atlas-des-montagnes_9782746731677Café géographique « Quand les montagnes donnent froid », animé par Bénédicte Tratnjek, avec Xavier BERNIER (géographe, Université de Savoie), le mercredi 20 novembre 2013 au Café de La Cloche (Lyon).

Le Café Géo du 20 novembre 2013 accueille Xavier Bernier, maître de conférences à l’Université de Savoie et chercheur à EDYTEM (Chambéry). Il est l’auteur en 2013 avec C. Gauchon de l’Atlas des montagnes – Espaces habités, mondes imaginés chez Autrement. Après une thèse sur les  Transports, communications et développement en Himalaya central : le cas du Népal, il a élargi son cadre de recherche notamment aux Alpes et aux enjeux des mobilités et travaille en particulier sur le traverser (http://www.espacestemps.net/auteurs/xavier-bernier/).

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L’intervenant commence par la projection d’un petit film, Valhalla, où des skieurs nus dévalent les pentes dans un paysage de montagnes enneigées. Ce film sorti cette année et imaginé par un collectif de cinéastes canadiens et états-uniens, Sweatgrass, pose la question d’un retour aux origines d’un héros qui cherche à retrouver ses sensations de jeunesse. L’étymologie du mot froid Frigidus fait référence au froid thermique, mais a aussi le sens de terne ou de fade. Le froid brûle également. A la lumière de ce premier paradoxe, il s’agit de montrer le caractère agressif ou rugueux du froid. Derrière une approche biologique, une autre complémentaire doit être abordée à l’aide du film projeté : le bonheur d’un retour à la nature via le froid. Entrer par le froid c’est aussi poser la question de la saisonnalité. En termes de représentations notamment publicitaires, le froid est souvent identifié comme polaire ou montagnard, notamment pour les fabricants de vêtements (comme Damart ou les vêtements de sports), deux qualités combinées dans l’identification récente d’un record de froid en Antarctique (-93°C cf. Le Point.fr). La relation ambivalente avec le froid et la montagne peut ressembler à « un je t’aime moi non plus ». Le froid est tantôt relié à des mondes menaçants ou repoussants, tantôt à un cadre propre au repoussement. Mais les associations se révèlent parfois complexes : le yéti apparaît par exemple très souvent en Occident dans un cadre hivernal tandis qu’il est d’abord représenté l’été chez les Sherpas népalais. Sur ces associations, sont fondés aussi bien des légendes que des produits culturels : dernier en date, La Reine des Neiges de Disney sortie en 2013 est l’adaptation d’un conte d’Andersen La Reine des Glaces. Une des deux sœurs transforme en froid tout ce qu’elle touche. La sœur maudite habite en montagne dans un monde chromatiquement froid mais aussi froid en termes de paysages. Il faut rappeler que le mot froid est utilisé pour des températures, mais aussi des couleurs voire des personnes.
Le propos est structuré par de nombreux exemples appuyés par un très riche visuel et des maximes ou des expressions qui vont permettre de soulever des paradoxes de ces mondes du froid.

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Les mondes du froid, dedans ou dehors ?

Le fond de l’air est frais. Le froid peut être mesuré de façon quantitative via la température. La station de Mouthe (Jura) est volontiers identifiée comme un pôle du froid français  (avec des records homologués ou non) : – 42°C le 9/1/1985. Mais les records mondiaux se situeraient plutôt entre -80 ° et -93° (cf plus haut). Un convenu climatique souligne comme une règle climatique la diminution des températures avec l’altitude selon un gradient thermique moyen de -0,6° tous les 100 mètres, mais ces différences varient selon les versants ou les expositions. Le choc thermique donne un sens particulier au froid pour les organismes : sur le Glacier du Khumbu, l’oscillation thermique quotidienne peut se se situer entre 40 et 50°. Face à ces indicateurs quantitatifs, il ne faut pas oublier l’aspect subjectif des températures dites « ressenties » et désormais référencées comme telles.

Le froid est à l’intérieur. Cela concerne essentiellement les sols et les roches. Les permafrosts (sols gelés) affectent les parois subverticales dans le massif du Mont Blanc à 3800 mètres d’altitude. La roche gèle en profondeur : dans ce permafrost, une partie dégèle l’été (la couche active). Ce gel et ce dégel ont un impact sur la roche, malgré un décalage dans le temps entre le réchauffement en profondeur et le réchauffement en surface. Le choc thermique amène la roche à “exploser”. Dans le Massif du Mont Blanc, des tonnes de roches se fissurent et s’écroulent ainsi tous les ans. Dans la problématique du changement global, cette couche active pénètre dans la roche de façon de plus en plus profonde et les chocs thermiques sont de plus en plus violents.

