcheurs au vent, différentes formes d’enquête peuvent être réalisées. L’une d’elle consiste à demander à ces derniers de concevoir et de dessiner une rose de vents. En utilisant notamment ce genre de dispositifs lors d’entretiens compréhensifs sur la côte Est des Pouilles (plus exactement au sud de l’aire urbaine de Bari), il est possible de mettre en évidence des rapports différenciés aux phénomènes éoliens :
– Les marins professionnels ont tendance à dessiner une rose des vents très proche de celle produite dans les rapports météorologiques. Celle-ci ne possède quasiment plus de noms et les vents s’y différencient selon des flèches, en fonction surtout de leur fréquence.
– les marins amateurs ont eux tendance à dessiner une rose des vents directionnelle avec huit noms de vents soit la rose des vents la plus médiatisée dans l’Occident méditerranéen depuis l’époque moderne.
– Enfin certains marins professionnels dessinent quant à eux une rose des vents sectoriels où les vents correspondent à des aires de vent.
En fait, cette manière de représenter les vents n’est pas du tout anodine. Car ceux qui représentent le vent selon des aires directionnelles sont aussi ceux qui utilisent davantage leur corps, leur sensation pour connaître et composer avec les vents. Ce sont également « les anciens » c’est-à-dire ceux qui se sont exposés de manière prolongée au sein du milieu marin. Et dans leur appréhension des phénomènes éoliens, les outils technologiques sont toujours seconds. Ils ont une certaine méfiance par rapport aux ordinateurs et aussi par rapport aux bulletins météorologiques officiels.
Au contraire, ceux qui utilisent des directions ou des flèches pour représenter le vent ont davantage tendance à faire confiance aux images du vent, aux représentations transmises par la télévision, la radio ou leur ordinateur. L’information fournie par la médiation de technologies complexes (satellite et modèles météorologiques de prévision dynamique) remplace ainsi l’intuition et la sensibilité qui deviennent même suspecte pour ces pêcheurs. Bien sûr, entre ces deux pôles, les marins ne se situent souvent ni totalement d’un côté, ni totalement de l’autre et les résultats de recherche sont ici simplifiés par soucis de clarté. Mais il existe bien des différences et ce qui est très intéressant, c’est que cette manière d’envisager et de connaître les vents génère des pratiques différenciées.
Ainsi les marins-pêcheurs utilisant avant tout les outils technologiques pour appréhender les vents sont aussi ceux qui pratiquent la pêche la plus intensive et considèrent la Nature comme une ressource à exploiter. Leur activité a tendance à être segmentarisée (temps en mer, temps à terre, importance de l’acte de vente…). Et ce sont aussi ceux qui ont la perception du vent la plus grossière dans le sens où ayant co-évolué avec les outils technologiques, ils ne sont plus capables de distinguer clairement des types de vent. L’hybridation technologique semble favoriser ainsi un processus de déterritorialisation qui ne s’accompagne que très rarement d’une appropriation du vent.
A l’inverse, les pêcheurs utilisant encore majoritairement leur sens pour habiter au gré des vents perçoivent leur activité comme faisant partie d’un tout c’est-à-dire d’un milieu marin fait d’interdépendances subtiles (entre humain et non-humain). Leur pratique est beaucoup plus qualitative que quantitative et ils évoquent une manière d’habiter le temps bien différente où chaque moment a son importance. Ils développent également une conscience de leur fragilité, de leur vulnérabilité par rapport aux éléments, ce qui les amène à affiner leur perception sensible de manière constante. Ils sont ainsi capables de distinguer 6 à 10 vents mais aussi d’envisager quand le vent tourne, grandit ou faiblit. Leur territorialité apparaît donc extrêmement riche de sens.
Transition : L’information fournie par les outils technologiques facilite l’exercice de la pêche en réduisant le pouvoir contraignant du vent. Mais l’usage de ces technologies appauvrit la connaissance et l’appropriation socio-spatiale des vents. Comment alors échapper à ce processus de distanciation/déterritorialisation qui ne permet plus au pêcheur d’habiter avec les vents ?
- Etude de cas 2 : agriculteurs et vents en Roussillon.
