Dans un archipel entre terre et ciel, entre montagne hostile et terre tremblante, entre tradition et modernité, la mer pour unique horizon, le Japon a fait , avec l’art du jardin, une synthèse sublime.
L’art des jardins, important et respecté, cherche à interpréter et à idéaliser la nature, en assemblant des codes esthétiques que tous les Japonais peuvent s’approprier dans la vie quotidienne car le jardin se trouve aussi bien dans les demeures privées, petites ou grandes, que dans les parcs des villes et surtout dans les sanctuaires shintoïstes ou les temples bouddhistes.
Méditer, contempler, ce sont les vertus que propose le jardin.
Le Pavillon d’Or miroite dans les eaux d’un étang, tout en se détachant d’un écrin verdoyant adossé au mont Kinugasa. Construit au XIV ème par un shogun, très féru de philosophie zen puis devenu moine, il s’élève dans l’enceinte du temple Rokuon-ji.
De l’eau, une montagne, un premier étage réservé à la méditation, puis deux étages recouverts de feuilles d’or et dont l’architecture est celle des maisons des samouraï, le tout couronné par un phénix. Le phénix, sur le faîte, rappelle tout ce que le Japon doit à la Chine.
La nature parle à l’âme japonaise
La passion des Japonais pour les jardins est très connue.
Ici la main de l’homme (le jardinier) respecte la sacralité du lieu, car selon les croyances shinto, une pléiade d’esprits (les kamis) peuple la nature. La communion entre les énergies de l’univers et les hommes, par l’intermédiaire du jardin, doit rendre harmonieuses les relations entre humains, végétaux et minéraux. La réalisation des jardins reflète aussi une éthique et une esthétique influencées, au-delà du shintoïsme, par le taoïsme et le bouddhisme, à travers essentiellement, des écoles amidiste et zen.
Le Japon ce sont des îles montagneuses, cernées de mers et d’océans.
Pentues et inhospitalières, elles ont été sacralisées et laissées bien souvent à « l’état de nature ».
Habiter l’archipel japonais, c’est habiter un fond de vallée, se faire une place au milieu des rizières, discrètement:… même si c’est surtout aujourd’hui habiter dans des agglomérations gigantesques et peu avenantes. La géographie de l’île, en large partie composée de massifs volcaniques, a conduit le jardinier à l’emploi de styles adaptés aux reliefs abrupts et aux vallées étroites. Il ne cherche pas à imposer des dessins géométriques aux jardins.
Le continuum dehors / dedans
L’architecture traditionnelle de la maison japonaise se caractérise par l’ouverture de la maison sur la nature. On y pénètre par des portes coulissantes en papier de riz. Les principaux éléments utilisés sont le bois, la terre, le bambou, et le papier. Le sol est couvert de tatamis en paille de riz. Presque toute la maison est ouverte sur le jardin et donne l’illusion d’être construite en pleine nature.
C’est dans cette maison de Matsue que l’écrivain irlandais (1850- 1904) a choisi de vivre après avoir parcouru le monde entier. Il a épousé la fille d’un samouraï de Matsue et adopté la nationalité japonaise. Ce que ses yeux ont vu, ce qui l’a ému apparaît dans ses écrits : Contes et légendes (japonais) Journalisme, Education, Le monde de Hearn…
C’est donc ici, dans cette maison traditionnelle que Hearn a réussi à pénétrer l’essence du Japon : contempler et méditer.
Le Japonisme (années 1850- début XX ème) devient à la mode en Occident. L’art japonais se révèle déterminant pour les impressionnismes, les nabis et les avant-gardes du début du XX ème. Il est le catalyseur des tendances novatrices. Hokusai est une référence pour Degas, Monet, Van Gogh, qui apprécient sa conception de la nature. Sont aussi appréciés les mangas de Hokusai et leur verve novatrice.
Aujourd’hui, passer une nuit dans un ryokan, est certes attractif pour les touristes, mais cela le reste aussi pour les Japonais qui viennent s’y ressourcer lors des week-end.
Ces auberges traditionnelles font la synthèse d’un art de vivre : une grande pièce sans cloison, au sol couvert de tatamis, qui ne possède pour seul mobilier qu’une table basse et deux coussins plats. Les fenêtres sont immenses. Rien ne perturbe le regard. L’illusion d’être dehors/ dedans est parfaite. Ces auberges possèdent aussi des « onsen » où le soir venu les familles viennent se baigner aussi nues que la nature les a vus naître. Les bassins sont alimentés par des sources volcaniques parfois réputées pour leurs vertus médicinales.
