HafenCity est une nouvelle zone de réhabilitation urbaine d’un espace portuaire intra-urbain agrandi à partir de 1862, devenu inadapté à la fin du XXe siècle aux nouvelles contraintes du trafic maritime. Très proche du centre-ville, à 800 m de l’hôtel de ville, HafenCity s’étend sur 157 ha le long de la branche nord de l’Elbe. La cité-Etat hanséatique de Hamburg a transformé en moins de trente ans cette ancienne zone d’activité avec ses bassins, ses entrepôts, ses systèmes de transport, ses centrales électriques en un nouveau éco-centre-ville, caractérisé par un haut degré de mixité et d’intégration développé autour de quatre fonctions : logements, bureaux, culture et consommation. La mixité économique et sociale a été prévue aussi bien horizontale que verticale : on trouve côte à côte des logements de type différent mais aussi un même immeuble peut abriter, sur des étages différents, des logements, bureaux ou activités culturelles.
Paris centre au temps de la pandémie de Covid par Martine Tabeaud, professeur émérite de géographie Université Paris I
En 2020 et 2021, la pandémie de Covid a conduit le gouvernement à décider de limiter les déplacements pour ralentir la propagation du virus et limiter l’afflux de malades dans les services hospitaliers.
Un nouveau vocabulaire est censé décrire la situation : confinement, déconfinement, reconfinement. Les pouvoirs publics utilisent des métaphores (la guerre, les premières lignes,) et définissent des échelles de valeur (sortie dérogatoire, activité non-essentielle) … Cette novlangue est omniprésente dans l’espace privé et dans l’espace public. Elle est supposée déclencher une prise de conscience et modifier les comportements mais en définitive elle entretient la peur.
Selon les projections démographiques de l’ONU, le seuil de 8 milliards d’êtres humains a été franchi le 15 novembre 2022. N’oublions pas que le cap du milliard d’habitants n’a été atteint qu’en 1800. C’est dire l’accroissement considérable du nombre d’humains sur la Terre en un peu plus de deux siècles ! Dans leur scénario moyen les Nations unies prévoient que nous serons 10 milliards en 2050 et à peine plus à la fin du XXIe siècle (prévisions de 10,4 milliards). Nous pouvons dire qu’une période unique de l’histoire démographique est en train de s’achever.
Un café géo passionnant est programmé mardi 15 novembre 2022 de 19h à 21h au Café de Flore (Paris 6e). Le titre en est Russes et Ukrainiens, les frères inégaux, reprenant exactement le titre du livre de l’historien autrichien Andreas Kappeler publié en Allemagne en 2017 et qui vient d’être traduit en français chez CNRS Editions. L’intervenant de la soirée sera Denis Eckert, géographe, directeur de recherche au CNRS, qui a traduit l’ouvrage. Celui-ci est une géohistoire de la relation entre Ukrainiens et Russes en même temps qu’un modèle de réflexion historique.
Russes et Ukrainiens : la métaphore des frères dans deux ouvrages d’histoire récents
Après le Congo et le Tigre et l’Euphrate, CNRS Editions vient de publier un nouvel ouvrage dans la collection « Géohistoire d’un fleuve », cette fois-ci consacré au Mississipi. Christian Montès, géographe spécialiste des Etats-Unis, est l’auteur inspiré de ce livre non seulement instructif mais aussi très bien écrit et n’hésitant pas à accorder une grande place aux aspects culturels comme le prouve l’éclectisme d’une bibliographie fort pertinente en fin de volume. S’il rend hommage aux travaux de géographes anciens et contemporains comme Elisée Reclus et Jacques Béthemont, il n’oublie pas d’évoquer de nombreuses sources qui elles-mêmes renvoient souvent à des citations dans le corps du texte ou à des notes rejetées en fin d’ouvrage. Mais rien de lourd ou d’indigeste ne vient gâter un réel plaisir de lecture qui invite à considérer l’espace du Mississipi et de son bassin comme un portrait à sa manière de la nation américaine.
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Au Festival de géographie de Saint-Dié, qui fêtait sa 33e édition, je suis allée, par la thématique des déserts attirée. L’infinie complexité des espaces désertiques a été décortiquée par des intervenants passionnés. Le Portugal était le pays invité.
A côté du dessin des géographes les architectes ont fourni un grand nombre de dessins. Historiquement, les premiers dessins d’architectes sont les plus anciens. Ils remontent jusqu’à la Renaissance.
Il est parfois difficile de dire si tel dessin ressortit à la géographie ou à l’architecture, même en ne comparant que des oeuvres de même époque historique. Particulièrement pour les dessins contemporains où les architectes revendiquent leur filiation par rapport aux formes issues directement de la nature. (suite…)
La Birmanie est mal connue des Français. Elle n’est sujet d’actualité que dans des moments singuliers, le prix Nobel de la paix accordé à Aung San Suu Kyi ou les violences exercées sur les Rohingya. Aussi l’ouvrage d’Amaury Lorin qui se présente comme « historien-voyageur », apporte-t-il des connaissances et des éclairages bien utiles au lecteur contemporain. Sobrement intitulées « récits », les Variations birmanes (1) se déclinent en 14 courts chapitres. Des variations dans l’espace, de la petite échelle traitant de l’ensemble du territoire et de sa position en Asie au gros plan sur la pagode de Schwedagon, et des variations dans le temps, des royaumes antérieurs au XVIIIe siècle à l’actuelle dictature militaire. Aussi ne retiendrons-nous que quelques thèmes majeurs. (suite…)
Petite ville universitaire cossue et reposante, Lüneburg bâtie sur les rives de l’Ilmenau, affluent de l’Elbe, garde les traces de son dynamisme et de son opulence entièrement fondée sur la production et le commerce d’un beau sel blanc réputé autrefois dans toute l’Europe du Nord. La ville, qui n’a pas été bombardée pendant la guerre dégage beaucoup de charme en conservant une belle architecture civile gothique et Renaissance. Ville libre depuis 1247, Lüneburg était dirigée par le conseil municipal aux mains des grandes familles maîtres salineurs et négociants, véritable noblesse urbaine dont la richesse et le pouvoir s’expriment dans la décoration des salles de l’hôtel de ville. (suite…)
Le programme des Cafés géo de Paris, fixé en ce début de saison, marque la reprise d’un rythme de rencontres mensuelles après la crise sanitaire qui a longuement perturbé nos activités en 2020 et 2021. Il traduit la volonté des responsables de l’association de témoigner de la diversité de la géographie, une discipline qui s’avère très utile pour rendre compte des transformations du monde contemporain. Cela dit, nous n’avons pas invité des intervenants en puisant dans le seul vivier des géographes puisque nous avons obtenu le concours d’un sociologue, de plusieurs historiens et même d’une architecte devenue une importante responsable dans le domaine de l’énergie.