Le « blanc des cartes », loin d’être un simple vide, se révèle être un outil puissant, tantôt de protestation, tantôt d’omission stratégique. À travers divers exemples et en s’appuyant sur l’ouvrage qu’il a publié avec Sylvain Genevois (Université de La Réunion) et Xemartin Laborde (journal Le Monde) aux éditions Autrement, Matthieu Noucher a démontré comment ces zones peuvent simultanément dissimuler et éclairer des enjeux locaux et globaux. Dans un contexte marqué par une saturation d’informations, ces « fuites cartographiques » ne se contentent pas de refléter les dynamiques sociales, politiques et environnementales : elles les modèlent et les instrumentalisent, tout en s’affirmant parfois aussi comme une forme de résistance et de contestation.

Stéphen Rostain et Henry Jacolin au Flore (photo M. Huvet-Martinet)
Beaucoup de monde au Café de Flore ce 22 mars. Il faut dire que le sujet, « l’Amazonie », est attractif et que son énoncé suscite la curiosité : « La forêt vierge d’Amazonie n’existe pas ». Membre du laboratoire Archéologie des Amériques du CNRS et de l’Université Panthéon-Sorbonne et Directeur de recherche au CNRS, Stéphen Rostain, notre invité, va déconstruire nos préjugés avec science et humour. (suite…)

Carte archéologique simplifiée d’Amazonie avec la localisation des trois régions signalées dans le texte
La photographie est indispensable à l’archéologue pour rendre compte de manière fidèle ce qu’il exhume lors de ses fouilles. Mais, cette mémoire photographique doit nécessairement s’accompagner de relevés graphiques, de plans, de stratigraphies, de cartes de dispersion des vestiges et autres détails significatifs. J’ajoute un troisième volet à ces deux modes de l’image avec l’aquarelle, une technique moins rigide, plus apte à l’imagination et suscitant la liberté artistique.

R. Maufrais préparant son expédition
(© Collection Maufrais AAERM)