
Béatrice von Hirschhausen, Les provinces du temps : frontières et expériences de l’histoire, CNRS Editions, 2023
Disons-le d’entrée, Les provinces du temps est un ouvrage passionnant, même si sa lecture exige une attention soutenue du fait de la rigueur minutieuse de la réflexion et de l’extrême précision du vocabulaire. On se souvient que Béatrice von Hirschhausen est l’auteure d’un beau livre sur les campagnes roumaines post-socialistes (Les nouvelles campagnes roumaines. Paradoxes d’un « retour » paysan, collection Mappemonde, Belin, 1997). Géographe, directrice de recherche au CNRS (laboratoire Géographie-cités), elle travaille depuis une quinzaine d’années sur les longues durées géographiques à partir de terrains menés notamment en Allemagne, Roumanie et Pologne. Dans Les provinces du temps, elle interroge la spatialité, autrement dit la dimension géographique, des différences culturelles entre les sociétés de l’Europe centrale et orientale.





Deuxième ouvrage d’une nouvelle collection du CNRS (1), Tigre et Euphrate séduira immédiatement, par son titre, les amateurs de l’Orient ancien, ceux qui ont un plaisir particulier à parcourir les salles du Département des Antiquités orientales du Louvre, fascinés par la densité des statues de Gudea, prince de Lagash, et par la majesté des taureaux ailés de Khorsabad. Mais pour la plupart de nos contemporains, le nom de ces fleuves est lié à une actualité tragique : Raqqa sur l’Euphrate et Mossoul sur le Tigre leur sont connus par les exactions de l’Etat Islamique plus que pour leur histoire plurimillénaire.


