Des cartes postales

Les géographes voyagent et observent le monde avec leur regard entraîné à la lecture des paysages et des pratiques spatiales. La rubrique « Cartes postales » propose de faire partager ce point de vue, et les analyses qui en découlent, à partir de photographies prises préférentiellement, mais pas obligatoirement, par le rédacteur du texte. Le choix du lieu est entièrement libre.

Il suffit d’avoir envie de le faire découvrir d’un autre œil, quelles que soient la région du monde et l’échelle, qu’il s’agisse d’un lieu de vacances, d’un terrain de recherche, d’un espace quotidien.

La photographie ne sert pas ici d’illustration, elle est l’objet principal de la carte postale.

Le style des textes est libre, mais le commentaire doit toujours prendre appui sur la photographie, ses plans, ses détails, l’atmosphère dans laquelle elle a été prise. En aucun cas, la photographie n’est prétexte à un propos général déconnecté de l’image.

Si la photographie peut être accompagnée de figures (cartes, schémas, graphiques…), celles-ci doivent servir l’analyse de la photographie. Le commentaire, au-delà de la description de ce que la photographie donne à voir, est une analyse, avec un vocabulaire géographique précis et explicité, et mettre en exergue les signifiants et les signifiés du lieu photographie.

Un bon exemple vous est fourni par la carte postale de Maastricht.

La photographie est envoyée en pièce jointe au format *.jpg ayant une largeur maximum de 450 pixels. Le titre précise la date, le lieu et le pays où a été prise la photo. Le texte est à envoyer au format *.doc, *.docx ou *.odt. Il  est court, de 3 000 à 8 000 signes en général, et les références, tout comme les définitions, doivent être incluses en note de bas de page.

Tous les textes soumis pour la rubrique « Cartes postales du monde » sont évalués par les membres du Comité de rédaction des Cafés géographiques.

Une ville ferroviaire aux confins du Lot et de l’Aveyron : Capdenac

1. Vue de Capdenac-Gare depuis Capdenac-le-Haut (22 octobre 2019, cliché de Denis Wolff)

En ce jour d’automne, je décide de me lancer à la découverte de Capdenac. Ce village perché, d’un millier d’habitants environ, dénommé également Capdenac-le-Haut, domine de plus de cent mètres deux méandres du Lot (l’un à l’Est et l’autre à l’Ouest) ; il devrait donc offrir un beau panorama sur la vallée. De plus, ce site est chargé d’histoire. Ce fut d’abord un oppidum, puis une place forte redoutable occupée pendant la croisade albigeoise ou cathare, résistant aux Anglais pendant la guerre de Cent Ans, puis tenue par les protestants pendant les guerres de religion. Les guides touristiques signalent qu’il en reste des remparts et un donjon… (Lire la suite…)

L’Institut de Géographie : un lieu-symbole des pouvoirs académiques et institutionnels mais révélateur de ses clivages disciplinaires

Photographie prise par Hugues Bellevier-Royal le mercredi 14 octobre 2020 à 16h21 à Paris (75005)

 

L’Institut de Géographie : l’exemple d’une appropriation spatiale par des pouvoirs académiques et institutionnels

Cette carte postale révèle les techniques et stratégies spatiales qu’opèrent les pouvoirs académiques et institutionnels pour s’approprier l’espace public. En effet, on observe des inscriptions ponctuelles de ces pouvoirs, appelées « marquages ». Pour les étudier et les comprendre, portons nous sur la définition des Mots de la Géographie « le marquage symbolique de l’espace est destiné à signaler une appropriation » (Brunet, 1993) ou du Dictionnaire de l’habitat et du logement « le marquage, par la disposition des objets ou les interventions sur l’espace habité, est l’aspect matériel le plus important de l’appropriation » (Segaud, 2003). Ainsi, le marquage doit être compris comme le produit d’une action matérielle et symbolique.
La principale stratégie d’appropriation de l’espace public rendue visible, dans cette photographie, par les pouvoirs académiques et institutionnels est le « marquage trace [ou] architectural » (Veschambre, 2004). Ils se mettent en scène via le processus de « monumentalisation de l’espace public » (Monnet, 1998), c’est-à-dire la construction d’un édifice prestigieux qui occupe le centre de la carte postale : l’Institut de Géographie. De facto, cet établissement et son toponyme gravé sur la pierre permettent d’inscrire dans la durée les autorités académiques. Enfin, est écrit en haut de l’édifice que « l’Institut de Géographie a été fondé par la marquise Arconati-Visconti en souvenir de son père Alphonse Peyrat, homme de lettres et sénateur ». Ce marquage laisse la trace de la « réussite économique et [de la] domination sociale et politique [des classes dominantes] » (Veschambre, 2004), ici les intellectuels du quartier latin considérés comme les acteurs des pouvoirs dominants de l’espace étudié.
La deuxième stratégie d’appropriation spatiale du pouvoir académique s’observe par la présence des corps d’étudiants au premier plan. Appelée « marquage présence » (Ibid.), elle matérialise une communauté représentative des autorités académiques : les enseignants-chercheurs et étudiants appartenant à la discipline géographique. Mais ces derniers peuvent matérialiser des « marquages contestataires », plus éphémères et modestes que ceux émis par les pouvoirs dominants. En effet, au second plan, à droite de la photographie, des étudiants et enseignants ont accroché une affiche sur le mur de l’édifice (« Géographes mobilisés pour une société plus juste et solidaire ») qui critique la loi LPPR portée par la Ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Cette forme de « contre-pouvoir » rend ce bâtiment comme un mur support de tracts.

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Et au bout, il y a Paris

 

Sur la route nationale 7, quelque part dans la Nièvre (Cliché : Pierre-Louis Ballot, 08 mars 2018)

 

Jeudi 08 mars 2018. Sur la RN7, quelque part dans la Nièvre. Fin d’une nouvelle journée de terrain.

Sur le chemin du retour, je ne peux m’empêcher d’effectuer un arrêt pour photographier la perspective offerte par la route ainsi que le paysage, auquel le jour déclinant donne des couleurs très particulières. Et puis, cela ne fait jamais de mal d’oublier pour un instant les prises de vue destinées à illustrer des aspects du travail de thèse.

 

Il faut dire aussi qu’en ce jeudi 08 mars, je parcours l’une des portions de la RN7 que je préfère.

La Nièvre… ses paysages, ses communes, ses panoramas… autant d’aspects qui éveillent en moi de multiples émotions, de la simple curiosité à une nostalgie exacerbée.

Mais c’est aussi parce que Paris n’est plus si loin. Paris, que j’aime tant arpenter.

 

Le tracé de la Nationale 7. Source: Les Echos Série Limitée

 

Lorsque l’on évoque la RN7, il est souvent question de sa destination, la Côte d’Azur. On se souvient alors des milliers de touristes qui, l’été, au cours des années 1950 et 1960, se lançaient à son assaut à bord de leurs automobiles.

Paris constitue le point de départ de cette route, à partir duquel on s’élance à travers une partie de la France, qui nous offre bien souvent les plus belles émotions géographiques qui puissent exister.

