Frontières et fronts numériques : les enjeux territoriaux d’Internet dans la guerre en Ukraine

Louis Pétiniaud est docteur de l’Institut Français de Géopolitique et chercheur postdoctoral au sein du laboratoire IFG-Lab et du centre de recherche GEODE. Spécialiste d’Internet dans les conflits territoriaux, il a soutenu en novembre 2021 une thèse sur la fragmentation géopolitique et numérique de l’Ukraine sur la période 2013-2020. Il a récemment reçu le 1er prix scientifique de thèse de l’Institut des hautes Études de Défense Nationale. Le 17 janvier 2023, il est l’invité des Cafés Géo de Montpellier pour présenter les enjeux territoriaux d’Internet dans la guerre en Ukraine. (suite…)

Cafés géo de Montpellier : programme des cafés 2022-2023

Où en sont les frontières chypriotes ?

Marie Pouillès Garonzi, doctorante en géographie à l’Université Lumière Lyon 2, ED 483, UMR 5600 EVS-IRG, analyse la division de l’île de Chypre de part et d’autre de la « Ligne Verte », pour les Cafés géo de Montpellier.

En guise d’introduction, Marie Pouillès Garonzi souligne la polysémie du concept de frontières à travers trois définitions proposées par des géographes et politologues français :

  • Bruno Tertrais et Delphine Papin définissent la frontière comme une « limite géographique -ligne ou espace- dont le tracé reflète les relations entre deux groupes humains : rapport de force militaire ou diplomatique, mais aussi traditions ou relations de bon voisinage. C’est en quelque sorte de l’histoire inscrite dans de la géographie ou ‘temps inscrit dans l’espace’ (Michel Foucher) ». (Tertrais & Papin, 2016, p.13).
  • Jean-François Staszak met l’accent sur les divisions sociales et spatiales établies par la frontière qu’il définit comme « tout dispositif géographique qui opère une division à la fois sociale et spatiale ». (Staszak, 2017, p.25)
  • Bernard Reitel insiste pour sa part sur « le caractère ambivalent de la frontière, tantôt fixe, tantôt fluctuante ». La frontière « semble à la fois associer et dissocier, différencier et articuler ». Il explique que la « frontière instituée fonctionne grâce à un jeu de fermetures et d’ouvertures que traduisent des durcissements (bordering), des dévaluations (debordering), voire des raffermissements (rebordering) ». (Reitel, 2017, p.54-55)

(suite…)

Bùn cha et pad thai : quel avenir pour la « street food » en Asie du Sud-Est ?

Les Cafés Géo de Montpellier ont reçu Gwenn Pulliat, chargée de recherches en géographie au CNRS, UMR ART-Dev pour parler de « street-food » en Asie.

La conférence porte sur la vente alimentaire de rue en Asie du Sud-Est. Le terme de « street food » est très à la mode et un élément de l’identité internationale de l’Asie du Sud-Est connue pour sa gastronomie de rue. Netflix a d’ailleurs créé une série sur la « street food », qui commence à Bangkok. Or la street food fait l’objet d’un contrôle croissant voire d’une éviction par les autorités des grandes villes sud-est asiatiques. Il y a donc une ambivalence entre d’un côté une promotion internationale et de l’autre un contrôle accru des vendeurs. La présentation porte surtout sur Hanoï et Bangkok. (suite…)

De Bangkok à Bali : géographie du tourisme en Asie du Sud-Est

Café Géo de Montpellier – Mardi 28 janvier 2020

De Bangkok à Bali : géographie du tourisme en Asie du Sud-Est.

Emmanuelle Peyvel, maître de conférences en géographie à l’université de Brest (UBO), EA Géoarchitecture.

 

Pour entrer dans le sujet, nous pourrions partir de l’actualité : le nouvel an lunaire. Le 25 janvier 2020, nous sommes entrés dans l’année du Rat. C’est une période souvent intense en mobilités touristiques en Asie du Sud-Est. Plusieurs dynamiques peuvent ressortir de cet événement.

