Un aimable planisphère de James Montgomery Flagg (1913)

Dessin du géographe n° 41

James Montgomery Flagg mériterait d’être davantage connu des géographes ; Cet américain (1877-1960) fut un très fameux affichiste, célèbre surtout pour son affiche pour le recrutement de l’armée américaine au moment de l’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Allemagne et aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne en 1917.

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On y voit un « Oncle Sam » auquel l’auteur a d’ailleurs prêté les traits de son visage qui pointe son doigt : « I want you for the US Army ». Ce dessin a été partout imité depuis.

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Ici le dessin de J.M.Flagg appartient au registre très apprécié au début du XX° siècle de la carte qui accueille au milieu des traits des rivages et des frontières une ou des caricatures.

Cette brune piquante à la chevelure abondante relève d’un type de dessin de femme, la bourgeoise ou la grisette, très répandu en Europe avant 1914 et jusque dans les années 30, dans les revues et en gravures à l’acide ou à la pointe sèche qui sont parfois encadrées sur les murs des salons.

Roland Courtot et Michel Sivignon
Janvier 2014

L’Afrique du Sud, 20 ans après, est-elle nouvelle ?

C’est la question posée à  Philippe Gervais-Lambony lors du  Café géo du 26 novembre 2013 au Café de Flore.

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Philippe GL se propose de répondre à cette question en quatre temps.

Les inerties spatiales

– Le nouveau paysage politique

– Mémoires et nostalgies

– Le changement social

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Les géographes et la guerre d’Algérie

Café géo : “Les géographes et la guerre d’Algérie”, avec Florence Deprest (auteure de Géographes en Algérie 1880-1950, Belin) et Armand Frémont (auteur de Algérie El Djazaïr, carnets de guerre et de terrain d’un géographe), le mardi 18 décembre 2012, de 19h30 à 21h30, au premier étage du Café de Flore, 172 bvd Saint Germain, 75006 Paris, M° Saint-Germain.

Présentation par Michel Sivignon,

Animé par Florence Deprest, Professeure à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et par Armand Frémont, recteur de Grenoble puis de Versailles.

Compte rendu de : Judicaëlle Dietrich

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Entre dessin et carte, les cartes satiriques : la pieuvre russe vue par les Japonais en 1904

Le dessin du géographe n° 38 – avril 2013

Depuis le XV° siècle au moins les cartographes ont appris à jouer avec le dessin des cartes dans un but de satire politique. On se trouve ici au carrefour de la carte et du dessin, carte détournée de sa vision de représentation scientifique, au profit d’une prise de position partisane.

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La carte présentée est une carte japonaise datant de mars 1904, c’est-à-dire des tout débuts de la guerre russo-japonaise, dessinée après la prise par surprise de la base russe de Port-Arthur, où la flotte russe d’Extrême-Orient fut décimée. Elle est antérieure à l’autre désastre naval russe de Tsushima tout comme à la bataille de Moukden en Mandchourie, qui amenèrent la Russie défaite à négocier en 1905. La carte est censée faire partie d’un « Atlas diplomatique humoristique de l’Europe et de l’Asie ».

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Peut-on encore croire en l’Europe quand on est Grec ?

Café Géo animé par Michel SIVIGNON, Professeur émérite de géographie à l’Université de Paris-X Nanterre, spécialiste de la Grèce et des Balkans.

Ce Café Géo a eu lieu le mardi 12 février au Pré en Bulle – 9 Lices Jean Moulin, Albi à partir de 18h30.

Présentation problématique :

La Grèce et l’Europe ou comment un Grec peut-il se sentir européen aujourd’hui ?

Essayons de tenir les deux bouts du fil historique. D’un côté le mot même d’Europe, désignant un continent, est un mot grec, et l’histoire d’Europe commence par un enlèvement, et l’image d’Europe par Félix Vallotton, peintre suisse est bien séduisante. D’un autre côté, rasant les murs les représentants de « la Troïka » (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne et FMI) qui viennent à Athènes pour la mise en œuvre des « réformes » imposées à la Grèce. Comment raccrocher ces deux images ? Passer de l’une à l’autre a-t-il un sens ?

L’appréciation portée sur « la crise grecque » procède des deux visions idéologiques totalement opposées. D’un côté ceux qui insistent sur la responsabilité de la Grèce (son personnel politique, ses gouvernements successifs, son administration d’Etat et même ses citoyens). De l’autre ceux qui voient dans la Grèce le maillon faible choisi pour porter le fer par les forces obscures de l’idéologie ultralibérale : en ce sens, la Grèce annonce simplement le sort qui attend les autres pays européens, tels le Portugal, l’Espagne, l’Italie. La liste n’est pas close.

Et le géographe là-dedans ? Doit-il se contenter d’analyser les classes sociales devant la crise ? Le désarroi des classes moyennes, le retour des pauvres à une situation qui les renvoie aux dures années de l’après guerre civile. Ou bien peut-il avec ses outils habituels dresser une géographie de la crise qui opposerait villes et campagnes, régions prospères et régions en appauvrissement rapide. Tout en sachant qu’il peut poser des hypothèses mais qu’il est trop tôt, dans une situation mouvante, pour se fondre sur des études élaborées.