Mais, parfois, selon le sens et le motif du trajet, c’est Paris qui devient la destination de la RN7.

Quand on est sur la route, plus que l’arrivée, c’est le trajet qui constitue souvent le moment le plus enivrant. Sentir qu’on approche d’un lieu qu’on aime, où il nous tarde de se trouver…

Alors, quand je roule sur la RN7 en direction de Paris, arrive toujours ce moment où je sens que j’en approche. Et pour moi, sans que je ne sache réellement pourquoi, c’est dans la Nièvre que naît ce ressenti. L’impression d’éloignement fait soudain place à une impression de proximité.

 

Ce jeudi 08 mars, c’est la limite départementale avec le Loiret qui aura constitué ma « destination ». C’est toujours un peu frustrant de rouler vers Paris mais de savoir que je n’irai pas.

Ce jeudi 08 mars, sur ce chemin du retour, c’est Nevers qui allait constituer ma destination, avant de rentrer à Grenoble le lendemain.

Ce jeudi 08 mars, au moment où cette photo a été prise, la déraison aurait pu être plus forte que la raison. Et j’aurais pu ainsi faire demi-tour, parcourir cette ligne droite, traverser le Loiret, la Seine-et-Marne, l’Essonne… et arriver jusqu’à Paris.

 

Oui, au bout de la RN7, il y a Paris, et je crois bien que c’est l’une des choses que j’affectionne le plus sur cette route mythique.

 

 

Pierre-Louis Ballot, mai 2020.

 

Pontoise : « ville d’art et d’histoire »… ou ville de la glorification de la France coloniale

Photographie de la rue Thiers à Pontoise, (vue sur la cathédrale Saint-Maclou, dont la statue jouxte le côté sud), prise par Mélyna Lair-Mendes, le 25 avril 2019 à 19h.

 

Au premier plan, les escaliers mènent à la rue de la Bretonnerie. Dans la partie centrale, sous l’arche, le blason de la ville est identifiable par la représentation du château, dont ne subsiste aujourd’hui qu’une partie des remparts. Le pont rappelle la proximité de l’Oise, tandis que les deux fleurs de lys évoquent le passé prétendu prestigieux de la ville, notamment son statut de « bonne ville » du royaume de France. Au second plan, les escaliers sont coiffés de la statue du général Leclerc. Celui-ci possède une posture que revêtent nombre de « grands hommes » français : du haut de ses 3 mètres, il se dresse, en uniforme, prenant appui sur le pommeau de son épée, le regard fier et portant au loin. Les escaliers monumentaux offrent au général une vue dégagée de la rue Thiers, pentue, conduisant à la gare de Pontoise, située au pied de la vallée. Juché sur son piédestal, Charles Victoire Emmanuel Leclerc a le regard posé sur les individus pénétrant la ville. Avec la cathédrale Saint-Maclou et son clocher, il est le premier élément du paysage que le voyageur sortant de la gare peut apercevoir face à lui. Le général devient de plus en plus imposant à mesure que l’on s’en approche en remontant la pente. Pratiquement situé à la même altitude que les immeubles latéraux encadrant les escaliers, il est spatialement dans une position de pouvoir, de domination face à nous. La lumière du soleil couchant illuminant le mur de la cathédrale attire le regard vers le général, qui dans la lumière voit sa majesté et sa pompe rehaussée. Il est, pour la commune, l’incarnation de la réussite : si les remparts de la ville ont longtemps constitué l’image que cette dernière donne à voir d’elle-même, le général Leclerc représente désormais le nouveau visage de la commune. Considéré comme « l’enfant de la ville » par Christian Duvivier, directeur des musées pontoisiens Camille Pissarro et Tavet-Delacour, Charles Victoire Emmanuel Leclerc naît à Pontoise en 1772, au sein d’une ancienne famille originaire du quartier Notre-Dame. Proche de Napoléon, il épouse sa sœur Pauline et soutient son beau-frère lors du coup d’Etat du 18 brumaire. Si elles ne sont pas visibles sur la photographie, les batailles auxquelles le général a participé sont inscrites sur son piédestal. La commune met à l’honneur un vaillant guerrier, faisant de celui-ci un emblème de la ville. A l’échelle nationale, le général est également glorifié : à sa mort, il reçoit les honneurs d’un deuil national et ses funérailles sont célébrées au Panthéon. Depuis 1869, se dresse au sommet de la rue Thiers, la statue de Charles Victoire Emmanuel Leclerc, offerte par sa sœur à la ville de Pontoise.

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Le kibboutz Lotan (Israël)

20 Février 2018, vue partielle du kibboutz Lotan, Israël (photo de Daphné Tapia)

Cinq heures de bus séparent le kibboutz Lotan de Tel Aviv. Surnommée Ia ville qui ne dort jamais, Tel Aviv offre une grande variété de restaurants, de soirées et d’activités. Les rues sont embouteillées dès 7 heures du matin et les piétons respirent les pots d’échappement à pleins poumons.

Cinq heures de bus, et nous voilà au bout du monde. Lotan se trouve à 50 km d’Eilat, grande station balnéaire à la pointe sud du pays. Le kibboutz suit son rythme singulier : la journée commence avec le lever du soleil et se finit avec l’observation du vol des oiseaux migrateurs.

A Lotan, les maisons sont construites en boue pour garder la fraîcheur intérieure en été et isoler du froid en hiver. Leur architecture s’inspire des maisons issues de la planète Tatooine dans Star Wars et le robot R2D2 a même une statue à son effigie sur la place centrale. Dans ce kibboutz, on cuisine avec des fours solaires : une boîte de carton un peu sophistiquée peinte en noir pour stocker la chaleur et du papier d’aluminium pour mirer la lumière, quelques heures sous le soleil brûlant et votre plat est prêt. Ainsi, aucune consommation d’électricité n’est requise. Il s’agit d’un véritable voyage dans le temps. L’abri anti-roquettes que l’on reconnaît dans le bâtiment carré sur la photo, au second plan à droite, nous rappelle à la réalité : situé à quelques kilomètres de la Jordanie et de l’Egypte, le kibboutz Lotan est un bon point d’observation des relations entre Israël et ses voisins.

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Lyon, porte des Alpes
Vue de Lyon depuis les hauteurs de Fourvière (Cliché Pierre-Louis Ballot, 24 juillet 2016)

Vue de Lyon depuis les hauteurs de Fourvière (Cliché Pierre-Louis Ballot, 24 juillet 2016)

En ce dimanche 24 juillet 2016, la vue depuis les hauteurs de Fourvière nous offre un superbe panorama de la cité lyonnaise : la Saône, le 2ème arrondissement (où l’on distingue nettement sur la droite la couleur ocre de la place Bellecour), les bords de Rhône (dont on devine la présence grâce aux nombreux arbres qui les jalonnent) et le quartier de la Part-Dieu (symbolisé par la tour de la Part-Dieu, surnommée le « crayon » ou encore, tout à gauche, la plus haute tour de la ville, la tour Incity, récemment achevée) apparaissent ainsi successivement sur les différents plans de la photographie. Puis, la ville semble ensuite s’étendre à perte de vue jusqu’aux collines, dont on peut tout au loin distinguer les premières formes.

