Photographie et géographie. Objectif(s) : Territoire(s), Robert Wyns, Bertrand Sajaloli, 20 octobre 2009
cg-orleans-photographie-territoire.pdf
Crises et mondialisations, Thierry Rebour, 16 décembre 2008
cg-orleans-crises-mondialisation.pdf
Les Iakoutes : de la taïga domestiquée à la géopolitique du mammouth, Emilie Maj, 8 avril 2008
cg-orleans-iakoutes.pdf
« Nature et religion : une sacrée géographie », Bertrand Sajaloli, 13 novembre 2007
cg-orleans-nature-religion.pdf
Trani campe au loin une silhouette familière sur la côte des Pouilles : une église avancée sur la mer, une agglomération remparée sur un site perché et dominant un port abrité par des jetées. L’église, blanche du calcaire dur semblable à un marbre, est massive à sa base et close comme une église fortifiée, mais élancée pour être vue et voir au loin. Autour, le premier cercle d’habitat est celui des ruelles étroites entre les anciens palais des anciennes familles des nobles et des marchands, énormes blocs aux ouvertures parcimonieuses, qui ressemblent à des forteresses au rez-de-chaussée, mais dont les hautes façades s’ornent de quelques balcons en étage.
Vendredi 2 octobre 2009 – Café Le Thiers – Saint-Dié-des-Vosges
Animé par Jean-Pierre Augustin (professeur de géographie à l’Université Bordeaux III, spécialiste de la géographie des sports, notamment auteur de Géographie du sport. Spatialités contemporaines et mondialisation, Armand Colin, 2006 ; et co-auteur de Géographie des sports en France avec Loïc Ravenel et Philippe Bourdeau, Vuibert, 2008).

Le surf et les territoires de l’éphémère (source : Canal J – Sports)
C’est avec beaucoup de patience que Jean-Pierre Augustin profite de l’ambiance très animée du Café Le Thiers pour aborder la question du surf et de ses territorialités. Comme il le remarque en introduction, le thème du Festival international de géographie 2009, « Mers et Océans », nous entraîne sur les plages bien lointaines de Saint-Dié-des-Vosges.
Le surf est l’épure des sports de glisse (parmi lesquels on peut citer également la planche à voile, le kayak-surf, le body surf, le body board…), apparus dans les années 1960 dans les médias. La plupart d’entre eux sont d’origine californienne. Jean-Pierre Augustin a d’ailleurs abordé la question des sports de glisse dans une table-ronde, « Glisse, course, croisière, l’océan sans limite ? », au FIG animée par Sylvain Allemand, avec pour autres invités Jacques Charlier (sur la question des croisières), Anne Gaugue (sur la voile-plaisir) et Isabelle Autissier (sur la voile-sport). Pour ce café géo, il se propose de revenir plus particulièrement sur la question du surf, en trois points.
Vous avez dit « paradis » ou « prison dorée » pour honeymooners ? La Polynésie française ou l’envers du décor des pratiques touristiques.

Hôtel Bora Bora Pearl Beach Resort and Spa, Bora Bora, Polynésie française
Source: Caroline Blondy, 2006
Quand on imagine Tahiti et ses îles et que l’on fantasme sur une lune de miel dans ces îles du bout du monde, ce couple amoureusement enlacé dans la piscine à débordement de l’hôtel Bora Bora Pearl Beach Resort and Spa est assez archétypal. Au premier plan, la piscine reprend les formes d’un lagon entouré de plage, ici carrelée où des transats et parasols en bois exotiques et tissu beige évoquent les couleurs du sable et du bois flotté. Cocotiers et autres arbres tropicaux, rochers et massifs aux fleurs exubérantes autour de la piscine semblent vouloir nous faire croire que l’hôtel se fond dans ce paysage lagonaire. La Polynésie est une destination touristique caractérisée par la présence d’hôtels à la silhouette bien particulière mettant en scène un décor paradisiaque et luxueux. Les infrastructures se développent à moitié sur la terre et sur le lagon. La piscine est souvent au coeur de l’hôtel comme le montre le plan ci-dessous et symbolise souvent la limite entre terre et mer. Autour d’elle, bars et restaurants permettent de boire un verre ou de manger avec l’illusion d’être sur la plage. L’illusion se poursuit avec la seconde auréole, celle des bungalows. Sur l’image, on ne distingue que les bungalows sur pilotis. Ils avancent loin dans le lagon surplombant les eaux turquoises. Ils imitent le style architectural traditionnel du fare [1]. polynésien et sont construits à partir de matériaux essentiellement locaux. Les cloisons sont en bois et couverts de panneaux de bambous ou de nattes en feuille tressées. La charpente est chapeautée d’un grand toit en feuille de pandanus. Le plancher de ces fare est en partie vitré et peut s’ouvrir directement sur le lagon pour observer et nourrir les poissons qui viennent nicher dans le jardin de corail qui a été reconstitué artificiellement sous les pilotis. Ces fare de forme carrée ou rectangulaire montés sur des pieux en béton sont rattachés à la terre ferme par des pontons de bois.