La première que l’on peut observer est que les villes se vident à ce moment-là. Ceci est représentatif d’une croissance urbaine récente et corrélée à l’accroissement économique qu’ont connu ces pays. Les citadins regagnent leur village natal et progressivement se forge l’idée d’une campagne, un rêve de citadin distinct de l’espace rural agricole productif. Cette dynamique alimente les sociabilités familiales, et permet de  “faire famille”, y compris avec les membres de la diaspora.

La deuxième grande dynamique touristique que l’on peut observer à l’occasion du Nouvel An lunaire concerne les montagnes. Ces dernières sont des lieux anciens de pèlerinage, beaucoup y prient pour s’attirer les meilleures faveurs pour la nouvelle année. Cette mobilité touristique est représentative d’un autre grand ressort touristique en Asie du Sud-Est : la prière. Elle s’intègre pleinement au triptyque « Pray, Play, Pay » proposé par Nelson Graburn pour rendre compte du tourisme domestique asiatique. Payer doit être ici entendu dans le sens de consommer. En effet, le nouvel an lunaire est un moment festif, où l’on a plaisir à s’amuser et à consommer : on achète des souvenirs, on consomme de bons repas, etc. En ce sens, le tourisme est représentatif des sociétés de consommation dont profitent aujourd’hui pleinement les classes moyennes sud-est-asiatiques. Cette mobilité spirituelle s’articule aussi dans certains pays comme le Vietnam à celle du du xuân (littéralement “partir au printemps”). Cette mobilité est commune à d’autres pays d’Asie, il s’agit d’admirer la végétation en fleurs au printemps (les cerisiers au Japon ou en Corée par exemple). En Asie du Sud-Est l’attention est portée sur les abricotiers, les pruniers et les pêchers parce que les fleurs sont jaunes et rouges, couleurs de la fête en Asie.

Les mobilités touristiques en Asie du Sud-Est relèvent donc d’imaginaires et de représentations qui sont propre à ces pays et qui nécessitent un certain décentrement du regard pour les occidentaux.

(suite…)

Le lac Tchad au péril de l’Anthropocène

Géraud Magrin, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – U.M.R. PRODIG

 

Introduction : la notion d’Anthropocène et son actualité au Sahel 

La notion d’Anthropocène est une notion proposée au début des années 2000 par Paul Crutzen (chimiste de l’atmosphère) pour nommer un nouvel âge géologique influencé par l’impact de l’activité des sociétés humaines sur le système « Terre ». À travers la notion d’Anthropocène, Paul Crutzen et d’autres chercheurs ayant travaillé sur cette notion, prennent en compte un certain nombre de dynamiques : le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, les changements dans le cycle de l’eau, etc. Ces éléments renvoient à l’évolution du système « Terre » d’un point de vue surtout biophysique : la principale critique soulevée par la notion d’Anthropocène est que celle-ci a tendance à dépolitiser la question des crises environnementales. En considérant d’une part que toutes les sociétés humaines ont (eu) la même empreinte sur les écosystèmes. Et en débouchant sur la proposition de solutions purement techniques pour résoudre le problème, à travers différents projets d’ingénierie environnementale, dont les enjeux politiques ne sont pas davantage questionnés. Les géographes ne s’intéressent à cette notion que depuis peu de temps : certains d’entre eux interrogent, à l’échelle des territoires, la manière dont cette notion permet d’éclairer d’un jour nouveau leurs objets d’étude, en prenant au sérieux la crise environnementale globale mais sans éluder la perspective politique qui fait le sel et l’intérêt des approches critiques de l’environnement.

Le Sahel constitue un objet intéressant pour une telle approche. Considérer le Sahel au travers de la notion d’Anthropocène, c’est s’intéresser aux effets du changement global sur un espace qui n’a pas une position centrale dans le monde et qui, en Afrique même, est en position de marge. Des mutations importantes s’y sont accélérées au cours des dernières décennies, sous l’effet de facteurs multiples. La croissance démographique (dans la plupart des pays sahéliens, la population a plus que doublé en vingt ans et continue de croître très rapidement), les dynamiques environnementales (sécheresses sévères durant les décennies 1970-80 et incertitudes sur les effets du changement climatique) et l’intégration à l’économie mondiale (à travers notamment des investissements mondialisés dans les secteurs agricole et extractif) se traduisent par des changements multiformes : urbanisation, désertification, crises politiques et sociales.