La crise n’est-elle pas un révélateur des dysfonctionnements d’une société ?
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L’Australie entre imagination et découverte, à propos de « L’âge d’or des cartes marines », exposition à la BNF

L’Australie entre imagination et découverte, à propos de « L’âge d’or des cartes marines », exposition à la BNF (23 oct 2012-27 janvier 2013).

Le 4 novembre 2011 a été vendu aux enchères, à Richelieu-Drouot par Pierre Bergé et Associés, un exemplaire d’un ouvrage qui rassemble des relations de voyages du 17° siècle et d’époques antérieures. Une carte l’accompagne, Terre australe découverte l’an 1644, reproduite ici, c’est tout bonnement la première carte de l’Australie en français, dans l’état des connaissances de l’époque. Inutile de dire que ce livre a été vendu pour une somme rondelette : 14.000 euros. Peut-être un collectionneur australien ?

La carte de Melchisédec Thévenot est mentionnée comme référence première dans une légende de carte manuscrite de l’Océan Pacifique (Joao Texeira Albernaz 1649)  à l’exposition de la Bibliothèque Nationale de France en cours d’octobre 2012 à janvier 2013 ; .

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Retour sur une mémoire de géographe. 5 Juillet 1962 L’indépendance de l’Algérie.

Je me rappelle très précisément le 5 juillet 1962.

Une imageme revient, celle de la descente en avion sur Oran :le survol des bidonvilles interminables,  proches de l’aéroport, ponctués de figuiers et partout surmontés ce jour là de drapeaux verts et blancs, innombrables. L’affaire était pliée; une nouvelle ère commençait. C’était une chose d’avoir manifesté pour la paix en Algérie durant mes années d’étudiant et c’était tout autre chose d’assister  à ce bouleversement, la fin de 130 ans de colonisation française. Le paysage de la nouvelle Algérie, au sens propre, me sautait aux yeux.

Ce jour-là, après une permission en France,  j’avaisà Marseille pris l’avion pour Oran,afin de rejoindre Sainte Barbe du Tlélat, petit village de colonisation de l’Oranais. Làse trouvait mon nouveau corps, en l’occurrence un régiment de cuirassiers où je venais juste d’être affecté. J’y fus le cothurne de  Marc Augé qui se préparait à une carrière d’ethnologue ; il avait déjà pris langue avec Claude Lévi-Strauss.

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Vivez dans une carte postale !

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Il y a plusieurs mois, l’agence Look voyages proposait un séjour en République Dominicaine (7 nuits pour 990 euros). Proposition assortie d’une image séduisante: on y voit une petite île tropicale coiffée de cocotiers, soulignée d’une suggestion aguicheuse : « Vivez dans une carte postale ».Sous-entendu : c’est ici que vous aurez la chance de vivre pendant ces dix jours ; voyez le paysage que nous vous offrons ! Le séjour offert est bien situé en République Dominicaine, une des grandes Antilles. Mais cette image est-elle vraiment en République Dominicaine ou bien n’importe où sous les tropiques ?

D’ailleurs on ne nous propose pas de vivre huit jours en République Dominicaine  mais de passer ce séjour dans une carte postale.

Ce faisant on s’efforce de faire coïncider deux mythes, celui de l’île tropicale et celui de la carte postale.
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Les Saxons de Transylvanie : musique baroque et disparition d’une minorité.

Un article du Monde (Dimanche 5 Juin-Lundi 6 Juin 2011) intitulé de manière maladroite « La musique baroque, identité roumaine » traite de la découverte, dans des églises abandonnées de Transylvanie (Roumanie) de partitions du 17° et 18° siècle, qu’un musicologue local, Kurt Philippi, s’emploie à sauver.

Les églises sont celles de la communauté saxonne de langue allemande installée là à partir du 13° siècle et convertie au luthérianisme au moment de la Réforme.

Eglise et village fortifié saxon de Harman, Transylvanie.  (photosM.Sivignon)

Eglise et village fortifié saxon de Harman, Transylvanie. (photosM.Sivignon)

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« En Bourgogne, il n’y a pas de touristes »
Affiche sur les murs du métro Gare d’Austerlitz, 10 avril 2011.

Affiche sur les murs du métro Gare d’Austerlitz, 10 avril 2011.

Cela devait arriver. La boucle est bouclée. Sur une affiche, ici gare d’Austerlitz, on annonce la grande nouvelle « En Bourgogne il n’y a pas de touristes ». Pas de touristes, mais seulement des randonneurs, des marins d’eau douce, des amoureux, des cyclistes, des oenophiles etc.…

Dans cette province bénie des dieux, l’espèce honnie a disparu. Pour confirmation on peut s’adresser à www.pasdetouriste.com

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