Fasciné et subjugué par la vue proposée, je ne suis pourtant pas totalement satisfait : le temps, ce jour-là (et une fois de plus), ne me permet pas d’apercevoir et de contempler, à l’horizon, une partie de la chaîne des Alpes et son point culminant, le Mont Blanc. Un paysage qui, lorsque le ciel est des plus clairs et des plus dégagés, s’offre à qui s’aventure sur ces mêmes hauteurs de Fourvière ou encore sur les pentes de la Croix-Rousse, comme sur la photo ci-après.

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Pasaiako Portua : un petit port basque à vocation industrielle
Le port de Pasaia en Espagne (« Pasaiako portua « en basque ). Cliché de Stéphane Dubois, 29 décembre 2015

Le port de Pasaia en Espagne (« Pasaiako portua « en basque ). Cliché de Stéphane Dubois, 29 décembre 2015

En 1843, Victor Hugo découvre Pasajes (Pasaia en basque), tombe sous le charme de ce port de pêche et le décrit en des termes élogieux[1]. La petite cité côtière est, depuis, devenue un port polyfonctionnel : aux produits de la mer (13 000 tonnes déchargées en 2013, ce qui en fait le troisième port de pêche espagnol derrière Vigo et La Coruña), s’ajoutent des trafics de marchandises variées à forte base industrielle.

Un petit port placé dans un environnement logistique concurrentiel

Le port de commerce de Pasajes, dans la province du Guipúzcoa, s’inscrit dans la vaste conurbation basque espagnole qui réunit la ville frontalière d’Irún à la métropole touristique qu’est San Sebastian et comprend les cités industrielles de Lezo, Rentería et Pasajes Antxo.

De prime abord, ses trafics apparaissent modestes. En 2015, 3,79 millions de tonnes de marchandises ont été manipulées sur les terminaux du port. L’objectif actuel des autorités portuaires est d’atteindre et de dépasser les 4 millions de tonnes. De fait, Pasajes en impose peu, face notamment à Bilbao, dont les trafics ont atteint 32,8 millions de tonnes en 2015. Qui plus est, l’environnement concurrentiel du port guipuzcoan est renforcé par la proximité de Bayonne. Le port français a certes connu une année 2015 assez difficile (2,3 millions de tonnes) mais il n’en reste pas moins pour Pasajes un adversaire d’autant plus coriace que les orientations logistiques de trafics de part et d’autre de la frontière sont assez analogues.

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Albi la rouge
Albi,  Septembre 2015, cliché de Maryse Verfaillie

Albi,  Septembre 2015, cliché de Maryse Verfaillie

 « Avec son beau ciel, ses maisons de brique rouge qui se reflètent dans les eaux du Tarn, ses jardins en terrasses et ses beaux ponts; avec sa place centrale bien exposée au soleil; avec sa cathédrale puissante, avec les coteaux crayeux qui la bornent et qui ressemblent aux collines du Latium, on dirait une ville italienne, faite surtout pour le culte de l’art et d’une sereine philosophie ».

Ainsi parlait Jean Jaurès, orateur inspiré, en 1888. Enfant de Castres, député des mineurs de Carmaux, il fut aussi professeur de philosophie au lycée d’Albi, celui-là même qui plus tard accueillit sur ses bancs un certain Georges Pompidou. Depuis 2010, la Cité épiscopale est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

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Les bananiers de Tibériade
Le lac de Tibériade (photo de l’auteur)

Le lac de Tibériade (photo de l’auteur)

Loin des tensions de Judée, des frictions de Jérusalem, la Galilée ménage au voyageur des moments de repos, voire, sur ce mont, des béatitudes. En ce mois de mai 2014, vers 18h, les ombres des rares arbres s’étirent vers l’est et le soleil plonge vers la mer du couchant, la Méditerranée. Le lac de Tibériade, ou mer de Galilée, est l’ultime stock d’eau douce, le petit frère septentrional des grands lacs africains jalonnant le grand rift qui balafre le socle, de l’Afrique au Proche-Orient… Ces constats paisibles de nature permettent de retarder les questions vives qui hantent ces lieux et leurs environs.

Accordons-nous encore un sursis avec Ernest Renan : « L’horizon est éblouissant de lumière. Les eaux, d’un azur céleste, profondément encaissées entre des roches brûlantes, semblent, quand on les regarde du haut des montagnes de Safed, occuper le fond d’une coupe d’or » (Vie de Jésus, ch.VII). On a été là, durant quelques temps bibliques, dans l’antichambre du paradis.

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Christiania,  un quartier de Copenhague comme espace commun paradoxal
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Visiter Christiania, une pratique touristique ambivalente au sein d’un espace public communautarisé. (Cliché Camille Girault, août 2014)

Visite de quartier sous surveillance

Deux routards se font face. Celui de droite, en bleu, porte un sac à dos énorme et il semble vouloir se délester de deux sachets blancs en les donnant à son amie. Par ce geste anodin, le voyageur cherche sans doute à se libérer les mains pour une raison ou pour une autre, mais certainement pas pour prendre une photographie. Un panneau au symbole explicite le lui interdit, et la même icône est reproduite sur le bâtiment juste derrière, en rouge et d’une plus grande taille, pour que l’injonction soit évidente.

Leur banal échange de sacs plastiques est en outre sous surveillance. Aucune caméra n’est fixée ici ou là, mais il y a ce jeune homme, torse nu, qui observe avec attention l’attitude des deux voyageurs. L’insouciance du couple contraste avec la méfiance du témoin. Derrière lui, cinq personnes se promènent, sans doute une famille qui visite le quartier avec une légèreté propre aux vacances. Un autre contraste se dégage de l’image : le jeune homme en bermuda est seul et immobile alors que les autres passants, toujours en petits groupes, se déplacent. D’ailleurs, c’est bien l’arrêt momentané des deux routards qui semble avoir attiré l’attention de cet observateur solitaire.

Christiania, un quartier piéton et fortement végétalisé, invite à la flânerie. Pourtant notre vigie et le double symbole « Pas de photographie » distillent une tension palpable. Ce constat n’est pas dû au hasard d’un cliché qui aurait été pris au mauvais moment.

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Le réservoir de Montsouris (Paris, 14e)
 Lanterne principale du réservoir de Montsouris (Cliché Denis Wolff)

Lanterne principale du réservoir de Montsouris (Cliché Denis Wolff)

Lors des dernières Journées du patrimoine, les citoyens motivés (il fallait s’inscrire plusieurs semaines à l’avance puis, le jour même, attendre longuement) ont pu découvrir ce réservoir.

Au dix-neuvième siècle, le baron Haussmann confie à l’ingénieur Eugène Belgrand le soin de concevoir les travaux nécessaires à l’alimentation en eau de Paris. Son projet (1858) prévoit deux réseaux indépendants : le premier, alimenté par des eaux fluviales, pour les fontaines, parcs et jardins et le second, alimenté par des sources situées à parfois plus de cent cinquante kilomètres, pour la consommation des Parisiens.