Dans ce contexte s’est diffusé depuis quelques années un discours selon lequel le lac Tchad disparaitrait progressivement sous l’effet du changement climatique et serait ainsi menacé d’assèchement. En réponse à cette inquiétude, un projet de transfert d’eau inter-bassin a été proposé. Ce dernier permettrait de transférer de l’eau depuis le bassin du Congo ou de l’Oubangui (affluent du Congo) vers le lac Tchad afin de le sauver d’une « catastrophe » comme celle qu’a connu la mer d’Aral. Ce que l’on pourrait qualifier de « boucle de l’Anthropocène » est bouclée : le changement climatique actuel, dont les causes sont largement de nature anthropique, est convoqué pour justifier un très grand projet d’aménagement, de nature anthropique également, qui bouleverserait toute la région du lac Tchad. Ce projet de transfert de l’eau, s’il était mis en œuvre, aurait en effet pour conséquence de transformer radicalement l’environnement dans lequel vivent les sociétés qui occupent les rives du lac et toute la partie méridionale, la plus peuplée, de son bassin.

(suite…)

Terres agricoles des villes : des expériences innovantes d’agriculture

Christophe-Toussaint Soulard, Pascale Scheromm et Camille Clément
Chercheurs à l’INRA, UMR Innovation, Montpellier.

 

Comment se met en place l’agriculture urbaine dans un contexte qui n’est pas traditionnellement celui de l’agriculture ?

 

I. L’agriculture urbaine : de quoi parle-t-on ?

 

L’agriculture urbaine, c’est l’ensemble des activités de production de denrées alimentaires (ou d’autres denrées notamment ornementales, fourragères, médicinales etc.) qui vont être pratiquées dans l’espace urbain ou en périphérie.

Les agricultures urbaines peuvent concerner toutes les productions végétales et animales. Les pratiquants agricoles sont très divers : certains sont des professionnels, d’autres des amateurs. Par ailleurs des associations voire même des institutions s’investissent dans cette activité. L’agriculture urbaine peut se pratiquer sur sol ou sans sol : sur les toits ou sur les murs des maisons par exemple. Les agricultures urbaines sont souvent des agricultures sociales et militaires : elles renvoient à des projets liés, par exemple, à l’éducation alimentaire, à l’insertion sociale par l’emploi, à l’amélioration de la santé physique et mentale. Par ailleurs, les projets d’agriculture urbaine sont souvent des projets de mobilisation citoyenne pour permettre de conserver des espaces de production dans le tissu urbain. De nombreux projets en effet prônent l’idée que l’agriculture urbaine est un moyen pour permettre aux populations défavorisées de produire et de développer une alimentation de qualité.

(suite…)

Le réchauffement climatique actuel influence-t-il l’activité des cyclones tropicaux extrêmes ?

Café géo du 16 octobre 2018 animé par M. Karl Hoarau, Maître de Conférences à l’Université Cergy Pontoise

 

Les cyclones tropicaux extrêmes sont des phénomènes qui génèrent des vents moyens d’au moins 215km/h avec des rafales de plus de 250km/h (catégorie 4-5). En moyenne, chaque année, 18 cyclones atteignent cette intensité sur le globe. Ces dernières années, plusieurs systèmes destructeurs ont fait la une de l’actualité : Haiyan (2013) aux Philippines, et Irma (2017) et Maria (2017) aux Antilles. Le nombre des cyclones extrêmes est-il en train d’augmenter avec le réchauffement climatique actuel ? Après un rappel sur les risques cycloniques, l’activité des cyclones extrêmes est étudiée. Enfin, quelques pistes explicatives sont abordées.

