On peut replacer la controverse sur le Crazy Horse Memorial dans le cadre plus large des affrontements mémoriels qui ont lieu dans les États où des peuples autochtones ont été refoulés, massacrés, confinés par des colons venus d’Europe entre le XVIIₑ et le XIXₑ siècles (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande…). Ils ne représentent plus aujourd’hui que des groupes très minoritaires (5% pour les Aborigènes australiens, 7% pour les Maoris néo-zélandais). Au cours du XXₑ siècle, les gouvernements ont tergiversé sur la politique à mener à leur égard : assimilation ou maintien des structures tribales ? Avec la fin du XXₑ siècle et le début du XXIₑ est venu le temps de la repentance officielle [1] et des aménagements juridiques.
Dans ces États où les victoires des uns se sont effectuées sur l’humiliation des autres, comment commémorer les grands moments du passé ?