Café géographique de Châlons-en-Champagne,
Pour ouvrir ce Café Géo, Farid Benhamou présente l’intervenant du jour, Thierry Rebour, maître de conférences à Amiens et auteur de la « Théorie du rachat ». Son exposé reprendra une partie des idées développées dans ce livre.
Thierry Rebour prend la parole et rappelle que depuis la fin des années 60, on observe un renversement des flux migratoires notamment à l’échelle infra-régionale, les flux centripètes devenant des flux centrifuges. Ce mouvement a d’abord fait craindre aux géographes une « fin des villes » puis ceux-ci ont ensuite parlé de rurbanisation pour enfin en arriver à envisager ces dynamiques comme étant, peut-être, une nouvelle forme de croissance urbaine extensive, appelée péri-urbanisation, ex-urbanisation ou encore métropolisation.
Mais Thierry Rebour de s’interroger : et si ces flux n’avaient pas engendré une métropolisation mais au contraire une désurbanisation, fille d’un exode urbain ?
Dés notre arrivée au restaurant, lors d’une soirée pluvieuse, et juste à l’entrée, qui n’est pas très originale, on nous invite à prendre un escalier métallique. Au 1er l’étage, on est dans un autre monde. Le décor était impressionnant, typiquement arabique, digne des Mille et une nuits, avec des tapis traditionnels par terre et sur les murs, comme dans les tentes ou les maisons de torchis. Au mure, sont accrochés des objets décoratifs traditionnels yéménites. L’éclairage d’ambiance est très doux. Pas de musique mais uniquement comme fond, les échos de la chaîne arabe Al Jazzera.
Nous sommes accueillis par un serveur yéménite très sympathique qui nous propose de nous asseoir au ras du sol. Sur une carte de l’Atlas mondial des cuisines et gastronomies], notre professeur a dressé un état des lieux dans le monde des positions à table : nul doute que nous faisons partie de cette humanité qui mange par terre.
Très aimable, le serveur nous donne des explications sur la cuisine yéménite. Comme on doit s’y attendre, mais en n’y pensant jamais, il indique que la spécificité de la cuisine est surtout le mode de cuisson. On cuit à même la braise ou à la vapeur. Assez peu le ragoût comme on le voit dans le nord du monde arabe, se rattachant là au monde turc.
Sitôt, commence le service de ce qu’on appelle ici les entrées, terme qui n’a pas de sens au Yémen : salades composées de laitue, des tomates arrosées délicatement de jus de citron pour satisfaire ce goût acide que nombre de mangeurs apprécient dans leur cuisine.
Laurent Carroué Directeur de recherche à l’Institut français de Géopolitique, Université Paris VIII Expert du groupe Mondialisation du Centre d’Analyse Stratégique (ex Commissariat Général au Plan)
Née aux États-Unis à la fin de 2006, la crise dite « des subprimes » est devenue au premier semestre 2009 une crise systémique mondiale d’une ampleur historique tout à fait inédite. On a en effet progressivement assisté en deux ans à un double phénomène de diffusion. Le premier est de nature sectorielle : cette crise initiale de la dette nord-américaine s’est progressivement transformée en une crise financière puis économique généralisée. Le second est de nature géographique : frappant de plein fouet la puissance états-unienne, elle s’est progressivement déployée dans l’espace mondial en touchant les grands pays développés, en particulier l’Europe occidentale et le Japon, avant d’atteindre les grands pays émergents (Chine, Brésil Russie, Inde) puis aujourd’hui l’ensemble de la planète.
Retrouvez toutes les archives des comptes rendus des Cafés Géographiques de Rennes, à consulter et télécharger au format PDF.
Glasgow, la renaissance d’une ville, Emmanuelle Cunningham-Sabot, 14 février 2013
CR café Géo Glasgow-3.pdf
Comment vivre dans une favela au Brésil ?, Tomas Moreira, 23 janvier 2013
cr Comment vivre dans une favela au Brésil.pdf
Les Etats-Unis en Série. La géographie à l’épreuve du miroir télévisuel, Gérard Billard, Arnaud Brennetot, novembre 2012
CR – Café Géo séries – Rennes – nov 2012.pdf
La Syrie: anatomie d’une révolution, Leïla Vignal, 2 octobre 2012
CR La Syrie.pdf
Une introduction au rapport entre genre, sexualité et espace, Rachele Borghi, 21 mars 2012
CR genre sexualité espace.pdf
Bruxelles : les défis territoriaux d’une mini ville mondiale surprenante, Jean-Marie Halleux, 8 février 2012
CR_Bruxelles_Halleux.pdf
La géographie du post-conflit dans les Balkans: le cas du Kosovo, Amaël Cattaruzza, Arnault Dérens, 28 septembre 2011
cr La geographie du post conflit au Kosovo.pdf
Une maison les pieds dans l’eau : les risques d’inondations dans les villes bretonnes, Janique Valy, 19 octobre 2011
cr Une maison les pieds dans l’eau.pdf
La mondialisation et les territoires bretons, Florence Gourlay, Ronan le Délézir, 16 novembre 2011
Café GéoCRBretagne.pdf
Le développement durable : entre utopie et réalité ?, Yvette Veyret, 6 avril 2011
CR développement durable entre utopie et réalité.pdf
L’Eurasie turcophone : petit essai de géographie linguistique, Stéphane de Tapia, 28 mars 2011
CR café Géo de Tapia Rennes.pdf
Les enjeux complexes de la rénovation du centre historique de Mexico, Catherine Paquette, 25 février 2011
CR Les enjeux complexes de la rénovation du centre historique de Mexico.pdf
Faut-il protéger la nature ?, Simon Dufour, 24 novembre 2010
CR faut il proteger la nature.pdf
La Russie, un géant énergétique aux portes de l’Union européenne, Guy Baudelle, 13 octobre 2010
CR Russie 19.12.01.
