Un voyage en Pologne (juin 2017)

Un voyage du 10 au 18 juin 2017 préparé par Daniel Oster pour l’association « Les Cafés géographiques » et réalisé par l’agence de voyages Arts et Vie.

 Un groupe de 18 adhérents des Cafés Géographiques a séjourné durant 9 jours (10-18 juin 2017) en Pologne pour découvrir ou approfondir plusieurs facettes d’un grand pays européen, pourtant méconnu. Un guide national et différents guides locaux ont servi d’intermédiaires éclairés entre ce pays et les participants selon un itinéraire Sud-Nord. De nombreuses visites et des rencontres ont permis d’approcher quelques-uns des fondements et des caractéristiques du pays et de sa société.

L’axe de la Vistule

Le voyage a été organisé selon un axe méridien et quelques pôles. Le plus grand fleuve du pays (1047 km), la Vistule, qui occupe une position centrale dans le territoire polonais, a servi d’axe directeur le long duquel quelques-unes des plus grandes villes polonaises (Cracovie, Varsovie, Torun et Gdansk) ont formé les quatre grands pôles du voyage.

L’itinéraire suivi a permis de découvrir une succession de paysages depuis le plateau de la Petite-Pologne au Sud à la plaine côtière de la Baltique au Nord en passant par la grande plaine centrale. Les paysages, souvent monotones et constitués essentiellement de basses terres, sont une composante de la grande plaine européenne (le mot pole signifie « plaine » et « champ » en polonais). Des aperçus en train et en bus ont donné une idée de ces paysages mais le principal champ d’exploration géographique a été principalement urbain, et cela dès la sortie de l’aéroport de Cracovie avec une courte excursion à Nowa Huta, ville nouvelle construite en 1949 dans la banlieue est de Cracovie selon un modèle urbain communiste. Une visite instructive sur l’architecture du « socialisme réel » qui a primé dans la Pologne des années 1945-1989 et dont on voit partout l’importance urbanistique en dehors des centres historiques.

Paysage de la plaine polonaise entre Varsovie et Torun (Cliché Daniel Oster, juin 2017)

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Île de la Réunion

Association « Les Cafés géographiques » Voyage du 6 au 15 Avril 2017
Ce voyage a été préparé et réalisé par Marcel Cassou et Maryse Verfaillie pour l’association Les Cafés géographiques de Paris.

Île de la Réunion

 Une île paradisiaque ou pas ?

Montagne volcanique à plus de 3 000 mètres dans l’Océan indien, elle offre des paysages à couper le souffle, mais l’île est aussi vulnérable aux cyclones, aux coulées de lave, etc.

Une île intense

Déserte jusqu’au XVII ème, possession du roi de France (île Bourbon) à à partir de 1642, elle fut peuplée par des colons, par des esclaves  « importés » puis par des « engagés » venus d’Afrique et des Indes pour travailler la terre et développer des cultures tropicales (café, canne à sucre, etc.). Aujourd’hui elle est française par son fonctionnement politique et administratif (c’est un département) et elle est membre de l’Union européennes, comme région ultrapériphérique. Mais elle est culturellement créole et très métissée : les Z’oreilles (Blancs de métropole) y croisent les Z’Arabes (Indiens musulmans) et les Malabars (Indiens tamouls), sans compter de nombreux Réunionnais venus de Chine. Les problèmes socio-économiques sont ceux de toutes les régions périphériques : chômage élevé, développement économique incertain et fragile, inégalités sociales fortes.

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Comment Le Monde cartographie la planète

Les Cafés géographiques ont bénéficié le mercredi 8 février 2017 d’une soirée exceptionnelle dans l’auditorium du journal Le Monde.

Delphine Papin, chef du service infographie au Monde, Flavie Holzinger et Francesca Fattori, journalistes-cartographes en charge de la partie internationale, nous ont parlé des enjeux qu’il y a à concevoir et à réaliser – souvent dans l’urgence – des cartes pour ce prestigieux quotidien du soir.

Ces trois journalistes sont proches des Cafés géographiques et aussi des Cafés géopolitiques qu’elles ont longtemps animés.  C’est grâce à leur talent et à leur pugnacité que Le Monde a accepté et reconnu l’intérêt de décortiquer l’actualité à travers le prisme de cartes complexes car rien ne s’explique simplement si l’on veut être rigoureux.

Delphine, Flavie et Francesca sont intervenues successivement.

Etre journaliste-cartographe au journal Le Monde (Delphine Papin)

La carte, une nécessité pour  « raconter l’actualité autrement »

Guerre en Syrie, migrants à Calais, attentats en Europe ou Elections présidentielles autant de sujets que le journal Le Monde a fait le choix de raconter en carte.