Les aqueducs et les réservoirs alors érigés sont toujours opérationnels : la moitié de l’eau potable provient des sources. La capitale est alimentée, pour l’autre moitié, par des eaux fluviales captées dans la Seine et la Marne en amont.

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Derrière la place Tahrir (Le Caire, Égypte, septembre 2014)

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La photo est de piètre qualité. La forte et intimidante présence policière à proximité de la place Tahrir au Caire, où a été prise cette dernière en septembre 2014, n’aide pas à faire les bons réglages. Suspendue à un mur de pierre, une banderole blanche dit en substance : « Aidez-nous à rouvrir nos rues » ! Cet appel au secours attire notre attention sur ce qui constitue probablement l’une des principales victimes collatérales des soubresauts de la transition politique en Égypte, à savoir l’usager du centre-ville du Caire.

Sur la douzaine de murs construits entre fin 2011 et début 2012 afin d’empêcher les rassemblements, sur la place Tahrir, d’opposants au régime militaire qui assurait alors l’intérim après le départ de Moubarak, il en reste plus de la moitié aujourd’hui. On assiste donc depuis près de trois ans dans certains quartier du centre-ville du Caire, à la dégradation des conditions de circulation automobile et piétonnière, à l’effondrement des économies de quartier (commerces fermés, livraisons et entretien non assurés) et, désormais, à la montée d’une forte colère.

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L’Arménie et le mont Ararat

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Les deux cônes mythiques du Grand Ararat (5165 m), presque entièrement masqué par les nuages, et du Petit Ararat (3925m), largement dévoilé, dominent la vallée de l’Araxe qui marque la frontière entre la Turquie et l’Arménie. Du côté arménien, le monastère de Khor Virap, haut lieu de la chrétienté juché au bout d’une ligne de collines, veille sur une mer de vignes et d’arbres fruitiers. (Cliché de  Daniel Oster, mai 2014)

L’Ararat, l’Arménie et le mythe biblique

Le mont Ararat, aujourd’hui situé à l’extrémité orientale de la Turquie, continue d’exercer une véritable fascination sur le peuple arménien. Il reste intimement lié à l’arménité, notamment  par ses multiples représentations mentales et artistiques, sa présence fréquente dans les maisons et les appartements des Arméniens. Les habitants de Erevan, la capitale de l’actuelle république d’Arménie, sont habitués au décor paysager de l’Ararat pourtant situé à quelque 50 km de là. Mais c’est à proximité du monastère de Khor Virap, tout près de la frontière avec la Turquie, que la montagne mythique se laisse approcher à environ 30 km. C’est à cet endroit, par une belle matinée printanière, chaude et laiteuse, que nous avons pris ce cliché qui, malheureusement, n’a pu révéler qu’un fragment du grand volcan englacé, tout en dévoilant l’essentiel de son voisin de plus petite taille… le Petit Ararat, un « petit » qui culmine tout de même à près de 4 000 m !

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Le pont transbordeur de Rochefort (ou du Martrou)
Cliché Denis Wolff, 2014

Cliché Denis Wolff, 2014

Le 22 mars 2014, le soir tombe sur Rochefort lorsque je tente ce cliché. Sous la conduite dynamique de Maryse et de Gabrielle, les géographes en herbe des Cafés géo ont sillonné les terres, du Pertuis d’Antioche au Pertuis de Maumusson, de La Rochelle à Marennes en passant par Fouras. S’ils n’ont point omis de prendre un temps afin de rendre hommage aux Japonaises qui, après les Portugaises, peuplent les bassins ostréicoles, ils ont crapahuté des fortifications de Brouage au chantier rochefortais de l’Hermione (reconstruction d’une frégate du dix-huitième siècle).

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Quadraturin
Turin, Piazza Castello (Cliché de Jean-Louis Tissier)

Turin, Piazza Castello (Cliché de Jean-Louis Tissier)

Le centre de Turin (Google Earth)

Le centre de Turin (Google Earth)

Chers Amis

Turin, le 20 mai

Il est 20 h 50 et l’angle nord de la Piazza Castello désertée par les touristes (et nos étudiants de géographie urbaine) me fait un curieux signe… Dans ce paysage urbain à la Chirico je me rappelle que ce dernier, séjournant à Turin, relevait que dans cette ville « Toute la nostalgie de l’infini se révèle à nous derrière la précision géométrique de la place »… A l’exception d’une silhouette accompagnant un chien pour sa miction crépusculaire le géographe à l’ancienne se retrouve seul… Bien seul (enfin seul ?). Ce vaste espace public est ainsi livré à mes ruminations privées, dont je vous fais impudiquement part dans ce billet.
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Bordeaux en son miroir

Bordeaux, la « belle endormie », s’est réveillée maintenant il y a plusieurs années, à tel point qu’une importante partie de la ville, le port de la Lune,  est inscrite depuis 2007 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. L’arrivée d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux en 1995 a incontestablement apporté un souffle nouveau à la gestion municipale après les 48 ans de l’ère Chaban-Delmas (1947-1995) : création du tramway (première ligne inaugurée en 2003), nouveaux ponts sur la Garonne, reconquête des quais, redynamisation de la rive droite, etc. Nouveau visage, nouvelle image. Désormais, Bordeaux figure parmi les  villes préférées des Français (au deuxième rang après Paris selon un sondage BVA réalisé en 2013).

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Photo prise à Bordeaux le 10 août 2011, par Daniel Oster

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Carte postale de Nouchabad (Iran)

Nouchabad

Des maisons basses, à un seul niveau, au toit en terrasse, qui s’ouvrent sur une cour intérieure, comme on en trouve dans de nombreux pays arides et semi-arides d’Afrique du Nord et d’Asie. Parcourant la chaussée en terre battue, quelques rares voitures, bien que le prix de l’essence soit subventionné et donc très bas (de l’ordre de 50 centimes le litre en parité de pouvoir d’achat) et surtout des motos, dont les pétaradants moteurs à deux temps les rendent audibles de loin. A 300 km au sud de Téhéran, dans le piémont du Zagros, à 1 200 d’altitude, le soleil n’est pas encore brûlant et il peut tout de même neiger dans les montagnes proches en ce 21 farvardine 1392 (dans le calendrier solaire iranien, qui commence à l’hégire, soit le 10 avril 2013 dans le calendrier julien). Un village iranien comme tant d’autres ? Et pourtant…

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La Hollande et le goût de la tulipe

Les mots de « Hollande » et de « tulipe » sont associés depuis quatre siècles, pour le meilleur et pour le pire. Fleur mythique des cours impériales, la tulipe est aujourd’hui une fleur populaire, à la portée de toutes les bourses. Elle continue pourtant à faire rêver le géographe…

 Photo prise dans le Beemster Polder (Pays-Bas), le 10 mai 2013, par Maryse Verfaillie

Photo prise dans le Beemster Polder (Pays-Bas), le 10 mai 2013, par Maryse Verfaillie

Un ciel bleu pâle, immense, émaillé de nuages, file vers la ligne d’horizon. On s’imagine devant un tableau de Jacob Van Ruisdael, peintre des paysages hollandais au XVII è. On se trouve dans le plus vieux polders de la Hollande, achevé en 1612 et aujourd’hui classé au patrimoine de l’Unesco.

