Café géographique de Chambéry-Annecy, Seynod, 23 octobre 2024 : L’abattoir en France : recompositions multiples d’un lieu aux dynamiques contradictoires et conflictuelles.

avec Stéphane Dubois, professeur de chaire supérieure, lycée Blaise Pascal, Clermont-Ferrand.

Seynod, O’Cardinal.’S, place Métropole, mercredi 23 octobre, 18h30.

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L’Urbex : une exploration géographique des lieux abandonnés

Par Aude Le Gallou, Maître assistante en géographie Université de Genève

Photo d’une ancienne usine en Allemagne, A. Le Gallou, 2023

L’intervention d’Aude Le Gallou dans le cadre d’un Café Géographique qui s’est tenu à Chambéry le 6 décembre 2023 portait sur une partie de ses travaux de thèse intitulée « Géographie des lieux abandonnés. De l’urbex au tourisme de l’abandon : perspectives croisées à partir de Berlin et Détroit » et soutenue en 2021 à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

L’introduction de ce Café Géographique chambérien prend la forme d’une question adressée au public : « L’urbex qu’est-ce que c’est ? »

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Faire du tourisme avec du patrimoine. Le cas de l’art rupestre alpin

Par Yoann Collange, Doctorant en géographie – EDYTEM UMR 5204 – Université Savoie Mont Blanc

Yoann Collange finalise actuellement une thèse à l’USMB au sein du laboratoire EDYTEM (Environnements, Dynamiques et Territoires de Montagne) intitulée « Ressource patrimoniale et transition touristique : la valorisation de l’art rupestre dans les alpes françaises et italiennes ». Cette intervention a eu lieu le 07 février 2024 à Chambéry dans le cadre d’un Café Géographie.

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Le Tour fait-il le tour de la France ? L’alimentation au Groenland

Le Café Géo qui s’est déroulé à Chambéry le 6 décembre 2022 accueillait deux intervenants qui ont présenté leurs travaux de recherche conduits en master. Antonin van der Straeten, actuellement doctorant au sein du laboratoire EDYTEM à l’Université Savoie Mont Blanc, a commencé avec un regard géographique sur le Tour de France, évènement sportif qui a été au cœur de ses mémoires de Master 1 et Master 2. Ce fut ensuite à Nina Parmantier, aujourd’hui en Master 2 Géosphères (Master recherche en géographie) à l’Université Savoie Mont Blanc, d’aborder un sujet diamétralement différent : la question de l’alimentation au Groenland., une thématique qu’elle continue d’explorer cette année.

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L’Amérique latine, des territoires disputés

Le mercredi 28 septembre 2022, l’équipe des cafés géographiques de Chambéry-Annecy a reçu Sébastien Velut (Sorbonne Nouvelle, Institut des hautes études de l’Amérique latine) à La Base à Chambéry autour du thème : « l’Amérique latine, des territoires disputés ».

Afin de rendre la présentation plus interactive, Sébastien Velut a essayé de répondre aux questions de Marie Forget, dont il a été le directeur de thèse.

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« Vivre ou être alpin dans la mondialisation. Une transition socioculturelle des hautes-vallées touristiques. » (Conférence de Jordan CHENU, géographe)

La présentation dispensée par Jordan Chenu devait se tenir à l’automne 2020, elle avait été repoussée pour les raisons que l’on connaît tous. Celle-ci retrace les grandes lignes des travaux de master du conférencier, avec une approche de géographies sociale et culturelle ; le cœur du propos réside dans les hautes-vallées de Tarentaise et de l’Arve, dans les départements de Savoie et de Haute-Savoie.

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L’Arctique : changements environnementaux, développements régionaux, ambitions géopolitiques

Compte rendu du café géographique du jeudi 16 janvier 2020, à 18h30 à Annecy (Café librairie BD Fugue Centre Bonlieu). « L’Arctique : changements environnementaux, développements régionaux, ambitions géopolitiques » par Eric Canobbio, maître de conférences à l’université Paris-VIII Saint-Denis et chercheur spécialisé dans la régionalisation du domaine arctique canadien et ses enjeux géopolitiques.

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Ni domestiques, ni sauvages, les relations socio-culturelles des Inuits du Nunavik (Québec) aux chiens

Café Géographique d’Annecy, le 14 novembre 2019 avec Laine Chanteloup (Université de Lausanne

Présentation de l’invitée :
Laine Chanteloup est actuellement professeure assistante à l’Université de Lausanne. Diplômée de l’Institut d’Études Politiques de Rennes et d’un Master de géographie de l’Institut de Géographie Alpine de Grenoble, elle a effectué sa thèse en géographie et en ethno-écologie en cotutelle entre le laboratoire EDYTEM de l’Université de Savoie et l’Université de Montréal au Canada. Après une année d’ATER de géographie à l’université Joseph Fourier de Grenoble, elle a réalisé un post-doctorat au sein de l’observatoire Hommes-Milieux du Nunavik soutenu dans le cadre du labex DRIIHM CNRS. Maître de conférences à Limoges, membre associé de l’UMR GEOLAB, elle a tout récemment pris un poste de professeure assistante à l’Institut de Géographie et Durabilité de l’Université de Lausanne, elle est rattachée au Centre Interdisciplinaire de Recherche sur la Montagne (CIRM) sur le site de Sion. Ses travaux portent sur l’Arctique et les territoires de montagne (elle a notamment travaillé sur le massif des Bauges). Ses thèmes de recherche sont non seulement géographiques mais ethno-géographiques voire ethno-écologiques sur les questions des relations humains/animaux).

