Les commerces dans le centre des villes

Retrouvez le café géographique de Reims du mercredi 17 décembre « Les commerces dans le centre des villes »avec Nathalie Lemarchand (professeur de géographie à l’Université Paris 8) et Danielle Fancony (présidente de l’association de commerçants « Reims qui pétille »), en vidéo.

https://podcast.univ-reims.fr/videos/?video=MEDIA150219133338862

La carte et le dessin : exemple de la mission saharienne Foureau-Lamy 1898-1900

Dessin du géographe n°54

Entre 1898 et 1900, la mission Foureau –Lamy  a traversé le Sahara de Alger à Fort Lamy à travers le Hoggar, le Ténéré, l’Aïr, le Sahel du Kanem  jusqu’au lac Tchad. Son rapport, publié en 1903, est riche d’observations sur le parcours, l’orographie, le climat, la géologie, l’ethnographie des régions traversées. Les documents sont illustrés de cartes précises réalisées par Foureau et les officiers géographes de l’expédition à travers le désert et le long du fleuve Chari.

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Fig. 1 : Carte de la mission, planche 1 de l’atlas
Source: Jubilothèque

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La dimension spatiale des inégalités. Regards croisés des sciences sociales

BACKOUCHE Isabelle (dir.), RIPOLL Fabrice (dir.), TISSOT Sylvie (dir.), VESCHAMBRE Vincent (dir.), La dimension spatiale des inégalités. Regards croisés des sciences sociales,
Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2011, 357 p.

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Cet ouvrage est issu d’un colloque de l’université de Caen Basse-Normandie datant de novembre 2007 et intitulé « Espaces hérités, espaces enjeux : appropriation – (dé) valorisation – catégorisation ». Ce travail pluridisciplinaire (histoire, géographie, sociologie, anthropologie) trouve son origine dans un séminaire de l’UMR Espaces et sociétés ayant débuté dans les années 2000 sur « l’appropriation de l’espace ». Le titre de l’ouvrage met en avant la dimension pluridisciplinaire et le thème de la recherche : La dimension spatiale des inégalités. Regards croisés des sciences sociales. Il se compose de seize articles divisés en quatre grandes parties pour un ouvrage de 357 pages. Les travaux sont très divers et touchent à plusieurs types de terrains de recherches (la mer, la montagne, l’urbain, la prison, l’industrie) mais aussi à plusieurs régions du monde (Afrique, Europe, Moyen-Orient). Le colloque pose la problématique suivante : « en quoi l’appropriation, la catégorisation, la valorisation, différentielle des espaces jouent-elles un rôle dans la production des inégalités sociales ? ». Les angles d’études portent sur les conflits d’intérêts et d’usages d’espaces divers et la valorisation ou la dévalorisation de ces derniers.

Catégoriser les espaces.

La première partie de l’ouvrage entend étudier les politiques urbaines au sein de la ville et leurs évolutions. Les articles présentés analysent les différents types de discours sur l’espace. Selon Sylvie Tissot « la catégorisation des espaces fait partie de leur construction ». L’étude de l’installation des classes moyennes dans les quartiers centraux ou périphériques de la ville dans un contexte de « velléités anti-individualistes de mai 1968 » et celle des ZUP (Zones d’Urbanisations Prioritaires) fondées dans les années 1950 montrent comment un espace peut passer de valorisé à dévalorisé et ainsi se dégrader avec le temps. Le discours de l’autorité publique et des médias est ici un élément essentiel de ces acceptions. Le dernier article de ce chapitre reprend cette idée en insistant sur l’utilisation en France de termes considérés comme péjoratifs (banlieue, cité) par la presse écrite lors de la campagne présidentielle de 2007.

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Snow Therapy

Snow Therapy (force majeure), Ruben Östlund

Snow Therapy (force majeure), Ruben Östlund


Comédie dramatique
Nationalités : Suède, Danemark, France, Norvège
Durée : 1h58
Sortie : 28 janvier 2015

Station désintégrée

Anti-panorama

Une station de sport d’hiver dans les Alpes françaises (en fait un aggloméré des Arcs et de la Plagne), l’espace-temps d’une catastrophe… celle de la virilité patriarcale et du couple. Voilà la fraîche idée du réalisateur suédois primé avec Snow Therapy dans la sélection cannoise  Un certain regard. Tout en installant caméra et scénario en haute-altitude, Ruben Östlund s’inscrit en terrain ciné géographique assez bien damé. Dans la veine tragi-comique travaillée par Jacques Tati notamment, son regard cynique se nourrit d’un malaise du lieu, figuré comme contexte inhabitable et matière à rire ou à sourire. On pourrait ainsi, à partir de « Tati, théoricien de l’urbain » établir une généalogie des lieux de la modernité envisagés depuis par les cinéastes comme des lieux de crises existentielles, rappelant de manière plus au moins éloignée celles d’ « Hulot habitant » (1): les suburbs, les aéroports, les parcs d’attraction, les malls (liste non exhaustive) dessinent un récurent aggiornamento du désir géographique au cinéma, une inversion de sens des configurations d’habiter. En travaillant les failles séparant le rêve d’une géographie planifiée, réglée et les problématiques appropriations existentielles, ces dispositifs jouent de l’opposition relevée par Michel de Certeau entre le point de vue surplombant et techniciste (celui des aménageurs) et son inadéquation avec les pratiques d’en «bas » (2).

