Pierre Bonnard. Peindre l’Arcadie

Exposition « Pierre Bonnard. Peindre l’Arcadie », Musée d’Orsay, du 17 mars au 19 juillet 2015

Depuis trente ans l’œuvre de Pierre Bonnard (1887-1947) fait régulièrement l’objet de grandes expositions à Paris qui prouvent l’actualité contemporaine de l’artiste. D’abord la grande rétrospective du Centre Pompidou en 1984, puis celle du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 2006, et enfin celle d’aujourd’hui au Musée d’Orsay.

Le fil rouge de cette dernière, « Peindre l’Arcadie », souligne le thème qui unifie le mieux les différentes périodes du peintre, celui d’une « recherche passionnée entre l’homme et la nature » (Guy Cogeval). Au gré de 150 peintures et photographies d’époque, l’exposition montre un Pierre Bonnard arcadien, surtout soucieux d’explorer sa propre intimité. Mais derrière le « peintre de la joie de vivre » dont les meilleures armes sont un sens aigu de la lumière et l’attrait pour les couleurs vives se cache un artiste doué d’ « une incroyable propension à aller vers un monde idéal ».

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Promenade dans le Paris Art déco

Promenade dans le Paris Art déco
(samedi 21 mars 2015 après-midi)

Après la journée Paris Art nouveau en 2014, les Cafés géographiques ont  proposé à leurs adhérents pour le début du printemps 2015 un après-midi Paris Art déco, sous la conduite de la même conférencière, Sylvie Gazannois.

Dans un périmètre circonscrit aux quartiers limitrophes des XVIe et VIIIe arrondissements, une promenade relativement courte a permis d’apprécier de nombreuses réalisations Art déco qui ont marqué l’urbanisation parisienne des années 1920-1930.

Près du palais de Tokyo , le groupe des Cafés géo, Tokyo très attentif aux propos éclairés de la conférencière Sylvie Gazannois (cliché de Daniel Oster)

Près du palais de Tokyo , le groupe des Cafés géo, Tokyo très attentif aux propos éclairés de la conférencière Sylvie Gazannois (cliché de Daniel Oster)

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La randonnée : une expérience géographique 

Jean-Louis Tissier, professeur émérite de géographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, présente brièvement Antoine de Baecque, l’intervenant de la soirée consacrée à  » la randonnée, une expérience géographique « . Antoine de Baecque, historien, professeur à l’ENS, vient de publier un ouvrage, La traversée des Alpes.Essai d’histoire marchée. (Gallimard, Bibliothèque des histoires, 2014), qui interroge le géographe intéressé par l’exercice de la randonnée.

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En septembre 2009, pendant un mois, l’historien-randonneur a marché tous les jours sur le chemin du GR5, du lac Léman jusqu’à la Méditerranée. Résultat : 650 km, 30 000 m de dénivelée, 30 cols majeurs gravis avec 17 kg sur le dos. Pour Jean-Louis Tissier, cette aventure équivaut à une véritable géographie à pied d’œuvre. Confronté à la pente, forcé d’avoir recours aux cartes pour résoudre ses problèmes d’itinéraire, obligé de se concentrer sur son orientation pour rattraper ses bifurcations malheureuses, Antoine de Baecque a fait en quelque sorte de la géographie à l’ancienne avec un goût prononcé pour les paysages alors que la géographie contemporaine préfère, elle, « traverser le monde sur coussin d’air en évitant les territoires » (dixit Jean-Louis Tissier).

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La Normandie d’Annie Ernaux

La Normandie d’Annie Ernaux

Même si le dernier livre d’Annie Ernaux a pour titre Le vrai lieu (Gallimard, 2014), le lecteur géographe de cet écrivain n’est sans doute pas le mieux placé pour appréhender une œuvre qui, pour l’essentiel, instaure un jeu de regards des classes sociales les unes sur les autres. Pourtant, l’espace joue un rôle important dans cette œuvre qui n’entend pas saisir la particularité d’une expérience mais, au contraire, sa « généralité indicible ».

Après trois livres d’inspiration autobiographique, Annie Ernaux publie en 1984 La place, un récit qui marque une rupture essentielle dans son travail d’écriture. Dans cette œuvre sur le père, l’écrivain jette le masque de l’affabulation romanesque pour partir à la recherche d’une vérité objective, plus précisément pour mettre en évidence les signes d’une réalité familiale. Et pour cela, les lieux et l’espace participent à la compréhension de la quête.

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 La campagne cauchoise

Dans La place, la campagne constitue la terre des origines, celle de la famille paternelle.

« L’histoire commence quelques mois avant le vingtième siècle, dans un village du pays de Caux, à vingt-cinq kilomètres de la mer. (…) Mon grand-père travaillait donc dans une ferme comme charretier. (…) Comme les autres femmes du village, elle (ma grand-mère) tissait chez elle pour le compte d’une fabrique de Rouen (…) »

Jamais décrit pour lui-même, l’espace n’intervient que dans la mesure où il influe sur les personnages. Le père a vécu dans une famille de paysans pauvres pour qui l’environnement rural est avant tout celui du travail et d’une existence difficile. La nature n’a rien de bucolique, il faut la dompter et l’exploiter pour survivre.

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Mayas – Révélation d’un temps sans fin

Exposition « Mayas – Révélation d’un temps sans fin, Paris, Musée du quai Branly, du 7 octobre 2014 au 8 février 2015.

