Les Alpes, un paysage de carte postale ?

affiche-café-laslazCafé géographique « Les Alpes, un paysage de carte postale ? », animé par Bénédicte Tratnjek, avec Lionel Laslaz (géographe, Université de Savoie), le jeudi 11 octobre 2012 au Bar Thiers (54 rue Thiers, Saint-Dié-des-Vosges) à 19h30.

Le 11 octobre 2012, à 19h30, à Saint-Dié-des-Vosges, les Cafés Géographiques accueillent Lionel Laslaz, maître de conférences à l’Université de Savoie, à Chambéry pour un café géographique sur « Les Alpes, un paysage de carte postale ? ». Spécialiste des espaces protégés et notamment dans les Alpes, différents ouvrages qu’il a publiés circulent dans la salle. Bénédicte Tratnjek précise comment l’idée d’organiser ce café géographique est née : après les comptes rendus de lecture de plusieurs ouvrages de Lionel Laslaz (dont le superbe La Meije, un haut lieu alpin, malheureusement épuisé), les Cafés géographiques ont accueilli sur le site une « Carte postale du Mont Blanc ».Comment ne pas revenir, pendant une édition du Festival international de géographie consacrée aux paysages, sur ces paysages, qui, pour beaucoup d’entre nous évoquent un paysage de carte postale, un paysage de tourisme, un paysage de loisirs, et même un paysage de légendes. Mais, pour les habitants, les Alpes sont aussi un espace de vie, un espace de travail, un espace de conflits[1]. Derrière la carte postale, quels paysages ?

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Espaces protégés : une nature sous cloche ?

Café Géo animé par Lionel LASLAZ, Maître de conférences en géographie à l’Université de Savoie, membre du Laboratoire EDYTEM – UMR 5204 du CNRS.

Ce Café Géo a eu lieu le mardi 13 novembre 2012 au Pré en Bulle – 9 Lices Jean Moulin, Albi.

Présentation problématique :

Ce Café Géo interroge la finalité des espaces protégés. Ont-ils encore, pour certains d’entre eux tout au moins, des missions exclusives et radicales de protection de l’environnement, excluant les activités humaines ? Les pratiques de déplacements forcés et de « déguerpissement » mises en œuvre dans certains Etats des Suds sont là pour rappeler cette réalité, trop souvent évincée sous le sceau reluisant de la protection de l’environnement. Ou ont-ils, pour partie, pris le chemin des logiques intégratives apparues dans les années 1980 ? L’émergence des procédures participatives, la reconnaissance des « communautés autochtones », les modalités d’une « gouvernance nouvelle » ont en effet aussi concerné les espaces protégés.

Cette présentation propose un état des lieux de la protection dans le monde, en insistant sur les différentes formes qu’elle revêt et les diverses catégories d’espaces protégés qu’elle sous-tend. Ensuite, la politique des espaces protégés est étudiée en France, à travers la multiplicité des outils et dans une perspective diachronique traduisant une ouverture croissante vers les sociétés modelant ces espaces de « nature » préservée. Néanmoins, les deux réserves intégrales existant en France rappellent une vision plus radicale à des fins de suivi scientifique : sont-elles éthiquement et socialement satisfaisantes ?

La compatibilité entre usages des espaces protégés et finalités de conservation, que cette dernière soit réglementaire (du type « parc national ») ou contractuelle (du type « parc naturel régional »), est au cœur des inflexions enregistrées durant les dernières années (chartes des parcs nationaux, depuis la loi du 14 avril 2006). Ce paradigme ne renvoie-t-il pas à deux « polarités contraires » qui le résumeraient à concilier l’inconciliable ?
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Hommage à Pierre Gentelle

Lorsque Pierre Gentelle nous rendit visite pour 4 heures de cours de concours le 9 décembre 2008, dans le cadre de la nouvelle question de programme « Nourrir les hommes », il avait pris un soin méticuleux à se renseigner sur les caractéristiques du CAPES et de l’agrégation, s’inquiétant du décalage entre son année de passage de l’agrégation, fort lointaine, et les réalités actuelles des concours. Son cours « Nourrir le premier peuple du Monde. La Chine face au défi alimentaire », ponctué d’anecdotes et de facéties, avait enthousiasmé les étudiants.

Lorsqu’il revint à Chambéry, c’était pour la 7e édition de notre journée d’études Géo’rizon, le jeudi 17 décembre 2009, consacrée à « l’Asie orientale » et à laquelle il participa aux côtés de Marie-Orange Rivé-Lasan, Philippe Pelletier et Guillaume Giroir. Clôturant la journée, il avait néanmoins captivé l’auditoire, fatigué par une journée bien pleine. Sans Powerpoint ni document, mais avec des images dans les mots, il avait atteint la cible des géographes en devenir. Un sens du verbe et de l’expression qui faisait à chaque fois mouche. Collant au programme de Terminale, cette journée d’études avait pu être suivie, en sus des étudiants, par deux classes de Terminale accompagnées de collègues enseignants du Lycée d’Argonay, près d’Annecy. Les lycéens avaient été fascinés par son sens de la formule, son humour corrosif, son côté « vulgarisateur » (quel mot mal choisi !) dont la géographie a tant besoin, et son comportement de franc-tireur. Ils avaient regretté leur départ vers le bus qui devait les ramener dans les horaires impartis vers leur lycée. Pierre Gentelle m’avait demandé les coordonnées de l’enseignante qui avait fait les démarches, pas toujours simples, auprès de son établissement pour pouvoir emmener ces deux classes à cette manifestation. Il tenait à lui adresser un message directement : « donnez-moi l’adresse de la prof des terminales que je la félicite », et elle reçut effectivement un courriel qui l’a beaucoup touchée.

Il y avait chez Pierre Gentelle cette passion de l’enseignement et de la transmission, une réponse aux diverses sollicitations toujours enthousiaste, sans complication et affichage de titres, un respect pour les étudiants et les petites universités de « province » qui les accueillent.

Si je devais retenir deux choses de Pierre Gentelle, ce serait d’une part le doute, si souvent oublié des chemins académiques pavés de certitudes. Ce serait d’autre part un don de la captation : captation du public et de l’auditoire, comme de ses lecteurs des Lettres de Cassandre, captation des faits essentiels et des articulations majeures, captation des tics, des petits travers de ces contemporains.

Si la géographie a perdu beaucoup avec la disparition de Pierre Gentelle, elle a surtout perdu un de ses meilleurs « médiateurs » ou « passeurs » dans une phase où sa remise en cause comme discipline à part entière est régulière.

Lionel Laslaz
Directeur du Département de Géographie de l’Université de Savoie

2010-10-14 01:35:56