Toujours plus vite et plus loin ? Mobilités et transports dans le monde

Xavier Bernier au Flore. Photo de Micheline Huvet-Martinet

En ce 30 avril, c’est un géographe « en mouvement », auteur d’un récent Atlas des mobilités et des transports (1), que les Cafés géo accueillent au Flore. Présenté par Gilles Fumey, Xavier Bernier est professeur de géographie à Sorbonne Université où il dirige le Master TLTE (transports). Notre invité qui a gardé de son expérience de montagnard dans les Alpes, le goût des cordages pour assurer sa progression, nous propose un Café collectif et participatif pour traiter des mobilités. Pas de micro pour pouvoir mieux bouger et des cordes pour symboliser les déplacements.

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Rétrospective FIG 2016

Café géo du 30 septembre 2016 au K. Kiss Bar (Saint-Dié-des-Vosges)

Fast Cash, Fast Track, Fast and Furious… Comment la ville va plus vite ? avec Renaud Le Goix

A l’occasion du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges édition 2016, Renaud Le Goix, professeur de l’Université Paris 7 Paris-Diderot, a choisi un titre peu banal pour son Café géographique : « Fast cash, Fast Track, Fast and Furious … »

Debout, devant un public nombreux réuni au K. Kiss Bar, il s’est interrogé sur « Comment la ville va plus vite ? ».

Renaud Le Goix présente d’abord son expérience américaine.

Il a vécu à Los Angeles et ironise sur le tout automobile qui a couvert l’agglomération d’autoroutes… elles-mêmes saturées de voitures… alors va-t-on vraiment plus vite à L.A. ? Le tramway du début du siècle avait laissé la place à l’automobile. Aujourd’hui, le tram est de retour (depuis 1990, light rail) dans l’agglomération et jusqu’à Santa Monica (Expo line, 2012). Et depuis 1993 il y a même le métro ! Eternel recommencement !

Renaud Le Goix s’amuse ensuite (et le public avec lui) à justifier son titre « ébouriffant ». La vision du film Speed (1994) a surdéterminé sa vision de la métropole angelenos alors qu’est mise en scène les parcours de mobilité. Le film résume bien les contradictions du rapport de la métropole de L.A. et de la vitesse. Le film raconte l’épopée d’un bus de la ville de Santa Monica (Big Blue Bus) dans lequel une bombe a été placée, bombe qui doit exploser si la vitesse du bus tombe au-dessous de 55 mph. Le bus doit rouler sur des autoroutes urbaines saturées et bouchées, conduisant le spectateur dans un tour de L.A., depuis Santa Monica jusqu’au Downtown par l’autoroute 10, puis du centre vers l’aéroport LAX (freeways 110 et 105). Au-delà du prétexte initial, cette fiction rend compte d’une réalité vécue par de nombreuses métropoles américaines, les pressions exercées par le lobby automobile (les constructeurs automobiles, les industries pétrolières, les entreprises de pneumatique…) dans les années 1930 pour y supprimer les réseaux de tramway (ces firmes sont condamnées en 1959). L’argument développé est que le transport en commun est trop lent et gêne le transport automobile… Aujourd’hui, le mouvement est inverse avec le retour des transports en commun dans les grandes métropoles américaines mais aussi dans les métropoles européennes.

Renaud Le Goix évoque ensuite Fast and Furious (dont le premier opus est dédié à la ville de Los Angeles) film qui raconte un concours de voitures entre gangs rivaux, infiltrés par des policiers. Le réalisateur du film s’est tué peu après au volant d’une Porsche … à grande vitesse.

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Les frontières entre ouverture et fermeture : peut-on souhaiter la disparition des frontières ?

Le 1er février 2013 en soirée, l’établissement « le 9 bis » a accueilli le premier Café géographique stéphanois. Cette manifestation marquait la fin d’une journée d’étude dédiée à la géographie des frontières1, et invitait à une réflexion au-delà des salles de conférences et des rassemblements organisés, autour de la question suivante : peut-on souhaiter la disparition des frontières ? Animé par François Arnal (professeur en Lettres Supérieures au Lycée Claude Fauriel), ce café géo clôture un débat plus vaste consacré à la géographie et à la géopolitique des frontières : « Les frontières et les espaces frontaliers : objet d’étude géographique et géopolitique ».

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Si de nombreux sujets ont été abordés pendant la journée2, François Arnal a proposé aux intervenants de poursuivre le débat dans une salle comble. Les débats entre les intervenants et le public, mais aussi entre les intervenants eux-mêmes ont permis de montrer des divergences d’opinion. Comme l’a énoncé plus tôt dans la journée Philippe Rekacewicz, « on peut tous aller voir une frontière, mais on n’y voit pas la même chose ». François Arnal rappelle que si les avis divergent, c’est parce que la définition même de frontière est ambiguë, et que certains espaces de conflit sont sujets à certaines tensions, autour du tracé, du statut et de la matérialisation des frontières. Tout cela complique la vision extérieure que nous portons sur les frontières. Les notions de limites, de territoires, de conflits mais aussi de gestion, d’échanges et de relations humaines sont à prendre en compte pour (re)penser les frontières et les espaces frontaliers. Cet objet géographique « classique » est au cœur de très nombreuses publications ces dernières années, tant la question est d’une actualité brûlante. C’est pourquoi, pour ce café géo, François Arnal a invité trois intervenants aux parcours différents, qui tous abordent la frontière par ses dimensions spatiales, mais en ont, par leur métier, une approche différente : Philippe Rekacewicz (cartographe au Monde diplomatique, animateur du blog Visions cartographiques), Bénédicte Tratnjek (géographe, IRSEM, animatrice du blog Géographie de la ville en guerre) et Luisa Pace (journaliste, spécialiste de géopolitique).

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