Archives – Cafés Géographiques de Rouen

La Haute-Normandie a-t-elle encore un avenir ?, Y. Guermond, M. Bussi, G. Billard, A. Brennetot, Sébastien Bourdin – mercredi 25 novembre 2009
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Quand le village devient ville…, Guy Burgel et Gérald Billard, François Raulin, Sébastien Bourdin – mardi 26 mai 2009
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La réunification de la Normandie aura-t-elle lieu ?, Armand Frémont, Michel Bussi, Gérard Ducable et Daniel Lemoine, Sébastien Bourdin, David Vigneron – jeudi 11 décembre 2008
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Quels territoires pour quelles identités ?, France Guérin-Pace, Elena Filippova et Yves Guermond, François Raulin, Sébastien Bourdin, David Vigneron – mercredi 19 novembre 2008
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Rouen, une métropole oubliée ?, Yves Guermond, Gérald Billard et Françoise Lucchini, François Raulin – jeudi 28 février 2008
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Ca va chauffer !, Michel Rasse et François Gay, Sébastien Bourdin – jeudi 25 octobre 2007
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La carte électorale française en 2007 : nouveaux clivages, nouvelles fractures ?, Pascal Buléon, Michel Bussi, Yves Guermond, François Gay et Céline Colange, Sébastien Bourdin – mercredi 16 mai 2007
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Banquet géorgien
Présenté par Gilles Fumey (Université Paris-Sorbonne) le 9 novembre 2009.

Les convives se pressent nombreux dans cet étonnant appartement de la rue Saint-Jacques, l’ancien cardo de Paris, au cœur du Quartier latin. Nous sommes tout de suite plongés dans l’ambiance d’un banquet géorgien, avec beaucoup de monde, de l’improvisation, mais tout va bien se passer et nous allons vivre un moment inédit. Il faut se serrer, trouver de la place, les uns s’assoient sur des tabourets, d’autres sur un canapé bas, d’autres enfin sur des chaises hautes le long du mur, mais la plupart prennent place autour de la table, élément important du banquet, comme le rappelle l’étymologie du mot banquet = banc de bois.

Le banquet Photographie : Jean-Pierre Nemirovski

Le banquet
Photographie : Jean-Pierre Nemirovski

Le banquet géorgien, ou supra, pour employer son nom local, est le plus souvent un dîner, mais ce peut être aussi un déjeuner, voire s’organiser à tout moment de la journée. Le supran’a besoin que d’un prétexte pour être organisé. C’est de toute façon une réunion où l’on mange et où l’on boit beaucoup (en Géorgie, le fait de participer à un supra exempt du travail le lendemain), un moment traditionnel et culturel très important, dans un pays où les traditions restent vives. Cette pérennité est aussi peut-être un moyen pour ce pays montagneux du Caucase, peuplé de 5 millions d’habitants, de résister à l’envahisseur : en 2008, c’était la 28e fois que la Géorgie se faisait envahir…

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Vins & fromages, un couple si français
L’affaire est entendue partout dans le monde : la France est l’un des rares pays au monde où l’on se passionne autant pour le vin que le fromage. Dans les campagnes, bien sûr, où les paysages sont une fierté nationale. Et à table puisque les Français sont les seuls au monde à avoir donné une place à cette passion. Entre le plat et le dessert, le plateau de fromages s’est glissé dans nos menus au 19e siècle, exigeant des gastronomes et des sommeliers de l’imagination pour domestiquer par le vin ces produits de terroirs paysans souvent forts en bouche, au goût très varié d’une région à l’autre et, finalement, déroutants.Aujourd’hui, l’étape fromagère à table n’est plus si fréquente et ce sont les grandes heures gastronomiques ou le repas chez soi qui tiennent lieu de célébration. Manger du fromage n’est plus systématique mais, symboliquement, on est là au cœur du « manger français » aussi bien ici qu’à l’étranger.
Archives – Cafés Géographiques d’Orléans

Photographie et géographie. Objectif(s) : Territoire(s), Robert Wyns, Bertrand Sajaloli, 20 octobre 2009
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Crises et mondialisations, Thierry Rebour, 16 décembre 2008
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Les Iakoutes : de la taïga domestiquée à la géopolitique du mammouth, Emilie Maj, 8 avril 2008
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« Nature et religion : une sacrée géographie », Bertrand Sajaloli, 13 novembre 2007
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Carte postale de Trani (Pouilles, Italie)
Cliché Roland Courtot, septembre 2009

