Café géo Toulouse 30.03.16
avec Véronique Lassailly-Jacob, professeur émérite de géographie à l’Université de Poitiers

Rappelons que la COP 21 (novembre 2005) s’est terminé par un accord sur trois points :

  • Réduire la production des gaz à effet de serre pour ne pas dépasser une augmentation de température de 1,5°.
  • Accélérer la transition énergétique (énergies renouvelables, etc.).
  • Promouvoir une « justice climatique ».

Ne pas respecter rapidement cet accord, c’est prendre le risque de migrations climatiques massives en provenance d’une part, des îles basses et des grands deltas, inondés à cause de l’élévation du niveau des mers et d’autre part, des zones tropicales sèches et arides désertifiées par les sécheresses.

Migrations environnementales et migrations climatiques

On compte officiellement (Norwegian Refugee Council) plus de 19,3 millions de déplacés environnementaux en 2014, victimes de catastrophes brutales (inondations, séisme, tsunamis, etc.). Ce chiffre de 19,3 millions est sous-estimé puisqu’il ne comprend que les déplacés environnementaux. Il ne prend pas en compte les migrants, victimes de dégradations lentes de l’environnement (élévation lente des eaux, érosion des côtes, désertification progressive, etc.). Ces migrants sont difficiles à comptabiliser, contrairement aux précédents.

  • Être déplacé signifie être forcé à fuir et demeurer à l’intérieur du pays, ce qui est le cas de la majorité des migrants environnementaux,
  • Être réfugié signifie migrer sous la contrainte à l’extérieur du pays, ce qui ne concerne qu’une minorité des migrants environnementaux.
  • Être migrant signifie être acteur de son déplacement.

La notion de migration environnementale a été introduite par l’ONU lors du 1er sommet de la Terre à Stockholm en 1972, en lien avec une prise de conscience des dégradations anthropiques croissantes. Celle de migration climatique apparaît plus récemment dans les rapports du Groupe d’experts Intergouvernemental d’Etudes du Climat, le GIEC.

La carte des migrations climatiques montre qu’elles ne concernent pas seulement les pays du sud, mais aussi les pays riches (Amérique du nord, Japon par exemple). Sont particulièrement touchés : les grands deltas, les petites îles (Tuvalu d’où l’on migre vers l’Australie, ou les Maldives vers l’Inde), les côtes soumises aux déferlantes et aux tsunamis, la désertification comme au Sahel, les zones d’ouragans comme la Nouvelle-Orléans, les zones arctiques à cause de la fonte des glaces et du pergélisol, etc.

zones-vulnerables-changement-climatique

Les migrations climatiques sont de plus ressenties comme indésirables : imprécises et mal connues, insuffisamment étudiées, de plus en plus massives, elles suscitent la peur et des fantasmes d’invasion. Notre perception actuelle de la migration est celle d’une anomalie, d’un danger, contrairement à la sédentarité, symbole de la norme et de la sécurité. En 1985, le PNUE annonce 10 millions de réfugiés environnementaux (c’est l’époque des grandes sécheresses sahéliennes), en 1995 le climatologue Norman Myers en annonce 25 millions et parle d’exode environnemental, en 2010, tout le monde s’accorde pour 50 millions, enfin l’UNU (Université des Nations Unies) prévoit 200 millions pour 2050 tandis que Christian Aid parle pour cette même année de 300 millions. Les chiffres de concordent pas, il s’agit d’estimations ou de prévisions plus que de mesures exactes, ils sont donc anxiogènes, à l’image de cette carte alarmiste, publiée dans L’exemplaire, revue de l’Université de Laval. Elle montre de grands flux migratoires du sud vers le nord, mais ils ne sont ni datés, ni quantifiés. Et les recherches ont prouvé que la plupart des migrants environnementaux restent dans leur pays.