Le froid en réserve. Le phénomène des glacières est alors intéressant. Dans les Alpes, la période la plus active dans le développement de ces techniques est le XIXème siècle. A Corrençon en Vercors par exemple, il y a des réserves de glace naturelle. La glacière peut aussi être un artefact et construite comme par exemple dans le Massif de la Sainte-Baume où la glacière Pivaut alimentait la région de Marseille. La glace était cassée puis jetée dans la glacière pour être stockée. Aujourd’hui la question de la valorisation et de la patrimonialisation de ces glacières est posée.

Le commerce du froid. Dans le prolongement des glacières, il faut rappeler que le froid a pu être une ressource économique avec des métiers liés à l’exploitation et au portage de la glace, notamment en s’appuyant sur la force des animaux. Ce phénomène ancien perdure aujourd’hui encore dans le Karakoram.

Les mondes du froid, contraintes ou atouts ?

Le froid comme allié. Au Ladakh, les habitants se félicitent de l’arrivée du froid. Pendant la période estivale, les Ladakhis doivent passer des cols à plus de 4000 mètres d’altitudes. L’hiver, le fleuve gèle : le Tchadar devient alors un corridor de passage entre les montagnes de 120 kilomètres. Dans un autre registre, en termes de complexes pathogènes, le froid permet de faire disparaître l’anophèle. Pour des raisons thermiques, cet insecte disparaît à partir de 1500 mètres en Afrique et de 2500 mètres en Asie ou en Amérique. Le froid peut alors devenir le meilleur ami de l’homme pour empêcher d’attraper le paludisme…

Loin de nous, les Ladakhis s'enthousiasment de l'arrivée du froid

Loin de nous, les Ladakhis s’enthousiasment de l’arrivée du froid.

Le froid, meilleur atout de l'homme : le froid contre les risques sanitaires.

Le froid, meilleur atout de l’homme :
le froid contre les risques sanitaires.

Pas de froid, pas de neige. Le froid est une nécessité pour la neige artificielle et faire fonctionner les canons à neige. Il ne s’agit pas dans le cadre de ce café géo de débattre sur la valeur donnée à ce choix d’aménagement ou sur le nom donné à ce type de construit (neige de culture ? neige artificielle ?). Il s’agit de rappeler que l’optimum thermique de production neigeuse  avec ce type d’infrastructures se situe entre -6 et -2°.

Il faut du froid pour fabriquer de la neige artificielle.

Il faut du froid pour fabriquer de la neige artificielle.

De l’ombre à la lumière. .L’orientation des versants par rapport à la course du soleil joue un rôle crucial dans cette approche du monde des froids, quel que soit le terme employé : endroit / envers, adret / ubac dans les Alpes, ombret et soulane dans les Pyrénées. A Viganella dans les Alpes piémontaises, le village est « dans l’ombre » six mois par an. Un édile local a souhaité construire sur le versant opposé un miroir de 7 mètres sur 4 mètres. Ce miroir joue sur une période courte de la journée (1h30) et n’a pas de vrais impacts thermiques. Cela crée un attrait pour la ville : les représentations de cette ville de l’ombre changent, mais le froid reste en quelque sorte. Dans un autre village de la région, le contrepied a été pris : il y a une « fête de l’ombre » où les gens s’habillent en couleur sombre.

Des vallées italiennes plongées dans l'ombre 6 mois par an.

Des vallées italiennes plongées dans l’ombre 6 mois par an.

La semaine du blanc. Depuis quelques années (environ quinze ans), les gestionnaires de stations déneigent moins ou en tout cas différemment les routes dans les stations. Ce choix est fait par exemple à Avoriaz : l’idée est de produire une ambiance hivernale en recouvrant la trame viaire de neige. Au lieu de déneiger, le choix est fait de réenneiger les routes. Le canon à neige peut être utilisé pour créer cette image, entretenue aussi par les traîneaux, les huskys… La circulation des skieurs côtoie maintenant celle des piétons, donnant par ailleurs parfois lieu à des accidents.

Pour le tourisme, un ré-enneigement des routes à Avoriaz.

Pour le tourisme, un ré-enneigement des routes à Avoriaz.

Le froid quand je veux. En allant plus loin encore dans la production artificielle d’un monde du froid, le ski dôme est souvent évoqué, notamment à travers l’image de celui de Dubaï. Mais ce phénomène se répand, notamment en France à Amnéville (où l’équipe de France féminine de ski s’est entraînée).

Le monde du froid à l’envers. L’Alpe d’Huez loue le chaud d’une « île au soleil » par rapport au froid des plaines, en référence au phénomène bien connu des géographes : l’inversion thermique.

