La dernière exposition importante consacrée à Léon Spilliaert en France, a eu lieu il y a quarante ans au Grand Palais. Au musée d’Orsay, l’exposition Léon Spilliaert, prévue initialement du 13 octobre 2020 au 10 janvier 2021, n’est pas une rétrospective mais un coup de projecteur sur un aspect de son œuvre. Un exploit en période de Covid quand on connait l’extrême fragilité de l’œuvre de Spilliaert, composée de dessins à l’encre noire de Chine. Bien que nombre de dessins viennent de Belgique, certains sont inédits. Comme ceux de la Bibliothèque royale de Belgique, qui possède un fonds extraordinaire d’une centaine de dessins jamais montrés. Certains appartiennent à des collections particulières américaines mais aussi au Metropolitan Museum of Art de New York. L’exposition se concentre sur la période 1900-1919 qui compte les réalisations les plus percutantes et qui correspond à la période que couvre le musée d’Orsay. Anne Adriaens-Pannier, commissaire de l’exposition et Leila Jarbouai, co-commissaire de l’exposition et conservatrice au musée d’Orsay ont souhaité explorer les liens essentiels que Spilliaert entretenait avec la littérature francophone de l’époque, comme les écrits de Mallarmé, Maeterlinck, Verhaeren. Léon Spilliaert reste peu connu hors des frontières belges, notamment en France, mais le musée d’Orsay a contribué à sa notoriété, par l’achat de deux œuvres ces dernières années (L’Autoportrait aux masques et Les Dominos) et par une exposition consacrée à ses autoportraits en 2007.Par un caprice du destin, celui que les critiques prédestinaient à une gloire certaine, et dont on trouvait les tableaux chez Stefan Zweig et Emile Verhaeren, a échappé à la célébrité. Ce papier n’a pas pour ambition de faire un compte-rendu de l’ensemble de l’exposition mais d’amener à une réflexion sur la partie consacrée aux paysages des « espaces d’Ostende » pour reprendre l’intitulé d’un des panneaux de l’exposition.