Date / Heure
27/11/2013
18:30 - 20:30

Emplacement
Bistrot de Julie

Catégories


« Les glaciers pyrénéens, miroirs du climat régional » par Pierre RENÉ, glaciologue, Président de l’Association « Moraine », mercredi 27 novembre 2013 à 18h30 au Bistrot de Julie (4 Allée Paul Feuga – M° Palais de Justice).

Présentation

Contrairement aux relevés de températures et de précipitations, les variations glaciaires illustrent, de façon très visuelle, l’existence d’un impact du changement climatique sur notre environnement. Ainsi, les glaciers
constituent des indicateurs de « l’état de santé » de la Terre.

Dans les Pyrénées, étant donnés la latitude (42°45’ latitude Nord), l’altitude maximum (3400m) et le climat régional, les glaciers connaissent des conditions limites d’existence. Ils sont donc assez réduits, et aucun d’entre eux ne dépasse 1km² de superficie. Cette spécificité en fait des indicateurs environnementaux particulièrement  sensibles aux variations climatiques. En effet, ils connaissent depuis un siècle et demi une régression spectaculaire puisque la perte de superficie est d’environ 85%. Durant la même période, les glaciers alpins n’ont perdu que 40% de leur surface. Le suivi des glaciers pyrénéens (les plus méridionaux d’Europe) participe à la base de données mondiale au niveau d’une région (le Sud-Ouest de la France) où le réchauffement climatique est et serait particulièrement important.

glacier_ossoue

En zones tempérées, l’étude des glaciers consiste à mesurer leurs « mensurations » : longueur (1 dimension), surface (2 dimensions) et volume (3 dimensions). Plus on augmente le nombre de dimensions et plus l’investigation est complexe, mais plus le comportement réel d’un glacier est quantifié. Les résultats sur une longue période illustrent la tendance climatique régionale.

Depuis 1850, les glaciers pyrénéens ont subi des diminutions de longueur, de surface et de volume atteignant parfois 100% puisque certains d’entre eux ont récemment disparu. L’ampleur de l’évolution est fonction de la morphologie de chacun. Ceux qui possèdent une forte extension longitudinale ont connu une grande régression (Las Néous, Ossoue), tandis que ceux situés enpied de paroi (formés à partir de résidus avalancheux) montrent des variations moindres (Pailla, Barroude).

tableau_glaciers_pyreneens

L’éventuelle disparition totale des glaciers pyrénéens ne serait pas une nouveauté car elle se serait déjà produite au cours de l’Ere Quaternaire. Par contre, les causes anthropiques de cet aboutissement sont véritablement inédites.