Au XXI ème siècle, le béton a remplacé les matériaux traditionnels, mais toutes les maisons et même les immeubles s’efforcent de conserver une communication avec la nature (voir + loin un centre commercial).
L’histoire des jardins, c’est l’histoire du Japon
Historiquement, les jardins sont apparus dans l’île de Honshu, la grande île centrale de l’archipel nippon. Son climat tempéré, avec quatre saisons distinctes a autorisé la diversité de la flore et la coexistence d’arbres caducs et sempervirents.
Ono no Imoko, le premier diplomate japonais à se rendre en Chine, ramène de nombreuses descriptions des jardins chinois. En 612, le premier jardin bouddhiste (le bouddhisme vient d’être importé depuis la Chine) est aménagé par un immigré Coréen, pour l’impératrice Suiko. Il représente : un mont, sur une île, au milieu d’un lac et un pont de bois couleur vermillon.
Les jardins de l’époque Heian (794-1185) sont marqués par des valeurs spécifiques : raffinement, mélancolie liée à l’impermanence dans le bouddhisme et par la compassion provoquée par la beauté.
L’époque de Kamakura (1185-1333) marque le passage graduel du pouvoir de la noblesse au pouvoir des militaires : les samouraïs. C’est alors que se développe le bouddhisme zen. Les plantes à fleurs sont délaissées au profit des arbres sempervirents. Le jardin doit créer une atmosphère de calme propice à la contemplation d’un univers entier et cette ambition pousse à l’abstraction et à la métaphore.
Le Japon est prêt à accueillir les premiers « jardins secs » : les Karesansui = sec-montagne-eau
C’est la perfection absolue, attribuée à l’architecte Soami (1455-1525). Il est connu dans le monde entier.
Ce jardin sec ou jardin zen est constitué d’une mer de sable blanc et de quinze pierres disposées de telle sorte que le regard ne peut en embrasser que quatorze. Il se regarde de l’extérieur, assis sur quelques marches. Il est ratissé tous les jours selon une figure immuable qui symbolise les flots de la mer entourant des îlots ou sommets de montagne flottant entre brume et nuages. Il est cerné par un mur de terre, dont le bleu évoque le ciel ou la mer et les ocres représentent la terre.
Zen signifie, viser droit au cœur humain. « Prête attention à la nature et deviens le Bouddha ».
Ryöan-ji signifie « temple du Dragon de paix. ». En saisissant, par la figure abstraite, de sable et de rochers, la quintessence de la nature, l’émotion esthétique doit être portée à son paroxysme grâce aux principes de sérénité, austérité, asymétrie, subtilité, naturel et liberté.
Le spectateur doit rester à l’extérieur du jardin qui s’observe alors comme un tableau dont il offre une composition similaire.
« Quelle que soit sa capacité à émouvoir et perturber, le jardin de Ryöan-ji n’a pas toujours connu le prestige dont il jouit aujourd’hui. D’abord parce que pendant longtemps les temples étaient peu accessibles au public. Lieux de culte et de méditation, ils n’étaient destinés qu’à la jouissance des moines et des rares invités de marque. La politique gouvernementale à la fin du XIX ème n’arrangea pas les choses. Les différentes congrégations bouddhistes, critiquées de toutes parts et fragilisées économiquement, eurent beaucoup de peine à entretenir leurs bâtiments et leurs jardins. Le Ryöan-ji ne fait pas exception. Ensuite parce que l’austérité du jardin de pierre ne correspondait pas au goût de l’époque : les rares fois où ce temple était mentionné dans les guides de voyage, ce n’était que de façon expéditive. Notons au passage qu’il en va de même pour les célèbres Pavillons d’or et d’argent où tous les visiteurs de l’ancienne capitale impériale pensent aujourd’hui devoir se rendre pour admirer le vrai Japon.
Citation de Michael Lucken, Japon, l’archipel du sens.
C’est à l’époque Momoyama (1568-1600) que se développe la cérémonie du thé, qui se codifie autour du principe de la rusticité (le wabi). Le pavillon de thé est désormais incontournable dans tous les jardins, parfois presque invisible, parfois très présent.