Montréal, à pied et à vélo, Paul Lewis, 14 avril 2010
CR Montreal.pdf
La concurrence territoriale autour du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, Loïc Avry, 10 mars 2010
compte rendu café géo aéroport.pdf
Istanbul, ville européenne ?, Benoît Montabone, 10 février 2010
CR café géo Istanbul.pdf
De l’institutionnel à l’artisanat, quel modèle de transport urbain pour Nouakchott, Y. Diagana, 20 janvier 2010
CR Y Diagana.pdf
Surf, science et littoral : parcours géographique d’un surfeur breton, Jonathan Musereau, 25 novembre 2009
Café_Géo_J_Musereau_Rennes 23 nov2009.pdf
La mobilité internationale pour études : un moteur de reproduction des élités ?, Eugénie Terrier, 21 octobre 2009
CR mobilité internationale études.pdf
La Turquie est-elle déjà intégrée à l’Union européenne ?, Benoît Montabone, 21 janvier 2009
CR Turquie union européenne.pdf
Le modèle nordique devant les défis de la mondialisation, Roland Engkvist, 3 décembre 2008
CR Modèle nordique mondialisation.pdf
Quelle organisation territoriale pour la Bretagne ? Les géographes engagent le débat, Jacques Lescoat, 19 novembre 2008
Café GéoCRBretagne.pdf
De l’Enfer vert à l’Eldorado : l’Amazonie de tous les mythes, Vincent Nedelec, 21 mai 2008
compte rendu café géo V. Nedelec mai 2008.pdf
Usages et usagers de l’espace agricole : les chemins d’un espace partagé, Yvon le Caro, 19 mars 2008
compte rendu YLC.pdf
Changements et/ou risques climatiques sur le littoral : exemples en Bretagne (et ailleurs), Hervé Regnauld, 23 janvier 2008
compte rendu 23 janvier 2008.pdf
Vidéosurveillance, sécurité : les espaces publics contemporains sont-ils réellement en danger ?, Marc Dumont, 18 décembre 2007
compte rendu café géo Marc Dumont.pdf
Le projet européen conduit-il à une bataille des territoires ?, Guy Baudelle, 21 novembre 2007
CR projet européen bataille territoires.pdf
Les quartiers centraux des grandes villes grecques sont depuis le 6 décembre 2008 le théâtre d’affrontements violents ; des sièges de banques sont mis à sac, des magasins sont pillés,des postes de police attaqués. Des foules considérables de jeunes et très jeunes gens manifestent. A l’origine de ces troubles, la mort d’un jeune homme à Athènes tué par une balle tirée par un policier.
Il y a d’une part ces événements, leur déroulement, cette vague qui s’est répandue dans tout le pays. Et puis il y a l’analyse qu’en fait la presse d’Europe occidentale et singulièrement celle de notre pays.
La presse est d’abord allée chercher dans le stock des stéréotypes. Par ignorance sans doute mais aussi par paresse. Dans le Journal du Dimanche du 14 décembre, Nicos Aliagas, un Grec, écrit: « Le Grec vit avec ses mythes depuis la nuit des temps, avec résistance et indolence ». Ce genre de lieu commun n’explique rigoureusement rien. Pas plus que cette affirmation : « le Grec est un animal politique ».Mais cette référence est véhiculée par les Grecs : « Vivez votre mythe en Grèce », proclamaient il n’y a pas longtemps dans le métro parisien de gigantesques affiches éditées par le très officiel Office du Tourisme Hellénique, sur fond d’île cycladique coiffée d’une chapelle.
L’autre stéréotype est balkanique. Il a donné « balkaniser » et balkanisation ». Les Balkans seraient porteurs, depuis toujours, d’un mélange de violence et d’archaïsme.
Il s’agit d’un avatar d’un autre stéréotype, celui d’orientalisme, tel que décrit et décortiqué par Edward Saïd (« L’orientalisme, l’Orient créé par l’Occident. » Le Seuil 1980).