A côté  des journalistes-rédacteurs, des journalistes-photographes, des journalistes-dessinateurs, il y a depuis quelques années dans l’équipe du quotidien, des journalistes-cartographes dont l’objectif est de faire comprendre l’actualité par le territoire. La carte permet aux lecteurs de mieux comprendre un conflit.  Son rôle est alors d’accompagner le texte voire même de s’y substituer. Si la carte est un des outils utilisés par Le Monde pour traiter l’actualité, cette « révolution » est récente.

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Marseille : plus belle la ville

Marseille est un amas de maisons sous un beau ciel, a dit Victor Hugo. Marseille n’est guère plus riche en monuments du Moyen Age qu’en ruines Antiques, a dit Alexandre Dumas.

Aujourd’hui, la plus ancienne ville de France a mauvaise réputation ! Depuis les années 1960-70, la décolonisation et le déclin des  activités industrialo-portuaires, la crise sévit et diffuse une
grande pauvreté. En ce début du XXIème, la cité phocéenne se proclame euroméditerranéenne, au même titre que Barcelone et Gênes ?

Elle fait aussi le pari, comme Bilbao, les villes de la Ruhr, ou en France Metz ou Lens de renaître en ville touristique. Elle associe une rénovation urbaine talentueuse et un tournant
culturel majeur grâce à la mise en valeur du patrimoine muséal. A Marseille, rien n’est impossible : il y a le TGV, le soleil et la mer…

Le voyage « Marseille : plus belle la ville » a été organisé du 10 au 12 mars 2017 par Maryse Verfaillie pour l’association Les Cafés géographiques (de Paris). Il a bénéficié de la présence de deux intervenants passionnés par leur ville : les géographes Richard D’Angio (CPGE) et Gabriel Ishkinazi (Université).

Retrouvez le livret de cette visite au format PDF : Livret Marseille 36p  (36 pages, 4 Mo)

Chine ancestrale ou éveillée

Chine ancestrale ou éveillée, 20 octobre – 2 novembre 2016

Le voyage a été organisé par Maryse Verfaillie, pour l’association Les Cafés géographiques (de Paris).
Entre Chine ancestrale et Chine éveillée, entre montagnes et littoraux, nous avons balayé 13 siècles d’histoire en 13 jours. Un véritable défi !
Le présent compte rendu est exceptionnel. Il s’agit de la publication du Carnet de voyage du participant Jean-Marie Renard, dessinateur et caricaturiste de son métier.
En dernière page, vous sera également offerte la reproduction d’un tableau réalisé par une autre participante, Marie-Laure Viney.

Le voyage a été réalisé avec l’agence Arts & Vie. Le compte rendu a été mis en page par Bernard Verfaillie, puis publié sur le site par notre webmestre.

Il est constitué de 38 croquis réalisés à partir des sites visités (les croquis 13 et 14, puis 33 et 34 peuvent être vus comme des doubles pages). Il est suivi de caricatures représentant les participants au voyage.

Carnet de voyage en Chine de Jean-Marie Renard

Croquis 1

Croquis 1

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Une balade de Bellevue à Vélizy et Meudon-la-Forêt

Retrouvez le compte rendu de la sortie organisée à Meudon par les Cafés Géographiques, le 4 juin 2016.

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pdf_icon_16 Sortie géographique à Meudon, 4 juin 2016 (format PDF – 2Mo)

Iles en Seine en aval de Paris

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La journée «  îles en Seine » a été préparée par Maryse Verfaillie pour l’association Les Cafés géographiques (de Paris). Nous ignorerons Boulogne, ville dotée d’un patrimoine exceptionnel des années 30, où sont nées l’automobile et l’aviation, entre bois et fleuve, tout près de la capitale.

Nous concentrerons nos découvertes sur Billancourt, la ville que Sartre ne voulait pas désespérer, mais qui n’existe plus. Une nouvelle ville pionnière, du XXI ème siècle,  est en cours d’édification sur la ZAC- Ile Seguin – Rives de Seine. Quatre communes sont associées au projet : Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Meudon et Sèvres. Une nouvelle fois, les plus grands architectes  sont convoqués : Jean Nouvel, Norman Foster, Dominique Perrault, etc. Il suffit de passer des ponts, d’enjamber des îles  et c’est tout de suite l’aventure…

Historique

Landes, forêts et marécages ont dissuadé l’installation des hommes avant le Moyen Age dans le méandre de la Seine, royaume des lièvres ou repère des canailles. Mais lorsque Louis XIV, « le premier banlieusard » fit construire le château de Versailles en 1682, il fallut lancer un  pont sur la Seine. Il traversait alors l’île de Sèvres devenue île Seguin.

