Septembre  2001

argalasti

Dans le cadre des cafés géographiques « délocalisés », type de ceux de Saint-Dié, je signale à tous la tenue d’un café géo hors les murs dans la petite bourgade d’Argalasti, dans le Pilion près de Volos, en Thessalie, à l’occasion de l’étude de terrain annuelle de la commission de géographie rurale du CNFG.
Notre collègue Michel Sivignon a animé ce café sur la terrasse du principal établissement, à l’ombre de platanes centenaires, en compagnie du démarque (maire) de la commune, dont notre collègue est citoyen d’honneur en tant que résident secondaire.
Cette commune, très riche au XVIIIème siècle du fait des productions fruitières (olive, figue, pomme, poire, amande, vigne) a connu une émigration précoce vers l’Amérique. Le pays a été libéré dès 1881 de la domination turque.
Les débats ont porté :

–  sur la réforme communale en Grèce qui a abouti à passer de 5910 communes ou municipalités (dimos ou dème) à 1033 dèmes et à 52 nomes (l’équivalent de nos départements) et 14 régions administratives. Alors qu’il y a 10 régions historiques. Le maire, du parti Pasok, était favorable à ce regroupement. Il trouve même qu’il faudrait aller plus loin et faire d’Argalasti la capitale du Sud-Pilion en intégrant la commune de Trikeri au Sud.

– Il a été également fait état de l’essor du tourisme, en particulier des résidences secondaires (Allemands et Anglais surtout, plus un Français !), désormais plus important dans l’économie que l’agriculture. L’aéroport de Volos reçoit des vols directs d’Heathrow deux fois par semaine, ce qui a permis l’essor d’un tourisme peu polluant et « dispersé » de petits groupe dans toute la région.

– Les problèmes majeurs sont ceux de l’eau, d’où la multiplication des forages et la perspective d’un barrage de retenue, et des incendies (trois importants dans les dix dernières années). La population communale est en léger repli : 2450 habitants en 1991, 2250 en 2001.

Le Café géographique avait été précédé, de la visite du centre de santé de la commune qui sert de petit centre d’urgence, avec un laboratoire, une petite salle pour la chirurgie, un appareillage de radiologie et qui regroupe une trentaine de personnes (médecins, infirmiers, dentistes, etc…) et où les soins sont gratuits, ainsi que la visite d’une huilerie coopérative (il y a 350 000 oliviers dans la commune !) qui regroupe 350 membres. Pour tous ceux qui voudraient en savoir plus nous pouvons déjà annoncer que notre cinéaste embarqué, Jean-Louis Tissier, a filmé les débats et qu’il a promis la sortie d’un documentaire sur l’étude de terrain dont le titre est évocateur : Sept jours en Thessalie

Compte-rendu par Jean Renard
ex-président (1991-2001) de la Commission de géographie rurale, professeur émérite à l’université de Nantes.