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Vivez dans une carte postale !

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Il y a plusieurs mois, l’agence Look voyages proposait un séjour en République Dominicaine (7 nuits pour 990 euros). Proposition assortie d’une image séduisante: on y voit une petite île tropicale coiffée de cocotiers, soulignée d’une suggestion aguicheuse : « Vivez dans une carte postale ».Sous-entendu : c’est ici que vous aurez la chance de vivre pendant ces dix jours ; voyez le paysage que nous vous offrons ! Le séjour offert est bien situé en République Dominicaine, une des grandes Antilles. Mais cette image est-elle vraiment en République Dominicaine ou bien n’importe où sous les tropiques ?

D’ailleurs on ne nous propose pas de vivre huit jours en République Dominicaine  mais de passer ce séjour dans une carte postale.

Ce faisant on s’efforce de faire coïncider deux mythes, celui de l’île tropicale et celui de la carte postale.
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Cartes postales du train Aix-en-Provence / Valence (Espagne)
Dans le train régional Barcelona Sants/Cerbère du vendredi soir Croquis : Roland Courtot

Dans le train régional Barcelona Sants/Cerbère du vendredi soir
Croquis : Roland Courtot

Un récent voyage géographique d’Aix-en-Provence à Valence et Alicante en train m’a convaincu que l’arc méditerranéen n’existe toujours pas pour le chemin de fer, alors qu’il existe bien pour les liaisons autoroutières (il suffit de voir le trafic des poids-lourds de toutes nationalités sur les autoroutes « provençale » et « languedocienne »).

Le premier problème a été de réserver les billets sur internet : ni le site de la SNCF, ni celui de la RENFE n’ont pu me les délivrer directement (c’est vrai que je ne suis pas un champion du web) et c’est finalement au guichet de la gare d’Aix que j’ai obtenu satisfaction : 4 billets pour l’aller et 3 pour le retour avec, outre Marseille, changement à Montpellier, Cerbère, et Barcelone (un de moins au retour, car j’ai voyagé de nuit, faute de trouver un horaire correct de jour !). A l’aller, parti d’Aix à 8h30 , j’étais à Valencia à 22h30 : 14h de voyage, qui auraient pu être beaucoup plus, car une rupture de caténaire entre Arles et Nîmes a dès le départ provoqué 1 heure de retard, et j’ai dû à Perpignan prendre un taxi jusqu’à Figueras pour rattraper le train espagnol parti de Cerbère pour Barcelone sans moi. Au retour, parti d’Alicante à 14h20, j’étais à Aix le lendemain matin à 7h06 : 16h46 cette fois, et là encore ça aurait pu être pire, car une averia ( de quelle nature ?) à la gare de Granollers a failli me coûter la correspondance du train de nuit à la frontière française : le train régional catalan, qui devait faire le voyage en 2h , s’est transformé en omnibus pour ramasser tous les voyageurs laissés sur le quai par l’interruption momentanée du trafic et a mis 3h30 pour parcourir 150 km.

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Carte postale de Radicofani (Italie) : dans les pas de William Turner
Photo 1 : La fontaine de la poste médicéenne et la forteresse de Radicofani © RCourtot 2011

Photo 1 : La fontaine de la poste médicéenne et la forteresse de Radicofani © RCourtot 2011

Radicofani, 28 mai 2011

Celui qui suit la via Cassia entre Sienne et Bolsena aujourd’hui ne sait pas que, lorsqu’il passe à l’est du monte Amiata, il emprunte un « raccourci », un itinéraire tracé dans la vallée de la petite rivière Paglia lors de l’aménagement des routes « nationales » du nouvel Etat Italien à la fin du 19e siècle. Il abandonne donc pour une quinzaine de kilomètres l’itinéraire originel de la voie romaine, devenue ensuite via Francigena au Moyen âge (la « route des Français »), qui escaladait les collines pour passer par Radicofani, gros bourg perché surmonté d’un rocher et d’une forteresse (il s’agit d’un neck volcanique pléistocène dont le sommet est à plus de 900m d’altitude).

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« En Bourgogne, il n’y a pas de touristes »
Affiche sur les murs du métro Gare d’Austerlitz, 10 avril 2011.

Affiche sur les murs du métro Gare d’Austerlitz, 10 avril 2011.

Cela devait arriver. La boucle est bouclée. Sur une affiche, ici gare d’Austerlitz, on annonce la grande nouvelle « En Bourgogne il n’y a pas de touristes ». Pas de touristes, mais seulement des randonneurs, des marins d’eau douce, des amoureux, des cyclistes, des oenophiles etc.…

Dans cette province bénie des dieux, l’espèce honnie a disparu. Pour confirmation on peut s’adresser à www.pasdetouriste.com

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Carte postale d’un habitat sur cour (Abidjan)
Un espace-cour à Treichville, quartier populaire d’Abidjan Crédits : Bénédicte Tratnjek, 2009

Un espace-cour à Treichville, quartier populaire d’Abidjan
Crédits : Bénédicte Tratnjek, 2009

Un espace-cour au cœur de Treichville, quartier populaire d’Abidjan. Atypique par rapport à d’autres formes d’espaces-cours de par le monde : la première impression que laisse l’habitat sur cour reste son aspect hétéroclite et désordonné. Le linge flotte sans discontinu au centre de la cour, à proximité du puits qui recueille les eaux de pluie. Autour de cet espace central, des canapés miteux sont installés sous des toits en tôle usée qui permettent de s’installer dans l’espace-cour par temps de pluie comme par grand soleil. Sous la tôle, des rigoles récupèrent les eaux et les entraînent dans la rue sans système de tout à l’égout. Elles s’amasseront dans les autres saletés de la rue de Treichville. A l’intérieur de l’espace-cour, les canapés de récupération sont accolés aux murs peints de couleur vive, mais décrépis. Derrière les murs, des pièces séparées qui accueillent des familles nombreuses. Elles se sont dotées, depuis les années 1980, de cuisines sommaires, et de postes de télévision reliées par des branchements informels au câble. L’intérieur contraste avec l’espace-cour : la lumière y est absente, les murs qui donnent sur la rue sont dotés seulement de petites fenêtres voilées par des rideaux épais. Le tout forme l’habitat sur cour, un espace clos qui ne donne sur la rue que par une petite porte sommaire, en bois, délabrée, mais qui marque nettement le seuil d’entrée entre espace public et espace privé partagé. Rien ne permet d’observer ce qui se passe à l’intérieur depuis la rue : on passe de la rue à l’espace-cour par cette seule porte. Une sorte de « sas » qui permet d’être observé par tous les habitants qui se partagent l’espace-cour, qui est bien plus vivant que l’intérieur des pièces. « Sas » non par la forme ultra-sécurisée, mais par la surveillance accrue : entrer dans l’espace-cour demande d’être identifié (et donc accepté) par tous les habitants, et non pas seulement celui que vous visitez. Pour dresser le portrait de l’habitat sur cour, il manque à la photographie le son : l’habitat sur cour n’est pas un lieu des plus reposants. Le bruit y est constant, entre les jeux des enfants et les « palabres » des adultes.
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Carte postale de Trani (Pouilles, Italie)
Cliché Roland Courtot, septembre 2009

Cliché Roland Courtot, septembre 2009

Trani campe au loin une silhouette familière sur la côte des Pouilles : une église avancée sur la mer, une agglomération remparée sur un site perché et dominant un port abrité par des jetées. L’église, blanche du calcaire dur semblable à un marbre, est massive à sa base et close comme une église fortifiée, mais élancée pour être vue et voir au loin. Autour, le premier cercle d’habitat est celui des ruelles étroites entre les anciens palais des anciennes familles des nobles et des marchands, énormes blocs aux ouvertures parcimonieuses, qui ressemblent à des forteresses au rez-de-chaussée, mais dont les hautes façades s’ornent de quelques balcons en étage.