migrations-environnementales

Des programmes de recherche plus sérieux sur les migrations environnementales ont été mis en place récemment, comme le grand programme européen Each For (Environmental Change and Forced Migration Scenarios) qui, de 2007 à 2009, s’est déroulé dans 23 pays, comme le vaste programme britannique Foresight, Migration and global environmental change, ou comme le programme français Exclim, Exil Climatique : Gérer les déplacements des populations dus aux phénomènes climatiques extrêmes (2009-2012). Ces programmes sont instructifs mais ils se déroulent sur des durées trop courtes pour permettre de rendre compte de parcours migratoires individuels ou familiaux sur le temps long. Un migrant environnemental peut, par la suite, retourner chez lui ou bien se sédentariser dans la zone d’accueil ou encore migrer à nouveau pour des raisons économiques ou politiques. Enfin, un programme comme Each For utilise une même démarche méthodologique pour toutes les études de cas alors que certaines auraient besoin d’une approche spécifique.

Le programme Exclim au Burkina Faso

J’ai participé au programme Exclim qui avait pour objectif d’étudier des cas de migrations climatiques dans 6 pays : en Grèce (incendies de forêts), en Turquie (sécheresse), en Belgique et dans les îles des Maldives (montée des eaux), enfin, aux Etats-Unis (Nouvelle Orléans) et au Burkina Faso (inondations). Les objets d’étude étaient :

  • La perception du changement climatique par les sinistrés eux-mêmes et par les acteurs institutionnels ou académiques.
  • Les processus d’adaptation au phénomène climatique extrême, qu’ils soient spontanément adoptés par les migrants (rapportés par eux-mêmes) ou programmés par les autorités publiques.
  • L’analyse des initiatives et cadres d’action à l’échelle internationale menant à l’émergence d’une gouvernance visant à évaluer et prévenir les migrations climatiques.

Je me suis rendue au Burkina Faso pour y étudier les effets des inondations, notamment les mobilités qu’elles avaient engendrées. Pays sahélien enclavé, le Burkina Faso est affecté par des crises climatiques récurrentes : sécheresses, vents violents et plus récemment inondations. C’est un pays essentiellement rural, malgré la croissance effrénée de Ouagadougou, au total, on estime la population burkinabè à 18 millions d’habitants en 2015. Il fait partie de la CNUCC, Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique. A ce titre, il reçoit des financements pour l’application de son PANA, plan national d’adaptation au changement climatique.

Deux hivernages très pluvieux ont eu lieu en 2009 et 2010. Ce n’est pas un phénomène nouveau, sauf par l’ampleur des précipitations :

  • Le 1° septembre 2009, 263 mm d’eau tombent en 7 h sur Ouagadougou et ses environs. 41 morts, 386 blessés, 33000 maisons détruites.
  • Le 22 juillet 2010 et fin août (ma première visite eut lieu début septembre) : 239 mm sur le nord du pays, 15 morts, 84000 sans-abri. Et surtout, destruction des petits barrages hydroagricoles construits dès les années 60 pour lutter contre les effets de la sécheresse, irriguer les maraîchages en saison sèche, abreuver les troupeaux des éleveurs et permettre la pêche.

La pluie peut être destructrice, même au Sahel où elle est habituellement bienvenue dans un pays réputé sec.

 Carte produite par Emilie Nocent, université de Poitiers

Carte produite par Emilie Nocent, université de Poitiers

 

Les enquêtes :

Ma première mission s’est déroulée en septembre 2010 (3 semaines), prise en charge par Exclim et facilitée par l’IRD qui a mis à ma disposition un bureau, un véhicule et un chauffeur : aucune recherche sérieuse n’est possible sans l’appui d’une structure locale. J’ai conduit des entretiens semi directifs auprès de 36 personnes, à Ouagadougou, Kaya, Tougouri et dans les environs de la capitale (Saaba-Tanghin et Yagma) : 6 universitaires burkinabés, 12 fonctionnaires, 4 membres d’ONG et 14 sinistrés, soit restés sur place, soit déplacés dans la périphérie d’Ouagadougou.

