Nos Géographies : podcast et réécoute sur France Culture

 

Nous avons évoqué dernièrement le grand intérêt de cette nouvelle émission de radio consacrée à la géographie (http://cafe-geo.net/nos-geographies-sur-france-culture-une-nouvelle-emission-passionnante-consacree-a-la-geographie/). Selon le rythme hebdomadaire prévu (tous les jeudis de 21h à 22h) elle poursuit sa carrière en traitant des sujets toujours aussi passionnants tels que les frontières et l’espace urbain avec la participation d’intervenants de qualité (géographes bien sûr mais aussi économistes, urbanistes, historiens, sociologues, hauts fonctionnaires, journalistes, etc.).

1-L’émission diffusée le 5 novembre dernier avait pour titre : « Villes inégales : les défis non résolus de l’espace urbain au XXIe siècle »

 

Barres d’immeubles à La Courneuve (93) où la surmortalité à atteint +45% au cours du 1er semestre 2020/2018-2019 (en haut) / Banlieue pavillonnaire de Vaucresson (92), +15% de surmortalité (en bas). Crédits : © Philippe LOPEZ via AFP / © Benjism89 via Wikicommons – AF.

 

Le géographe Guy Burgel et l’économiste Aurélie Sotura étaient invités à parler des inégalités dans l’espace urbain. Il est possible de réécouter en ligne cette émission en utilisant le lien :

https://www.franceculture.fr/emissions/nos-geographies/villes-inegales-les-defis-non-resolus-de-lespace-urbain-au-xxie-siecle.

Nous reproduisons ci-après le texte de présentation qui figure sur le site de France Culture :

« Nous parlons ce soir de géographie urbaine, riche discipline qui recouvre aussi bien l’étude de l’organisation spatiale de la ville que celle des villes entre elles. Il est aussi bien question de paysages, d’urbanisme et d’architecture, de réseaux, d’aménagement que des rapports complexes entre les sociétés et les lieux qu’elles occupent, dans un monde qui devrait voir en 2050 près des trois quarts de sa population vivre (ou survivre !) dans les villes. Il y a bien des manières d’habiter la ville et parfois de très mauvaises. 

De tous temps, dans les villes, des riches et des pauvres ont cohabité. Qu’en est-il de la ville contemporaine soumise ces dernières décennies à des bouleversements sociologiques et démographiques de grande ampleur ? Quel est le niveau des inégalités spatiales dans les villes ? Peut-on le comparer à celui des territoires ?  Et quels choix privilégier pour les atténuer ? Les réponses sont complexes. « La grande ville métropole est à la fois plus égalitaire et plus inégalitaire. Un mystère fascinant et inquiétant », dit l’un de nos invités. Il est géographe. Et nous recevons avec lui une économiste, également attachée à ces thèmes.

Avec Guy Burgel, professeur de géographie urbaine et d’urbanisme à l’université Paris-Nanterre, un maître de la discipline, fondateur du laboratoire de géographie urbaine et Aurélie Sotura, économiste, auteure d’une thèse à l’EHESS « Politiques du logement, inégalités territoriales et marchés de l’immobilier ».

Pour notre part, nous suivons depuis longtemps les remarquables travaux de Guy Burgel sur le fait urbain qu’il a étudié à diverses échelles, depuis sa thèse sur Athènes (Athènes, étude de la croissance d’une capitale méditerranéenne,1975) jusqu’à l’un de ses derniers livres, corédigé avec Alexandre Grondeau (Géographie urbaine, Hachette Education, 2ème édition, septembre 2020). Nous recommandons notamment le petit livre paru en format poche en 2012 sous le titre Pour la ville aux éditions Creaphis. Dans cet essai passionnant l’auteur prend parti en dénonçant la vulgate idéologique anti-urbaine tout en démontrant que la ville est au cœur des défis de la France d’aujourd’hui.

 

2-L’émission diffusée le 12 novembre dernier avait pour titre : « De l’utilité (ou pas) frontières contemporaines ? »

 

Le Rhin, une frontière naturelle entre la France et l’Allemagne• Crédits : © Ulrike Schmitt-Hartmann / Coll. Moment – Getty

 

Les géographes Michel Foucher et Anne-Laure Amilhat-Szary étaient invités pour parler des frontières. Il est possible de réécouter en ligne cette émission en utilisant le lien : https://www.franceculture.fr/emissions/nos-geographies/les-frontieres.

Nous reproduisons ci-après le texte de présentation qui figure sur le site de France Culture :

« Bien plus qu’un espace plus ou moins large séparant deux territoires, un objet juridique et politique, très symbolique, l’écho d’un passé lointain ou proche, nous verrons que la notion de frontière intangible, n’a pas toujours existé. Nous constaterons l’importance des progrès de la géographie et de la cartographie pour en préciser les contours.

La pandémie de la Covid-19 et la fermeture concomitante d’une grande partie des frontières dans le monde viennent de replacer brutalement celles-ci sous les feux de l’actualité. La crise migratoire, précédant la crise sanitaire avait déjà amorcé ce mouvement de repli. Certes, les frontières n’avaient pas disparu mais la mondialisation des économies avec l’accélération des échanges et l’extraordinaire essor des transports, aériens, maritimes et terrestres ces dernières décennies ont largement contribué à les faire oublier, du moins, dans de nombreuses régions. Elles réapparaissent donc. Comment interpréter le phénomène ? Est-il souhaitable, est-il durable ? Que nous dit-il de l’état de nos sociétés ?

