Michael Kohlhaas, Arnaud des Pallières, 2013 (France).
On retiendra d’abord de Michael Kohlhaas son premier plan, qui donne aux deux heures qui suivent leur tonalité, les contamine, revenant décliné de diverses manières dans une sorte de leitmotiv paysager qui préside à la logique d’ensemble du film. La caméra s’attarde longuement sur un affleurement rocheux dans une plaine cévenole que révèle ensuite un plan d’ensemble, tandis que des rafales de vent hurlent dans les oreilles du spectateur et que la lumière change au gré du mouvement des nuages, à la manière de projecteurs balayant l’herbe rase. Arnaud des Pallières, aidé par la superbe photographie de Jeanne Lapoirie, pense ainsi son film dans et par l’espace, d’abord à travers la beauté terrible des paysages des Cévennes.