 

Les risques cycloniques:

Les dégâts associés aux cyclones sont principalement liés aux vents violents (infrastructures, végétation), à la marée d’ouragan (invasion du littoral par l’océan sous l’effet conjugué des vents et d’une pression atmosphérique basse) mais aussi aux inondations fluviales dues aux fortes précipitations. On considère six bassins cycloniques dans le monde (68% des cyclones se forment dans l’hémisphère nord) dépendant de centres d’avertissements régionaux. Le Pacifique Ouest est le plus grand bassin cyclonique du globe. L’ensemble Pacifique Ouest et Pacifique Est concentre les 2/3 des phénomènes cycloniques. L’Asie est le continent le plus menacé par les risques cycloniques.

 

Les cyclones et les tempêtes sont les aléas naturels les plus coûteux. Un des phénomènes les plus catastrophiques s’est déroulé le 12 novembre 1970 au Bangladesh. Le bilan fut lourd -300 000 morts- et s’explique en partie par le fait que les habitants n’avaient jamais été prévenus de l’arrivée de ce phénomène. De ce fait, aucune mesure de sécurité n’avait été prise. Plus récemment l’ouragan Katrina (2005) qui a dévasté les États-Unis en 2005 a été l’un des plus meurtriers et des plus couteux que le pays ait connu.

 

Pour estimer l’intensité des phénomènes cycloniques, l’une des méthodes utilisées est l’entrée d’avions dans les cyclones mesurant la vitesse des vents à la surface de l’océan. Cette méthode est utilisée sur deux bassins cycloniques (l’Atlantique Nord et le Pacifique Est) quand les cyclones se rapprochent des terres habitées. Pour les autres bassins, l’intensité des cyclones est estimée à partir des données satellitaires. C’est l’américain Vernon Dvorak qui a publié en 1984 une technique permettant d’estimer la vitesse maximale des vents moyens dans le cœur des cyclones. Plus les nuages entourant l’œil sont développés, et ont donc des sommets très froids (parfois jusqu’à – 85°C), plus le cyclone est intense.

(suite…)

Détruire ou construire ? L’aménagement des zones inondables en question

Sylvain Rode – Maître de conférences en aménagement de l’espace et urbanisme
Université de Perpignan Via Domitia – Unité Mixte de Recherches ART-Dev

Selon l’Evaluation Préliminaire du Risque d’Inondation effectuée en 2011 dans le cadre de la mise en œuvre de la Directive européenne Inondation de 2007, 18,5 millions de personnes et 10 millions d’emplois seraient exposés au risque inondation en France. La vulnérabilité est donc forte compte tenu de la forte exposition des populations au risque inondation. La prévention est dès lors un enjeu important et réaffirmé qui passe, notamment, par le contrôle de l’urbanisation en zone inondable. Deux questions, antagonistes et légitimes, se posent alors : faut-il – et si oui, comment ? – construire en zone inondable ? Doit-on détruire les biens en zone inondable ?

1- Construire. Vers un urbanisme résilient en zone inondable ?

Le Monde du 28 janvier 2018 titrait « Face aux crues, un urbanisme à réinventer ». Ce titre qui renvoie à la notion de résilience pose la question de son opérationnalité : comment prendre en compte et accepter dans certains territoires la possibilité d’une inondation ? Pendant longtemps la logique d’ « ouvrages » (barrages, digues, …) en vue de maîtriser l’aléa a été dominante. Mais depuis quelques années la résilience a fait émerger un nouveau paradigme qui est celui de l’acceptation de l’inondation. Il s’agirait de faire en sorte, en cas de crues, que les dégâts soient minimes et que le fonctionnement (des services, des transports, …) soit maintenu. Dès lors a émergé un nouveau champ de l’urbanisme –l’urbanisme résilient – qui pense la ville avec l’eau. Il s’agirait de « construire avec l’eau » (Ryan, 2010). Cette nouvelle approche est encouragée par l’Etat, notamment dans les situations de renouvellement urbain. Les friches urbaines et industrielles deviennent alors des terrains d’expérimentation de cette ville pensée avec l’eau. Cette approche n’est toutefois pas toujours bien perçue par les services déconcentrés de l’Etat, les techniciens des services « risques » considérant que la priorité est de limiter les constructions et l’urbanisation en zone inondable.

