Café Géographique, 24 mai 2018
Antoine Rodriguez, historien de formation, est depuis 2012, directeur du service départemental des anciens combattants et victimes de guerre d’Ille-et-Vilaine. Il a été directeur adjoint de la « Mission Histoire » au Conseil Général de la Meuse où il a travaillé sur l’aménagement et la valorisation des sites de mémoire du département, en particulier celui de Verdun.
Notre intervenant, Antoine Rodriguez présente en quelques mots l’organisme public pour lequel il est directeur en Ille-et-Vilaine : l’ONACVG (Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerres) créé pendant la Première Guerre mondiale et qui est sous tutelle du Ministère des Armées. L’ONACVG a trois missions essentielles, la première est celle de la reconnaissance et de la réparation pour les anciens combattants engagés dans les conflits d’hier (Première et Seconde Guerres mondiales, guerre d’Indochine et guerre d’Algérie) mais aussi pour les combattants des conflits actuels (Mali, Afghanistan…); la deuxième mission est celle de l’action sociale avec des aides en particulier pour les victimes de la barbarie nazie mais aussi pour les victimes des attentats; la troisième mission concerne les actions mémorielles et citoyennes.
Il se propose de nous donner ce soir quelques exemples pour comprendre comment le centenaire de la Grande Guerre qui, en cette année 2018, clôt son cycle commémoratif, s’inscrit dans les territoires français. Son plan en trois parties permettra de mettre en évidence les particularismes et les sensibilités de la mémoire tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle locale.
I – Territoires et lieux de mémoire de la Grande Guerre
1 – « La géographie de guerre »
- La France du front
Antoine Rodriguez nous rappelle que les lieux de combats de la Première Guerre mondiale concernent le Nord et l’Est de l’espace français le long d’une ligne de front qui se stabilise dès juin 1915 et qui se développe de la mer du Nord à la Suisse sur près de 500km avec pour axe central Verdun. Ces territoires ont été extrêmement impactés par les combats qui ont duré près de cinq ans (août 1914-novembre 1918).
La photo de gauche est une vue aérienne du fort de Douaumont sur le champ de bataille autour de Verdun. Ce fort qui était le plus grand ouvrage de la place forte de Verdun a été pris par les Allemands le 25 février 1915 ; il va devenir le pivot de la défense allemande sur la rive droite de la Meuse. Pilonné par les Français, il est repris le 24 octobre 1915. Le paysage lunaire provoqué par l’impact des combats d’artillerie montre la violence de la Grande Guerre sur la ligne de front.