Dès le XVIII ème, les abords de la route royale se couvrent des demeures bourgeoises des commerçants et artisans du roi tandis que des châteaux aristocratiques, ceux des courtisans, s’élèvent sur les coteaux de Sèvres et de Meudon. A l’orée du XIX ème s’invitent les artistes, qui plantent leurs chevalets parmi les coquelicots de l’île Seguin.

Une ville bicéphale : de Boulogne à Boulogne-Billancourt

Au XIX ème, entre 1825 et 1840, un certain monsieur de Gourcuff achète une ferme  et crée un « village de Billancourt » avec son église, ses rues, ses maisons. Ce lotissement, centré sur la place Jules Guesde, est la première opération d’urbanisme billancourtois. De nombreuses usines s’implantent alors : céramique, chimie, parfumerie. Les blanchisseries très nombreuses sur la Seine s’industrialisent. La dernière ne disparaît qu’en 1995 ! Une architecture industrielle naît : de grands ateliers sont couverts de sheds –toits en dents de scie, asymétriques – et sont surplombés de grandes cheminées en brique. Bientôt Boulogne et Billancourt ne feront plus qu’une, résidentielle au nord, ouvrière au sud

Dans les années 1920-1930, les époux Kahnweiler, marchands d’art et mécènes, instituent les « dimanches à Boulogne ». Ils reçoivent : Braque, Satie, Artaud, Max Jacob, Man Ray, Diaghilev, Malraux, Juan gris …. Le maire, André Morizet, entouré d’architectes et d’urbanistes (Le Corbusier, Mallet Stevens, Tony Garnier, etc.) va faire de Boulogne une ville d’art. C’est ici que s’installent les premiers studios de cinéma, ceux qui créèrent le Napoléon d’Abel Gance et la Grande Illusion de Jean Renoir.

Boulogne-Billancourt, ville de modernité et d’inventivité

Et puis un jour, une rumeur mécanique enfle dans la ville, qui devait aboutir à la naissance de la 4 CV Renault, en 1945. Finie la pastorale. Les premiers tanks sont nés à Boulogne-Billancourt. Les usines ont chassé les guinguettes, les fumées ont chassé l’odeur de l’aubépine et du linge frais. Fini les dimanches à Boulogne, bonjour la ville ouvrière.

L’épopée Renault commence en 1898, lorsque Louis met au point sa première automobile. En 1899, il fonde avec ses frères la Société Renault, implantée à Billancourt. D’autres usines d’automobiles s’installent alors, puis des usines aéronautiques, celles des frères Farman et des frères Voisin. L’émulation et la compétition font rage.

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Jura, nous voilà !

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Dans la haute chaîne du Jura, entre les Rousses et le lac de Joux en Suisse,  le car glissait comme un reptile. Le paysage défile comme un cinémascope, la silhouette effilée des sommets, les barres calcaires entre les sapinières, l’ovale des lacs bleu ciel dessinant un petit pan de ciel bleu sur la campagne verte et dont l’air était jauni par le soleil. Nous étions là, à chercher ce que la montagne pouvait nous raconter de nous mêmes que nous n’aurions même pas songé à trouver, une émotion, une surprise, une certitude, une inquiétude peut-être. Dans le défilé des sapins qui nous accompagneraient au lac de Malbuisson que Courbet voyait comme un trou noir, les vaches étaient indifférentes à notre passage. Mouthe et son clocher coiffé d’un bulbe aux couleurs froides offrait la sidération d’un village ordinaire du haut-Jura, rue principale élargie pour les congères hivernales de neige, maisons protégées du vent par des tôles dessinées comme des écussons, voitures stationnées en désordre, femme secouant un tapis à la fenêtre, maquignon montant dans un camion de bestiaux. C’était donc cela, le Jura. Un canton de l’univers où des gens nés-là étaient restés sans vraiment l’avoir voulu, ouvrant les fenêtres en cette fin d’été chaude et qui allaient s’apprêter pour la saison du grand manteau blanc.

Frontière

Dole

Dole

Pourtant, entre Dole et Besançon, les deux capitales du comté de Bourgogne, sept jours pleins n’ont pas suffi pour accumuler des images, questions, étonnements sur ces lieux dont personne ne sait s’il faut les nommer Jura, Comté, Franche-Comté, Revermont, Haut-Doubs, porte de Bourgogne, Haute-Saône. Sauf si les limites ont un sens qui est de tendre un miroir dans lequel on se regarde. De préférence avantageusement, face à l’autre, déprécié pour ne pas déchoir dans notre image de soi. De fait, tout semblait frontière, ligne, marquage. Invisibles : mine de sel du trias fixant les installations d’extraction, périmètre d’une appellation viticole ou fromagère, microclimat, limite indécise de la hêtraie-sapinière, frontière géopolitique. Ou visibles : vignobles peignés, champs marquetés des hauts plateaux, ruisseaux et rivières ourlés de saules, clochers traçant le chemin de la terre au ciel, horizons en enfilade des plis géologiques.

