Le Monténégro est un petit pays des Balkans dont l’essor touristique résulte en bonne part d’un riche patrimoine naturel. En même temps, il est l’objet de mesures de protection importantes depuis plus d’un demi-siècle : quatre parcs nationaux, sites classés à l’UNESCO, etc.
L’intérêt du sujet réside dans les liens ambigus entre l’essor touristique, devenu très important depuis deux décennies, et la protection du patrimoine naturel. Le développement de cette protection attire une clientèle touristique avide de milieux préservés mais, parallèlement, l’afflux touristique occasionne diverses atteintes du patrimoine naturel qui nécessitent des mesures de protection susceptibles de contrôles les flux de visiteurs
Ainsi, j’ai voulu étudier cette ambivalence dans mon infographie. Il s’agissait à la fois de montrer que l’explosion touristique et les aménagements qui en découlent (complexes hôteliers, etc.) menacent la préservation des richesses naturelles du pays par leur dégradation, voire leur destruction, et de montrer que le tourisme permet de sensibiliser les populations à la protection du patrimoine naturel, d’obtenir une reconnaissance internationale et donc plus d’aides de protection et d’attirer l’attention sur les dégâts que les infrastructures et pratiques touristiques peuvent engendrer (pollution de la baie de Kotor par les multiples paquebots de croisière, etc.).
J’ai choisi de faire mon infographie sous la forme d’une carte qui rend compte de la spatialisation du phénomène et donne à voir au public les lieux concernés, pas toujours très connus.
J’ai rencontré différentes difficultés durant la réalisation de l’infographie. Tout d’abord, le site utilisé (Adobe Illustrator) est assez complexe et c’était la première fois que je réalisais une production avec cet outil. Ensuite, les données ont parfois été difficiles à trouver, du fait de l’originalité du sujet. Mais à l’aide de mes connaissances (plusieurs voyages au Monténégro) et de la documentation spécialisée, j’ai pu rassembler les éléments que je souhaitais représenter.
Il a été difficile de tout exprimer sur la carte vu l’imbrication des figurés et notamment la concentration de nombreux phénomènes sur la côte. J’ai souhaité représenter la richesse du patrimoine naturel du Monténégro en soulignant d’abord la spécificité de ce pays entre mer et montagnes (son nom « Cerna Gora » signifie d’ailleurs « Montagne Noire »), constitué d’une richesse paysagère exceptionnelle en mettant en fond de carte la topographie. La représentation a été compliquée puisque l’échelle ne permet pas de représenter les détails topographiques (le relief est parfois très abrupt sur de petites distances). Il a également été difficile de faire le tri entre les informations, d’où la nécessité d’effectuer des choix : quels phénomènes et éléments représenter pour être le plus clair possible ?
Le choix des figurés a été complexe, tant pour les couleurs que pour les formes. Il s’agissait par exemple de choisir des couleurs très claires et estompées pour le fond afin de ne pas atténuer, voire rendre invisibles d’autres symboles se surimposant à ces aplats. Pour les menaces, j’ai voulu choisir du rouge pour souligner les dangers, mais j’ai dû varier les couleurs (orange par exemple) pour mieux distinguer certains éléments. Le vert pour les parcs et les éléments naturels m’ont paru évidents. Pour les formes, j’ai essayé de suivre la charte graphique de Diploweb en utilisant des figurés simples (triangles, ronds, losanges pour les villes). Il s’agissait de rester cohérent tant graphiquement que dans le message transmis. J’ai contourné certaines difficultés grâce à la légende organisée qui permet de saisir plus facilement ce que veut exprimer l’infographie.
Agathe Passerat de La Chapelle, étudiante en géographie M1, Sorbonne Université, février 2020