Le dessin du géographe n°95. Les ciels brésiliens d’Hercule Florence (1804-1879)

En France, son visage n’est connu de personne ou presque, sa maison natale à Nice n’est pas un musée, son existence n’a intéressé que quelques Monégasques qui lui ont consacré une exposition à la Villa Paloma en 2017. Au Brésil, l’Institut Hercule Florence n’a été créé qu’en 2006 à Sao Paulo. Pourtant, c’est un génial inventeur que l’Atlantique a séparé des savants de son temps. Cet isolement l’a privé d’une quelconque notoriété. Cet héritier des Lumières n’a eu de cesse, sa vie durant, d’inventer, de chercher des procédés pour améliorer la distribution de l’eau (noria permanente), le séchage accéléré des grains de café, le filage du coton, la reproduction d’écrits et d’images (découverte de la photocopie qu’il appelle « photographie »), l’écriture du langage des oiseaux, etc. Il souffre de l’ingratitude de ses contemporains comme en témoigne son journal : « Pourquoi ma vie n’est-elle qu’adversité ? Comment briser l’étau de l’isolement de cette lointaine province de l’empire sud-américain ? Parmi les milliers de documents, dont il est l’auteur, accessibles seulement depuis la fin du XXe siècle, figurent des dessins zoologiques, botaniques, ethnologiques et cartographiques. Dans cette œuvre graphique, nous avons choisi d’étudier les dessins de paysages célestes. (suite…)

Paysages terrestres, paysages célestes


Les deux livres qui ont servi de supports au café géo sur les paysages qui s’est tenu au Café de Flore (Paris 6e) mardi 27 septembre 2022

Si les paysages terrestres sont familiers du géographe, les paysages célestes le sont moins. Ce sont ces deux domaines dont Martine Tabeaud, professeur émérite de géographie à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est venue nous entretenir au Flore, le second en évoquant ses recherches sur Les ciels de la Grande Guerre (en collaboration avec Xavier Browaeys, sur les aquarelles d’André des Gachons) (1), le premier en présentant Arpenter le paysage (2), ouvrage de Martin de la Soudière qui n’avait pu être avec nous ce jour-là. Daniel Oster a été le modérateur de la soirée.

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Les mondes du froid

Café géo « Les mondes du froid », mardi 15 octobre 2013 de 20h30 à 22h30 au Café de Flore.

Béatrice Collignon, Professeure de géographie à l’Université Bordeaux 3
Martin de la Soudière (EHESS), Ethnologue « du dehors », membre fondateur du Centre de recherche sur la perception du climat
Martine Tabeaud, Professeure de géographie à l’Université Panthéon Sorbonne – Paris 1

Le café est animé par Claudie Chantre.

Le café de ce soir est consacré à la nouvelle question du programme des classes préparatoires littéraire Ulm en géographie : « les mondes du froid ».

Claudie Chantre présente la question et rappelle toutes les représentations qui sont associées à ces mondes du froid : des espaces périphériques, immobiles, … Le pluriel formulé dans le programme souligne une plus grande complexité, entre les espaces en altitude, les déserts, les lieux où l’on va subir une saison, les moments où l’on perçoit le froid, reliant la question à une dimension temporelle. Il faut croiser le temps avec le temps qui passe… Des espaces aussi souvent vus comme répulsifs et en pleine perturbation, avec le « réchauffement » ou plutôt le changement climatique. Ainsi, ce serait aussi des mondes dynamiques qui disparaitraient, un dernier eldorado auquel on s’accrocherait ou dont on voudrait s’emparer des richesses.

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