Le jardin de thé devient une composante de l’espace méditatif. Le pavillon de thé permet la transition du monde extérieur à l’espace clos dédié à l’introspection. Il symbolise le chemin de montagne conduisant à l’abri sommaire d’un ermite. On accède au pavillon par un chemin composé ici de pas japonais sinuant au milieu de bambous.
A l’époque Edo (1600-1868) deux types de jardins progressivement s’opposent.
– Les daimyo, gouverneurs féodaux, installent d’immenses jardins de promenade, ou d’agrément dans leur domaine. Les jardins autrefois conçus par des lettrés, le sont à présent par une guilde de jardiniers professionnels. Ils sont savamment agencés. Au fil des pas, le visiteur doit découvrir des points de vue toujours renouvelés. Des sentiers sillonnent des collines artificielles, des ponts enjambent des cours d’eau, des lanternes bornent le parcours.
– Le deuxième type de jardin élaboré pendant la période Edo est celui des marchands. Ils construisent de minuscules jardins dont les concepts reprennent ceux des jardins de thé : lanternes de pierre, bassin creusé dans une pierre, pierres de passage.
Ce jardin est né en 1620. Son nom signifie « « jardin à rétrécir le paysage ». Il imite le modèle de Xihu (Lac de l’Ouest) à Hangzhou en Chine.
Le pont de pierre témoigne d’une architecture audacieuse. Le toit du pavillon de thé est couvert de bardeaux. En 1945, le jardin a été détruit par la bombe atomique lancée sur Hiroshima. Un jour du mois d’août 1945 un soleil noir détruisit la quasi-totalité de la ville. On compta plus de 200 000 morts en un laps de temps très court. Le jardin a été depuis reconstruit à l’identique. Il est un exemple parfait de paysage miniaturisé.
Un autre exemple, ci-dessous est plus « romantique. En automne, la couleur vermillon du pont de bois s’associe au rouge des érables. Les parapluies témoignent de l’existence d’un climat humide, les précipitations au Japon sont en moyenne deux fois supérieures à celles de la France.
Aujourd’hui encore, tout Japonais, s’il le peut, élabore sur le pas de sa porte un jardin minuscule dont les codes esthétiques sont immuables. Que d’ingéniosité déployée !
Sous l’ère Meiji (1892-1912), le Japon est contraint de s’ouvrir au monde.
La modernisation rapide du pays et l’attrait nouveau pour des formes d’art occidental conduisent les Japonais à délaisser leurs jardins traditionnels… qui se détériorent progressivement jusque dans les années 1930.
Les jardins contemporains
Le Japon des dernières décennies renoue avec la tradition tout en s’adaptant au manque d’espace. Désormais, les bâtiments publics, les centres commerciaux, les hôtels comportent des jardins. On prendra trois exemples.
Dans des agglomérations gigantesques, poussées à la va vite, dans un désordre absolu de béton et de fils électriques, les centres commerciaux offrent à une société de consommation des havres de paix.
Parmi les jardins, vraiment dignes de ce nom, on peut en retenir deux
Le Parc Adachi à Yasuchi (préfecture de Shimane)
C’est le nom de son fondateur, Adachi Kenzo (1899-1990). C’est un magnat du commerce, ayant fait fortune à Osaka. Dans les années 1970, il a fait construire un musée pour exposer sa collection d’art et un jardin, aujourd’hui classé comme « le plus beau jardin japonais. Le parc s’étend sur plus de 16 ha et arbore cinq jardins différents : jardin sec, jardin de mousses, étang, jardin de graviers et bois de pins et en arrière plan, la capture de la crête boisée d’une montagne. Le visiteur n’entre pas dans le jardin, mais suit une circulation imposée et on lui demande un silence absolu.
Le jardin peut s’observer depuis de confortables fauteuils derrière de gigantesques baies vitrées.
Le jardin peut aussi s’observer depuis un pavillon de bois, comme un tableau.
Sur un cheminement imposé, à l’extérieur des bâtiments, le visiteur peut admirer « la perfection absolue » : perspective, miniaturisation, eau, rocher, pierre, mousse, lit de sable et gravier, et montagne embrumée captée comme faisant partie du jardin à l’arrière plan. Le silence s’impose.
Le temple de Tadao Ando sur l’île d’Awaji est le plus révolutionnaire
Sur l’île d’Awaji, située sur la mer intérieure, l’architecte de renommée mondiale, Tadao Ando, a fait construire le Temple de Hompukujin, situé face à la baie d’Osaka.