Ma seconde mission s’est déroulée en novembre 2013 (2 semaines) grâce au financement de mon laboratoire de recherche, Migrinter et grâce à l’IRD. Le temps très court ne m’a permis de mener des enquêtes qu’à Ouagadougou (quartier de Laonag Yiri) et dans ses environs (village de Saaba-Tanghin et trame d’accueil de Yagma). Les entretiens semi directifs ont porté sur 19 personnes, dont 3 chefs coutumiers, 2 délégués et 14 personnes anciennement sinistrées dont 9 femmes. 5 de ces 19 personnes avaient été rencontrées en 2010.

Les résultats des enquêtes

Ils concernent :

1 – La difficulté de faire des enquêtes en situation d’urgence, alors que l’eau est encore là.

2 – Le changement climatique n’est que partiellement responsable des dommages subis.

3 – L’aide à la réhabilitation n’a concerné qu’un petit nombre de sinistrés, les plus visibles, ceux de Ouagadougou. Les autres, habitants des campagnes et des petites villes, ont été oubliés.

4 – Le déplacement contraint des citadins les plus pauvres vers la périphérie de Ouagadougou a été instrumentalisé par le gouvernement du Burkina Faso.

  1. Les enquêtes en situation d’urgence : sur les lieux visités en 2010, pendant les inondations, se trouvent déjà des ONG, des représentants de l’Action sociale, des journalistes, des experts internationaux, etc. Comment le chercheur peut-il s’insérer parmi eux ? A-t-il une place ?
  • Dans une telle situation, je n’ai pas pu choisir, en tant que chercheur, mon échantillon de recherche. Avant même de voir les autorités locales (les chefs de villages), le représentant du Ministère de l’Action sociale qui avait une position dominante en tant qu’envoyé par l’Etat, me désignait les familles à visiter.
  • Autre problème, la représentation des sinistrés du statut du chercheur : traumatisés, ils attendent de l’aide immédiate et non des entretiens sur leur passé et leur futur. Ils ne veulent parler que de la situation présente et de l’aide dont ils ont besoin. On peut s’interroger sur le sens des informations recueillies par le chercheur dans un tel contexte.
  • Enfin, le changement climatique est désormais perçu et reconnu par les classes sociales aisées et par les autorités. Les sinistrés quant à eux ont compris qu’il s’agissait d’un phénomène nouveau, dont ils attribuent la responsabilité à la fatalité ou à Dieu.
  1. L’étendue des dommages n’est pas due seulement au changement climatique, l’Etat en est également responsable par ses politiques urbaines et de développement rural. Exemples :

– Les caniveaux bouchés par les détritus ne sont pas entretenus par les autorités responsables de la ville et facilitent les inondations.

Un quartier non-loti, récemment inondé à Kaya

Un quartier non-loti, récemment inondé à Kaya

 

– Sur cette photo, on voit au fond le mur d’une construction illégale dans un quartier non loti et non planifié : ce mur a arrêté le torrent d’eau (qui circulait de bas en haut de la photo) et provoqué la destruction des deux concessions de part et d’autre.

– En milieu rural, les petits barrages lancés par la politique de développement rural n’ont pas été entretenus et sont emportés par les crues :

Digue-pont de Saaba-Tanghin détruite par les eaux

Digue-pont de Saaba-Tanghin détruite par les eaux

– Les secours sont venus d’abord des Burkinabés eux-mêmes, ceux de l’intérieur (vivres, animaux) et ceux de la diaspora extérieure (argent, venu de New York notamment). Puis, ce sont les ONG nationales et internationales qui sont intervenues, chacune pour leurs bénéficiaires, ce qui a entraîné quelques conflits. En dernier lieu, c’est le Ministère de la Solidarité et de l’Action sociale a distribué des secours d’urgence, son retard étant dû aux lenteurs hiérarchiques dans les bureaucraties nationale (CONASUR, Conseil national des secours d’urgence) régionale (CORESUR, Conseil régional des secours d’urgence) provinciale (COPROSUR, Conseil provincial des secours d’urgence) et locale (CODESUR, Conseil Départemental des secours d’urgence).