Cliché Roland Courtot, septembre 2009

Trani campe au loin une silhouette familière sur la côte des Pouilles : une église avancée sur la mer, une agglomération remparée sur un site perché et dominant un port abrité par des jetées. L’église, blanche du calcaire dur semblable à un marbre, est massive à sa base et close comme une église fortifiée, mais élancée pour être vue et voir au loin. Autour, le premier cercle d’habitat est celui des ruelles étroites entre les anciens palais des anciennes familles des nobles et des marchands, énormes blocs aux ouvertures parcimonieuses, qui ressemblent à des forteresses au rez-de-chaussée, mais dont les hautes façades s’ornent de quelques balcons en étage.

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L’océan, le surf et les territoires de l’éphémère

Vendredi 2 octobre 2009 – Café Le Thiers – Saint-Dié-des-Vosges

Animé par Jean-Pierre Augustin (professeur de géographie à l’Université Bordeaux III, spécialiste de la géographie des sports, notamment auteur de Géographie du sport. Spatialités contemporaines et mondialisation, Armand Colin, 2006 ; et co-auteur de Géographie des sports en France avec Loïc Ravenel et Philippe Bourdeau, Vuibert, 2008).

Le surf et les territoires de l’éphémère (source : Canal J - Sports)

Le surf et les territoires de l’éphémère (source : Canal J – Sports)

C’est avec beaucoup de patience que Jean-Pierre Augustin profite de l’ambiance très animée du Café Le Thiers pour aborder la question du surf et de ses territorialités. Comme il le remarque en introduction, le thème du Festival international de géographie 2009, « Mers et Océans », nous entraîne sur les plages bien lointaines de Saint-Dié-des-Vosges.

Le surf est l’épure des sports de glisse (parmi lesquels on peut citer également la planche à voile, le kayak-surf, le body surf, le body board…), apparus dans les années 1960 dans les médias. La plupart d’entre eux sont d’origine californienne. Jean-Pierre Augustin a d’ailleurs abordé la question des sports de glisse dans une table-ronde, « Glisse, course, croisière, l’océan sans limite ? », au FIG animée par Sylvain Allemand, avec pour autres invités Jacques Charlier (sur la question des croisières), Anne Gaugue (sur la voile-plaisir) et Isabelle Autissier (sur la voile-sport). Pour ce café géo, il se propose de revenir plus particulièrement sur la question du surf, en trois points.

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Carte postale de l’hôtel Méridien (Tahiti)

Vous avez dit « paradis » ou « prison dorée » pour honeymooners ? La Polynésie française ou l’envers du décor des pratiques touristiques.

Hôtel Bora Bora Pearl Beach Resort and Spa, Bora Bora, Polynésie française Source: Caroline Blondy, 2006

Hôtel Bora Bora Pearl Beach Resort and Spa, Bora Bora, Polynésie française
Source: Caroline Blondy, 2006

Quand on imagine Tahiti et ses îles et que l’on fantasme sur une lune de miel dans ces îles du bout du monde, ce couple amoureusement enlacé dans la piscine à débordement de l’hôtel Bora Bora Pearl Beach Resort and Spa est assez archétypal. Au premier plan, la piscine reprend les formes d’un lagon entouré de plage, ici carrelée où des transats et parasols en bois exotiques et tissu beige évoquent les couleurs du sable et du bois flotté. Cocotiers et autres arbres tropicaux, rochers et massifs aux fleurs exubérantes autour de la piscine semblent vouloir nous faire croire que l’hôtel se fond dans ce paysage lagonaire. La Polynésie est une destination touristique caractérisée par la présence d’hôtels à la silhouette bien particulière mettant en scène un décor paradisiaque et luxueux. Les infrastructures se développent à moitié sur la terre et sur le lagon. La piscine est souvent au cœoeur de l’hôtel comme le montre le plan ci-dessous et symbolise souvent la limite entre terre et mer. Autour d’elle, bars et restaurants permettent de boire un verre ou de manger avec l’illusion d’être sur la plage. L’illusion se poursuit avec la seconde auréole, celle des bungalows. Sur l’image, on ne distingue que les bungalows sur pilotis. Ils avancent loin dans le lagon surplombant les eaux turquoises. Ils imitent le style architectural traditionnel du fare [1]. polynésien et sont construits à partir de matériaux essentiellement locaux. Les cloisons sont en bois et couverts de panneaux de bambous ou de nattes en feuille tressées. La charpente est chapeautée d’un grand toit en feuille de pandanus. Le plancher de ces fare est en partie vitré et peut s’ouvrir directement sur le lagon pour observer et nourrir les poissons qui viennent nicher dans le jardin de corail qui a été reconstitué artificiellement sous les pilotis. Ces fare de forme carrée ou rectangulaire montés sur des pieux en béton sont rattachés à la terre ferme par des pontons de bois.