Le bâtiment principal, appelé Mizumido ou Temple de l’eau a été reconstruit sur un vieux temple de l’école ésotérique Shingon dédié au bouddha Yakushi.
Le temple est souterrain. Il est coiffé par est un étang où poussent des lotus et des nénuphars. A l’arrière plan, des montagnes bornent l’horizon. Au milieu de l’étang s’enfonce un escalier en béton qui permet d’accéder au temple, consacré à bouddha. Tous les éléments décoratifs, qu’il est interdit de photographier, sont d’un rouge vermillon éclatant.
La contemplation de la surface de l’étang montre le raffinement des vasques de nénuphars et bien sûr évoque le tableau de Claude Monet de 1907, exposé au musée d’art de Hakone.
Bel hommage de Tadao Ando à un peintre de l’Occident, après la mode du japonisme.
Principes et techniques du jardin japonais
Le jardin est un chef d’œuvre d’équilibre parce que la nature est perçue comme une manifestation des esprits divins (les kamis). Rien n’est laissé au hasard. Chaque détail est façonné, recréé, afin d’être en harmonie avec le tout et de susciter chez le spectateur une émotion, différente selon le point de vue : buissons et arbres sont tondus et remodelés ; lacs et cours d’eau sont redessinés et déviés ; rochers et pierres sont disposés sur du gravier en un désordre apparent ; sentiers de dalles et lanternes de pierre définissent un paysage toujours nouveau. Les Japonais cherchent toujours à recréer une expérience esthétique et spirituelle à travers la nature.
Quelques grands principes guident le jardinier
Il faut reproduire la nature en miniature, c’est-à-dire représenter montagnes, lacs, rivières, mer, dans un espace restreint. Il faut donc opérer une réduction de la complexité et aller vers la simplicité.
La perspective est liée au principe de miniaturisation : elle joue sur la taille des éléments végétaux, proches ou lointains : exemple : de grands arbres au premier plan et de petits arbres à distance, créent l’illusion d’espace. Les vides entre plans sont occupés par des plans d’eau, de mousse ou de sable.
Liée aussi à la miniaturisation est le principe de dissimulation : cacher puis révéler successivement un bâtiment, un pont, des lanternes, renforce et / ou suggère une grande taille de l’espace.
La technique du paysage emprunté ou de la capture des paysages est une autre technique pour donner l’impression d’un jardin infini : des arbres dissimulent les limites réelles d’un jardin, de vraies montagnes à l’arrière plan sont intégrées dans l’espace du jardinier par un étagement de la végétation ; divers bâtiments sont utilisés comme des maisons de thé, des pagodes, ce que l’on appelle des fabriques dans les jardins anglais.
Le symbolisme est issu de la fonction religieuse des premiers jardins : un gros rocher isolé, figure la montagne où vivent les immortels ; deux îles ou deux pierres côte à côte représentent une tortue (pierre aplatie) ou une grue (pierre élevée. Tortue et grue sont des symboles de longévité et de bonheur.
Les composants du jardin japonais constituent un catalogue que l’on peut résumer succinctement.
– Au centre : un bâtiment, résidence ou temple depuis lequel le jardin doit être vu. Parfois on ne peut le voir que depuis ce bâtiment comme dans le jardin zen ou celui créé par Adachi.
– A la périphérie il y a obligatoirement une enceinte mais elle doit être dissimulée : mur, palissade, haie de bambou, etc.
Les minéraux sont omniprésents :
Les rochers qui abritent les esprits ont des formes très précises, ils sont souvent assemblés par 2 ou 3 ou 5 ou 7 éléments, comme dans ce jardin de Matsue.
Les pierres font partie du décor : sous la forme de lanternes, de ponts, de dalles en pas japonais, de gué, ou pour le creusement de bassins. Le « pas japonais a été créé au XVI ème par les maîtres de cérémonie du thé pour relier le pavillon de thé en traversant le jardin sans salir son kimono.
L’eau est l’autre élément essentiel : son rôle est à la fois religieux (elle est purificatrice) et esthétique. Les cours d’eau dans un jardin représentent : un torrent, une cascade, une rivière, ou un étang. Il y a aussi toujours une vasque pour les ablutions.
Les plantes sont surtout choisies pour leur caractère esthétique. Mais pas seulement : les jardins de mousse ont une vocation religieuse. Le lotus est à la fois esthétique et hautement symbolique dans le bouddhisme.