  1. L’injustice spatiale dans la répartition des secours et la réhabilitation entre la capitale et les provinces se traduit dans les migrations dites « climatiques », qui sont de trois sortes :

– les migrations de proximité, temporaires et réversibles concernent la majorité des habitants des campagnes et des petites villes. La solidarité familiale et de voisinage a assuré l’hébergement en attendant le retrait des eaux et le retour des familles dans les concessions devenues des zones à risque. Il n’y eut aucune aide de l’Etat pour un relogement. Quelques sinistrés bénéficièrent d’un financement de l’Action sociale pour la reconstruction.

– les migrations secondaires ne sont pas liées directement au changement climatique : les jeunes des villages privés de barrages par les crues n’ont pas de financement pour leur reconstruction, ni de l’Etat ni de l’Europe. Dans ces villages, on observe une accentuation des migrations circulaires de travail puisqu’il n’y a plus de maraîchage en saison sèche : les jeunes partent travailler dans d’autres zones maraichères ou bien faire de l’orpaillage, avant d’aller peut-être, mais pas encore, vers les villes. Ils peuvent quitter le pays pour faire de l’orpaillage au Sénégal et en Côte d’Ivoire. L’orpaillage est très dangereux et les parents des jeunes essaient de les dissuader de partir, mais ils partent quand même car ils ont besoin d’argent pour aider la famille et acheter la moto indispensable pour se rendre en ville ou chercher du travail.

– les migrations, sinon forcées, du moins fortement incitées et encadrées par les autorités, concernent les citoyens les plus pauvres de la capitale et les dirigent vers la grande périphérie.

  1. Le déplacement des citadins pauvres est une sorte de « déguerpissement » au nom du changement climatique : les 13000 sinistrés sont issus de 4 quartiers précaires de Ouagadougou (on ne parle pas de bidonvilles en Afrique). Chassés par l’eau, les sinistrés sont d’abord hébergés dans l’hippodrome, puis fortement incités à se rendre à 20 km sur une « trame d’accueil » de 900 ha dénommée Yagma. Le lieu a été loti. Les familles reçoivent une parcelle de terre bornée pour y construire elles-mêmes leur maison, ainsi que 20 tôles (soit 2 pièces), du ciment et 50000 francs CFA (pas grand-chose).

La sécurité de cette propriété importe beaucoup à tous, et surtout aux femmes, mais les sinistrés travaillaient dans le secteur informel en ville : ils en sont à 20 km, perdent leurs petits métiers de citadins (vendeuses d’eau glacée, de fruits, vendeurs de journaux, gardiens de parking, etc.) ou doivent acheter un vélo ou une moto pour  se rendre en ville. En même temps, leurs maisons détruites par les eaux en ville sont rasées au bulldozer par l’Etat pour éviter tout retour et permettre la construction de logements neufs pour des couches sociales supérieures (une sorte de gentrification).

Quartier détruit par les eaux et les bulldozers au centre d’Ouagadougou

Quartier détruit par les eaux et les bulldozers au centre d’Ouagadougou

 

Le village de Yagma est double : le vieux village (Yagma 1) et celui des réfugiés (Yagma 2). Les relations entre les deux ne sont pas faciles car les réfugiés de Yagma 2 sont installés sur des terres prises aux habitants de Yagma 1.

Avec des financements de l’Union Européenne, de Help (ONG allemande) ou d’ONU habitat, les sinistrés construisent leurs maisons et l’Etat assainit le terrain par la construction de caniveaux neufs, et d’autres travaux d’infrastructures. Ce sont les femmes sinistrées qui travaillent à ces travaux d’assainissement car elles ont peu de sources de rémunérations à Yagma. Elles se plaignent de ne pouvoir « joindre les deux bouts » depuis leur arrivée à Yagma. En somme, l’Etat utilise des fonds dédiés aux victimes des inondations pour réaliser un nouveau quartier de la capitale car celle-ci s’étend de plus en plus et très rapidement : c’est une instrumentalisation du changement climatique.