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Carte postale de l’hôtel Méridien (Tahiti)

Vous avez dit « paradis » ou « prison dorée » pour honeymooners ? La Polynésie française ou l’envers du décor des pratiques touristiques.

Hôtel Bora Bora Pearl Beach Resort and Spa, Bora Bora, Polynésie française Source: Caroline Blondy, 2006

Hôtel Bora Bora Pearl Beach Resort and Spa, Bora Bora, Polynésie française
Source: Caroline Blondy, 2006

Quand on imagine Tahiti et ses îles et que l’on fantasme sur une lune de miel dans ces îles du bout du monde, ce couple amoureusement enlacé dans la piscine à débordement de l’hôtel Bora Bora Pearl Beach Resort and Spa est assez archétypal. Au premier plan, la piscine reprend les formes d’un lagon entouré de plage, ici carrelée où des transats et parasols en bois exotiques et tissu beige évoquent les couleurs du sable et du bois flotté. Cocotiers et autres arbres tropicaux, rochers et massifs aux fleurs exubérantes autour de la piscine semblent vouloir nous faire croire que l’hôtel se fond dans ce paysage lagonaire. La Polynésie est une destination touristique caractérisée par la présence d’hôtels à la silhouette bien particulière mettant en scène un décor paradisiaque et luxueux. Les infrastructures se développent à moitié sur la terre et sur le lagon. La piscine est souvent au cœoeur de l’hôtel comme le montre le plan ci-dessous et symbolise souvent la limite entre terre et mer. Autour d’elle, bars et restaurants permettent de boire un verre ou de manger avec l’illusion d’être sur la plage. L’illusion se poursuit avec la seconde auréole, celle des bungalows. Sur l’image, on ne distingue que les bungalows sur pilotis. Ils avancent loin dans le lagon surplombant les eaux turquoises. Ils imitent le style architectural traditionnel du fare [1]. polynésien et sont construits à partir de matériaux essentiellement locaux. Les cloisons sont en bois et couverts de panneaux de bambous ou de nattes en feuille tressées. La charpente est chapeautée d’un grand toit en feuille de pandanus. Le plancher de ces fare est en partie vitré et peut s’ouvrir directement sur le lagon pour observer et nourrir les poissons qui viennent nicher dans le jardin de corail qui a été reconstitué artificiellement sous les pilotis. Ces fare de forme carrée ou rectangulaire montés sur des pieux en béton sont rattachés à la terre ferme par des pontons de bois.

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Carte postale de Vercelli (Italie)
La cascina Darola, commune de Trino, province de Vercelli Photo : Roland Courtot (17/09/08)

La cascina Darola, commune de Trino, province de Vercelli
Photo : Roland Courtot (17/09/08)

A la mi-septembre, sur la route provinciale des grange entre Vercelli et Trino, au nord du Pô. C’est la route des grands domaines dont les greniers à riz ont fait la fortune de leurs propriétaires, et la géométrie des grandes parcelles y déploie les couleurs jaunes du riz mûr. De loin en loin, les constructions de brique, longues et basses, des cascine étalent leurs constructions de brique rouge, et les neiges du massif du Mont Blanc semblent flotter à l’horizon nord-ouest comme un nuage immobile au dessus de la brume du matin. Les premières moissonneuses commencent à apparaître au bord des champs, mais pour l’instant ce sont seulement de grands tracteurs qui vont par deux, avec des bras articulés armés de disques, pour désherber les digues et les bords des rizières afin de préparer l’entrée des engins de récolte en action.

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Carte postale de Beaulieu-sur-mer
BEAULIEU SUR MER, Au bord de mer, Un coin fleuri N°1010 de G. Le Maître et Cie, éditeurs, Nice (collection de l’auteur)

BEAULIEU SUR MER, Au bord de mer, Un coin fleuri
N°1010 de G. Le Maître et Cie, éditeurs, Nice (collection de l’auteur)

Cette carte postale m’a été « délivrée » en « chinant » chez un petit brocanteur, dans la vieille ville de Belfort, à l’ombre du Lion.. Elle vient de Beaulieu-sur-mer et a été envoyée sous enveloppe, donc non oblitérée et non datée…Mais cela n’empêche pas de situer l’envoi au début des années trente, car c’est la grande période de la diffusion des cartes postales « colorisées », avant l’apparition des « vraies »couleurs (après la seconde guerre mondiale) Le décor est celui de la fin de la saison d’hiver sur la Riviera : sur le bord de mer endigué d’un jardin public, deux enfants (garçon et fille, 8 et 5 ans à peu près) prennent la pose pour la photo en habit marin et chapeaux de toile, chaussettes blanches. Un peu en retrait, deux femmes s’avancent : vêtements légers, chapeaux de paille-toile ( ?), canne et livre à la main, sweater sur le bras. La mode est celle des années vingt (Quel est le degré de préparation de cette « mise en scène » ? la spontanéité des « acteurs ?)

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Carte postale du Pinde (Grèce)

Le pope aux fourneaux, le barman chez les moines

 

La taverne, le pope et sa femme Photo : Michel Sivignon (juin 2007)

La taverne, le pope et sa femme
Photo : Michel Sivignon (juin 2007)

Nous fûmes dans le Pinde, « rocs inaccessibles et précipices affreux ».

A Mouzaki on nous avait dit de nous arrêter à l’hôtel de Pétrilon dont on nous garantissait le confort. On est passé devant sans le voir. Arrivés au village, on demande où manger et on nous a dit que deux km plus loin, juste après la fin de la route goudronnée, il y avait un bon restaurant. On a du bien faire 5 km au-delà du goudron sur une route déserte et on a découvert une superbe bâtisse en surplomb sur la rivière avec un grand parking et des tas de voitures. De part et d’autre de la porte des grandes couronnes mortuaires accrochées sur des piquets. Le patron est sorti pour nous dire qu’il regrettait mais que c’étaient les obsèques de son père. Il nous a conseillé d’aller juste un tout petit peu plus loin dans un village au-dessus de la route.

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Carte postale du Hoggar

Le matin du monde

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      Hoggar, Avril 2006.

