Dégustation des vins du Jura
Institut de Géographie. Université Paris-Sorbonne

Dégustation des vins du Jura

Avec Gilles Fumey (géographe franc-comtois
Le 6 février 2004

Les vins du Jura sont issus d’un petit vignoble de 2 100 ha, soit vingt fois moins que le vignoble du Bordelais. Du Jura, on voit la Bourgogne, sur la rive droite de la Saône. Du reste, les Belges et les Néerlandais considèrent que les vins du Jura sont de la même famille que les bourgognes – l’air de famille vient du pinot, mais ça s’arrête là. Le Jura donne aujourd’hui des vins bien typés et sa renommée lui assure une production de qualité.

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Dégustation des vins et des fromages de Savoie
Jean-Robert Pitte, professeur de géographie et d’aménagement, est Président de l’Université Paris IV – Sorbonne.

Les vins de Savoie semblent être connus par les sports d’hiver et ils se boivent avec une mauvaise fondue et une mauvaise raclette, lorsque les sens sont engourdis par le froid, et les négociants en profitent en mettant une croix rouge sur l’étiquette. Cela rappelle les années 1955-1960, lorsque la forme de la bouteille des rosés de Provence était calquée sur les formes de Brigitte Bardot. Les vins de Savoie, qui étaient des vins de soif liés à la rigolade de l’après-ski, sont maintenant des vins de grande qualité.

Le vignoble de Savoie et de Bugey n’a jamais produit de très grands vins, à la différence de ceux d’Alsace, du Jura ou de Bourgogne, vignobles qui ne sont pas très loin du Jura. En l’absence de grande ville de cour (car le duché de Savoie est à cheval sur la chaîne des Alpes), nous sommes ici dans un angle mort de la circulation, au regard des principes de Roger Dion, selon lesquels il est nécessaire qu’il existe une clientèle prête à payer pour qu’un vignoble se développe (par exemple la cour des papes d’Avignon pour le Châteauneuf-du-Pape, l’Angleterre pour le Bordelais ou la Bourgogne flamande pour la Bourgogne/Côte d’Or).

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Dégustation des vins d’Alsace
Guy Chemla, Professeur de Géographie et d’Aménagement à l’Université de Paris IV.

Le vignoble d’Alsace est un vignoble méconnu et mésestimé car il traîne encore une réputation de vin faible et léger. Mais d moins en moins… Car ce vignoble a fait d’énormes progrès depuis 30 ans sous la conduite de l’interprofession : négociants, producteurs et coopératives. C’est une construction humaine tout à fait originale, racontée dans le maître livre de Roger Dion (Histoire de la vigne et du vin en France).

Physiquement, ce vignoble s’étend en longueur sur 120 km entre Strasbourg et Mulhouse et il est très peu large (entre 3 et 10 km). C’est le plus septentrional des vignobles français après le Champagne mais le plus méridional des vignobles rhénans avec celui du Bade-Wurtemberg. Trois éléments sont à retenir : le versant oriental des Vosges hercyniennes ; une zone très faillée, les collines sous-vosgiennes marno-calcaires ; la plaine du Rhin, des marnes et alluvions quaternaires. Avec un climat particulier, l’ensemble des vignes est à l’abri « derrière » les Vosges, avec peu d’influence océanique, un effet de foehn qui accroît les températures et accélère la maturité du raisin. Il tombe de 600 à 800 mm d’eau par an, voire un peu plus dans le sud (900 mm). La température moyenne annuelle est de 9°C, avec 1,1 °C en janvier et 19 °C en juillet. Avec ce climat continental froid et sec, le vignoble est couvert par la neige en hiver. Le compartimentage et l’importance d’un méso-climat font que des climats locaux vont donner une très grande variété de l’exposition et de la composante du terroir (par exemple, avec la différence entre la forêt et le milieu péri-urbain), d’où un vin très typé.

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Repas iranien
L’association des Cafés géographiques a proposé le 3 février 2004 un repas-géo iranien à ses adhérents. Trente personnes se sont réunies au restaurant Balthazar (51, rue Quincampoix dans le 1er arrondissement à Paris) pour un repas-géo iranien préparé spécialement pour l’association (ce repas n’est pas servi habituellement au restaurant Balthazar). Le repas était animé par Brigitte Dumortier, Gilles Fumey et Daryoush Tari.

Daryoush Tari, qui a grandement participé à l’élaboration du repas, nous indique que la cuisine iranienne provient d’une longue tradition (cf. les Lettres persanes). Les échanges avec la Perse ont été différents de ceux établis avec l’Orient arabe (rappelons que le persan est une langue indo-européenne). Ce n’est que tardivement que l’islam a développé une théologie rationaliste qui rejoint le rationalisme du XVIIIe siècle européen.

A propos du repas, il est indiqué l’Orient n’utilisait pas d’assiettes.

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Dégustation des vins du Trentin
Soirée Vins du Trentin, à la Sorbonne, le 5 décembre 2003

Jean-Robert Pitte, animateur d’un club de dégustation géographique du vin à la Sorbonne depuis de nombreuses années, invitait en grandes pompes et avec la simplicité enjouée qui le caractérise, sa collègue italienne, G. Andreotti, à présenter les merveilleux vins du Trentin.