Construire résilient en zone inondable : quelles formes urbaines et architecturales ?

L’urbanisme résilient est de plus en plus expérimenté. Il prend forme notamment à travers trois grandes caractéristiques :

– La première est celle d’un urbanisme et/ou d’une architecture de surélévation. Soit l’habitat est surélevé sur le principe des constructions sur pilotis, soit c’est l’îlot tout entier qui est surélevé. Dans le premier cas, les pièces de vie se situent au premier étage, le rez-de-chaussée destiné à être inondé étant occupé par des parkings par exemple. Les quartiers Matra à Romorantin ou Pirmil-les-Isles à Rezé fournissent des exemples de cette forme d’urbanisme résilient.

– La deuxième est celle d’un urbanisme « transparent à l’eau ». Le quartier dans son ensemble est conçu alors pour être inondé en minimisant les dégâts. Des axes de circulations (de l’eau) sont construits notamment entre les habitations et perpendiculairement au cours d’eau susceptible de déborder. A Narbonne, le parti de composition urbaine de la ZAC les Berges de la Robine intègre ce principe de « transparences hydrauliques ».

– La troisième est celle d’un urbanisme valorisant la présence sensible de l’eau. Il s’agit de marquer dans le paysage la présence de l’eau par le maintien d’une végétation adaptée aux zones humides ou par des éléments qui rappellent la présence de l’eau ou qui donnent des repères de crue (ligne bleue le long d’un immeuble par exemple à Saint-Pierre-des-Corps).

(suite…)

Du Mali vers l’Amérique du Nord : les migrations des élites pour études

Kévin MARY, maître de conférences à l’Université Via Domitia de Perpignan

Etudier les élites africaines et leurs migrations pour études vers l’Amérique du nord résulte d’une volonté de sortir des études plus classiques centrées autour des relations franco-maliennes. Par ailleurs, avant d’être un travail sur les migrations et l’éducation, la thèse de Kévin Mary porte sur la société malienne, abordée selon un angle d’analyse plutôt original, le rapport des élites à l’éducation.

  1. La construction de l’objet d’étude

Le Mali est un des pays les plus pauvres au monde. S’il est lié aux migrations, c’est parce qu’au moins un membre de la majorité des familles maliennes vit à l’étranger. Les familles issues de la catégorie des élites ont pour particularité de ne pas envoyer leurs enfants étudier à l’université du Mali située à Bamako. Aussi, ces familles choisissent toutes des stratégies d’exode scolaire, tout comme les familles des couches moyennes, et de manière générale tous les parents dès lors qu’ils en ont les moyens. Les élites sont également l’objet de nombreux débats dans la société malienne, notamment dans les discussions quotidiennes au sein des groupes d’amis appelés « grins », les journaux, les émissions de radio, etc. Elles sont fortement remises en cause, notamment à partir de la crise de 2011, au moment où l’armée malienne apparaît disqualifiée, notamment par des scandales liés au népotisme. On parle « d’une élite qui serait corrompue ».

Les élites étudiées ici sont essentiellement composées de jeunes gens (de 17 à 40 ans), des étudiants fils et filles de bonnes familles, communément nommés « enfants de riches » selon une expression populaire. Les destinations des migrations pour études sont diverses, bien que l’on discerne des pôles principaux de cette migration en France, aux Etats-Unis et au Canada.

Après plus d’un an et demi de recherches sur le terrain, principalement au Mali, à Bamako, mais aussi aux Etats-Unis à Moncton, New-York et Washington, Kévin MARY a tenté de comprendre les raisons qui poussent les familles à envoyer leurs enfants à l’étranger. Dans quel but ? Pour y étudier quoi ? Les jeunes restent-ils à l’étranger ou reviennent-ils dans leur pays d’origine ? Quelle plus-value offre leur parcours d’études à l’étranger ?

(suite…)

« Page précédentePage suivante »