Géographie et littérature
avec Jean-Louis Tissier et Emmanuelle Loyer

Daniel Oster, Emmanuelle Loyer, Jean-Louis Tissier. Photo de Denis Wolff

Pour traiter ce vaste sujet, « Géographie et littérature », nous avons reçu au Café de Flore ce mardi 29 avril une historienne, Emmanuelle Loyer, spécialiste d’histoire culturelle à Sciences Po Paris, et un géographe, Jean-Louis Tissier, professeur émérite à Paris1 Panthéon-Sorbonne, qui a notamment beaucoup travaillé sur l’œuvre littéraire de Julien Gracq. Ce Café a porté plus particulièrement sur L’impitoyable aujourd’hui, essai écrit par E. Loyer pendant le confinement. (suite…)

Les routes de la soif. Voyage aux sources de la mer d’Aral (Cédric Gras, Stock, 2025)



Le titre est un jeu de mots (« soif » / « soie ») qui donne deux clés essentielles de l’ouvrage, la localisation (l’Asie centrale parcourue par les antiques routes commerciales chinoises) et le thème majeur (le stress hydrique dont souffre cette région).

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L’Afghanistan, un trou noir entre les empires

Beaucoup de monde ce mardi 10 mars au Flore pour écouter parler d’un pays, l’Afghanistan, dont le comportement extravagant des dirigeants suscite toujours beaucoup d’émotion. L’intervenant, Régis Koetschet, est doublement engagé comme homme de terrain et de réflexion. Ambassadeur de France à Kaboul de 2005 à 2008, il travaille aujourd’hui dans des organisations humanitaires auprès de la diaspora afghane en France.

Régis Koetschet au Café de Flore lundi 10 mars 2025 (photo de J.-P. Némirowsky)

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L’exploration des grands fonds marins : pour quoi et comment ? « Les Mardis de la mer » à l’ICP, 14 janvier 2025

 

La découverte des grands fonds marins nourrit autant l’imaginaire des poètes que des chercheurs chez qui le mythe de l’Atlantide trouve encore quelque écho. Ils gardent encore beaucoup de leurs mystères malgré les grands progrès accomplis depuis l’époque du capitaine Nemo. Pour nous en dévoiler quelques-uns, l’ICP reçoit ce mardi 21 janvier 2025 deux représentants d’Abyssa, compagnie française d’exploration des grands fonds sous-marins, fondée en 2019 : son président Jean-Marc Sornin, titulaire d’une thèse de géologie marine et ancien chercheur à l’IFREMER, et Carla Frier.

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Il n’y a pas que des ours dans l’Arctique…

Pour la majeure partie des touristes qui choisissent les eaux arctiques et péri-arctiques comme destination de croisière, l’attraction majeure est la rencontre des ours, baleines, phoques…qui ont émerveillé leurs albums d’enfants. On y admire encore la beauté des icebergs qui captent la lumière du soleil couchant. Mais il y a aussi des hommes qui sont venus par voie de terre ou par bateaux, quelques millénaires avant notre ère. ou plus récemment, s’installer sur ces rivages où l’hiver amène le blizzard et des températures très basses. C’est à eux que nous nous intéresserons en revivant notre périple, de la côte occidentale du Groenland au territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon.

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Géopolitique des céréales

Géopolitique des céréales, sous la direction de Sébastien ABIS,
Editions EYROLLES, 2024

Cet album, de taille modeste mais au contenu très dense, traite de ce qui constitue la moitié des calories consommées sur la planète, les céréales, cultivées, transformées, transportées, utilisées à des fins politiques. Sur les 40 fiches proposées, 20 sont consacrées au blé, à deux échelles, mondiale et française, 20 traitent des autres céréales et des produits alimentaires les plus populaires conçus à partir des céréales. Chaque thème est abordé par un texte de deux courtes pages, un « focus » qui en développe un aspect majeur ou peu connu et une illustration (carte, graphique ou schéma).

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Toujours plus vite et plus loin ? Mobilités et transports dans le monde

Xavier Bernier au Flore. Photo de Micheline Huvet-Martinet

En ce 30 avril, c’est un géographe « en mouvement », auteur d’un récent Atlas des mobilités et des transports (1), que les Cafés géo accueillent au Flore. Présenté par Gilles Fumey, Xavier Bernier est professeur de géographie à Sorbonne Université où il dirige le Master TLTE (transports). Notre invité qui a gardé de son expérience de montagnard dans les Alpes, le goût des cordages pour assurer sa progression, nous propose un café collectif et participatif pour traiter des mobilités. Pas de micro pour pouvoir mieux bouger et des cordes pour symboliser les déplacements.

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Taïwan : une île en état d’alerte ?

L’agression de l’Ukraine par la Russie a ravivé les inquiétudes sur la sécurité de Taïwan.
La petite île doit-elle redouter une prochaine invasion de son grand voisin chinois ?

Jacques Gravereau (Photo de J.-P. Némirowsky)

Le Café de la Mairie était bondé pour écouter Jacques Gravereau nous parler de Taïwan, de sa société, de sa géographie particulière et surtout de ses relations avec la Chine. Grand expert des questions économiques et politiques liées à l’Asie, notre intervenant, président pendant 25 ans de l’Institut HEC-Eurasia, a une connaissance approfondie de la deuxième puissance mondiale dans laquelle il a fait 70 séjours. Et c’est sur un ton combinant humour et érudition qu’il analyse la situation d’une zone très sensible de notre monde.

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Décentrer le regard. Ce que la guerre en Ukraine fait aux sciences sociales

L’intervention d’Anna Colin Lebedev à l’Institut Catholique de Paris, ce 7 mars 2024, n’est pas une analyse supplémentaire sur le conflit russo-ukrainien. Cette enseignante-chercheuse, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre, se définit comme sociologue politique, spécialiste de ce qu’on appelle encore couramment le monde post-soviétique. Son objectif est de démontrer comment l’agression russe dès 2014 en Crimée remet en cause les grilles de lecture de l’histoire de la Russie puis de l’URSS utilisées par le monde académique occidental et particulièrement français. Ces grilles de lecture proposées par la Russie, plus facilement accessibles, la remettent toujours au centre. Ce sont donc des spécialistes de la Russie que les médias ont invités pour analyser l’« opération militaire spéciale » de Vladimir Poutine. On a pris un regard russe pour considérer l’Ukraine (c’est ce même regard qu’on applique aux pays d’Asie centrale, du Caucase…anciens membres de l’Empire).

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Volga, l’héritage de la modernité

     La Volga, chère aux romanciers russes, a été transformée par les Bolcheviks au XXe siècle. Rêve ou cauchemar ? Au XXIe siècle, un nouveau destin s’ouvre devant elle, celui de devenir un fleuve d’Asie.

Pascal Marchand, Volga. L’héritage de la modernité, CNRS Editions, 2023

A tous les romantiques attachés à la « Petite Mère Volga » et à ses bateliers (en fait des haleurs) chantés par Ivan Rebrov, l’ouvrage du géographe Pascal Marchand provoquera un difficile retour à la réalité. Le majestueux fleuve de 3700 km est aujourd’hui une succession de barrages en béton et de lacs de retenue ; ses rives sont creusées par l’érosion ; son delta avance dans une mer Caspienne dont le niveau baisse ; et la pollution est un souci majeur. Qui est responsable de ce bilan ? C’est en grande partie l’homo sovieticus dont l’hubris a cru dompter les éléments naturels pour apporter en même temps et de façon massive électricité, irrigation, ressources halieutiques et voie de circulation.

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