Que cherchent les Chinois dans le secteur agricole en Afrique ?

Café-Géo de Montpellier
Mercredi 30 novembre 2016

Jean-Jacques Gabas est actuellement chercheur associé au CIRAD, UMR ART-Dev. Economiste, il a été maître de conférences (HDR) à l’université Paris Sud et Paris I, et continue d’enseigner à Sciences Po Paris. Président d’honneur du Groupement d’intérêt scientifique pour l’étude de la mondialisation et du développement (GEMDEV), ses travaux portent principalement sur les politiques de coopération et les politiques de développement en Afrique de l’Ouest.

Jean-Jacques Gabas discute de nombreuses idées reçues à propos de la coopération agricole chinoise en Afrique subsaharienne : montants élevés de l’aide, accaparements massifs de terres pour nourrir la Chine, inertie du modèle de coopération, orchestration centralisée par le gouvernement… Des idées reçues qui conduisent certains acteurs impliqués de longue date dans la coopération avec l’Afrique à se méfier, voire à ignorer cet acteur pourtant devenu incontournable.
Questionnements :

  • L’originalité du soft power chinois
  • La méthodologie de recherche : principaux résultats
  • Dans le secteur agricole, qu’est ce que le modèle chinois ? Un modèle de coopération durable ?
  • Quelles implications en matière de politiques de coopération ?

1-Le soft power chinois

Retour sur le concept de soft power :

  • Origine : réponse de Joseph Nye (1990) à Paul Kennedy (1987) dans le cadre du débat internationaliste sur le déclin de la puissance des Etats-Unis
  • Définition : capacité de « former les préférences des autres » via la culture, la politique extérieure et les valeurs politiques (Nye)
  • Fonctionnement : un pays ne peut être puissant sur la scène mondiale qu’en opérant une combinaison habile de hard power (coercition/incitation) et de soft power (séduction), afin de mobiliser un pouvoir « intelligent », le smart power (popularisé par H. Clinton)
  • Référence aux travaux de Sophie Wintgens (Université de Liège)

Le soft power est légitimé par l’histoire des relations entre la Chine et l’Afrique :

  • Conférence de Bandoeng (1955) des non-alignés
  • « Tournée » africaine de Zhou Enlai (1963-1964)
  • Promotion du tiers-mondisme
  • Cinq principes de coexistence pacifique
  • Huit principes en matière d’aide internationale
  • L’obtention du siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU (1971) grâce à l’Afrique
  • L’absence de réactions des pays africains lors des événements de Tiananmen (1989)

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L’inde vue à travers la mondialisation du yoga

Café Géographique du 12 octobre 2016 animé par Anne-Cécile Hoyez, chargée de recherche CNRS. UMR ESO/Université Rennes 2.

Quel est le lien entre la géographie et le yoga ?

En guise d’introduction, la chercheuse a présenté différentes photos qui illustrent l’évolution du yoga.

Qu’y a-t-il de « géographie » dans une école de garçons en Inde ?

Ce sont des enfants souples qui font des exercices dans la première école de yoga en Inde. A partir de 1920, le yoga commence à se structurer, on commence à en retrouver dans des écoles.

Il s’agit de trouver une légitimité au yoga en l’encrant dans les cadres de l’enseignement tels que les concevaient les colons britanniques.

Exemple des Beatles : l’émergence du Yoga à l’échelle internationale

Une autre des images présentées nous montre les Beatles qui se sont rendus en Inde.

George Harrison, membre du groupe a rencontré des musiciens et un gourou indien. Ils ont d’abord travaillé ensemble à Londres sur les apports de la méditation à la musique, puis se sont rendus en Inde.

C’est dans les années 60 que le yoga émerge à l’échelle internationale 

Exemple d’une grande salle de sport :

Nous pouvons observer une grande salle remplie d’individus venus pratiquer le yoga aux Etats-Unis, c’est un cours de Bikram Choudhury, un gourou célèbre pour avoir mis au point une série de postures de yoga pratiquées dans une salle surchauffée et dans des cours collectifs très fréquentés.

L’intérêt de cette photo est de rappeler qu’il a, dans les années 2000, essayé de breveter sa série de yoga ce qui a poussé l’Etat indien à réagir et à travailler sur la mise en place de propriétés intellectuelles sur les postures de yoga ou encore la médecine indienne.

Pourquoi Anne-Cécile a-t-elle choisi le yoga comme objet d’étude ?

La chercheuse n’a jamais pratiqué le yoga.

C’est un travail de maîtrise de géographie de la santé qui l’a poussée à étudier ce sujet.

Ce qui l’a intéressée dans ce travail de terrain en Inde est l’observation des parcours de soin des patients et le pluralisme médical.

En Inde, les individus ont pour habitude d’avoir des recours alternés à différents systèmes de soins, incluant des rites religieux de guérison.

La chercheuse a, dans le cadre de son étude, visité pour la première fois un centre de méditation et a pu s’entretenir avec un gourou qui l’a informée que plusieurs disciples étaient disséminés un peu partout dans le monde grâce à ce centre.

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