Conférence du Professeur Guiliana Andreotti (salle des Actes)

Professeur à l’université du Trentin (Trente), spécialisée dans l’épistémologie de la géographie culturelle et géographie du paysage.

La vigne a dans le Trentin une origine très ancienne, toujours liée à l’exploitation du sol. Elle a profondément marqué le paysage et l’expression artistique, les mœurs et les activités.

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Repas Corse
Au Casa Corsa, 25 rue Mazarine, 75006 Paris (Metro : Odéon)

Au premier étage de ce restaurant toujours plein, le repas des cafés géographiques avait pour cadre une salle ocre aux lumières tamisées, décorée avec des cartes postales du début du XXème siècle.

Pourtant, prévient Annette Ciattoni, l’idée d’une cuisine régionale Corse est tout à fait récente ; il s’agit d’une invention liée au contacts des corses partis migrer : de nombreux apports sont continentaux ou bien proviennent des rapatriés installés sur la plaine orientale.

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Repas camerounais
Cela partait pourtant bien : les géographes/gastronomes lyonnais étaient réunis au restaurant Notre-Dame de la Roche, restaurant camerounais de Lyon pour écouter Karine Bennafla, maître de conférences à l’Université Lumière Lyon II, auteur d’une thèse sur le commerce transfrontalier en Afrique centrale. L’esprit du repas devait être le même que ceux des précédents repas lyonnais auxquels avaient participé Philippe Pelletier ou Hervé Théry. Contre toute attente, la soirée a dévié. Repas inexplicable dont il faut pourtant faire un compte-rendu, pour l’anecdote, pour la mémoire de ce qui restera sans doute l’un des plus hauts moments de l’histoire des cafés géo lyonnais. A repas exceptionnel (et en espérant qu’il ne reste qu’une exception), compte-rendu inhabituel puisqu’il est rédigé à deux voix et à quatre mains, du point de vue de l’intervenant, et de celui d’un convive…
Repas brésilien
Le Brésil était à l’honneur mardi 26 mars 2002 alors que se tenait le deuxième repas géographique lyonnais. Après Philippe Pelletier sur le Japon, c’est autour d’Hervé Théry que s’est réunie une trentaine de personnes, au Sambahia, aux sons de samba et de bossa nova.

Marie-Christine Doceul rappelle l’histoire des restaurants géographiques ainsi que leur principe : à défaut d’aller sur le terrain, permettre à un large public d’étudiants, enseignants et curieux de découvrir un pays par le biais de sa gastronomie. Elle remercie chaleureusement Hervé Théry, professeur à l’Ecole Normale Supérieure, spécialiste du Brésil, d’avoir accepté l’invitation, ainsi qu’Emmanuelle Delahaye et Guillaume Arsac pour leur aide.

Hervé Théry commence par exprimer ses regrets de ne pas partager un petit-déjeuner car tout ce que l’on consomme habituellement le matin a de fortes chances de venir du Brésil. En effet, le pays est aux premiers rangs des productions mondiales de café, de sucre, de concentré d’oranges (jus de fruits), et de tourteau de soja destiné à l’alimentation des vaches laitières européennes ! Mais il exprime aussi sa satisfaction : à l’origine de l’exploration du Brésil sous François Ier, ce sont les aventuriers français qui étaient mangés !

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Repas afghan
Ils connaissent l’Afghanistan depuis plus de trente ans et en parlent avec passion. Ce n’est pourtant pas un repas d’anciens combattants qu’animaient Pierre Gentelle, François Neuville et Claude Colin-Delavaud, mais une formidable invitation au voyage géopolitique et géoculturel.

Pierre Gentelle a parcouru toute l’Asie Centrale jusqu’à la Chine, à pied en Land Rover ou en Volkwagen-Kombi, comme expert auprès du ministère du plan afghan ou en géographe attaché à des missions archéologiques, pour des recherches qui ont constamment mêlé les hommes, les milieux et leur histoire commune.

François Neuville a passé son adolescence à Kaboul, il fut élève du Lycée Istiqlal avant de rejoindre Langues-O à Paris, puis de retourner en Afghanistan comme chercheur.

Claude Colin-Delavaud connaît l’Afghanistan depuis près d’un demi siècle, son premier séjour date de 1956. Il s’était rendu dans un nord afghan alors très peu connu.
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Repas géographique au MacDonald’s
C’est au MacDonald’s des Gobelins que se sont rassemblées une cinquantaine de personnes, Mercredi 16 mai 2001, pour un dîner géographique quelque peu insolite si l’on en juge par la timide ferveur alimentaire ce soir-là.

L’intervention de Louis Dupont (Université Paris IV) et Nathalie Lemarchand (Université de Valenciennes) portait sur l’entreprise MacDonald’s, cas exemplaire d’une réussite commerciale mondiale, reposant largement sur la diffusion d’un système de valeurs, celui de la modernité et de l’américanité (voir leur article paru dans Géographie et cultures, n°32, 1999 :  » Culture et commerce, du système national américain au système-monde : le cas-type de MacDonald’s « ). La présence du directeur de la communication de MacDonald’s-France, lors de cette soirée, pouvait laisser présager un débat houleux autour des questions relatives à la  » mal-bouffe « . Il n’en fut rien. Coupant court aux polémiques, Louis Dupont a d’emblée souligné, dans son introduction, la nécessité d’éviter tout manichéisme dès lors que l’on aborde le thème de la mondialisation économique.

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