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Le rail et la mondialisation

Le 4 février 2015, les Cafés géographiques ont convié leurs adhérents à une soirée exceptionnelle à à l’Union Internationale des Chemins de Fer à Paris à deux pas de la Tour Eiffel.

L’immeuble de l’Union internationale des chemins de fer Cliché de Maryse Verfaillie

L’immeuble de l’Union internationale des chemins de fer
Cliché de Maryse Verfaillie

Paul Véron, directeur de la communication de l’UIC et directeur du Moyen-Orient, introduit la soirée et nous accueille au siège de l’UIC. Le directeur général de l’UIC, Jean-Pierre Loubinoux, nous présente la maison et son histoire. Créée en 1921 dans le cadre d’une conférence diplomatique (ou intergouvernementale) et organisée à Portorose en Italie (actuellement en Slovénie), l’UIC devait harmoniser les conditions de construction et d’exploitation des chemins de fer à l’échelle internationale. Une alliance franco-roumaine cherchait à faire prévaloir une démarche totalement européenne  jusqu’à l’Oural et ouverte aux régions voisines du Proche et du Moyen-Orient, de l’Asie jusqu’à la Chine et le Japon. L’UIC est ainsi née à Portorose, avec l’idée d’être basée à Paris. L’immeuble actuel date de 1962-1963. Il a été édifié sur des terrains qui étaient de grands triages amenant le charbon au cœur de la capitale. Ces terrains appartiennent toujours à la  SNCF  qui a conclu avec l’UIC un bail emphytéotique de 99 ans.

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Le Sahara, un enjeu du temps présent 

Compte-rendu  café géographique de Saint-Brieuc 
16 janvier 2015 

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Marcel Cassou, polytechnicien, connaît bien le Sahara qu’il parcourt régulièrement depuis de nombreuses années (1969, ascension de la Garet el Djenoun ; 1971, traversée du désert du Tanezrouft  en solitaire). De 1973 à 1980, il dirige une action humanitaire pour venir en aide aux Touaregs du Niger victimes de la sècheresse. Il a publié plusieurs livres sur le Sahara et reste un observateur vigilant de tout ce qui s’y passe.

Ce café géographique « Le Sahara, un enjeu du temps présent » est d’une brûlante actualité en ce début d’année 2015.

De l’Afrique à l’Asie, d’immenses territoires sont aujourd’hui contrôlés par l’islamisme radical déstabilisant des régions entières et ayant des répercussions dans les démocraties occidentales. C’est le cas d’une grande partie du Sahara sous contrôle de l’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique).

Notre intervenant va nous donner ce soir, quelques pistes de réflexion pour mieux comprendre la complexité de cet immense espace pris entre des intérêts contradictoires.

Il se propose de définir le Sahara, à travers ses données naturelles, son histoire et son peuple, le peuple Touareg, ce qui lui permettra  de cerner l’enjeu de cet immense désert.

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Vins, fromages et pain, un mariage à trois hautement géographique en France

Gilles Fumey
Compte rendu du café géographique de Chambéry-Annecy – 21 janvier 2015 au Café du Beaujolais

Les Cafés géographiques de Chambéry-Annecy ont été inaugurés le 21 janvier avec un sujet fédérateur : « Pain, vins, fromages : pourquoi la France aime ce mariage à trois ? ». La gastronomie française est donc à l’honneur. Gilles Fumey, professeur de géographie à l’Université Paris-Sorbonne et spécialiste de l’alimentation, présente le thème de cette première soirée. Il est le fondateur des Cafés géographiques à Paris et de leur réseau internet et il lance la formule à Chambéry devant un public nombreux et passionné, dans un lieu prédestiné : le Café du Beaujolais.

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Pain, vins, fromages : pourquoi la France aime ce mariage à trois ? G. Fumey Café le Beaujolais, le 21 janvier 2015

 