Pour en parler ce soir nous sommes en compagnie de deux spécialistes, Michel Foucher, géographe et ancien diplomate, titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales (FMSH, Paris) et Anne-Laure Amilhat-Szary, spécialiste de géographie politique, professeure de géographie à l’Université Grenoble-Alpes et directrice du laboratoire CNRS Pacte. »

Une des qualités des émissions Nos Géographies réside dans l’attitude fréquente des intervenants qui souvent font part de leurs liens personnels avec le sujet abordé, qu’il s’agisse de leur trajectoire familiale ou professionnelle, ou encore de leur opinion de citoyen qui s’exprime à côté de leur analyse de « spécialiste » ou de chercheur. Cette implication personnelle rend l’exposé plus vivant et invite l’auditeur à réfléchir précisément aux positions exprimées. J’en veux pour preuve cet extrait de l’émission lorsque Anne-Laure Amilhat-Szary propose une définition assez large de la frontière :

« Les frontières semblent faciles à définir : on les voit sur les cartes, comme des lignes qui séparent. Ce qui m’intéresse, c’est d’aller au-delà de cette forme apparemment très simple à définir. Je tends vers une définition assez large : la frontière est un espace-temps qui matérialise les normes. Elle joue un rôle très particulier : à la fois dans l’espace, dans les pratiques, dans les institutions et dans nos têtes, c’est là qu’elles naissent. »

 

3-L’émission diffusée le 19 novembre dernier avait pour titre : « Population mondiale : quand la géographie s’en mêle »

 

Crédits : © John Lund / Coll. Stone – Getty

 

Le géographe Gérard-François Dumont et la journaliste Marie Verdier étaient invités pour parler de la population mondiale vue par la géographie.

Il est possible de réécouter en ligne cette émission en utilisant le lien suivant : https://www.franceculture.fr/emissions/nos-geographies/population-mondiale-quand-la-geographie-sen-mele.

Nous reproduisons ci-après le texte de présentation qui figure sur le site de France Culture :

« Nous parlons ce soir de démographie mondiale et plus précisément de géographie des populations, ce qui n’est pas tout à fait la même chose comme va nous le démontrer notre invité Gérard-François Dumont. Nous partirons de trois concepts bien connus des démographes :  la « transition démographique », déjà effectuée ou en cours dans la grande majorité des pays, la « transition urbaine », ou la migration accélérée des habitants des zones rurales vers les villes-mégapoles et le « vieillissement de la population », phénomène d’ampleur, mais récent dans la longue histoire de l’humanité. Et bien sûr, à l’abri de cette science du nombre et du long terme qu’est la démographie, nous porterons loin notre regard vers l’avenir, un demi-siècle est une distance raisonnable.

Combien serons-nous alors ? La question est lancinante, elle a occupé et inquiété tout le XXe siècle, elle reste cruciale, encore avivée par la dégradation de l’environnement. Les calculs se sont affinés, on est loin des prévisions catastrophistes du siècle passé mais la mondialisation est passée par là, effaçant la symbolique de la différenciation, tout est dans l’Un, tous dans la même direction.  A-t-on assez pris la mesure des attitudes et des divergences considérables entre régions du monde ? 

Nous sommes aujourd’hui en partenariat avec le quotidien La Croix, qui consacre une semaine spéciale à l’état de la population mondiale, nous posons la question à Marie Verdier, journaliste au service monde du journal La Croix. Trois semaines spéciales, en partenariat avec France Culture. Elle est en charge pour cette première semaine de la question suivante : « Trop nombreux ou pas assez : une planète écartelée ». 

Avec également, Gérard-François Dumont géographe, économiste et démographe, recteur, professeur à l’université Paris-IV-Sorbonne, auteur de « Géographie des populations, Concepts, dynamiques, prospectives » chez Armand Colin, il dirige la revue Population & Avenir. »

Cette émission Nos Géographies s’inscrit dans le cadre d’un partenariat que France Culture a conclu avec le journal La Croix. Ce dernier a choisi, chaque jour pendant trois semaines, d’explorer les bouleversements et les défis à venir de la population mondiale.

« C’est désormais une quasi-certitude pour les démographes : si la population mondiale poursuit sa croissance, celle-ci décélère depuis plusieurs années, sous l’effet de la modernisation de nos sociétés – qui induit une meilleure condition des femmes. Elle devrait se stabiliser à l’horizon 2050 autour de 10 milliards d’humains.

Dix milliards d’humains, tout de même… En la matière, beaucoup d’idées-forces, idéologiquement chargées, se révèlent tronquées. À commencer par celles selon lesquelles le nombre ferait la puissance, ou mettrait nos réserves naturelles en péril. Il y a ainsi peu de chances que le Nigeria, dont la population promet de décoller, émerge économiquement. Et la question de notre alimentation réside moins dans la capacité de production de nos agricultures et de nos élevages que dans leur qualité, et le respect sur le long terme des ressources qu’elle nécessite.

La nuance est permise et le catastrophisme n’est pas de mise, donc. Ne nous aveuglons pas pour autant. Éducation, santé, qualité de la vie ou préservation de l’environnement : les défis sont nombreux, liés à la fécondité, au vieillissement de la population et aux migrations. Il y a ainsi de fortes chances que les réfugiés climatiques soient de plus en plus nombreux, que les migrations économiques se poursuivent – tout en restant majoritairement régionales –, ou que les disparités territoriales et les inégalités se creusent. » (Fabienne Lemahieu, La Croix, 16/11/2020).

Jeudi 26 novembre 2020, de 21h à 22h, France Culture poursuivra son exploration géographique du Monde avec une nouvelle émission de Nos Géographies.

Daniel Oster, 20 novembre 2020