Un paysage rudéral se répète d’instant en instant et de pas en pas jusqu’à l’obsession. Cailloux, blocs, rochers, graviers, sables et rocailles à perte de vue : rien qui fixe l’attention dans ce vide primordial, mais le regard est prisonnier d’un chaos minéral et monochrome de laves sombres et d’arène bistre, ponctué d’ombres noires. Du col de Téhen Tarit, il plonge vers le fond d’un chaudron calciné par un feu disparu et un soleil tout-puissant. Cette vision d’outre monde est une expérience du sublime : je marche sur la croûte terrestre.

Selon Hésiode, le Chaos de la cosmogonie grecque fut le premier être, qui enfanta d’abord Erèbe et Nyx, l’Obscurité et la Nuit, avant Gaïa, la Terre. “Au commencement, dit la Genèse, Dieu créa le ciel et la terre : or la terre était informe et vide et les ténèbres couvraient l’abîme”. Une même formulation des origines inaugure les deux mythes : la béance du gouffre, le défaut de lumière, l’absence de formes, le noir sans couleur. L’enfer ? “Non, me dit Maryvonne émerveillée, c’est le matin du monde”.

Jean-Marc PINET.

Miami International Airport

miami_airport

Qu’est-ce que j’attends ici?
Aéroport prêt-à-porter
Sans odeur, sans saveur, seulement propre
Dalles de plastiques brillantes. Duty free shops.
Où d’un bout du monde à l’autre, les alcools attendent dans les mêmes bouteilles,
Les cigares dans les mêmes boîtes, les parfums, les montres…
Boutiques du village planétaire.
Bourg fabriqué dont on sait tout avant d’y avoir mis les pieds
Un sas peut-être vers les paradis perdus, les eldorados
Les vagues irisées où la mer vire au turquoise
Les îlots de Key-West où Hemingway allait pêcher au tarpon.
L’Indien devant moi, casquette californienne à l’envers,
Reeboks blancs aux pieds, contemple la marque de ses chaussettes,
Satisfait.

Michel Sivignon
Miami Airport, Septembre 1996

Le Charolais-Brionnais, cinquante ans après

En 1953, dans sa thèse « Les capitaux et la région », Jean Labasse illustrait le rôle des capitaux régionaux dans la constitution des activités agricoles en développant l’exemple de l’élevage charolais. En 1956 je prenais contact scientifique avec le Charolais au cours d’une excursion d’étudiants de géographie dirigée par André Gibert.

Puis en 1958, je rédigeais sur ce sujet le mémoire destiné au Diplôme d’Etudes Supérieures et en 1960, la Revue de Géographie de Lyon le publiait en article, sous le titre « Elevage et embouche en Charolais-Brionnais ».

Cinquante ans après, les choses ont considérablement évolué.

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Carte postale de la Mer d’Aral

La Mer d’Aral asséchée, son exploitation touristique.
Rive sud, près de Mouïnak

Bonne carte postale.

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Parmi les navires échoués sur les sables qui ont remplacé la Mer d’Aral, celui-ci est le seul à être vêtu non pas de rouille mais de peinture beaucoup plus fraîche. C’est qu’il est devenu un prototype, utilisé pour reportages photographiques et émissions de TV. On l’a donc repeint pour améliorer les contrastes. Etait-ce à la demande des photographes et cinéastes ou à l’initiative des sociétés locales ? Ces dernières en ont profité pour changer le nom de l’épave. Initialement, elle s’appelait « République Kirghize ». Mais on ne se trouve pas ici sur le territoire de la république en question, devenue indépendante. On l’a donc rebaptisée « Karakalpakskaïa », du nom de la république autonome incluse dans l’Ouzbékistan, où est localisée l’épave. On ne va tout de même pas faire de la publicité pour les concurrents.

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Carte postale d’Ouzbékistan

Désert

kyzyl-koum

Kyzyl-Koum (Ouzbekistan), entre Khiva et Boukhara, 9 Juillet 2004 : le “désert rouge”, fixé par des buissons de tamaris, sous un ciel bleu légèrement voilé au loin.

– Qu’est-ce c’est que cette chose-là ?

– Ce n’est pas une chose. Cà vole. C’est un avion (…)

C’est un biplan. Juste le temps de faire un cliché à travers les vitres de l’autocar, qui marbrent la photo et reflètent la tête du photographe.

– Comment ! Tu es tombé du ciel !

– Oui, fis-je modestement.

Non, je parcours fièrement une piste goudronnée quasi rectiligne sur 500 km, qui chevauche les dunes raides ou traverse ici d’immenses à-plats sableux, par 40° à l’ombre inexistante.

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Caïque à Volos

caique_1

La respiration du diesel
Haletant par la rouille du tuyau,
Battement d’un cœur après la course.
Les sacs humides jetés sur le pont,
Devant le cube de la cabine, jouet d’enfant.
Le ventre rouge de la coque chasse sur l’ancre
La chaîne crisse, les cigales grincent.
Trois heures. Le meltem s’est levé.

caique_2

Michel Sivignon, 29/07/1986

Chichicastenango samedi

chichicastenango

Tuiles creuses où poussent des touffes fleuries de jaune
Le crachin suinte sur les murs d’adobe
Les lanières de cuir sont tendues sur les fronts ; les muscles du cou se gonflent
Lourds filets de brocolis et de choux; paquets de bûches.
On dresse les piquets des étals du dimanche
Sur les marches qui montent à l’église des feux de braise
Une femme brûle du copal dans un pot de tôle; le ventail noircit.
Les cuisinières pressent les tortillas en frappant dans leurs mains
Un peuple silencieux bâche à la hâte les paniers de légumes et de tissus
Loupiotes des échoppes. La nuit remplit les rues.
La pluie ruisselle, soudain.

                                                             Michel Sivignon
septembre 1996

Archives – Des cartes postales

Carte postale des Andes : coup de froid sur la Panaméricaine, Emilie Lavie, Emilie Lavie – dimanche 18 décembre 2011
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Cartes postales du train Aix-en-Provence / Valence (Espagne), Roland Courtot – vendredi 25 novembre 2011
 cp_train_aix_valence.pdf

Carte postale du marché artisanal de Fort-de-France (Martinique), Hugues Séraphin, Hugues Séraphin – jeudi 13 octobre 2011
 cp_marche_fort_de_france.pdf

Carte postale du cimetière serbe de Mitrovicë/Kosovska Mitrovica (Kosovo), Bénédicte Tratnjek, Bénédicte Tratnjek – dimanche 28 août 2011
 cp_mitrovica.pdf

Carte postale de Radicofani (Italie) : dans les pas de William Turner, Roland Courtot, Roland Courtot – jeudi 4 août 2011
 cp_radicofani.pdf

