Le « blanc des cartes », loin d’être un simple vide, se révèle être un outil puissant, tantôt de protestation, tantôt d’omission stratégique. À travers divers exemples et en s’appuyant sur l’ouvrage qu’il a publié avec Sylvain Genevois (Université de La Réunion) et Xemartin Laborde (journal Le Monde) aux éditions Autrement, Matthieu Noucher a démontré comment ces zones peuvent simultanément dissimuler et éclairer des enjeux locaux et globaux. Dans un contexte marqué par une saturation d’informations, ces « fuites cartographiques » ne se contentent pas de refléter les dynamiques sociales, politiques et environnementales : elles les modèlent et les instrumentalisent, tout en s’affirmant parfois aussi comme une forme de résistance et de contestation.

Delphine Papin, Juliette Morel et Daniel Oster
Le désir de comprendre l’évolution du conflit en Ukraine a donné au grand public un regain d’intérêt pour les cartes. C’est pourquoi nous étions particulièrement heureux de recevoir au Flore deux spécialistes de la cartographie utilisant les ressources informatiques, Juliette Morel, universitaire (1), et Delphine Papin, directrice du service Cartographie et Infographie du journal Le Monde (2).