Du lit froid… Les « lits froids » posent problème pour les gestionnaires des stations : il s’agit de ces lits occupés seulement entre deux et quatre semaines par an. Ces lits froids posent des questions en termes d’images de station (volets clos) et risquent de réduire le caractère animé de la station. Ils sont vus comme un symptôme de hors saison en pleine saison. Dans les Alpes, entre 30 et 50% des lits peuvent être des lits froids. Dans les Alpes du Nord, les chiffres seraient aux alentours de 45%. Cette absence d’activité crée une « couche inactive dans les spatialités touristiques ».

En pleine saison de ski, des friches touristiques : les "lits froids".

En pleine saison de ski, des friches touristiques : les “lits froids”.

… aux nuits chaudes. Le modèle des full moons est un modèle de fête développé en altitude, sur les pistes des stations. Au milieu d’une piste de ski enneigée est créée une « boîte de nuit » temporaire (DJ, alcool) nocturne. Même s’il fait plus froid la nuit, les stations ont importé un phénomène touristique tropical des littoraux thaïlandais, comme le montre le cas de la Clusaz.

Refaire la montagne sans la montagne : les ski-dômes.

Refaire la montagne sans la montagne : les ski-dômes.

Les "fullmoon" des La Clusaz : des "lits froids" aux "nuits chaudes".

Les “full moons” des La Clusaz : des “lits froids” aux “nuits chaudes”.

 

Le débat avec la salle commence alors.

Qu’en est-il du déterminisme aujourd’hui en montagne ? Vous insistez sur la nécessité de ne pas tomber dans le déterminisme ; pourtant, les pentes et l’altitude semblent déterminantes.

X.B. Ce discours reste hélas dominant : la montagne serait un obstacle pour les circulations, les transports… La montagne est ainsi souvent définie par un imaginaire et des discours du type la montagne, c’est : « Quand on change de braquet à vélo ». Au Tibet, à pourtant 5000 mètres, la topographie peut être relativement plane pourtant. La pente ne doit pas être comprise comme un critère déterminant. Il y a un siècle et demi, les Alpes sont franchies de façon continue pendant tout l’hiver par les cols, y compris avec des chevaux. En Himalaya, les yaks passent les cols tout l’hiver. A l’heure de la modernité, on ferme les cols pour des questions de sécurité. Tout est pratique, aménagement, rapport à la vulnérabilité et au froid. La découverte d’Ötzi (1991) dans les Alpes de l’Ötztai, à près de 3200m d’altitude, montre la volonté sinon la capacité de circuler à travers les Alpes il y a 4500 ans… Historiquement, les rois de France utilisaient également les routes alpines en toutes saisons. La modernité accrédite alors un discours un peu simple. Bien évidemment, le relief engendre des surcoûts, pourtant n’oublions pas que l’obstacle majeur du Lyon-Turin aujourd’hui n’est pas le relief, mais bien les revendications de plus en plus vives de ses opposants.

Vous avez parlé de l’alternance gel/dégel comme contrainte sur la roche mais quels sont ses impacts sur les équipements ?

X.B. Là encore tout dépend où on place la contrainte. Est-ce une question de support, de vecteur, de pratiques ? L’exposition des infrastructures à des froids intenses n’est pas une spécificité montagnarde. Il suffit de penser au Transsibérien. Dans l’Union européenne, le taux d’équipement en pneus hiver est le plus élevé en Allemagne et aux Pays-Bas… Néanmoins, cela a un vrai impact sur les lignes à haute tension. La spécificité de ces lignes à hautes tensions face au froid réside dans l’encaissement (lieu de faiblesse de l’orographie notamment les cols avec notamment l’effet venturi, les rabattants), les fluctuations thermiques (poids de la neige et pression), ou le peu d’espace donné aux câbles… On ne sait pas les enterrer, alors que la demande ne diminue pas. Pour le TGV Lyon Turin, il faudra créer une 2ème ligne à haute tension en Maurienne. A cela s’ajoute le rôle joué par le tourisme : les stations de ski consomment en plein hiver beaucoup d’électricité.

Le froid et le frais peuvent aussi devenir un atout pendant l’été en termes de tourisme.

X.B. Le touriste qui va chercher la fraîcheur en montagne est ancien. Cela est parfois lié à la colonisation : on peut citer les exemples de Darjeeling ou de de Simla, la capitale du Raj britannique d’été en montagne. Une autre question particulièrement intéressante est celle du froid en saison intermédiaire au printemps ou en automne qui est encore peu abordée.

Qu’en est-il du froid dans la toponymie ?

X.B. La toponymie liée au froid n’est pas creusée dans l’Atlas Autrement qui aborde uniquement la toponymie autour de la montagne. Néanmoins, l’adret présente des toponymes plus valorisants que l’ubac. Cette non-production ou faible production toponymique de l’ubac donne l’impression d’un délaissement social. Au début du XXème siècle, dans la répartition des lots familiaux dans les héritages, les versants froids étaient données aux filles parce que sans valeur. Mais cinquante ans après ces espaces-là avaient davantage de valeur pour la pratique du ski par exemple. L’ubac préfère des expressions génériques comme « l’envers de ». Aujourd’hui, un toponyme comme la « combe froide » ou la « frisante » à l’Alpe d’Huez pourra être recherché par les skieurs.