Le rôle de l’habitat et du lieu de vie dans la vulnérabilité des populations au paludisme au Bénin, Charlotte Pierrat – mardi 21 juin 2011
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Carte postale du bout du monde (Ushuaia), François Bétard – mardi 3 mai 2011
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Carte postale de la basilique de Yamoussoukro, Bénédicte Tratnjek, Bénédicte Tratnjek – mardi 22 mars 2011
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Carte postale du Memento Park (Budapest) : quand la douleur devient patrimoine, Maie Gérardot, Maie Gérardot – lundi 6 décembre 2010
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Carte postale de La Ofrenda (Mexique), Marie-Hélène Chevrier, Marie-Hélène Chevrier – lundi 18 octobre 2010
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Back on tracks ! (Carte postale de la High Line – NYC), Aurélie Delage, Aurélie Delage – jeudi 9 septembre 2010
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Carte postale de Khartoum, Soudan, Emilie Lavie, Emilie Lavie – jeudi 26 août 2010
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Carte postale de Batu Caves (Malaisie), Delon Madavan, Delon Madavan – vendredi 16 juillet 2010
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Carte postale d’un habitat sur cour (Abidjan), Bénédicte Tratnjek, Bénédicte Tratnjek – mercredi 23 juin 2010
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Carte postale de Maastricht (Vroendaal), Aurélie Delage, Aurélie Delage – samedi 12 juin 2010
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Carte postale de Gaziantep (Turquie), Pierre Raffard, Pierre Raffard – jeudi 20 mai 2010
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Carte postale de Kadýnlar Pazarý (Istanbul), Pierre Raffard, Pierre Raffard – mercredi 31 mars 2010
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Carte postale de Téhéran, Claude Mighri – samedi 13 mars 2010
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Carte postale de Palm Beach (Floride), Aurélie Delage, Aurélie Delage – dimanche 17 janvier 2010
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Bucarest vingt ans après Ceausescu, Pierre Bloc-Duraffour, Pierre Bloc-Duraffour – samedi 19 décembre 2009
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Bons baisers de l’Anse de l’Aiguillon, Aurélie Delage, Aurélie Delage – lundi 12 octobre 2009
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Carte postale de Trani, Roland Courtot, Roland Courtot – samedi 10 octobre 2009
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Carte postale de la Côte sauvage (Cher M. Baurens), Aurélie Delage, Aurélie Delage – samedi 5 septembre 2009
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Carte postale de Sydney, Gilles Fumey, Gilles Fumey – dimanche 16 août 2009
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Carte postale de l’hôtel Méridien [Tahiti], Caroline Blondy, Caroline Blondy – lundi 3 août 2009
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Carte postale de Ku-Ring-Gai (Sydney), Jean Philippe Raud Dugal, Jean-Philippe Raud Dugal – lundi 3 août 2009
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Carte postale du port de Rio de Janeiro, Bertrand Cozic – dimanche 3 mai 2009
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Carte postale de Shinjuku (Tokyo, Japon), Raphaël Languillon-Aussel – mardi 20 janvier 2009
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Carte postale de Floride, Violaine Jolivet – dimanche 23 novembre 2008
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Carte postale de Vercelli (Italie), Roland Courtot – lundi 6 octobre 2008
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Carte postale de la Tour Eiffel, Maie Gérardot – lundi 22 septembre 2008
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Carte postale de Sydney, Jean-Philippe Raud Dugal – vendredi 5 septembre 2008
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Carte postale de Beaulieu-sur-mer, Roland Courtot – dimanche 8 juin 2008
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Carte postale de Chicago, Aurélie Delage – jeudi 29 mai 2008
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Carte postale de Barcelone, Jean-Philippe Raud Dugal – jeudi 15 mai 2008
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Carte postale de Cognac, Nicolas Grembo – lundi 5 mai 2008
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Carte postale de la Grande muraille (Chine), Benjamin Taunay – dimanche 27 avril 2008
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Carte postale de Buenos Aires (Argentine), Giulia Gianelli, Julie Le Gall – mardi 22 avril 2008
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Carte postale de Beauce, Jean-Philippe Raud Dugal – vendredi 11 avril 2008
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Carte du quartier Odysseum (Montpellier), Jean-Philippe Raud Dugal – lundi 17 mars 2008
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Carte postale de Conakry (Guinée), Hélène Simon-Lorière – dimanche 9 mars 2008
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Carte postale de Times Square (New York City), Aurélie Delage – vendredi 29 février 2008
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Carte postale du Beni (Bolivie), Eric Loubaud – jeudi 21 février 2008
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Carte postale d’Odaiba dans la baie de Tôkyô (Japon), Jean Philippe Raud Dugal – dimanche 17 février 2008
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Carte postale de Beihai (Chine), Benjamin Taunay – vendredi 8 février 2008
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Carte postale de Ginza (Tôkyô, Japon), Jean-Philippe Raud Dugal – lundi 4 février 2008
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Carte postale de la Bibliothèque nationale de France (site François-Mitterrand), Maie Gérardot – jeudi 3 janvier 2008
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Carte postale de Vintimille, Roland Courtot – jeudi 15 novembre 2007
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Carte postale d’Istrie, Pierre Bloc-Duraffour – mercredi 12 septembre 2007
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Carte postale du Pinde (Grèce), Michel Sivignon – dimanche 17 juin 2007
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Carte postale de Sapa (Vietnam), Emmanuelle Peyvel – samedi 13 janvier 2007
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Carte postale du matin du monde (Hoggar), Jean-Marc Pinet – jeudi 14 décembre 2006
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Carte postale de Phu Quoc (Vietnam), Emmanuelle Peyvel – dimanche 15 octobre 2006
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Carte postale de vacances, Alexandra Monot – samedi 1er juillet 2006
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Carte postale de l’aéroport international de Miami (Etats-Unis), Michel Sivignon – jeudi 29 juin 2006
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Carte postale de Sardaigne, Dominique Perrin, André Ozer, Roger Paul et Pierre Ozer – jeudi 22 juin 2006
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Carte postale d’Achgabat (Turkménistan), Cécile Gintrac – vendredi 16 juin 2006
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Carte postale de Kandi (Bénin), Pierre Ozer et Yvon-Carmen Hountondji – vendredi 19 mai 2006
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Carte postale du Sahara, Alexandra Monot – dimanche 14 mai 2006
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Carte postale du Brionnais, Michel Sivignon – lundi 8 mai 2006
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Carte postale de la Mer d’Aral, Michel Sivignon – samedi 15 avril 2006
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Carte postale de Fukuoka (Kyūshū, Japon), Cécile Michoudet – vendredi 7 avril 2006
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Carte postale d’Ouzbekistan, Jean-Marc Pinet – vendredi 31 mars 2006
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Carte postale de Volos (Grèce), Michel Sivignon – samedi 25 mars 2006
 cp_volos.pdf

Carte postale de Chichicastenango (Guatemala), Michel Sivignon – dimanche 19 mars 2006
 cp_chichicastenago.pdf

Carte postale du poljé de Lassithi (Crète orientale), Pierre-Yves Péchoux – lundi 6 mars 2006
 cp_lassithi.pdf

Carte postale de l’île de Ré, Alexandra Monot, Alexandra Monot – vendredi 15 juillet 2005
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Carte postale de Malte, Alexandra Monot, Alexandra Monot – mercredi 6 juillet 2005
 cp_malte.pdf

Comment les cartes postales nous donnent à voir le monde ?, Gilles Fumey, Gilles Fumey – lundi 27 juin 2005
 cp_monde.pdf

Carte postale des Iles Madère, Alexandra Monot, Alexandra Monot – vendredi 24 juin 2005
 cp_iles_madere.pdf