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Tou·te·s au lac ? La privatisation des rives lacustres : éclairages historiques, juridiques et géographiques

Tou·te·s au lac ? La privatisation des rives lacustres : éclairages historiques, juridiques et géographiques

Café Géo animé par Alice Nikolli (Annecy, 26 septembre 2019)

 

Pour ce premier café géo de la saison, Alice Nikolli, ATER en géographie à l’ENS de Lyon, nous présente les principaux résultats de sa thèse sur la privatisation des rives des lacs périalpins, qu’elle a préparée à l’Université Savoie Mont Blanc, au sein du laboratoire EDYTEM, et qu’elle soutiendra dans un mois.

 

Elle va aujourd’hui insister sur une tension autour de ces rives lacustres qui font l’objet d’une forte demande sociale, d’une fréquentation importante, mais qui sont également sujettes à des restrictions d’accès auxquelles on va se heurter si l’on veut accéder au bord du lac ou le longer. L’accès est selon elle une notion empirique, à l’échelle du corps, du déplacement physique. Ses terrains de thèse sont le lac d’Annecy, le lac du Bourget, le Léman et le lac de Côme, mais son propos de ce soir se focalisera principalement sur le cas du lac d’Annecy.

 

Dans le cadre de sa thèse, elle pose deux principales questions :  les rives du lac sont-elles ou non accessibles au grand public, sont-elles des espaces publics au sens de la pratique ? L’autre pan de la réflexion consiste à se demander dans quelle mesure, depuis quand et selon quelles modalités cette question de l’accès public au lac est devenue un sujet de débat, un problème public.

 

Il s’agira ce soir de s’intéresser au phénomène de privatisation des rives, qui fait régulièrement débat localement, afin d’apporter des éclairages à la fois juridiques, historiques et géographiques. Son exposé s’organise donc en quatre temps : (i) un éclairage juridique, (ii) un état des lieux de la situation d’un point de vue géographique, (iii) une reconstitution historique du processus qui a abouti à la situation actuelle et (iv) une analyse des politiques que les pouvoirs publics ont mis en place – ou tenté de mettre en place – pour « publiciser » le front de lac.

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Compte rendu du Café Géo « Spécial Master » – mercredi 9 octobre 2019

Le 9 octobre 2019 les Cafés Géo de Chambéry-Annecy ont accueilli au Café Le Beaujolais de Chambéry trois étudiants de l’Université Savoie Mont Blanc venus présenter leur sujet de mémoire réalisé durant leur Master de géographie. Par ce Café Géo singulier, les travaux de recherche d’étudiants en géographie ont été mis en lumière, en suscitant le grand intérêt voire l’inspiration d’un public en grande partie étudiant.
Les trois sujets présentés ont été développés par Fabien Pouillon, Thomas Matheret et Axelle Egon qui ont respectivement traité du grindadráp aux îles Féroé, du geocaching, et des conflits liés à la ZAD de Roybon et à son projet de Center Parcs.

 

Le grindadráp aux îles Féroé : spatialités d’une controverse environnementale

Situées dans l’océan Atlantique Nord à égale distance de l’Islande et de l’Écosse, les dix-huit îles composant l’archipel féroïen sont depuis les années 1980 régulièrement soumises à la critique internationale pour la pratique de chasse aux petits cétacés s’y déroulant (le grindadráp). Opposant ONG environnementalistes et certains Féroïens, la controverse autour du grindadráp intéresse le géographe à plusieurs titres : pratique de chasse locale mobilisant des organisations internationales, elle implique des échelles différentes et soulève des débats sociaux majeurs.
En dépassant l’image très désordonnée diffusée par les vidéos exposant l’abattage et visant à susciter le dégoût, les logiques spatiales de la chasse sont présentées au travers de ses différentes étapes. Du repérage du banc de cétacés à la distribution du produit de la chasse, l’organisation du grindadráp au sein de la société féroïenne est particulièrement expliquée et dévoile une pratique réglementée, socialement codifiée et hiérarchisée.
Dans un second temps, les modalités de la controverse sont développées. Les positions des opposants et des partisans sont tout d’abord commentées au travers de diagrammes représentant les principaux champs d’argumentation mobilisés dans la controverse. Des pétitions aux campagnes de sabotage et d’interposition menées par l’ONG Sea Shepherd sur l’archipel, les différentes formes de la controverse sont ensuite situées dans leur chronologie et hiérarchisées selon le niveau de violence employé.
Enfin, l’efficacité des méthodes employées par les ONG environnementalistes et de la médiatisation de la controverse est remise en question. Si les mobilisations internationales ont conduit à une amélioration des conditions de prélèvement des animaux, elles participent aussi à la pérennisation de la chasse par son adaptation et par la valeur identitaire – à défendre – qu’elles induisent.

