A peine arrivés à Paris au mitan des années quatre-vingt-dix, Michel Sivignon et son épouse Michèle (un seul prénom pour deux) sont invités au Café géo. Nous venons d’ouvrir la saison avec Yves Lacoste, Roger Brunet, Jean-Pierre Raison, Chantal Blanc-Pamard et Hervé Rakoto Ramiarantsoa et… très vite, Michel Sivignon nous parle de la Grèce, pays qu’il connaissait intimement pour y avoir fait sa thèse sur la Thessalie à la charnière des années 1960-1970, des Balkans, de l’Albanie… Dans les archives du Clermontois André Fel, nous retrouvons cette photo prise en Thessalie lors d’un voyage en 1992 : « Michel Sivignon, notre pâtre grec ».
Le 18 octobre 2022, Nicolas Ginsburger (historien), Marie-Claire Robic et Jean-Louis Tissier (géographes) furent les invités des Cafés géo au Flore afin d’évoquer le travail, l’action et la vie des géographes français pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont dirigé en 2021 un volumineux ouvrage composé de vingt chapitres rédigés par quinze auteurs. Ce livre, accessible en Open edition, a donné lieu à de nombreux comptes rendus (dans les Annales de géographie, Cybergeo, GéoCarrefour, Confins, The AAG, les Cahiers de géographie du Québec… ). (suite…)
Armand Frémont, qui vient de nous quitter aura marqué la géographie contemporaine de langue française.
Il fut d’abord et très profondément attaché à sa Normandie natale. Attaché en particulier à la ville du Havre et à ce village de l’Eure, Francheville, où avec Monique, sa femme, ils ont passé beaucoup de temps, ces dernières années.
Sans doute beaucoup de géographes ont-ils eu un parcours similaire qui consiste à suivre une veine régionale : pourquoi ne pas exploiter une connaissance intime d’une société inscrite dans votre terre d’origine et en faire un objet d’étude ? Cette démarche était encouragée par l’orientation de la géographie vers les études régionales, depuis les premiers développements de la géographie scientifique, au XXe siècle.