En grossissant là encore les traits (il faudrait nuancer beaucoup plus dans le détail), plusieurs pratiques agricoles peuvent à nouveau être distinguées en fonction de la manière dont les agriculteurs perçoivent et agissent avec les vents en Roussillon :
– Les maraîchers sous serre s’avèrent être sans trop de surprise ceux qui se soucient le moins du vent. Leur perception du vent est ainsi quasiment inexistante car il n’intègre que très peu le vent dans leur pratique culturale (cf. technicien spécialiste du maraîchage : « le vent, il existe mais on en tient pas compte »)
– les viticulteurs ont eux une perception que l’on pourrait qualifier majoritairement de « paresseuse » dans le sens où c’est d’abord l’information codée venus des médias qui déterminent leur action. En fonction de ces informations, ils prendront ainsi par exemple la décision d’aller traiter ou non leurs vignes, l’épandage de produits phytosanitaires étant interdit lorsqu’il y a beaucoup de vent.
– enfin, les arboriculteurs sont ceux qui ont la perception la plus active car le vent peut déterminer la taille des fruits ou abimer les jeunes arbres… L’arboriculteur doit donc être attentif et capable de s’adapter rapidement. Il est attentif aux types de vents, qui pourraient éventuellement être une menace pour les arbres. Ce corps à corps avec le vent enrichit leur perception des vents.
En fait derrière la perception active, on trouve aussi une expérience sensible et consciente qui donne du sens à leur action. Pourquoi ? Le processus de perception part de micro-perceptions du vent (sons, nuages, couleurs…) pour aller vers la reconnaissance d’un vent perçu au sein de la complexité du milieu. Mais ce processus n’est possible que si le corps est engagé dans une exploration de son milieu, s’il participe au monde qu’il habite. Notre expérience sensible nous permet ainsi non seulement de nous orienter, de prendre la mesure de notre milieu ou de nous mouvoir mais aussi de donner de la cohérence à notre expérience et à nos actions, d’entrer dans un rapport de réciprocité avec les phénomènes (ici les vents).
Derrière la perception paresseuse, à l’inverse, on trouve une hybridation technologique (où l’acteur délègue certaines fonctions à des outils technologiques) qui permet apparemment plus de contrôle sur les évènements ; c’est du moins le but recherché. On peut dire que ces outils apportent quelque chose en termes d’information mais leur apport n’est jamais suffisant. Pourquoi ? Et bien parce que l’agriculteur ne participe plus au monde qu’il habite mais sa participation est détournée vers un sphère numérique déterritorialisée. Le processus même de perception est court-circuité par une représentation qui s’impose à l’agriculteur et dont il ne maîtrise pas la production. Il n’exerce plus son aptitude à percevoir en situation et sa connaissance des vents s’appauvrit peu à peu alors que son action perd de son sens puisqu’il n’est plus engagé de tout son corps dans son milieu.
Transition : C’est donc bien une expérience sensible prolongée et consciente qui permettrait d’enrichir la perception du vent et de donner lieu à des actions incarnées dans un milieu. Mais on sait aussi que l’hybridation technologique tend à rendre obsolète l’expérience sensible, en lui substituant des informations jugées plus précises et plus utiles. Comment alors sortir d’une rationalité utilitariste et d’une utopie du contrôle qui ne permet pas à l’agriculteur d’habiter avec les vents ?
III. Etude de cas 3 : architectes et vents en Méditerranée française
L’architecture et l’urbanisme constitue un autre domaine pour étudier cette relation entre les sociétés et leur milieu. On peut là encore distinguer des types d’architecture qui rendent compte d’un rapport plus ou incarné au vent.
En Méditerranée française, on trouve plusieurs exemples d’architectures mal conçues face au vent. C’est le cas par exemple d’un quartier périurbain de Lézignan-Corbières ou encore celui des quartiers résidentiels d’habitat touristique à Port Barcarès. Dans chacun de ces cas, l’expérience d’un piéton au sol est plutôt désagréable en raison des effets de canalisation du vent entre les bâtiments. A l’échelle du bâtiment également, la cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ou l’espace de liberté à Narbonne sont des exemples d’architecture qui se retrouvent très mal orientés par rapport aux vents ce qui génère des nuisances importantes (refroidissement et perte de chaleur à l’intérieur des bâtiments, effet venturi au sol, poussières, sons…). Selon l’intention de l’architecte, le vent est volontairement nié dans une volonté d’affirmer un espace strictement humain qui s’impose à un milieu naturel ou bien il peut être seulement oublié car il ne fait pas parti des facteurs primordiaux pour urbaniser. Parfois, et c’est le cas à Barcarès, il y a bien une prise en compte des vents mais aussi une certaine incapacité à savoir comment intégrer l’architecture au sein d’un milieu fortement venté.