Fabien Pouillon, Master 2 Géographie et Aménagement, Université Savoie Mont Blanc

 

Le geocaching : entre processus de territorialisation et (re)connaissance patrimoniale

En tant que pratique ludique relativement peu populaire, le geocaching est d’abord remis dans son contexte avec une première approche localisée (un lieu du geocaching dans le centre de Chambéry). Le geocaching est défini comme une pratique ludique et gratuite, permettant de faire connaître des histoires, des lieux, des modes de vie, des monuments relativement peu institutionnalisés du point de vue patrimonial ou touristique. Cette pratique, née aux États-Unis au début des années 2000, a été ensuite rapidement mondialisée, se heurtant tout de même aux aléas géopolitiques et restant surtout une pratique ludique occidentale.
Cette pratique est permise par la mise en place d’une application, puis par la recherche de géocaches grâce au GPS et à des indices. C’est là que l’on voit l’approche patrimoniale qui peut être faite de la pratique, par la description des lieux, le placeur de la géocache participe de sa mise en mot, de sa valorisation et du changement de regard envers ce lieu. En revanche, l’absence de critères patrimoniaux et l’absence de protection limite le processus de patrimonialisation. Mais la dimension sensible qui en résulte se retrouve également dans l’approche territoriale du geocaching. En effet, il est rapidement visible que des territoires de géocaches apparaissent avec les différents placeurs. À une échelle plus fine, la création toponymique participe de la création de lieux (exemple de « L’église désertique de la Combe »).
Si les territoires paraissent à première vue cloisonnés, une véritable communauté se met en place avec des « Events » (évènements) et avec certains objets « de valeur » comme les objets voyageurs, allant de géocache en géocache. Cette communauté est de plus en plus instrumentalisée par les différentes affiches éditées par l’entreprise Groundspeak Corporation. On voit sur celles-ci la logique de front pionnier telle que valorisée par les pratiquants (itinéraires dessinés par ceux-ci), et entrant dans la logique des fronts pionniers de certaines élites occidentales comme le montre André Suchet en 2010. Cette logique n’étant pas visible que dans le « geocaching vert » visible sur les affiches, mais également dans les villes comme à Chambéry. C’est ainsi que de plus en plus, certaines communautés de communes et certains offices du tourisme récupèrent de plus en plus des géocaches (ainsi que leurs placeurs) afin de valoriser leur territoire de travail. Ceci devenant alors un problème pour certains pratiquants car voulant justement se défaire des logiques institutionnelles. Des conflits d’acteurs commencent ainsi à apparaître et à questionner l’avenir de la pratique du geocaching.

Thomas Matheret, agrégé de Géographie, Université Savoie Mont Blanc

 

ZAD en état de résistance et jeux d’acteurs, dans le Center Parcs de Roybon

Lancé en 2007, le projet du Center Parcs situé à Roybon (Isère) fait face depuis dix ans à une bataille juridique sans fin. Le projet consiste en un aménagement d’un nouveau pôle touristique au cœur de 200 hectares de forêt et 76 hectares de zones humides. En s’implantant dans la commune rurale de Roybon faisant face à une désertification des services de proximité et des difficultés économiques, le groupe promet la création de nombreux emplois ainsi que de développer le tourisme dans la partie ouest du département de l’Isère.
Si ce projet est soutenu par l’ensemble des collectivités locales et une partie de la population roybonnaise, il est cependant intensément contesté par des opposants locaux ainsi que des associations de défense de l’environnement. En effet, dans un contexte territorial complexe, l’opposition rencontrée par le groupe Pierre & Vacances – Center Parcs est forte. La destruction d’une partie de la forêt et de la zone humide induit une forte protestation de la part des opposants. Par ailleurs, ce conflit d’aménagement s’inscrit dans un contexte national où d’autres projets d’aménagement ont été remis en cause.
L’apparition d’une Zone À Défendre sur le site du projet en 2014 intensifie le conflit, avec cette radicalisation de la contestation qui met à mal le projet bloquant les travaux. À l’instar de Notre-Dames-Des-Landes et aujourd’hui d’Europacity, les opposants espèrent ainsi faire annuler le projet. Toutefois, la ZAD soulève aussi un nouveau questionnement, est-elle ici simplement pour défendre l’environnement ou alors pour défendre un nouveau mode de vie en marge de la société, loin des normes sociales ?

Axelle Egon, Master 1 Géographie et Aménagement, Université Savoie Mont Blanc

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