Géographie et alimentation se retrouvent autour d’une question simple : comment et pourquoi manger, c’est faire de la géographie ? En effet, les produits de nos assiettes sont marqués par la géographie dès les toponymes qu’ils empruntent aux territoires, et en particulier nos fromages : l’Abondance, c’est le Val d’Abondance, le Comté, c’est la région de Franche-Comté, le Roquefort c’est le village de Roquefort. Avec le vin et le pain, on aurait tendance à confiner le fromage, bien plan-plan, dans la géographie de l’alimentation. Mais ces trois produits sont bien plus que des aliments et ils sont directement géopolitiques : le pain, d’abord, pour parer aux crises alimentaires dans le passé de la France, le vin pour l’économie locale, la santé bien sûr (l’Arboisien Pasteur a vanté le vin comme « la plus saine des boissons ») et, enfin, le fromage à la base des économies agricoles de montagnes moyennes. Ils sont également producteurs de représentations et créateurs d’identités des territoires. Les fromages d’été sentent bon les prairies et les alpages fleuris alors que ceux d’hiver évoquent le foin sec et les étables, la légère acidité des caillés ; les bouteilles seraient, pour J.-R. Pitte qui a écrit sur elles, à l’image des habitants, si celle de Bordeaux semble « droite comme un protestant sortant de l’office, celle de Bourgogne a les épaules basses, une forme plus paysanne ». L’alimentation est ainsi un outil pour se désigner, pour se distinguer à la fois dans l’espace et par rapport aux autres. C’est ce souci de distinction qui se retrouve dans les différentes labellisations et appellations (Appellation d’Origine Contrôlée, Indication Géographique Protégée).

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Nord / Sud, une représentation dépassée de la mondialisation ? Christian Grataloup.

Café Géo du 14 janvier 2015. 

Pour ce premier Café géo de 2015, nous accueillons Christian Grataloup, professeur de géographie à l’université Paris-Diderot, qui se fait une joie de retrouver ses racines lyonnaises pour l’occasion. Spécialiste de géohistoire et membre de l’UMR Géographie-Cités, il est l’auteur notamment de L’invention des continents (2009) et d’une Géohistoire de la mondialisation (2010) et vient de diriger avec Gilles Fumey, la publication de l’Atlas Global (paru en novembre 2014).

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Syriza, la crise grecque et la géographie

Ainsi donc, la Grèce a vécu le 25 janvier 2015 un dimanche électoral de folie : plus de 800 correspondants de presse du monde entier pour assister à la victoire de la Coordination de la Gauche Radicale, dite en grec Syriza. Attention portée à la Grèce, mais aussi crainte (ou espoir) d’une contagion à l’ensemble de l’Europe.

Les outils classiques du géographe (l’analyse de la différenciation spatiale) sont-ils adaptés et efficaces pour rendre compte de la crise et de la réponse du corps électoral ?

Un « tag » sur un mur à Volos : « Je n’ai pas de rêve , je vis le moment présent »

Un « tag » sur un mur à Volos : « Je n’ai pas de rêve , je vis le moment présent »

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Le Moyen Orient, épicentre de l’arc de crises

Le Moyen Orient, épicentre de l’arc de crises
Fabrice Balanche
Festival Vagamondes La Filature
Samedi 17 janvier 2015
Café de géographie de Mulhouse

Ce sujet est au cœur d’une actualité brûlante, qui nous rattrape et met en lumière les responsabilités de la politique étrangère de la France dans le drame de Charlie hebdo.

Moyen-Orient, Proche-Orient ou MENA ?

Il convient pour bien comprendre de préciser certaines notions.

Quelle différence entre Moyen-Orient et le Proche-Orient ?

Je pense que la meilleure définition est celle de Winston Churchill.

  • Le Proche-Orient, c’est le Maghreb plus l’Égypte et la Syrie
  • Le Moyen-Orient : c’est la péninsule arabique et l’Iran
  • L’Orient : le monde indien
  • L’Extrême-Orient : la Chine et le Japon

Pour les Français, le Proche-Orient, c’est le Levant : la façade méditerranéenne de la péninsule arabique : Syrie, Liban, Égypte, Israël

En fait, la région n’existe pas, c’est une notion géopolitique qui dépend de la puissance dominante dans le monde qui la détermine.

Le terme « Middle East » des Etats-Unis s’est imposé longtemps, élargi depuis les années 2000 au MENA ; Middle East North Africa. Un arc s’étendant du Pakistan à la Maurétanie, régions qu’ils entendaient dominer alors que Churchill se focalisait sur la région allant du Caire à l’Inde.

La notion de Proche-Orient n’est plus utilisée qu’en France, parfois en Espagne, en Italie et souvent restreinte au conflit Israël-Palestine

L’AFPAK, la zone Afghanistan- Pakistan est une « sous-zone » pour les Etats-Unis qui cherchent à en dissocier les conflits qui contribuent cependant à désorganiser l’ensemble de la région

Le Maghreb, plus proche de l’Europe, appartient au monde arabe et musulman. Il obéit à des problématiques différentes, éloignées de celles dominantes en Israël, Palestine, Arabie saoudite ou Iran. Les Maghrébins migrent davantage vers l’Europe que vers les Pays du Golfe. Pourtant, ces pays qui ensemble ont une puissance égale à la Chine, sont le centre géo économique de la région. Puissances rentières, ils sont engagés politiquement. Le Qatar soutient des mouvements extrémistes comme les Frères musulmans en Égypte, Nahda en Tunisie, il héberge et finance le Hamas, organisation considérée comme terroriste par les Etats Unis et l’Union Européenn, contrairement aux dires de Laurent Fabius. Le Qatar surenchérit car il est en lutte avec l’Arabie saoudite pour le leadership de la région et ils s’affrontent en Syrie à travers des mouvements radicaux opposés.

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