A l’inverse, on trouve des exemples d’architectures qui s’inscrivent parfaitement dans leur milieu et l’habitat compose alors avec le vent de manière remarquable. C’est le cas du Vieux-Nice où un système de ventilation naturelle de la ville et des immeubles a été conçu, permettant de chasser l’air chaud en été et de rafraîchir les espaces intérieurs tout en bloquant les vents froids et humides en hiver. C’est aussi le cas d’un certain nombre de mas isolés et de bergeries en Provence ou dans le Languedoc. Plus récemment, on trouve aussi des architectes qui dévient du courant moderne, majoritairement positiviste et fonctionnaliste pour affirmer la nécessité d’une architecture bioclimatique. Il s’agit pour eux de s’inscrire dans le paysage vécu, de prendre en compte le milieu, les affects et les sensibilités de chacun avant d’imposer une structure. La technique et les motifs économiques ne sont alors plus premiers dans l’acte d’architecturer. Et dès les années 80, dans l’Aude par exemple, ces architectes utilisent une méthode dite d’analyse contextuelle (pente, soleil, vent…), avant de concevoir l’espace architecturé. Ils peuvent privilégier une stratégie du chaud où l’habitat est avant tout pensé pour se protéger des vents froids en hiver (tramontane, cers, mistral) ou bien une stratégie du froid qui utilise les mouvements horizontaux de l’air pour ventiler l’habitat en été. Quelque que soit leur choix, le vent n’est plus ni dénié, oublié ou considéré comme opposé.
L’architecture bioclimatique rencontre bien sûr des difficultés. Et ceci est valable pour tous ceux qui s’engagent dans un aménagement de l’espace habité en s’inscrivant dans un milieu fait de vents. Ces difficultés constituent des habitudes très ancrés dans la manière d’architecturer en France : planification, raison utilitariste de l’ingénieur et modèles normatifs qui s’appliquent à un espace considéré comme homogène. Ces habitudes sont toujours prêtes à resurgir même avec un projet d’urbanisme ou d’architecture bioclimatique. La nécessité de prendre un temps pour expérimenter les situations est une autre condition que les praticiens essaient de conquérir dans un contexte où tout doit être optimisé et où les étapes de gestation d’un projet sont souvent considérées comme inutiles.
Aménager l’espace habité avec les vents nécessite donc finalement de lâcher l’idée de solutions clef-en-main s’appliquant n’importe où, pour aller vers des modes d’expérimentation qui recherchent la meilleure solution en fonction d’un milieu toujours changeant. La pertinence d’une logique d’improvisation en aménagement développée récemment par Olivier Soubeyran rencontre ici ce que nous avons pu observer chez les architectes capables de sortir d’une planification trop stricte. L’enjeu derrière est donc autant un renouveau de la pensée aménagiste qu’un renouvellement des politiques publiques face à la nécessité d’aménagement durable et ce dans un contexte de crise environnementale.
- Etude de cas 4 : L’ensemble éolien catalan
Un dernier domaine d’application permet encore de questionner ces rapports sociétés/vent en Méditerranée. C’est bien sûr l’aménagement de site de production d’électricité de source éolienne. L’exemple que nous allons ici brièvement discuter est celui de « l’ensemble éolien catalan » soit un des plus puissants parcs éolien en France, mis en place par le groupe EDF Energie Nouvelle, et situé au nord de l’aire urbaine de Perpignan. C’est aussi une première mondiale car il fait coexister l’éolien avec les radars météorologiques, un système de pales particulier permettant de réduire les nuisances sur les radars de Météo France.