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Sur la route de Dijon

Sur la route de Dijon
8-10 avril 2016

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Le voyage a été organisé par Maryse Verfaillie pour l’association Les Cafés géographiques (de Paris). Les deux journées ont été préparées par Françoise Mourot, notre intervenante sur place. Jean-Pierre Chabin, maître de conférences honoraire de géographie et de climatologie de l’Université de Bourgogne nous a fait découvrir les multiples facettes de la célèbre commune de Gevrey-Chambertin. Mille mercis.

 

 De la Bourgogne émane un mélange rare d’enracinement paysan et d’envolée ambitieuse sur des horizons élargis. Une grande voie terrestre, un coteau, des marchands, il n’en fallait pas plus pour que le vin soit bon ! Entre Val de Saône et Montagne (la Côte de Nuits) Dijon, capitale régionale prend ses aises.

Le carrefour bourguignon

La Bourgogne est une région historique prestigieuse dont le cœur a battu à Bitracte, capitale des Eduens, puis dans le monastère de Cluny à partir du X ème, puis dans celui de Cîteaux à partir du XI ème. Il a battu plus tard à Dijon, capitale du duché des Grands ducs d’Occident qui faillirent mettre à terre la royauté française. Mais la région Bourgogne actuelle est bien différente du duché, devenu province après son annexion par la France en 1478.

La  Bourgogne est essentiellement un seuil entre le Bassin parisien et le couloir de la Saône et du Rhône. Reliant Europe du nord et Europe du sud, le carrefour fut très tôt fréquenté. Mais il a migré au cours des siècles.

Depuis l’Antiquité la région est traversée par de grands axes de communication. Dès le VI ème avant J.C., c’est par la Bourgogne que passe la route de l’étain qui unit la Cornouaille à l’Italie.

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Controverses dans le sud-ouest parisien. Petite Ceinture ferroviaire de Paris et serres d’Auteuil

Controverses dans le sud-ouest parisien.
Petite Ceinture ferroviaire de Paris et serres d’Auteuil
Les Cafés géo, samedi 26 septembre 2015 (Denis Wolff)

PC : il ne s’agit pas ici d’un parti politique mais de la Petite Ceinture, voie ferrée construite sous le Second Empire, et qui entourait alors complètement la capitale. Les excursionnistes des Cafés géo ont marché sur les traces de cette voie mythique et ont découvert les serres d’Auteuil et autres équipements parisiens, dont l’histoire récente est assez mouvementée.

Au cours des quelques kilomètres de cette excursion, ils se sont interrogés sur le sort de ces équipements édifiés au XIXe siècle pour transporter les Parisiens, les nourrir (abattoirs), les instruire et même les baigner (piscine Molitor) ! Quelle place, quel rôle leur laissent les acteurs de la vie moderne dans une ville livrée à la spéculation immobilière, où l’espace est rare et cher ?

Nous remercions chaleureusement Jean-Louis Tissier, qui a pris position dès 2010 pour défendre les serres d’Auteuil, Jean-Emmanuel Terrier et Stéphane Dos Santos, respectivement Président et Secrétaire de l’Association pour la sauvegarde de la Petite Ceinture1, ainsi que Bernard et Maryse Verfaillie pour toute l’organisation.

La Petite Ceinture

La Petite Ceinture de Paris est ligne de chemin de fer à double voie de 32 kilomètres de longueur (hors raccordements) qui faisait le tour de Paris à l’intérieur des boulevards des Maréchaux. Aujourd’hui, il en reste 23 kilomètres. Elle comportait 34 gares de voyageurs, 5 gares de marchandises, 2 gares réservées au bétail et 2 gares de triage.

De brillants débuts

Au XIXe siècle, les premières liaisons radiales ferroviaires au départ de Paris sont construites par des compagnies privées : Compagnie du Chemin de fer de Paris à Saint-Germain (qui devient la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest), Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans, Compagnie des Chemins de fer du Nord, Compagnie du Chemin de fer de Paris à Lyon (qui devient Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée), Compagnie des Chemins de fer de l’Est

Mais cette configuration pose un problème aussi bien pour le transport des voyageurs que des marchandises : il y a rupture du trajet à Paris. Par ailleurs, on décide d’ériger de nouvelles fortifications autour de la capitale entre 1841 et 1844 (enceinte de Thiers) : il faudrait donc pouvoir les approvisionner en soldats, en ravitaillement ou en armement depuis l’intérieur de la ville fortifiée.

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