Après le Mexique et le Brésil c’est au tour de la France d’accueillir une extraordinaire exposition sur les Mayas,  fascinante civilisation précolombienne qui a livré de nouveaux secrets depuis une dizaine d’années grâce à des découvertes majeures comme celle de la cité de Chactun (Etat de Campeche, Mexique). Le musée du quai Branly présente pendant quatre mois près de 400 objets provenant des collections de plus de 40 musées et grands sites mayas du Mexique. A travers un parcours thématique, l’exposition propose un panorama général d’une civilisation qui s’est développée durant trois millénaires dans un territoire bien plus diversifié qu’on ne le dit généralement. La scénographie, conçue par Jean-Michel Wilmotte, rend compte du cheminement choisi (du quotidien vers le sacré) en jouant sur les volumes, et sur le choix des vitrines ou au contraire des installations hors vitrine.

 

Affiche de l’exposition du quai Branly

Affiche de l’exposition du quai Branly

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Le parcours géographique des épidémies : des certitudes pour le sida, des incertitudes pour Ebola

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS)  a institué en 1988 une Journée mondiale de lutte contre le sida. Depuis cette date celle-ci  est organisée tous les 1er décembre pour sensibiliser les différents acteurs et l’opinion internationale aux moyens les plus appropriés à la lutte contre la pandémie. Dans le même temps les avancées de la recherche permettent une connaissance grandissante du fléau jusqu’à pouvoir reconstituer aujourd’hui son origine et les étapes de sa diffusion.

La revue américaine Science a publié le 3 octobre dernier un remarquable travail scientifique permettant de reconstituer le parcours géographique du sida (VIH ou virus de l’immunodéficience humaine) depuis son apparition dans l’actuelle République démocratique du Congo dans les années 1920.[1]

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Ecrire le paysage

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Lors des 14es Rencontres littéraires en pays de Savoie organisées par la Fondation Facim à Chamonix le 7 juin 2014 sur le thème « Ecrire le paysage »,  Maylis de Kerangal  lit  des extraits de son dernier livre paru sous le titre « à ce stade de la nuit » dans la collection « Paysages écrits » (éditions Guérin/Fondation Facim, 2014).

Depuis 2010 avec le prix Médicis décerné à son roman Naissance d’un pont, l’œuvre de Maylis de Kerangal rencontre une audience grandissante que vient confirmer  le très grand succès de Réparer les vivants paru en 2014. La plupart des livres de cet écrivain témoignent d’un intérêt marqué pour la question de l’espace géographique et en particulier pour celle des paysages. Cela nous vaut une merveille de petit texte (76 pages) que viennent de publier les éditions Guérin dans la collection « Ecrire le paysage » sous le titre  à ce stade de la nuit , avec un « à » minuscule comme pour souligner la place incertaine de pensées nocturnes dérivant sans logique autre que les rebonds d’un esprit qui se laisse emporter de digressions en digressions.

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Le caviar fait la fête
Le caviar reste un produit de fête prestigieux même si la géographie de sa production a bien changé depuis deux décennies (source : www.caviarpassion.com )

Le caviar reste un produit de fête prestigieux même si la géographie de sa production a bien changé depuis deux décennies (source : www.caviarpassion.com )

Chaque année en décembre, les pages des magazines consacrées aux repas de fêtes n’omettent rien des différentes variétés de caviar qui doivent figurer sur les meilleures tables. Le caviar garde son aura de mets de luxe malgré de profondes transformations dans sa production et sa commercialisation. Là aussi, la mondialisation est passée par là et, pour prendre un seul exemple,  le caviar made in France livre depuis quelques années une bataille impitoyable au caviar made in China. De leur côté, ignorant la part de marché croissante accaparée par les supermarchés, les grandes maisons qui commercialisent le produit aux œufs d’or (noir, gris ou brun) ne sont pas en reste en matière de compétition en fourbissant leurs armes, à grands renforts de communication et de nouveaux rituels de dégustation.

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1925 quand l’Art déco séduit le monde

Cité de l’architecture et du patrimoine, 16 octobre 2013- 17 février 2014

expo_art_decoA Paris, la Cité de l’architecture et du patrimoine consacre à l’Art déco une vaste et passionnante exposition qui rappelle l’exceptionnelle influence de l’art français dans le monde entier pendant cette période des Années Folles où la France, sortie finalement victorieuse de la Grande Guerre, veut honorer son rang de grande puissance. En réalité, l’Art déco n’est pas né en 1925 avec l’Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes qui se tient à Paris et va, bien plus tard, donner son nom à ce style, quelque peu oublié après 1945, mais suscitant depuis les années 1970 un engouement croissant qui se traduit par le succès des ventes publiques, des campagnes de restauration et de nombreuses expositions partout dans le monde. En fait, dès les années 1900, plusieurs mouvements d’artistes, d’artisans et d’architectes en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Autriche questionnent les orientations de l’art décoratif français en promouvant une nouvelle créativité aussi bien artistique que technique.

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La lingerie à l’épreuve de la mondialisation
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La lingerie est un secteur économique qui se porte bien à l’échelle mondiale (Source : L’Express.fr)

 Cette année encore, le 13 novembre 2013 à New York, le défilé de la marque de lingerie californienne Victoria’s Secret a été l’occasion d’un grand show à l’américaine  avec  casting de rêve et mise en scène spectaculaire, une véritable célébration des sous-vêtements parmi les plus affriolants. Dans quelques semaines, en janvier 2014, cette fois-ci à Paris, le Salon international de la lingerie réunira pendant trois jours de très nombreux professionnels du secteur tout en drainant un important public de visiteurs. Dans notre monde globalisé, le marché de la lingerie se porte bien et même très bien, en France comme dans le monde.

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