L’aménagement du parc éolien, comme la plupart des projets de parc éolien réalisés en France et ailleurs, est guidé par des modèles de simulation des vents. Que ce soit la carte du potentiel éolien européen publié par un laboratoire danois en 1991 à la demande des industriels européens et de la Commission européenne ou les atlas éoliens plus récents produits dans le cadre des régions, ces modèles sont censés donner une vision des « gisements de vent » présent dans l’espace. Des modèles de simulation de vent en terrain complexe permettent même d’avoir une visibilité encore plus précise aux échelles locales. Pourtant, si l’évaluation quantitative de l’énergie éolienne a considérablement progressé, l’éolien est toujours au centre de nombreux conflits ; et c’est le cas pour l’ensemble éolien catalan avec au moins 4 acteurs qui ont contesté pendant de nombreuses années l’aménagement de ce parc. Parmi les opposants au projet, on trouve :
– premièrement une partie des acteurs viticoles soit l’INAO et des viticulteurs en reconversion « Agriculture Biologique » implantés dans le secteur du Riberal qui s’opposent à d’autres viticulteurs (souvent appartenant à des coopératives) avec pour motif que le parc éolien porterait atteinte à ce qui fait le terroir même de leur vignoble (sol, paysage…)
– ensuite des néo-ruraux, surtout de la commune de Corneilla-la-Rivière qui dénoncent une industrialisation à proximité de leur résidence. Or, cette résidence, ils l’ont justement choisi en fonction de son environnement naturel.
– également des habitants natifs de Corneilla, parfois membre d’association, qui se sentent blessés par ce qu’ils considèrent comme une atteinte à leur espace vécu, au corps même de leur village. L’attachement affectif au patrimoine paysager et au massif de Força Real sont bien ici une source de conflits.
– enfin, des élus locaux et des actifs de Corneilla et d’autres communes qui pensent que l’implantation du parc est une mauvaise idée pour leur territoire dont la vocation serait davantage celle d’une économie résidentielle accueillant touristes, retraités ou néo-ruraux dans un contexte de labellisation « Canigou Grand Site ».
Les motifs « classiques » de contestation d’un parc éolien (esthétique, économique, patrimonial) sont donc ici bien réunis. Mais chez les deux derniers acteurs, élus et habitants locaux, c’est aussi et surtout une dimension éthique qui est dénoncée, à savoir la démarche même et les méthodes des porteurs de projet, incapable d’écouter la sensibilité des habitants quant aux lieux qu’ils habitent et dans lesquels s’ancrent le sens même de leur territorialité. Incapable aussi de faire vraiment participer les habitants à la construction du projet alors que c’est eux qui se retrouvent ensuite avec les éoliennes dans les paysages qu’ils habitent.
Autrement dit, ce qui est une nouvelle fois en jeu dans ce conflit d’aménagement, c’est les logiques techniciennes et économistes qui privilégient le profit et la rationalité utilitariste au détriment des relations sensibles et subtiles entre les habitants et leur milieu. Des liens sensoriels à la Terre qui ne sont pas représentables sur un modèle numérique, qui ne sont pas quantifiables, pas plus qu’elles ne peuvent s’afficher dans les diverses actions de marketing territorial vantant le bon classement de la communauté d’agglomération de Perpignan dans les territoires à énergie positif. C’est contre cette logique que se développent aujourd’hui des projets d’énergie citoyenne qui tentent d’inventer de nouveaux modes opératoires pour faire participer les citoyens à un site de production énergétique qui leur bénéficie directement et au sein duquel, le choix du site est concerté, mûrement réfléchi non seulement en fonction du potentiel éolien disponible mais aussi en fonction de la territorialité des habitants.
Conclusion : Au centre de « l’habiter au gré des vents », il y a donc la question de la technique. Et pour nous, il s’agit à la fois de sortir d’une posture technophobe déplorant la perte d’illusoires mondes passés relatifs à une société pré-moderne comme une posture technophile oubliant que nos techniques s’enracinent dans le monde sensuel et que en ne cultivant plus cette expérience sensible, il est impossible d’éviter l’emprise technico-économique. La démarche géographique présente à notre avis un triple intérêt en ce sens : celui de permettre une compréhension de la complexité des milieux comme contexte d’action singulier et ouvert ; celui de fournir des méthodes permettant de déconstruire les représentations et discours qui s’imposent aux habitants ; celui d’une intégration des dimensions affectives, vécues de l’espace, nous amenant à agir en tenant compte du sens que les sociétés donnent à leur expérience géographique. Habiter au gré des vents, c’est alors toujours s’engager dans un rapport de participation avec le milieu sensible pour connaître et agir parmi les vents et non en fonction d’eux.
Compte rendu rédigé par Emma Berger, Association des étudiants en géographie Le Globe de l’Université Paul Valéry de Montpellier.