Les parterres de fleurs sont peu nombreux, ce qui peut décevoir un visiteur Occidental.
Sur l’île de Daikon-jima (préfecture de Shimane) un étonnant jardin de pivoines existe depuis plus de 300 ans. Pour obtenir une floraison permanente, les fleurs sont transplantées du jardin à une « maison des pivoines » (une serre). Les productions de ce jardin sont exportées dans le monde entier.
Les arbres enfin sont l’autre grande composante : toujours minutieusement taillés, souvent inclinés, les pins sont les plus nombreux. Les érables sont choisis pour leur couleur à l’automne, les cerisiers pour leurs fleurs au printemps, les bambous parce qu’ils gardent un aspect naturel.
Les animaux les plus fréquents sont les tortues mais aussi les carpes et les cerfs
Enfin de très nombreux portiques guident le pas du visiteur
Le shintô (voie des dieux) est la religion autochtone. Elle fut religion d’Etat de la fin du XIX ème jusqu’en 1945. Le torii est un portique sacré qui marque l’entrée d’un sanctuaire shintoïste et symbolise le caractère sacré du lieu. Il est composé de 2 piliers soutenus par deux barres transversales.
C’est l’un des sanctuaires les plus impressionnants de Kyoto. Il est consacré à Inari, kami des céréales. Ici, les torii, peints en rouge orange, sont offerts par les fidèles et disposés en rangées qui partent à l’assaut de la montagne. Ils forment des allées couvertes qui permettent d’accéder aux différents édifices du sanctuaire. Aujourd’hui encore de nombreux visiteurs s’y rendent pour obtenir « la réussite ».
Le torii sacré d’Itsukushima est érigé dans l’eau. Il accueille les pèlerins qui ne peuvent fouler le sol sacré de l’île de Miyajima.
Depuis 10 ans le site du sanctuaire est jumelé avec celui du Mont Saint Michel.
Une culture du jardin omniprésente
Heureux, qui comme Ulysse a fait un beau voyage, heureux comme un japonais dans son jardin, et heureux parce que, au quotidien, la nature est magnifiée, esthétisée, dans un raffinement éblouissant. Quelques exemples ; ci-dessous.
Un jardin dans mon assiette :
Entrée et dessert dans le restaurant Benesse, sur l’île de Naoshima
Repas dans un restaurant de Kamakura
Et art floral dans un restaurant à Kyoto
S’habiller est encore un art au Japon. Au quotidien le Japonais s’habille, comme le monsieur tout le monde occidentalisé. Mais lorsqu’il se promène dans le jardin d’un sanctuaire, dans un parc urbain, les jours de fête, il aime retrouver un kimono, à fleurs de préférence.
Au théâtre de Gion Corner, à Kyoto
Les musées japonais présentent leurs collections permanentes par roulement selon les quatre saisons. En automne, vous ne trouverez que des paysages d’automne. Revenez au printemps si vous souhaitez voir les cerisiers en fleurs !
Si, chaque saison est célébrée avec passion, la nature éternelle, celle du Mont Fuji est l’emblème du pays. Il ne daigne pas se montrer à tous les visiteurs, mais c’est cela qui fait sa force. Esthétique, spiritualité, on ne peut oublier que pendant longtemps, l’ascension du Fuji, fut interdite. Qui oserait fouler le royaume des Dieux ?
On peut aussi évoquer la poésie, qui dans les haïkus -ces poèmes japonais en trois lignes- rendent, hommage à la nature. La poésie aussi est à l’unisson : il y a des haïkus pour toutes les saisons ! Ces haïkus d’automne vous sont offerts.
Devant le chrysanthème blanc
Les ciseaux, un instant
HésitentSur une branche dépouillée
Un corbeau ce soir
D’automneAprès la tempête d’automne
Comme il est beau
Le poivre rouge
Le jardin, expression d’une culture, au sens d’un ensemble de pratiques et de normes que les gens ont intériorisées, est aussi producteur de consensus national et d’une longue tradition de résilience de l’archipel japonais.
Maryse Verfaillie, octobre 2017
Tous les clichés sont de Maryse Verfaillie
merci pour cette découverte passionnante….
Merci pour cette promenade au Japon mais aussi en nous-même….
Et j’en profite pour remercier tous les collaborateurs bénévoles du café géo qui nous instruisent aimablement.
Que 2018 vous apporte, et donc nous apporte une nouvelle richesse de découvertes!