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Péri-urbanisation ou désurbanisation ?

Café géographique de Châlons-en-Champagne,

Pour ouvrir ce Café Géo, Farid Benhamou présente l’intervenant du jour, Thierry Rebour, maître de conférences à Amiens et auteur de la « Théorie du rachat ». Son exposé reprendra une partie des idées développées dans ce livre.

Thierry Rebour prend la parole et rappelle que depuis la fin des années 60, on observe un renversement des flux migratoires notamment à l’échelle infra-régionale, les flux centripètes devenant des flux centrifuges. Ce mouvement a d’abord fait craindre aux géographes une « fin des villes » puis ceux-ci ont ensuite parlé de rurbanisation pour enfin en arriver à envisager ces dynamiques comme étant, peut-être, une nouvelle forme de croissance urbaine extensive, appelée péri-urbanisation, ex-urbanisation ou encore métropolisation.

Mais Thierry Rebour de s’interroger : et si ces flux n’avaient pas engendré une métropolisation mais au contraire une désurbanisation, fille d’un exode urbain ?

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Repas yéménite
Nous sommes quatre étudiants de licence de géographie avec notre professeur Gilles Fumey au restaurant Al Marhabani qui se trouve au centre ville d’Abu Dhabi (Airport road). La question était simple : « Y a-t-il une cuisine yéménite ? » Question qui devait se formuler plutôt : « Comment est la cuisine yéménite ? Théâtrale ou non ? Simple ? Populaire ou ostentatoire ?

Dés notre arrivée au restaurant, lors d’une soirée pluvieuse, et juste à l’entrée, qui n’est pas très originale, on nous invite à prendre un escalier métallique. Au 1er l’étage, on est dans un autre monde. Le décor était impressionnant, typiquement arabique, digne des Mille et une nuits, avec des tapis traditionnels par terre et sur les murs, comme dans les tentes ou les maisons de torchis. Au mure, sont accrochés des objets décoratifs traditionnels yéménites. L’éclairage d’ambiance est très doux. Pas de musique mais uniquement comme fond, les échos de la chaîne arabe Al Jazzera.

Nous sommes accueillis par un serveur yéménite très sympathique qui nous propose de nous asseoir au ras du sol. Sur une carte de l’Atlas mondial des cuisines et gastronomies], notre professeur a dressé un état des lieux dans le monde des positions à table : nul doute que nous faisons partie de cette humanité qui mange par terre.

Très aimable, le serveur nous donne des explications sur la cuisine yéménite. Comme on doit s’y attendre, mais en n’y pensant jamais, il indique que la spécificité de la cuisine est surtout le mode de cuisson. On cuit à même la braise ou à la vapeur. Assez peu le ragoût comme on le voit dans le nord du monde arabe, se rattachant là au monde turc.

Sitôt, commence le service de ce qu’on appelle ici les entrées, terme qui n’a pas de sens au Yémen : salades composées de laitue, des tomates arrosées délicatement de jus de citron pour satisfaire ce goût acide que nombre de mangeurs apprécient dans leur cuisine.

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La crise mondiale : une ardoise de 55 800 000 000 000 de dollars

Laurent Carroué Directeur de recherche à l’Institut français de Géopolitique, Université Paris VIII Expert du groupe Mondialisation du Centre d’Analyse Stratégique (ex Commissariat Général au Plan)

Née aux États-Unis à la fin de 2006, la crise dite « des subprimes » est devenue au premier semestre 2009 une crise systémique mondiale d’une ampleur historique tout à fait inédite. On a en effet progressivement assisté en deux ans à un double phénomène de diffusion. Le premier est de nature sectorielle : cette crise initiale de la dette nord-américaine s’est progressivement transformée en une crise financière puis économique généralisée. Le second est de nature géographique : frappant de plein fouet la puissance états-unienne, elle s’est progressivement déployée dans l’espace mondial en touchant les grands pays développés, en particulier l’Europe occidentale et le Japon, avant d’atteindre les grands pays émergents (Chine, Brésil Russie, Inde) puis aujourd’hui l’ensemble de la planète.

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