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La nouvelle agglomération se construit peu à peu socialement : Au début, elle était formée de 4 entités, les 4 quartiers d’Ouagadougou, composés de gens venus de tout le Burkina Faso. Il n’y avait pas de conscience collective ni de chef de village ou d’agglomération. Ils n’étaient pas des ruraux mais des citadins regroupés brusquement hors de la ville, à qui l’on retirait le droit de vivre en ville et de la ville. Mais déjà arrivent des non sinistrés, des militaires, des fonctionnaires, des grands commerçants, plus argentés, qui rachètent les parcelles abandonnées par des sinistrés pour y construire de grandes villas. Les sinistrés sont moins nombreux que prévu (3600 familles), car un certain nombre d’entre eux n’ont pas hésité à repartir avec les tôles et le ciment pour s’installer à nouveau en ville, libérant ainsi des parcelles pour de nouveaux habitants non réfugiés.

Riche villa à côté d’une case de sinistré

Riche villa à côté d’une case de sinistré

Les anciens sinistrés des inondations installés à Yagma côtoient désormais des riches propriétaires qui investissent dans cette « trame d’accueil » destinée à devenir un quartier de Ouagadougou. Réussiront ils à conserver leur place, à protéger leurs droits de résidence et de travail à Yagma ?

Questions

1° question : Comment peut-on inscrire un événement (les pluies) dans une évolution qu’on appelle changement climatique ?

V.L.J. : Bien sûr, il y a déjà eu des hivernages très pluvieux par le passé, mais pour la 1° fois, les intempéries affectent durement la capitale, Ouagadougou : les dégâts sont concentrés dans les quartiers précaires et sont spectaculaires (les maisons en banco transformé en boue, s’effondrent). Les pluies diluviennes du 1er septembre 2009 sont l’événement fondateur d’une prise de conscience nationale du changement climatique.

Intervention dans le public : Il y a de plus en plus de phénomènes aggravants, mais leur instrumentalisation par l’Etat et par d’autres organismes brouille la perception du changement climatique, constamment mêlé à des facteurs économiques et politiques.

2° question : Vous avez parlé de la nécessité de recueillir la parole même des sinistrés, mais leur place semble faible dans la liste des entretiens que vous avez donnée.

V.L.J. : Non, leur place est importante, surtout en 2013. La majorité des entretiens ont eu lieu avec les sinistrés eux-mêmes. Mais un entretien prend du temps car il faut avoir recours à un interprète. La plupart des personnes interrogées ne parlaient pas le français. Elles parlaient en majorité le moré. J’ai toujours été accompagnée par une étudiante qui était à la fois une intermédiaire (c’est elle qui me présentait et expliquait le but de notre visite) et une traductrice. D’autre part, il était parfois difficile de trouver des personnes disponibles pour un entretien dans la journée. A Yagma, les hommes travaillent le plus souvent en ville et rentrent tard ; ce sont surtout des femmes qui ont été interrogées.

Intervention dans le public : Les citadins pauvres sont déplacés à la périphérie des villes, ce « déguerpissement » a lieu dans toutes les villes africaines, Abidjan, Nairobi, etc. Mais les quartiers périphériques sont maintenant dans la ville elle-même et leur réaménagement par les ONG conduit automatiquement à l’expulsion. Et les pauvres en arrivent à défendre leur pauvreté afin de rester chez eux !

3° question : Pourquoi y a t’il beaucoup de militaires à Yagma 2 ?

V.L.J. : c’est une rumeur, mais il y a quand même un camp militaire tout proche. On voit se construire aussi des villas pour des fonctionnaires pour qui 20 km en voiture n’est pas un problème, et pour de grands commerçants musulmans car il y a une belle mosquée neuve financée par la Turquie, etc. Il s’agit toujours de catégories sociales supérieures.

Compte-rendu établi par Jean-Marc PINET et revu par Véronique LASSAILLY-JACOB