Si l’on ne veut pas tomber dans le déterminisme, comment peut-on définir la montagne ?

X.B. Aujourd’hui il n’y a pas de définition satisfaisante de la montagne. Le Petit Robert donne une définition vague « masse de relief notable ». Le cas de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris est notable. Dans le dictionnaire de R. Brunet, la définition est floue : « une certaine étendue », « une certaine altitude »… Dans le dictionnaire dirigé par Jacques Lévy et Michel Lussault, la définition est de B. Debarbieux et montre toute la difficulté à cerner de façon satisfaisante ce géotype. Dans l’Atlas des montagnes, la définition est centrée sur le rapport que ces sociétés ont avec ces espaces-là. Les différents facteurs identifiables (températures, pentes, faune, flore…) peuvent facilement donner naissance à des contre-sens. La réflexion porte plutôt ici sur les contextes sociaux, les spatialités. La question des géotypes peut être une entrée. Parmi les invariants anthropologiques, on retrouve des animaux magiques, des dieux, mais on peut trouver les mêmes éléments pour des mers ou océans…

Pourriez-vous nous reparler du rapport spécifique à la montagne en Amérique du Nord abordé en introduction ?

X.B. Parmi les spécificités, il y a une pratique de la montagne particulière. Il est possible de skier à proximité de Vancouver, dans des stations avec des pratiques urbaines. Mais cela pourrait être très différent dans certains espaces protégés d’Amérique du Nord. La montagne participe d’un rapport à un espace notamment des pionniers, avec un maintien ou une protection aux pratiques des pionniers (wilderness). Mais aux Etats-Unis, certains espaces de montagne vont aussi être à accès restreint ou payant.

Pouvez-vous revenir sur les invariants anthropologiques ?

X.B. Dans les traditions picturales, les premières représentations montrent certains invariants, notamment dans le rapport aux divinités : elles sont nombreuses. On peut rappeler que l’Himalaya est littéralement la demeure des dieux.

Qu’en est-il de la relation aux risques : est-ce un invariant ou une inversion historique ?

X.B. L’Atlas aborde ce point sous l’angle suivant : « Risques montagnards ou risques en montagne » ? et prend clairement partie pour la meilleure formulation. Les éléments qui pourraient être spécifiques sont les suivants : dominance (liée à la verticalité) comme les avalanches, les laves torrentielles, les chutes de blocs, le foehn (cf l’exemple du tunnel du Mont Blanc). Mais la façon de gérer les aléas montre qu’il n’y a pas de spécificité montagnarde. Les erreurs et les solutions ne sont pas spécifiquement montagnardes. A Chamonix, certains paravalanches augmenteraient même le risque d’avalanche. L’endiguement de certains torrents à l’aval a aussi pu accroître le risque en amont. La montagne n’est pas non plus le lieu d’une plus grande sagesse, ni d’une plus grande bêtise (à la manière du film Les Bronzés font du ski).

Dans le monde du sport, les records s’apparentent au modèle du « plus loin, plus haut, plus vite ». Quelle place est alors donnée à la montagne ?

X.B. Il semble y avoir des phénomènes physiologiques liés à l’altitude : moins de pression atmosphérique, mois d’oxygène conduisent notamment à une hypoxie. Les stages en montagne pour les sportifs sur une certaine durée habituent le corps à fonctionner avec moins de ressources. Toutefois, quand l’altitude est trop importante, cela fonctionne moins bien… Certains records en altitude notamment à Mexico n’ont pas été validés, considérant que l’altitude aidait. La course à la montagne a donné lieu à la conquête des sommets, parfois réalisée sans oxygène. Il faut rappeler l’existence de ce qui est appelé la zone de la mort : au-delà d’une certaine altitude (7000 mètres), la vie est en danger (hallucinations) du fait du froid et du manque d’oxygène. L’Everest est de plus en plus proposé par des tours opérateurs. Il y a une banalisation de cette zone-là, malgré des drames qui restent réguliers.

Peut-on s’habituer à l’altitude ?

X.B. Le toit du peuplement permanent se trouve entre 5000 et 5600 mètres au Cachemire avec des peuplements ici en lien avec des conflits. Il y a une adaptabilité physiologique des hommes à l’altitude. En Bolivie chez les indiens Aymara, le muscle cardiaque se révèlerait plus développé. Les sherpas ont beaucoup accompagné les premières ascensions, mais le mal des montagnes les touche aussi. Les montées et descentes régulières donnent naissance à une forme d’adaptation.

 Compte-rendu réalisé par Emeline Comby,
relu et amendé par l’intervenant.

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