II. Une ancienne civilisation urbaine.
SAMEDI 10 JUILLET 2004 : Boukhara.
En 5 000 av. J.-C., l’oasis de Boukhara était une zone de marécages du fleuve Zeravchan, ancien affluent de l’Amou Daria. Mais avec la désertification de la région, le fleuve n’a plus eu la capacité de rejoindre l’Amou Daria, aussi s’est mis en place un delta intérieur qui fut aménagé par les premiers habitants de la région. Actuellement, les eaux sont amenées par canaux depuis l’Amou Daria grâce à des pompes et non par gravité. La vieille ville de Boukhara est délimitée par un boulevard qui remplace les remparts rasés par les Russes à l’époque tsariste. Dans la vieille ville se concentrent des bâtiments religieux (mosquées, medersas), politiques (citadelle Ark) et commerciaux (bazars). Boukhara présente ainsi une triple fonction. La vieille ville était divisée en quartiers d’artisans (changeurs, bouchers, chapeliers, soieries,…), dont le cœur économique et politique (les deux allant de pair) était le bazar couvert. Les Russes, arrivés en 1868, avaient conservé l’organisation générale de la ville, ajoutant quelques bâtiments techniques : maternité, banques, hôpitaux. Ils avaient également conservé l’organisation politique avec les Khans et émirs de Boukhara. Du tissu urbain originel aux ruelles tortueuses et nombreuses impasses, les Soviétiques n’ont conservé que quelques éléments et ont ouvert de larges avenues. De l’ancien bazar couvert ne demeurent que les croisements de rues surmontés de coupoles (les Toks). Les passages transversaux ont été détruits, laissant le promeneur sous la chaleur et le soleil. Les Soviétiques ont ensuite juxtaposé une ville moderne répartie en quartiers spécialisés (universités, hôtels, logements), à côté de la ville des Tsars constituée d’un système plus ou moins radioconcentrique de grandes avenues.
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